C’EST QUOI LA SANTÉ INTÉGRATIVE ?

C’EST QUOI LA SANTÉ INTÉGRATIVE ?

C’EST QUOI LA SANTÉ INTÉGRATIVE ?

Jeudi 28 septembre 2023, Cloé Brami, médecin cancérologue et docteure en psychologie et science de la « pensée méditante », a célébré le lancement de Mû, son école de médecine et santé intégrative à destination des professionnels de la santé. Mais c’est quoi la santé intégrative? 

Où commence la santé ? Dans l’assiette ? Dans un champ ? Chez son médecin ? Lorsque le sommeil est tendre et que le mental est léger ? Quand j’étais petite et que je souffrais constamment d’asthme et de bien d’autres infections chroniques, la santé signifiait « ne pas être malade ». Dans mon esprit, c’était également un système de soutien fiable et quasiment gratuit constitué d’une toile d’experts en blouse blanche – généralistes, gynécologues, dentistes, orthophonistes, radiologues, kinésithérapeutes… La fierté de mon pays. L’exception culturelle que le reste du monde nous enviait.

La souffrance de ceux qui soignent ne peut plus être ignorée

Les différents documentaires récemment sortis sur le quotidien des soignants ainsi que la libération de leur parole sur les réseaux sociaux, m’ont fait prendre conscience d’une souffrance que j’avais commencé à entrevoir en lisant « La maladie de Sachs » de Martin Winckler à la fin des années 1990. Broyés par un système défaillant qui se comporte comme une moissonneuse aux dents rouillées, avec eux comme avec nous, un grand nombre parmi ceux qui suivent mes cours, me racontent leur épuisement, leur chagrin, leur désespoir même, de ne plus pouvoir honorer leur vocation. Pas assez de temps pour leurs patients. Pas assez d’argent pour vivre ni soigner dignement. Je ne compte plus les généralistes, psychiatres, sage-femmes ou infirmières qui font le même récit par email : cette profession qu’ils ont choisie et pour laquelle ils ont senti un appel viscéral les rend désormais malades. Au point qu’ils envisagent de la quitter.

Illustration Carla Talopp pour Mû médecine

Vers qui se tourner ?

Chaque mois, je reçois un rappel de la Sécurité sociale me demandant de trouver un médecin traitant pour être mieux remboursée. Depuis que ma généraliste extraordinaire a pris sa retraite, je n’ai trouvé personne pour la remplacer. Elle était pourtant une boussole précieuse et mesurée lorsque je lui parlais des derniers compléments alimentaires ou d’une cure nutritionnelle en vogue. C’est elle qui m’a déconseillée de me faire opérer du dos il y a douze ans. C’est elle aussi qui m’a rassurée au sujet du stérilet et de la contraception hormonale lorsque je me faisais laver le cerveau par certains profs de yoga. Quant à mon gynécologue qui continue à travailler deux jours par semaine alors qu’il est à la retraite, je sais bien que je vais avoir un mal de chien à trouver un.e remplaçant.e lorsqu’il décidera de s’arrêter. Les errances médicales des patients et les difficultés légitimes rencontrées par le corps soignant conduisent de plus en plus d’individus à s’intéresser aux médecines alternatives. C’est en cherchant à éviter une opération chirurgicale des vertèbres lombaires que j’ai découvert l’acuponcture, l’ostéopathie, la réflexologie et le yoga. C’est avec l’arrivée d’un cancer que la plupart de mes amies touchées par cette maladie se sont intéressées à la nutrition, la naturopathie, la méditation ou la médecine chinoise traditionnelle, en complément de leurs soins médicaux. Cette intégration de nouvelles pratiques peut se révéler salutaire. Mais lorsqu’elle se substitue totalement à la médecine, elle devient dangereuse. À un niveau moins grave que le cancer, je vois de plus en plus de femmes confier leurs problèmes de santé – problèmes digestifs, acné, troubles de la ménopause, endométriose… – à des naturopathes. Soit parce qu’elles n’ont pas trouvé de solutions dans le secteur de la médecine dite « classique » qui bien souvent les a méprisées. Soit parce qu’elles n’ont pas réussi à obtenir un rendez-vous chez un dermatologue ou un gastro sur le site de Doctolib. Du coup (et c’est trop fréquent pour que je manque de le signaler), elles s’en remettent totalement à des naturopathes qui leur diagnostiquent candidose, intolérance au gluten, au lactose ou au sucre (parfois aux trois réunis), dérèglement hormonal sans la moindre analyse sanguine avec en prime des prescriptions de compléments alimentaires ruineux et des régimes très difficiles à suivre socialement, conduisant à l’apparition de troubles du comportement. Évidemment, il existe des naturopathes formidables et sérieux. Mais ces dérives existent et elles se sont malheureusement banalisées. Je pourrais écrire un bouquin réunissant les propos douteux entendus chez des énergéticiens, masseurs et autres « guérisseurs » autoproclamés… Difficile de garder son discernement lorsqu’on a besoin d’aide et que l’on cherche des réponses pour se sentir mieux.

Réconcilier les différents acteurs du soin

Lorsque mes glandes surrénales ont brûlé en 2022 et que je me suis retrouvée alitée, auréolée d’un diagnostic de burn-out, totalement dépossédée de mon énergie vitale, j’ai consulté à la fois un généraliste, un endocrinologue et une naturopathe. J’ai enchainé les bilans sanguins et hormonaux, réintroduit les protéines animales dans mon assiette, bu des litres de plantes infusées, frotté mes pieds et mes reins d’huiles essentielles et avalé une cargaison de compléments alimentaires adaptés à chaque résultat d’analyse. J’ai aussi repris un travail thérapeutique avec ma psychologue, j’ai arrêté le sport (cela m’a été interdit pendant un temps), je me suis fait masser et j’ai accepté de ne pas travailler pendant plus de quatre mois. Prendre soin de ma santé est alors devenu un travail à plein temps. Je suis consciente que ce temps et l’argent investis dans ma « réparation » sont des privilèges auxquels trop peu de gens ont accès. Après m’en être sortie, j’ai reçu beaucoup de mails de personnes souffrant de burn-out. 95% d’entre elles ont été diagnostiquées par leur généraliste sans prescription d’analyse de sang, sans suivi nutritionnel ou psychologique, sans autre recommandation médicale qu’une prescription d’antidépresseurs et un arrêt de travail. Or, si l’épuisement peut engendrer un état dépressif, c’est tout l’organisme qui doit passer au tamis de nos besoins. Sans oublier d’investiguer les causes afin d’en tirer les enseignements. Contrairement à ce que l’on imagine quand on ne l’a pas vécu, le burn-out n’est pas un « gros coup de fatigue passager » lié à un excès de travail ou une activité trop intense (même si l’hyperactivité n’arrange rien au problème). C’est un état d’urgence qui exige de réconcilier toutes les disciplines du soin.

La santé, un parcours ininterrompu

En observant les femmes de mon entourage qui ont eu des cancers, je me suis aperçue que la fin du protocole de soins n’est pas synonyme de résolution. C’est au moment où « la lutte » cesse, où tout le monde célèbre le soulagement tant attendu, qu’un autre travail commence pour les soignés. Plus rien n’est comme avant après une épreuve pareille. Celles qui l’ont traversée me disent combien cette période de l’après est difficile sur le plan émotionnel et psychologique. Surtout lorsque l’on reprend le travail. La santé n’est donc pas l’absence de la maladie dans le corps physique. Elle est complexe et nécessite une attention ininterrompue à des niveaux subtils.

Cloé Brami

Intégrer plutôt que de confronter

Cancérologue, docteure en psychologie et science de la pensée méditante, Cloé Brami est la première à m’avoir initiée au concept de médecine intégrative. Je l’ai découverte sur Instagram. Elle parlait de méditation pleine conscience et d’oncologie. J’étais bluffée par le parcours de cette femme, qui, très jeune, a réussi à s’imposer à la faculté de médecine de Paris pour enseigner la méditation aux futurs soignants. À force d’échanger sur les réseaux, nous nous sommes rencontrées. Cloé a suivi pas mal de cours avec moi avant la crise sanitaire, ainsi qu’une retraite que j’ai organisée dans les Cévennes en 2020. Je l’ai interviewée pour mon podcast Pleine Présence et je l’ai également invitée aux journées que j’ai organisées l’an dernier à l’hôtel de Crillon afin qu’elle nous raconte sa trajectoire. Très vite, elle a compris l’intérêt de réunir les disciplines plutôt que de les opposer. D’abord pour le soignant qui apprend ainsi à connaitre des outils qu’on ne lui a pas transmis lors de ses études à la faculté de médecine. Cet enrichissement de connaissances est multiple car il est à la fois au service du patient et du soignant qui pourra utiliser ces outils pour son propre mieux-être. Quant aux médecines parallèles, elles ont aussi tout intérêt à s’intéresser et à collaborer avec la médecine d’urgence et la recherche scientifique. Sur un plan humain, cela permet de remettre de l’horizontalité dans la relation entre celui qui soigne et celui qui reçoit le soin. Plutôt qu’une toute puissance versus une pseudo-ignorance du patient, chacun est renvoyé à sa place d’être faillible et vulnérable. La santé s’envisage alors comme une construction collective.

Photographie Géraldine Couvreur. Cloé Brami et moi, le jour de la conférence sur la médecine intégrative À l’hôtel de crillon en novembre 2022

Réparer les soignants autant que les soignés

Ainsi Cloé Brami a décidé de fonder la première école de médecine intégrative à l’attention des soignants : . Avec l’équipe qu’elle a constituée, Cloé va proposer trois types de formations – longue, immersive ou courte – dans des formats digitaux et présentiels. Le projet : ouvrir un espace de recherche pour les soignants afin qu’ils.elles puissent entamer la mue que notre époque exige. Jeudi dernier, le 28 septembre 2023, elle célébrait le lancement de son école entourée des 25 femmes qui ont participé, à leur manière, à la création de Mû. Elle nous a dit humblement et en souriant : « Je ne veux pas vous décevoir mais je le dis d’emblée : je n’ai aucun plan ». Traduction : je ne serai pas une femme providentielle. C’est ensemble, soignants et soignés, que nous allons devoir initier cette transformation de notre rapport à la santé, à la mort et à la fragilité de l’être. En espérant que nos prises de conscience individuelles nous amènent à placer la santé au cœur de nos priorités politiques afin que nous puissions ensemble réenchanter notre système de soin.

Plus une tune pour se soigner

Au-delà de la transformation nécessaire de notre approche de la santé, la question du financement est capitale. Sinon, la santé intégrative sera un énième truc réservé aux ultra riches.  Depuis le 1er octobre 2023, par exemple, les soins dentaires sont moins remboursés par la sécurité sociale qu’avant. De 70%, ils vont passer à 65 voire 55% d’un tarif conventionné qui ne correspond pas à la réalité des prix pratiqués en cabinet. Cela pourrait sembler anecdotique mais je suis certaine qu’il y a des personnes parmi vous qui, comme moi, ne vont pas soigner leurs dents pour des raisons financières. Les projets d’implants, les caries vieillissantes, le tartre recouvrant l’émail, les racines dévitalisées en manque de couronne attendent… que la douleur jaillisse, en espérant que ce soit le plus tard possible. Et cela ne concerne pas que les plus fragiles. Même dans les milieux privilégiés, beaucoup se privent de soins élémentaires pour des raisons financières. Il n’est pas rare, par exemple, que j’entende des élèves dire qu’ils.elles n’ont pas les moyens d’entamer une thérapie régulière avec un.e psychologue alors que le désir d’un travail sur soi comme le besoin sont manifestes. Il y a quelques années, j’avais écrit un texte qui disait que prendre soin de sa santé était un acte militant. Je n’étais pas mal intentionnée en le publiant : je voulais démontrer que la santé, l’écologie, l’humanité et l’intérêt général sont interreliés. Je m’aperçois cependant aujourd’hui de l’arrogance de mon propos. Prendre soin de sa santé, qui plus est de manière intégrative, est devenu un luxe. Pour réformer nos systèmes défaillants en profondeur, il va nous falloir du pognon et une sacrée volonté politique. Je cherche à m’éduquer sur ces sujets et si vous avez des rapports ou des études à me recommander, je serais heureuse de les lire. Par exemple, j’aimerais bien savoir combien cette médecine intégrative (et préventive) coûterait si elle était ouverte au plus grand nombre? Est-ce qu’on a déjà réfléchi à son financement? Peut-on envisager qu’elle soit rentable sur le long terme (dans l’éventualité où elle permettrait de réduire le nombre de rechutes ou de maladies graves)? La comédienne Hélène Medigue m’avait par exemple un jour expliqué que les maisons de soin intégratif pour adultes atteints de troubles autistiques telles que les Maisons de Vincent qu’elle a créées sont plus intéressantes sur le plan financier que les sommes actuellement dépensées pour « accompagner » ces mêmes adultes en hôpital psychiatrique dans des conditions qu’elle juge indignes (NB: « 700€ le prix d’une journée en hôpital psychiatrique financé par l’État, moins de 200€ aux Maisons de Vincent » précise Hélène). Avis aux experts en économie, je suis toute ouïe!

En complément de cet article:

CHACUN CHERCHE SON… VÉLO

CHACUN CHERCHE SON… VÉLO

CHACUN CHERCHE SON… VÉLO

En quête de mobilité parisienne et après une sensation de folle liberté à l’île de Ré en août, j’ai commencé à me questionner sur l’achat d’un vélo électrique en septembre. Lorsque j’ai innocemment demandé à ma communauté d’abonnés sur Instagram de me recommander un modèle de vélo, je ne m’attendais pas à recevoir autant de messages contradictoires. J’ai eu la même sensation que celle que je déteste dans les supermarchés. On pense pouvoir acheter un pack de yaourt nature sans réfléchir. Une fois devant le rayon pléthorique des produits laitiers, il y a tellement de variétés que je finis toujours par sortir les mains (et le cerveau) vides. Je vous avais promis une synthèse. Nous avons tenté, avec Géraldine Couvreur qui m’assiste, de la rendre la moins indigeste possible… J’espère que ces recommandations vous aideront à y voir plus clair.

AVANT DE SE LANCER (ET DE SE LE FAIRE VOLER)

Si vous habitez à Paris ou dans une grande ville, commencez déjà à faire vos prières : le vol de vélos à assistance électrique est un sport de compétition. Vous aurez remarqué que je parle d’abord du risque de vol avant de parler du risque d’accident de la route tout aussi sérieux. Sans doute mon côté vénal. En même temps, vu le prix d’un deux roues électrique (un bras et demi), vous comprendrez sans doute mon sens des priorités. Je pensais naïvement que les vols avaient lieu exclusivement dans la rue. Pas du tout ! On pique des vélos partout, y compris dans le local fermé à clefs de votre immeuble. Je comprends mieux pourquoi l’un de mes voisins a choisi un modèle pliable qu’il enferme dans son appartement. Sachez que les anti-vols sont comme des portes blindées : ils peuvent tous être détruits. Néanmoins, les voleurs qui n’ont pas de temps à perdre privilégient les anti-vols les plus faciles à dézinguer. La règle : pas d’anti-vols en câble ou en spirale qui peuvent être sectionnés sur le champ. Beaucoup d’internautes m’ont recommandé d’acheter deux U à croiser ou bien deux anti-vols différents et très solides, portant le label FUB (fédération française des usagers de la bicyclette). On peut également placer un anti-vol supplémentaire, de type anneau, pour bloquer la roue arrière. L’idéal est de garer son vélo à un endroit où il y a du passage afin de dissuader les voleurs. Depuis le 1er janvier 2021, tous les vélos en vente sont équipés d’un numéro Bicycode qui permet d’identifier le propriétaire d’un vélo (et donc de le retrouver en cas de vol). Certaines marques comme Gaya, ont équipé leurs modèles d’un système de géolocalisation relié à une application téléphonique. Ainsi on peut traquer en temps réel un vélo et déclencher une alarme à distance en cas de manipulations ou de déplacements suspects. Personnellement, ce paragraphe suffit à me décourager d’aller claquer plus de trois mille balles dans un vélo mais je suis visiblement une petite joueuse : beaucoup d’abonnées Instagram m’ont avoué s’être fait voler un, deux, voire trois vélos sans avoir pour autant renoncé à ce mode de transport qui reste leur préféré. Chapeau ! Les plus prévoyants opteront sans doute pour une assurance (environ 180€ par an) via une compagnie classique ou une formule proposée par le constructeur.

LE MATOS DU CYCLISTE

Toujours pas découragé.e.s ? Alors je continue. Le vélo électrique à l’île de Ré sur une piste cyclable en plein soleil, c’est évidemment fantastique. Moins glamour en novembre sous la pluie entre la porte d’Ivry et celle de Montreuil, coincé derrière un camion poubelle et un automobiliste excédé par les embouteillages. Même si les pistes cyclables se sont bien déployées à Paris (et j’espère dans un grand nombre de villes… bien qu’à Marseille, d’après ce que j’ai vu en août, ça m’a pas l’air d’être la fête du cycliste ?!), rouler à vélo reste dangereux. Donc équipez-vous d’un casque de qualité avec visière, d’une cape de pluie avec bandes réfléchissantes (il faut qu’on vous voit à la tombée de la nuit), d’un pantalon imperméable à glisser par-dessus vos fringues les jours de tempête et pensez à acheter un sac à dos pour trimballer votre barda ainsi que la batterie amovible de votre vélo (environ quatre kilos d’après ce que vous m’avez dit). La batterie étant le truc le plus précieux que les voleurs cherchent à embarquer en premier.

PREMIÈRE STRATÉGIE : LA LOCATION

Si, comme moi, vous ne connaissez pas encore bien vos besoins, la location d’un vélo électrique semble le meilleur moyen de les découvrir. En prime, l’assurance contre le vol est généralement comprise dans le prix mensuel. Les tarifs varient selon les enseignes et les modèles. Il faut compter entre 59€ et 79€/mois. Parmi les plus cités :  Dance, Motto, Véligo (pour les franciliens), Decathlon, Cyclable dont certains magasins proposent même la location à la journée.

DEUXIÈME STRATÉGIE : UN VÉLO « PAS CHER »

C’est le choix d’un grand nombre d’entre vous, surtout ceux qui n’ont pas besoin de leur vélo électrique pour de longues distances. Deux raisons : 1) le budget est plus accessible 2) les vélos bon marché seraient moins volés que les modèles ruineux. Je n’ai pas lu d’études sur ce point mais vous êtes nombreux à m’avoir confié vous être fait voler votre Decathlon donc je reste dubitative… Le modèle le plus couramment cité est l’Elops de Decathlon (fabrication au Portugal) à 799€. Quant à la résistance de ces vélos, elle m’a l’air de se défendre pas trop mal si j’en crois vos retours : vous étiez nombreux à me dire que vous aviez ce vélo depuis plusieurs années et que vous en étiez fort satisfaits.

Photographie issue de ma collaboration avec Rive Droite Paris

TROISIÈME STRATÉGIE : L’INVESTISSEMENT HAUT DE GAMME

Si vous vous apprêtez à dépenser une somme vertigineuse dans un vélo électrique, il faut que vous preniez le temps d’investiguer vos besoins. La plupart des marques et des revendeurs sérieux proposent des questionnaires pour vous guider vers un modèle adapté. Quelle distance moyenne par jour comptez-vous parcourir ? En ville ou à la campagne ? Pour rouler sur du relief ou du plat ? Un modèle léger à manipuler ou un tout terrain à grosses roues ? Pour transporter un enfant, des objets lourds ou le panier vide ? Quel cadre sera le mieux adapté à votre morphologie ? Vous êtes perdus ? C’est normal. D’où l’intérêt d’aller chez un expert du vélo électrique. Vu le prix, vous pouvez même demander à tester votre monture en échange d’une caution. Les revendeurs les plus cités parmi vos réponses sont Ecox, Hollandbikes et Cyclable.

AUTRES PRÉCAUTIONS PRÉALABLES À L’ACHAT 

Renseignez-vous bien au sujet de la batterie car c’est l’élément le plus coûteux d’un vélo électrique. Et c’est aussi le plus énergivore à la fabrication. Vérifiez le mode de chargement, la durée de vie, l’autonomie en fonction du nombre de kilomètres quotidiens à parcourir en moyenne, de votre poids et du type de pistes (plus ça grimpe, plus la batterie est sollicitée). Par sécurité, vous êtes une majorité à préférer les batteries amovibles (à ne surtout pas laisser sur le vélo une fois garé) sauf quelques rares exceptions qui préfèrent les batteries intégrées (parce que « trop pénible de devoir tout le temps penser à la batterie qui pèse une tonne »). Mauvaise nouvelle : une batterie n’est pas éternelle. Généralement on considère qu’elle doit être remplacée à partir de 25% de perte de son autonomie soit au bout de 4-5 ans si on réalise 20kms/jour ou 7000kms/an.

Autre point important : le moteur. Plus il est puissant, plus il sera efficace en côte. La majorité m’a conseillé de choisir un vélo avec un moteur et une batterie Bosch.

Du coup, optez pour l’extension de garantie (monture et batterie/moteur), vous me l’avez tous recommandé !

PRÊTS À DÉGLINGUER VOTRE PEL ?

En Île de France, la région offre une prime de 400€ pour tout achat de vélo électrique, histoire de désengorger le périph et les grands axes. Autant en profiter car les vélos de qualité exigent un énorme investissement. Les premiers prix sont autour de 1500€ et grimpent très vite à 4000€. Les marques les plus fréquemment citées par mes abonnés sur Instagram sont Kalkhoof et Moustache. Voici toutes les recos :

KALKHOOF (à partir de 2449€)

Parfait pour les routes vallonnées « Un des plus raisonnable au niveau du prix » (2699€) ou (3699€) « Je monte une colline assez raide quotidiennement pour aller travailler et il est bien puissant ».

MOUSTACHE (à partir de 2299€)

« J’ai un Moustache depuis 7 ans et j’en suis ravie. Haut de gamme donc cher mais cela en vaut la peine. » « Trois ans à Paris et c’est vraiment le must pour moi. » « J’ai le modèle Samedi (route et chemins) et il fait mon bonheur depuis un an. » « Le meilleur de loin et pas encombrant ! Il passe parfaitement mes portes cochères, se gare partout et il n’est pas trop lourd.»

AHOOGA (à partir de 1499€)

« Bientôt 3000kms au compteur et toujours aussi ravie. Le modèle Modular (2399€) est plutôt léger, il me permet d’avoir 50kgs de charge à l’arrière et 20 kgs à l’avant. Parfait pour aller faire le plein de courses tout en transportant ma fille ! »

O2 (à partir de 2099€)

« Vélo costaud mais pas trop volumineux ni trop lourd. La batterie est parfaite. Le moteur dans la roue avant peut être un bonus. Bouton démarrage facile qui donne un bon coup de pouce en montée ».

CUBE (à partir de 2422€)

« Selon ma longue expérience de cycliste tout bord à Paris : un électrique pliant avec porte-bagages et panier à l’avant. »

GAYA (à partir de 2000€)

« Il est très confortable et je me sens en sécurité dessus. J’y ai même ajouté mon siège bébé. Il a une aide au démarrage, on dirait une mobylette ! »

GIANT (à partir de 2000€)

« Le meilleur en termes de performance, poids et prix. Il est incomparable au niveau de la conduite »

GAZELLE (à partie de 2149€)

« Vélo de type hollandais avec un col de cygne : posture droite pour le dos, facile avec des robes et selle très confortable. Le point négatif, c’est son poids quand on doit le pousser à pied ou le ranger ». « Confortable, stable, bonne autonomie de la batterie mais lourd donc il ne faut pas devoir franchir de marches. »

ARCADE (à partir de 1599€)

« Style hollandais, jolie couleur, fabrication française. Un peu lourd mais c’est ce que je souhaitais pour la stabilité ».

WINORA (à partir de 2599€)

« 8000 kms au compteur et en dehors de 60€/an de contrôle frein/direction, il est parfait. Je l’emmène en vacances avec moi, il tire une cariole et dort dehors. Bref, il vit ! »

FLYER (à partir de 3999€)

CRESTA (à partir de 3899€)

RIESE & MULLER (à partir de 4039€)

Le vélo préféré de plusieurs filles que je connais qui ne jurent que par cette marque.

PEUGEOT (à partir de 1600€)

« Increvable ! Je n’ai quasiment jamais eu de réparations. C’est un modèle qu’on ne vole pas mais il est en revanche très lourd et rustique dans la conduite. »

JINTESHA (à partir de 2690€)

« Sublime et léger »

JEAN FOURCHE (à partir de 2290€)

«  Un super vélo made in France »

ET L’ENTRETIEN UNE FOIS QU’ON A UNE BÉCANE PUR LUXE ?

Une fois par mois, il est recommandé de vérifier les pneus et de nettoyer son vélo avec un chiffon humide. Tous les six mois ou cinq cent kilomètres, une révision chez le réparateur de quartier est conseillée. Une fois par an ou tous les deux milles kilomètres : changement des plaquettes de freins et vérification des câbles… Tous les deux ans ou trois mille kilomètres : une révision plus poussée (roues, transmissions électriques…). Armement des toboggans, PNC aux portes, perso, je n’ai plus envie de vélo pour le moment, je vais continuer à marcher et circuler en métro… ha ha ha, tout ça pour ça !

Se sevrer des birkenstock

Se sevrer des birkenstock

Se sevrer des birkenstock

Après avoir passé six ans quasi exclusivement en birkenstock, je ressens le besoin d’un sevrage. Avec l’automne, je retrouve mes vestes, mes costumes et mes pantalons plus élégants que des leggings et j’ai envie de nouveaux souliers. Le sujet est superficiel et je n’ai pas l’habitude de partager ici mes interrogations mode. Néanmoins, en demandant à mes amies journalistes sur Instagram si elles avaient des marques à me recommander, j’ai vu que le sujet vous passionnait et que vous attendiez avec impatience la synthèse de mes recherches. La voici, comme promis.

l’inflation délirante des souliers de luxe

Mon brief était assez simple : où puis-je trouver une chaussure plate pour me désintoxiquer des birkenstock, gagner en élégance sans perdre en liberté de mouvement ? En attendant de recevoir leurs réponses, j’ai profité d’un déjeuner dans le huitième arrondissement pour aller voir les boutiques Prada, Miu Miu, Gucci, Chloé, Chanel, Saint Laurent, Balenciaga… puis j’ai surfé sur les sites de Céline, Pierre Hardy (qui a toujours été mon créateur de chaussures préféré bien qu’il n’ait pas une passion pour les grands pieds et que j’ai toujours du mal à trouver ma pointure chez lui), Gianvito Rossi, Jimmy Choo… je suis aussi allée voir le site Farfetch qui réunit à peu près tout le monde. Premier constat : quand j’ai arrêté de travailler en presse écrite en 2016, une paire de chaussures de luxe coûtait entre 300 et 500 euros (pour des modèles très élaborés). Aujourd’hui, une ballerine très basique, parfois en satin et ultra inspirée de celles de Repetto, ou une copie de mocassin Weston ou Gucci, il faut investir environ 800 balles, soit près du double (et ça grimpe easy jusqu’à 1200€) ! Pour avoir une échelle, j’ai regardé sur le site de l’Insee à combien s’élevait le Smic mensuel en 2016 (1149€) versus son montant actuel (1383€) : certes il a un peu augmenté mais on n’est pas vraiment passé du simple au double ! Les tarifs prohibitifs des souliers de luxe n’ont pourtant pas l’air d’embarrasser la clientèle : on est au début de la saison et la plupart des modèles sont en rupture de stock, en ligne comme en boutique !

La créativité en burn-out

Deuxième constat : lorsque j’étais journaliste, j’étais capable de distinguer d’un coup d’œil une marque d’une autre tellement les territoires étaient signés. Un bout noir sur une chaussure écru (ou l’inverse), c’était forcément Chanel. Les chaines mêlant métal doré et tweed, aussi. Un mors sur un mocassin, c’était Gucci en référence à la passion équestre du fils du fondateur de la maison. Des empreintes d’orteil à la surface du cuir, c’était Martin Margiela. L’overdose de strass posé sur une ballerine de jeune fille, c’était Miu Miu. Les angles ultra pointus et les références à l’art contemporain, Prada. Une ballerine de danseuse, Repetto bien sûr. Un stiletto aussi élancé que raffiné au talon fin, Manolo Blahnik. Un escarpin très haut et ultra classique, Saint Laurent… À ces codes toujours existants, se sont visiblement ajoutés une peur panique de déplaire et un certain manque d’imagination. Résultat, les colonnes vertébrales de bien des maisons se sont effondrées : j’ai eu l’impression de voir les mêmes chaussures déclinées partout, au point que je suis incapable de dire qui influence qui, tant les emprunts sont nombreux. Rayon talons, ce que j’écris n’est pas tout à fait exact, il y a encore beaucoup de fantaisie. Mais quand on cherche une chaussure plate, élégante et confortable, voilà ce qu’on a à se mettre sous le talon : la même ballerine de danseuse, le même mocassin, la même sling-back à petit talon (une bride à l’arrière), ou la même chaussure à bride Mary Jane (qu’on appelait babies il y a trente ans).

le bon investissement?

Comme je ne m’achète quasiment plus rien depuis que la mode m’intéresse moins que l’alimentation ou la décoration, j’avais envie d’honorer cet héritage de mon éducation : si je dois investir autant d’argent dans une nouvelle paire de chaussures, il faut qu’elle soit à la fois hyper bien conçue (belles matières, belle finition) et qu’elle soit durable. Quand je bossais pour un magazine féminin, j’étais beaucoup plus audacieuse. J’avais accès aux soldes presse lors desquelles les souliers invendus sont bradés ainsi qu’à des tarifs préférentiels chez la plupart des marques à longueur d’année. En Italie, on allait toujours faire un tour dans les « outlets », ces solderies incroyables. Ça change forcément le rapport à la dépense. Et encore je ne faisais pas partie du clan des rédactrices ou des influenceuses à qui l’on offre des paires de la saison pour qu’elles les portent aux défilés et sur Instagram. Aujourd’hui, si vous avez un pied facile à chausser (ce qui n’est pas mon cas) et que vous connaissez parfaitement votre pointure, je vous recommande vivement les sites de seconde main comme Vestiaire Collective (plutôt pour le luxe) ou Vinted, on y trouve quasiment tout et on ne fait pas mieux écologiquement parlant. En outre, il y a même des modèles jamais portés vendus avec leurs boites et étiquettes (si vous craignez les bactéries au niveau de la semelle). Faut-il avoir repéré le soulier de ses rêves au préalable.

de haut en bas, de gauche à droite: images issues des sites Miu Miu, AquazZura, Gianvito Rossi et Alaïa (voir références et liens plus bas)

Repérage dans les maisons de luxe

Au fond, je savais en trainant rue Saint Honoré que je n’allais pas dépenser 800 euros dans une ballerine. Je n’en ai ni les moyens ni l’envie. Regarder le marché du luxe permet d’avoir une idée de ce qui se joue « en haut » et de mieux repérer ensuite les références citées dans les magasins plus abordables. Par exemple, on remarque un retour des bouts carré ou en amande qui apporte de la modernité aux babies à bout rond. Voici ce qui a retenu mon attention et c’est tout à fait subjectif. J’ai éliminé tous les modèles qui ont un logo apparent (ça m’ennuie d’avoir des panneaux publicitaires aux pieds) ou un talon trop fin puisque je veux pouvoir marcher sans aller chez le cordonnier toutes les semaines. J’ai également évincé les godillots militaires ou esprit creepers (pas du tout mon style). Quant aux boots, j’en ai déjà plusieurs paires, donc il n’y en a pas dans ma sélection. Au panthéon de la ballerine, il y a celles d’Alaïa qui sont à la fois originales et confortables. Elles ont en revanche le défaut d’être constamment « out of stock ». Dans le genre strassé, j’aime beaucoup ce modèle de JW Anderson, cette folie pailletée de Jimmy Choo ou cette chaussure à bride de Miu Miu au prix aussi bling que ses talons (et au fond pas vraiment compatible avec mes tenues quotidiennes). Devenu un classique à force d’être reconduite d’année en année, il y a la collection de ballerines Lauren de Chloé déclinée dans une large palette de couleurs. J’aime bien ce modèle à double brides chez Celine (idéal sur un pied fin) et cette Mary Jane en or foncé de la même marque. Dans le bestiaire « léopard », j’ai vu énormément de mocassins. Mon préféré est celui de Pierre Hardy. Beaucoup de vernis noir, comme chez Saint Laurent avec ce mocassin hyper élégant, cette mary jane parfaitement coupée chez Gianvito Rossi ou cet autre modèle version pointe de stylo plume. On m’a aussi indiqué ces très jolies slingback chez Aquazzura (Bow tie ballet) et les ballerines tango chez Valentino Garavani qui flattent les chevilles fines. Et puis, indétrônables et iconiques, il y a les sling back de Chanel ou leurs Mary Jane qui ont le don de transformer n’importe quelle tenue. Je n’ose même pas écrire le prix…

Images issues de Weston, Carel et Repetto

Les classiques intemporels

Si vous n’avez pas envie d’originalité mais d’une chaussure plate (ou petit talon), élégante et confortable qui a traversé plusieurs décennies sans vraiment se démoder, voici quelques maisons que je n’ai pas déjà citées plus haut, avec des fourchettes de prix élargies : Repetto bien sûr pour leur collection de ballerines Cendrillon dessinées à la demande de Brigitte Bardot, Carel et leurs babies à double ou triple brides, les mocassins Weston, les ballerines à boucles carré de Roger Vivier… Certaines d’entre vous m’ont également recommandé les slippers Chatelles (pas du tout mon style ; dans le genre, je préfère les chaussons vénitiens Piedaterre). Plus androgyne, il y a les Burwood à lacets de Church (dont Miu Miu qui fait partie du même groupe a sorti une version avec une semelle plus légère), les splendeurs ruineuses de chez Berluti (je n’ai pas accès au site internet je ne sais pas pourquoi), les Paraboot à lacets… mais là, on s’éloigne de plus en plus de mon envie de départ : une chaussure féminine et légère.

De haut en bas, de gauche à droite: images issues des sites Augusta, Aeyde, Le Monde Béryl, et Souliers Martinez

Et chez les « petites » marques ?

Grâce à mes copines qui bossent dans la mode, j’ai découvert l’enseigne Le Monde Béryl qui propose une Mary Jane cloutée assez jolie (mais pas particulièrement bon marché) ainsi que de nombreuses ballerines. Mon gros coup de cœur depuis quelques mois est la marque Nomasei que je trouve à la fois originale et pas trop prétentieuse en terme de prix. Mais j’ai surtout flashé sur des sandales à talons larges (le modèle Adora avec le gros nœud à l’arrière) qui ne correspondent ni à la saison ni à mon besoin pour le quotidien. Je suis aussi fan de la marque Ligne Numérotée créée par Charlotte Sauvat (qui a longtemps imaginé les chaussures pour Isabel Marant et Balmain) mais je ne vois pas de propositions hivernales avec une hauteur de talon raisonnable en dehors de leurs bottines. Vous m’avez aussi beaucoup vanté Bobbies, un atelier parisien de souliers fabriqués au Portugal et en Espagne. Pas de coup de cœur de mon côté mais les prix raisonnables plairont à celles qui cherchent une déclinaison d’un modèle classique repéré plus haut (avec une fabrication consciente en prime). À force de faire des recherches sur mon téléphone, j’ai été ciblée par une publicité pour les Souliers Martinez sur Instagram. Cette marque franco-espagnole propose une paire de babies pas trop haute avec un talon large et robuste qui s’appelle Penelope à un prix plus abordable que les enseignes pur luxe. Chez Rouje, il y a cette saison une paire de babies vernis noir avec un talon pas trop haut et des sling backs noir avec un talon de 4cm (trop fin pour une bourrine comme moi). Je ne crois pas qu’on puisse qualifier Sezane de « petite marque » vu son succès mais on peut noter que ses chaussures sont toutes fabriquées en Italie, en Espagne et au Portugal. Évidemment, les modèles qui me plaisent sont sold out dans ma pointure : les babies Paula qui sont un croisement entre des Mary Jane et des slingback et que la marque décline dans de nombreuses couleurs et mes préférées : les ballerines Matilda imprimées léopard. Enfin, j’ai découvert via la marque de prêt-à-porter Septem la ligne de souliers Rivecour (fabrication au Portugal, conception à Paris) qui se sont unies pour proposer un mocassin bicolore en édition limitée. Sinon, j’ai découvert grâce à une rédactrice de mode deux marques avec de très jolies propositions : Aeyde, une enseigne berlinoise qui fabrique en Italie et décline des mary jane bout carré à 245€ (modèle Uma) et des ballerines pointues qui ont l’air super confortable (modèle Moa). La deuxième marque est américaine et elle s’appelle Flattered (fabrication en Espagne). On y trouve quelques modèles comme cette Mary Jane éfilée et celle-ci en paillettes argent (vous noterez une légère obsession de ma part pour la chaussure glitter, ça date du magicien d’Oz et de la fée Clochette). Et pour finir, j’ai déniché la marque Augusta qui fabrique en Espagne une Mary Jane vernis avec un tout petit talon à 195€.

Et des versions plus accessibles?

Tout le monde ne peut pas investir dans une paire à 300€ ni même à 150€. Si vous avez aiguisé votre œil en regardant les modèles citées plus haut, vous allez reconnaitre leurs déclinaisons chez Jonak (fabrication au Portugal) ou chez Minelli (fabrication Portugal)… J’évite H&M et Zara, pas seulement pour des raisons éthiques mais aussi parce que j’ai souvent eu les pieds déchiquetés par leurs modèles. En revanche, il y a parfois des options pas trop pourries chez Cos (qui fait aussi partie du groupe H&M et qui ne communique pas sur le lieu de fabrication de ses chaussures, ce qui n’est pas bon signe). J’y suis passée et la qualité de leurs mocassins en cuir noir est épouvantable à l’œil nu. La section « flats » du site And Other Stories (même groupe qu’H&M donc même opacité de fabrication) fait plutôt envie mais je vois quelques paires qui ne sont pas des citations éloignées mais de véritables copies et cela m’ennuie. Comme tout le monde se copie, y compris les marques de luxe entre elles, ce n’est pas bien grave ? Je préfère qu’on fasse au moins l’effort d’un léger twist (qui parfois se révèle plus intéressant que le modèle de référence). En tous cas, je me suis souvent retrouvée chez And Other Stories parce qu’ils ont des paires robustes et à ma taille (je fais du 41 et j’ai le pied large). Dommage qu’on ne puisse pas en savoir plus sur la fabrication. Même Eram communique sur ce point !

Mes recos ne sont pas exhaustives, n’hésitez pas à les compléter en commentaire afin de renseigner d’autres lectrices.lecteurs. Merci infiniment à Virginie, Célia et Jeanne. Et à toutes les anonymes qui m’ont envoyé leurs suggestions en message privé sur Instagram.

Les massages de Stéphanie Paris

Les massages de Stéphanie Paris

Les massages de Stéphanie Paris

Si vous cherchez un « deep tissue massage » de qualité à Paris, je pense que cet article va vous plaire…

Photographie Lili Barbery-Coulon: la petite salle de bain du studio de massage

Quel est le lien entre le design, la maroquinerie et le massage ? Le geste sans doute. La main, toujours. À force de fréquenter les ateliers lorsqu’elle était designer, Stéphanie Paris s’est un jour décidée à apprendre les métiers du cuir. Après plusieurs années à fabriquer de la maroquinerie pour des maisons de luxe, cette jeune femme s’intéresse au massage. Elle se met en quête du soin idéal, écume les instituts et enchaine les formations. Puis Stéphanie trouve en la personne de Laura Pavese, psychologue corporelle, son mentor. Cette dernière lui enseigne l’écoute subtile des tissus et bien d’autres techniques qui, couplées à une bonne connaissance de l’anatomie, permettent à Stéphanie de se lancer. Depuis six mois, elles partagent tour à tour un studio de massage situé dans le charmant passage Lhomme devant le 23 rue de Charonne dans le onzième arrondissement à Paris. La pièce blanche, à peine relevée de contours noirs et de plantes vertes, donne sur une cour arborée très calme. Je suis toujours attentive au décor avant de recevoir un soin. Il dit beaucoup de la personne qui masse. Je surveille la propreté qui doit être maniaque pour me rassurer alors que je m’apprête à me dénuder. J’observe les objets qu’on a choisis d’exposer dans l’espace. Le voyage a déjà commencé et ces informations collectées rapidement du regard m’indiquent si je suis dans le bon wagon ou si je dois profiter du prochain arrêt pour descendre du train. Après quelques mots échangés, Stéphanie m’a proposé de me changer dans une charmante salle de bain. J’ai précisé que je ne voulais pas des ventouses que j’avais repérées sur une table (ce n’est pas mon truc et leur utilisation est largement contestée par le conseil de l’ordre des masseurs kinésithérapeutes puisqu’il en a recommandé l’interdiction aux kinés en 2021). Heureusement, elles ne faisaient pas partie du protocole de mon massage.

Stéphanie paris

Stéphanie s’est ensuite attelée à dénouer chaque nœud dans mon dos. On aurait dit une tête chercheuse en quête d’un relief inattendu. Elle a détricoté les fils emmêlés avec autant de précisions qu’un joaillier voulant libérer une fine chaîne en boule. Une fois le côté pile entièrement pétri, Stéphanie attaque le côté face avec la même détermination. Je ne me suis pas endormie, ou que très brièvement pendant le soin, je ne voulais pas en louper une miette (j’essaie de rester concentrée la première fois, pour voir si je peux avoir confiance et laisser faire la seconde). Je suis ressortie la colonne comme une liane, les jambes plus légères aussi et le visage légèrement rosi de repos. Un très bon « deep tissue massage » (massages profonds des tissus) qui m’a rappelé certaines expériences inoubliables dans des spas à Bali. Et puis, ce que j’ai particulièrement apprécié c’est que Stéphanie n’a pas cherché à faire de la psychologie de comptoir. Personnellement, je ne peux plus supporter qu’on me parle pendant un soin alors que je ne l’ai pas demandé, pire, qu’on me raconte qui je suis parce qu’on a senti une tension dans mon épaule droite. Je pourrais faire un recueil des conneries que j’ai entendues dans les instituts testés ces vingt dernières années. Les disciplines du bien-être engendrent parfois des discussions profondes. Or, une fois qu’on est à poil à l’horizontale sur une table de massage, on est beaucoup plus perméable à ce qui est dit par la personne debout et habillée. Les interprétations qui ne sont que des projections subjectives ne sont pas toujours souhaitables. Un psy avec un peu de déontologie n’oserait jamais livrer une hypothèse détaillée sans avoir établi une relation de confiance avec son patient. Certains masseurs savent parfaitement doser le mot juste ou la question adéquate qui change tout. Ils sont rares. Stéphanie a l’intelligence de laisser ses mains parler pour elle. D’ailleurs, elle masse en silence parce qu’elle a du mal à se concentrer en musique. Intéressant ! Je reviendrai comme dirait François Simon

Photographie Lili Barbery-Coulon, la cuisine du studio

150€ le massage de 2h. Stéphanie Paris, Tel : 06 63 65 90 50, [email protected]

Mes coups de coeur à Copenhague

Mes coups de coeur à Copenhague

Mes coups de coeur à Copenhague

Il y a quelques jours, je suis allée à Copenhague pour enfin rencontrer la fille d’une de mes plus chères amies qui y passe l’été. Trois jours à me promener avec elles et à m’inspirer de cette ville si particulière. Je connaissais déjà un peu le Danemark mais je n’y étais pas retournée depuis que j’ai cessé d’être journaliste il y a sept ans. Vous avez été nombreux à me demander de lister ici les adresses favorites de mon escapade. Les voici ! À vous de la compléter en commentaires avec vos propres trouvailles.

Photographie Lili Barbery-Coulon

Située à deux heures de vol de Paris ou dix-neuf heures en train en passant par l’Allemagne – on trouve des billets avec toutes les correspondances sur le site Trainline – Copenhague est l’une des villes européennes les plus inspirantes que je connaisse. On est d’abord frappé par le calme olympien qui règne dans ses rues, même aux carrefours les plus animés. Il n’est pas rare de voir des bébés, sans surveillance, endormis dans leurs poussettes à l’extérieur de restaurants où leurs parents sont en train de déjeuner ou d’apercevoir des sacs à main abandonnés dans les cafés pendant que leurs propriétaires sont aux toilettes. « Les seuls endroits où tu dois faire attention à tes affaires sont les lieux touristiques » m’a-t-on confié. À Copenhague, on n’a pas eu besoin de voter pour ou contre la location de trottinettes électriques : elles cohabitent aisément avec les vélos et ne sont jamais abandonnées au milieu du trottoir. Je n’ai pas entendu un klaxon en trois jours et je n’ai vu aucun embouteillage. Il faut dire que l’immense majorité des Danois circule à vélo ou à bord de triporteurs électriques dans lesquels ils arrivent à caser plusieurs enfants ainsi que les courses de la semaine. Personne ne cherche à traverser avant son tour, ni les cyclistes, ni les piétons. Seuls quelques français de passage se font remonter les bretelles par les locaux lorsqu’ils empruntent la mauvaise piste alors que tout est marqué au sol en lettres capitales. Je me demande ce qui, dans la culture et l’éducation française, explique notre dysfonctionnement civique. En tous cas, il existe des pays où l’on est capable d’attendre au feu sans râler, de suivre correctement une file vers la caisse ou encore de prendre le temps de ranger un vélo soigneusement… Paradis des foodies depuis que le célèbre restaurant Noma de René Redzepi a été nommé « meilleure table du monde » au début des années 2010, Copenhague dispose de nombreuses propositions gastronomiques. J’avais écrit un article sur le sujet il y a un paquet d’années pour M le magazine du Monde. Je n’ai pas enquêté depuis mais d’après ce que m’ont dit mes amis sur place, les chefs danois seraient toujours aussi inventifs. Et puis, si vous aimez le design et les arts de la table, vous allez adorer Copenhague. On y trouve plus de céramistes que de bureaux de tabac. Il n’y a pas un pâté de maison sans un magasin dédié à la décoration et au design. Qu’on se trouve dans un petit troquet ou à la bibliothèque municipale, il y a toujours un meuble signé Arne Jacobsen quelque part, une collection d’assiettes épurées ou une signalétique semblant sortie du cerveau d’un directeur artistique branché. Je n’avais pas de programme précis pendant ces trois jours. Juste envie d’un nouveau souffle… Je rentre les poumons aérés et le cerveau intensément nourri.

Photographies Lili Barbery-Coulon : la boutique galerie Tage Andersen

Tage Andersen

Le jour de mon arrivée, mon amie Emily avait un rendez-vous et m’a donné l’adresse d’un magasin qu’elle me recommandait de visiter pendant son absence. Je me suis trompée en notant le numéro de la rue et je n’ai jamais trouvé la boutique. J’ai donc navigué à l’aveugle dans le quartier. Je suis restée un moment à observer les locaux dans les cafés. Et puis, j’ai marché sans savoir où j’allais. D’un coup, je me suis arrêtée devant la façade d’une étrange façade jonchée de plantes et de compositions florales. Une fois entrée, j’ai découvert un oiseau exotique dans une immense cage et une atmosphère très étrange. Sans le savoir, je venais de dénicher le magasin du fleuriste et artiste danois Tage Andersen connu pour ses vases en forme de coroles en métal oxydé. Le lieu ressemble plus à une galerie qu’à un atelier floral. Il faut d’ailleurs payer 40 couronnes danoises pour visiter l’étage en mezzanine et le jardin dans l’arrière-cour. On entre dans un univers de conte de fée avec un parfum d’humidité, d’objets accumulés et de canaris chantant dans des cages suspendues au plafond. Quelques effets personnels de l’artiste sont exposés comme des trésors juste à côté des livres dédiés à ses plus belles créations. Le petit jardin d’hiver à l’arrière m’a complètement fascinée. Si vous passez par Copenhague, ne passez pas à côté de ce lieu !

Tage Andersen, Ny Adelgade 12, 1104 København

Photographies Lili Barbery-Coulon: ci-dessus, « The Apartment »

The apartment

C’est mon amie Emily Weiss qui m’a permis de découvrir cette galerie fabuleuse qu’on ne peut visiter que sur rendez-vous. Fondé par Tina Seidenfaden Busck en 2011, cet appartement est situé au premier étage d’un bâtiment danois du XVIIIe siècle avec vue sur les canaux iconiques de la ville. Le tissage impeccable du paillasson à l’entrée constitue déjà un heureux présage. L’élégance de l’employée en charge de notre rendez-vous privé également, tout comme la beauté des verres anciens dans lesquels on nous a servi de l’eau. « Installez-vous comme si vous étiez chez vous, prenez votre temps et si vous voulez avoir plus d’informations sur un objet, je suis là » nous a dit Fia, la jeune vendeuse. Le principe est ingénieux : tout ce qui participe à la décoration du lieu est à vendre, des affiches encadrées aux lampes en passant par les canapés, les courtepointes et les tapisseries brodées. Régulièrement, Tina et son équipe changent la disposition du mobilier et vont même jusqu’à repeindre les murs afin de créer des atmosphères différentes et éviter de lasser les habitués. Beaucoup d’objets sont issus de brocantes danoises ainsi que de vide greniers français mais aussi d’artisans africains ou indiens. Le mélange est éclectique et rafraichissant face au minimalisme scandinave habituel. Les prix sont à la hauteur du dépaysement. J’ai acheté quelques cierges torsadés en cire d’abeille qui forment désormais une jolie forêt sur ma cheminée parisienne. Sans doute l’un des appartements les plus inspirants de Copenhague.

The Apartment sur Instagram et sur rendez-vous via leur site internet

Photographies Lili Barbery-Coulon, ci-dessus: le petit-déjeuner et le roof top de l’hotel Sanders

Hotel Sanders

Cet hôtel adoré des locaux est situé dans une petite rue, juste à côté de la grande place Kongens Nytorv. Recommandé par plusieurs guides ainsi que par des amis connaissant bien Copenhague, j’ai réservé ma petite chambre très en amont afin d’éviter l’évanouissement devant les tarifs vertigineux pratiqués par l’établissement. J’ai adoré l’offre sophistiquée du petit-déjeuner, la décoration des espaces communs comme du magnifique roof top. J’ai beaucoup aimé le bar, les cocktails originaux sans alcool (rassurez-vous ils ont une super carte pour ceux qui souhaitent en consommer), les couvertures à disposition sur la terrasse et la gentillesse du personnel… MAIS (vous le sentiez venir), les chambres ne sont pas à la hauteur de la réputation branchée du lieu. D’abord, il y a un gros problème d’insonorisation, du moins, dans les chambres qui donnent directement sur le couloir : on entend les valises rouler et pour peu que vos voisins de chambre rentrent complètement ivres à 4h du mat, vous ne louperez aucun détail de leur soirée… Quant aux salles de bain, elles ont beau être jolies, elles auraient besoin d’un sérieux rafraichissement. Justement, l’hôtel devrait entrer dans une période de rénovation juste après l’été. D’ici là, passez boire un verre ou grignoter à l’hôtel Sanders mais allez dormir ailleurs, ce ne sont pas les propositions qui manquent à Copenhague.

Hotel Sanders, Tordenskjoldsgade 15, 1055 København

Photographie Lili Barbery-Coulon : Apollo Bar

Apollo Bar

En quête d’une petite pause après avoir sillonné la ville à vélo ? Rendez-vous dans la sublime cour où est situé Apollo Bar, une brasserie qui sert des vins naturels et des assiettes de produits bio et frais à grignoter. En prime, vous profiterez des œuvres présentées par la Kunsthal Charlottenborg dans la cour en briques rouges. Attention, le café n’est pas ouvert tous les jours, vérifiez les horaires avant de vous y rendre.

Apollo Bar, Nyhavn 2, 1051 København

Photographie Lili Barbery-Coulon, le restaurant Morgenstedet à Christiania

Morgenstedet restaurant à Christiania

Nichée entre les arbres et les canards, Christiania est une petite parcelle de Copenhague à deux pas du Noma. Fondée en 1971 cette « ville libre » est née du désir de quelques danois en quête de systèmes alternatifs. Anarchistes à l’origine, les habitants y ont créé leur propre monnaie ainsi que leurs règles en marge. Encore très étendue dans les années 1980 et sujette à de nombreux conflits, Christiania s’étend aujourd’hui sur seulement sept hectares et attire quotidiennement des centaines de touristes. Si vous tombez amoureux d’une propriété, sachez que vous ne pourrez pas l’acheter car les maisons y sont transmises, jamais vendues. Ne soyez pas surpris de voir du cannabis en vente libre ou poussant dans des pots en guise d’hortensias : c’est toléré à Christiania. En revanche, l’utilisation de drogues dures peut vous conduire à être banni définitivement des lieux. Si vous partez vous promener à vélo sur ce territoire indépendant, allez déjeuner chez Morhenstedet, un restau bio végétarien. Prenez des espèces car personne n’accepte la carte bleue dans la ville « libre ». Installez-vous dans le jardin et laissez-vous charmer par le lieu. C’est une cantine sans prétention avec une tonne de légumes colorés au menu, des soupes de betterave au lait de coco et du riz complet sauté aux épices. Les serveurs sont aussi souriants que sympathiques. Tout comme les moineaux qui voleront par dizaines au-dessus de votre table en attendant les miettes de fin du repas.

Morgenstedet, Fabriksområdet 134, 1440 København

Photographie Lili Barbery-Coulon : Apotek 57

Apotek 57

Apotek signifie pharmacie en danois. Pourtant, ce n’est ni un apothicaire ni une parfumerie que vous trouverez à ce numéro mais un petit café pour petit-déjeuner et déjeuner. En plus de servir des pâtisseries et des spécialités préparés avec des ingrédients locaux, le lieu est directement relié au Frama Studio Store, un éditeur de mobilier et une marque de soins éponyme. Normal : c’est la cantine officielle du staff qui travaille chez Frama. Et vous allez comprendre en lisant le texte dédié à cet éditeur, juste un peu plus bas, pour quelle raison le café a conservé ce nom.

Apotek 57

Photographies Lili Barbery-Coulon: ci-dessus, la boutique Frama

Frama Studio Store

La plupart des passants sur le trottoir s’arrêtent pour admirer le plafond historique de cette ancienne pharmacie qui a déjà deux siècles. Dans les bibliothèques en bois qui habillent les murs, on trouve les produits de soin pour les cheveux et le corps de la marque danoise Frama. À l’origine, cette boutique était leur bureau et le petit café leur espace pour déjeuner. Au fil des années, la marque a grandi, passant de l’édition de meubles aux luminaires, à la vaisselle puis aux couverts et au linge de maison. Je connaissais la ligne de produits minimalistes aux ingrédients naturels découverte via le sublime site The Care. Je n’avais aucune idée de l’histoire de ce collectif de créateurs. Je ne savais pas si j’avais le droit de faire des photos. Alors j’ai discuté avec l’une des responsables. Comme souvent à Copenhague, cet échange s’est transformé en une longue conversation. On m’a proposé de m’installer sur un canapé et la femme qui me répondait s’est mise à côté de moi avec son ordi sur les genoux, m’a montré les événements que Frama a organisés ces derniers mois comme si on se connaissait depuis toujours. Mon enthousiasme pour leurs créations lui faisait plaisir. J’ai passé un super moment et je vous recommande d’aller voir cette boutique, ne serait-ce que pour le mélange des genres.

Frama, Fredericiagade 57, 1310

Photographies Lili Barbery-Coulon: ci-dessus, Atelier September

Atelier September

Fermé plusieurs mois, le petit café du chef Frederik Bille Brahe a récemment rouvert dans un autre espace, tout près de chez Frama. Le critique François Simon dirait que ça s’est « mont-saint-michelisé » puisqu’il faut faire la queue pour avoir la chance de s’y installer. Le lieu est pourtant simple et ne mérite pas, à mon sens, qu’on patiente trop longtemps pour y déjeuner. À la carte, les classiques du petit-déjeuner version végétarienne, parfois vegan, avec de nombreuses alternatives pour ceux qui évitent le gluten ou le lactose. Si vous êtes en manque de la côte atlantique, vous trouverez également des canelés (oui, je sais que ça vient de Bordeaux et qu’ils sont sans doute beaucoup moins bons au Danemark) qui avaient fière allure dans la vitrine. Bref : on passe un bon moment mais je trouve que le café ressemble à plein d’autres endroits branchés, idem pour la carte qui, en dehors de la présence de pains noirs, manque d’incarnation danoise.

Atelier September 

Photographie Lili Barbery-Coulon: la boulangerie Hart

Hart Bageri

Si vous avez envie d’un très bon pain, je vous recommande vivement la boulangerie Hart. Fréquentée quasi exclusivement par les locaux, elle a un succès tel qu’il ne reste plus une miette à béqueter en fin d’après-midi (signe que le pain comme les viennoiseries ne sont jamais recyclés le lendemain). Et puis, on y sert aussi de très bons latte ou des cafés glacés au lait de votre choix. Leur brioche est exceptionnelle mais ils ne la proposent qu’aux habitués : tentez toujours avec votre sourire le plus aimable !

Hart Bageri

Lille Bakery

Je n’ai pas eu le temps d’y faire un tour mais on m’a chaudement recommandé cette boulangerie où l’on peut s’installer comme dans un café. Ce qui est drôle c’est qu’on m’identifie bien souvent sur Instagram à leur place dans des photos prises chez eux :  @lillebakery et @lilibarbery c’est vrai que ça se ressemble si on est abonné à nos deux comptes ha ha ha…

Lille Bakery

Resto Bar

Si vous passez un long séjour à Copenhague et que vous avez envie de tester un bistrot italien délicieux fréquenté par les locaux, je vous recommande vivement Resto Bar. Pas un touriste en vue, une ambiance chaleureuse, une cuisine ouverte avec une brigade de mecs ultra sexy et une bande son mêlant rap et R&B… La carte est courte – ce qui est toujours bon signe quant à la fraicheur des produits – les pâtes sont délicieuses, les entrées vraiment bien assaisonnées. Si vous aimez les lieux calmes, préférez une table en terrasse car la salle est plutôt bruyante.

Resto Bar à Copenhague

Photographie Lili Barbery-Coulon, le street food hall broens gadekokken

Broens Gadekokken

Si vous voyagez en famille avec des ados qui n’ont pas une passion pour les végétariens raffinés, faites-leur plaisir en allant à Broens Gadekokken, un énorme street food market comme il en existe de plus en plus dans les capitales. À Paris, par exemple, on a le marché des enfants rouges. À Londres, il y a l’Upstreet food hall à Brick Lane. À Copenhague, c’est en plein air au bord de l’eau ! Je n’y ai pas mangé mais je suis passée matin et soir devant en rentrant de chez mes amis et j’ai adoré l’ambiance. Les tables sont installées en extérieur au centre et chacun peut aller commander la « street food » de son choix pour se réunir ensuite autour du même banc : cuisine grecque, wok, bentos, burgers frites… Et si vous venez en plein hiver, vous testerez la patinoire au centre.

Broens Gadekokken

FERM LIVING

Fondée en 2005 par Trine Andersen, la marque responsable Ferm Living est désormais distribuée partout dans le monde. Il y a évidemment beaucoup plus pointu à dénicher à Copenhague en matière de déco. Son grand concept store installé dans un ancien arsenal entièrement rénové mérite cependant le détour. Ne serait-ce que pour admirer la mise en scène des objets et le rayon enfants où vous devriez trouver quelques cadeaux adorables et abordables. Et comme c’est tout près de la boulagerie Hart, je vous recommande d’associer les deux visites. Si vous avez un bébé, mon amie Emily Weiss m’a aussi fait découvrir une boutique de vêtements irrésistibles qui s’appelle Colabel. Ayant une ado, je n’ai pas été très attentive aux propositions pour les tous petits mais il n’y a qu’à déambuler dans Copenhague pour dénicher des trésors… Bonne balade!

Ferm living, Kuglegårdsvej 1-5, 1434, Copenhagen K

#27 GALIT ATLAS

#27 GALIT ATLAS

#27 GALIT ATLAS

Le podcast de Lili Barbery donne envie de se mettre en mouvement. Chaque épisode débute par une courte méditation et se poursuit par un entretien avec une personnalité qui inspire Lili parce qu’elle change le monde à son échelle. Une source d’inspiration pour tous ceux qui ont besoin de nouveaux récits.

Psychanalyste basée à New York, Galit Atlas est aussi l’autrice de plusieurs best-sellers dont le livre Emotional Inheritance sorti en 2022 aux États-Unis et traduit dans de nombreuses autres langues depuis. Il sortira d’ailleurs en français au cours de l’année 2024 (j’en reparlerai d’ici là). Cet épisode a été réalisé à New York au sein du cabinet de Galit Atlas qui a accepté de recevoir Lili Barbery-Coulon de passage à Manhattan en juin 2023. L’épisode, enregistré en anglais, a été traduit par Camille Merel et la voix de Galit Atlas a été doublée en français par Sandrine Maggiani. Merci infiniment à Camille et à Sandrine pour leur participation ! L’épisode du podcast commence par une courte méditation et se poursuit par une conversation passionnante au sujet de l’héritage émotionnel que nous portons. De quel héritage s’agit-il et comment pouvons-nous nous libérer de ce qui ne nous appartient pas ? Pourquoi les traumatismes des générations passées ont-ils autant d’impacts sur les descendants ? Pouvons-nous réparer ce que nous n’avons pas vécu ? Un épisode essentiel et passionnant !

L’épisode du podcast avec Galit Atlas, accompagné d’une courte méditation, est disponible sur AcastApple podcastsDeezer ou encore Spotify. Une production Les Podcasteurs.

Vous pouvez retrouver Lili Barbery au quotidien sur Instagram, sur son site et sur sa plateforme en ligne

#26 ITINÉRAIRE D’UNE ENFANT DYSLEXIQUE, UN TEXTE DE LILI BARBERY-COULON

#26 ITINÉRAIRE D’UNE ENFANT DYSLEXIQUE, UN TEXTE DE LILI BARBERY-COULON

#26 ITINÉRAIRE D’UNE ENFANT DYSLEXIQUE, UN TEXTE DE LILI BARBERY-COULON

Produit par les Podcasteurs, le podcast de Lili Barbery donne envie de se mettre en mouvement. Chaque épisode commence par une courte méditation et se poursuit par un entretien avec une personnalité qui inspire Lili parce qu’elle change le monde à son échelle. Une source d’inspiration pour tous ceux qui ont besoin de nouveaux récits.

Dans cet épisode inédit, Lili Barbery-Coulon vous propose un récit intime et inhabituel. Après avoir partagé le texte « Itinéraire d’une enfant dyslexique » sur son blog, beaucoup lui ont demandé une version audio. Elle s’est donc exécutée et a enregistré cet épisode plus personnel que tout autre. Elle espère sincèrement qu’il aidera les personnes souffrant de troubles d’apprentissage à se libérer de la honte, et à se sentir moins seules. Il est temps de changer de récit.

Cet épisode du podcast est disponible sur AcastApple podcastsDeezer ou encore Spotify. Une production Les Podcasteurs.

Vous pouvez retrouver Lili Barbery au quotidien sur Instagram, sur son site et sur sa plateforme en ligne.

Quelques références pour perfectionner vos connaissances sur les Dys ou discuter avec Lili Barbery :

https://lilibarbery.com/kids/education/itineraire-dune-enfant-dyslexique/ 

https://www.puissancedys.org/

https://www.dys-positif.fr/

https://ordyslexie.com/

https://www.neurodyspaca.org/

itinéraire d’une enfant dyslexique

itinéraire d’une enfant dyslexique

itinéraire d’une enfant dyslexique

J’ai écrit ce texte pour les parents dont les enfants croient qu’ils sont stupides parce qu’ils ont des résultats médiocres à l’école. Pour ceux qui gardent un souvenir terrifiant des devoirs à la maison et ont parfois encore peur de lire à voix haute en public. Pour tous les écoliers qui détestent apprendre en classe. Pour les enseignants et les thérapeutes qui me suivent. Pour tous ceux qui ont de la curiosité pour la différence. Photographie d’ouverture: Camille Hirigoyen

J’ai longtemps hésité à livrer le témoignage qui suit. C’était trop douloureux il y a un an. J’avais besoin de temps. Et je n’étais pas la seule concernée. Il me fallait digérer, réfléchir et demander à ma fille et à mon mari s’ils étaient d’accord pour que je partage ce récit. Le prénom de ma fille n’est volontairement jamais mentionné. Certain.e.s d’entre vous le connaissent. Je vous remercie par avance de ne pas l’utiliser si vous choisissez de commenter cet article, ici comme sur les réseaux sociaux. J’ai également décidé de ne pas citer les établissements scolaires qu’elle a fréquentés. Mon intention, à travers ce long texte, est de permettre à d’autre familles qui connaissent des difficultés similaires de se sentir moins seules. Mon but est que des enfants ou des adultes souffrant des mêmes symptômes ou ayant un parcours scolaire similaire retrouvent, en lisant mon témoignage, de l’espoir et de l’estime pour eux-mêmes.

Premières alertes à la maternelle

Lorsque ma fille est entrée à l’école maternelle, j’étais convaincue qu’elle était surdouée. À la crèche, on m’avait alertée à plusieurs reprises sur son avance au niveau du langage et la sophistication de son vocabulaire. L’une des puéricultrices avait noté, par exemple, qu’elle savait utiliser une dizaine de mots différents pour décrire l’émotion de la peur selon son degré d’inquiétude alors qu’elle n’avait pas encore trois ans. Une autre avait remarqué son inventivité et son humour empruntant bien souvent au registre des adultes. Comme tous les parents qui trouvent leur progéniture unique et plus singulière que les autres, mon narcissisme était comblé. Logé par chance dans un quartier privilégié qui ne correspondait ni à nos revenus ni à nos convictions politiques, on avait réussi à obtenir une place en crèche à l’autre bout de notre arrondissement. Ce cocon duveteux encadré par une équipe passionnée n’avait pour seul inconvénient que d’être situé loin de notre domicile. Lors de l’inscription à l’école maternelle, on s’est aperçu qu’on était encore sectorisé sur un établissement éloigné. Une école privée se trouvait à 40 secondes de chez nous. Le tarif annuel y était anecdotique ; un paquet de collègues travaillant dans la presse ou la mode y avaient scolarisé leurs enfants et ne tarissaient pas d’éloges au sujet de l’établissement… Et puis, on pensait que ce ne serait que pour une année ou deux puisqu’on avait le projet de déménager. On s’était imaginé qu’elle retrouverait le système public très rapidement. On n’avait pas anticipé la difficulté de trouver un appartement dans Paris ni l’attachement que les petits ressentent pour leur première école. Dès l’entrée en maternelle, on a commencé à me convoquer : ma fille avait du mal à rester assise sans bouger toute la journée et « c’était un problème ». « Elle n’est pas concentrée, elle se tient assise, elle reste sage mais s’affale progressivement au fil de la matinée » ajoutait sa maitresse qui ne cessait de me culpabiliser en me rappelant « qu’une journée entière, c’était beaucoup pour un enfant de trois ans » et que ma fille était « la seule à rester à la cantine tous les jours ». Et oui, je bossais ET je n’avais pas les moyens de m’offrir les services d’une nounou à mi-temps. En seconde année de maternelle, nouvelle convocation. Cette fois pour nous parler du « niveau » de coloriage « déplorable » de notre petite fille de 4 ans. Il faut dire qu’elle « s’amusait » à colorier exclusivement à l’extérieur des zones de remplissage. À la maison, je continuais à la voir comme un petit génie rempli de créativité, inventant de longues intrigues élaborées pour ses peluches, se déguisant avec des trouvailles improbables et vibrant la joie du matin au soir. J’ai conservé des enregistrements des histoires qu’elle imaginait lors de nos road-trips. Sa créativité ne connaissait aucune limite. Nous n’étions pas inquiets pour elle, plutôt amusés par les attentes grotesques des maitresses de cet établissement privé. En grande section, certains de ses camarades savaient déjà lire. Notre fille avait eu des déclics assez tôt avec les syllabes qu’elle identifiait aisément mais s’était brusquement rétractée comme un bernard-l’hermite dans sa coquille. Je n’en comprenais pas la raison mais on n’était pas pressé, elle n’avait pas encore six ans. Avant l’entrée au CP, un médecin est venu établir un bilan de chaque écolier inscrit en grande section. Notre enfant n’a pas réussi à répondre à des consignes graphiques simples mais a fait une ligne de clés de sol qui a estomaqué le médecin me demandant de la faire tester pour vérifier son QI. Cette petite fille ne rentrait pas dans les cases, ce qui continuait à me réjouir.

Le début d’un long cauchemar avec l’entrée au CP

L’entrée tant attendue au cours préparatoire – la « grande » école, « c’est super tu vas apprendre à lire et à écrire ! » – a été ressentie comme une punition brutale par toute la famille. Finis les jeux, la pâte à modeler, les collages et les comptines. Au bout de quelques jours, j’ai vu ma fille s’assombrir. L’école était désormais un lieu sérieux où elle devait trimer sans pause. Pire, le temps scolaire ne prenait plus fin à 16h30 mais venait s’immiscer à la maison avec les devoirs de lecture et d’écriture chaque soir. Dans sa classe, beaucoup de mômes âgés de six ans disposaient déjà de « petits cours » à domicile pour les aider lorsqu’ils n’étaient pas coachés par leurs parents pour absorber des leçons à l’avance. Tout le monde avait beau répéter « On refuse de lui coller la pression, on fait le strict minimum », je me sentais angoissée en voyant la liste des activités des autres écoliers. J’ai même fini par inscrire ma fille chez les experts de l’enseignement britannique pour faire comme les autres « parce que tu comprends, c’est le seul moyen qu’ils deviennent un jour bilingues ». J’avais beau savoir que ce n’était pas comme ça que j’avais réussi à apprendre l’anglais, j’ai suivi comme un mouton. À la sortie de l’école, les discussions tournaient souvent autour des meilleurs moyens d’intégrer de célèbres établissements privés parisiens. Je me sentais complètement larguée, d’autant que notre petite fille avait du mal à lire plus de quatre syllabes d’affilée. Pour les maitresses, l’objectif était clair : lecture fluide et acquise pour les vacances de Noël, stylo plume avec cartouche au mois de février. Notre gamine si joyeuse à la maison pleurait dès qu’on ouvrait son cahier de lecture. Combien de crises pour faire rentrer une frise numérique jusqu’à vingt ? Combien de marelles inventées au sol avec de grandes feuilles de papier pour apprendre à compter : « Regarde, c’est comme si tu grimpais les étages d’un immeuble ! Quand tu es sur la case 5 et que tu veux monter d’une marche, tu arrives sur quelle case ? PAS LA HUIT NON, TU ARRIVES SUR LA CASE SIX, LA CASE SIIIIIIX, FAIS UN EFFORT, BON SANG, C’EST QUAND MÊME PAS COMPLIQUÉ » ? Pas plus de résultats du côté de l’apprentissage de la lecture. Elle qui adorait feuilleter des livres dans sa chambre se fermait désormais au moindre déchiffrage. « Bravo mon poussin, tu as reconnu le mot « chat ». Donc qu’est-ce qui se passe lorsqu’on place un R à la place du T, un rrrrrreu, ce mot, ça se dit ? NON pas chatte ! CHAR ! CHARRRRRRR ». J’ai très vite remarqué que la présence de ma fille s’évaporait pendant les devoirs : son regard devenait fuyant. Absent. Un océan de tristesse dévorait sa pupille. Pourtant, à la maison, dès qu’elle jouait, elle n’éprouvait plus aucune lassitude. Elle aimait faire « seule » et tenait à apprendre par elle-même. Ses deux maitresses nous ont convoqués dès le mois d’octobre, après l’entrée au CP : « Le niveau en mathématiques de votre fille est très inquiétant, elle ne comprend rien. Il va falloir insister le soir et lui montrer avec des allumettes ou des élastiques. Faites preuve d’inventivité… » Pire : « Votre fille est très lente, souvent on lui fait manquer la récréation pour qu’elle ait le temps de finir d’écrire ce qui est au tableau. D’ailleurs, vous voyez, là, on l’a chronométrée ; elle a mis onze minutes à écrire cette phrase, elle se moque du monde ! ». Je ne sais pas pourquoi on n’a rien répondu ce jour-là ni toutes les fois où l’on nous a parlé ainsi de notre enfant à cette époque. Assis sur les petites chaises d’écolier pendant que les deux institutrices se tenaient debout sur l’estrade, nous étions impressionnés. Impuissants. Coupables. C’était forcément notre faute. Mon mari et moi épluchions nos souvenirs d’enfance afin d’y trouver un indice. J’avais adoré l’école. J’y allais avec joie et je faisais partie des bons élèves qui collectionnaient les images et les tableaux d’honneur. Je gardais un souvenir terrifiant des exigences de mon père qui ne se contentait jamais de mes 18/20. Parfois, en perdant patience avec ma fille devant une phrase à lire, je sentais une colère rugir à l’intérieur de moi qui me faisait peur : était-ce cet héritage émotionnel paternel que je transmettais à mon tour comme une maladie grave ? Je me suis très vite résolue à ne plus faire les devoirs avec elle. Du côté de mon mari, ses souvenirs étaient à l’opposé des miens. Brillamment sorti d’une école supérieure d’arts graphiques prestigieuse après le Bac, les années qui avaient précédé constituaient un long cauchemar du cours préparatoire jusqu’à la terminale. Il redoutait que notre enfant vive le même calvaire. Malgré son calme légendaire, lui aussi s’énervait pendant les devoirs de notre fille. Qu’était-il arrivé à notre enfant dont on ne cessait de nous vanter l’intelligence et la rapidité ? Pourquoi est-ce qu’on nous parlait d’elle comme de la dernière des débiles ? Après l’avoir perçue comme un génie, nous étions à présent les parents d’une écolière « au ralenti ». Je me souviens d’une journaliste avec qui j’avais partagé mes inquiétudes qui m’avait demandé : « Mais il y a bien une matière où elle excelle, non ? ». Là encore, je n’avais pas su quoi répondre. À six ans, en quoi est-on sensé exceller précisément ? Doit-on maitriser deux langues couramment, être un prodige au piano ?

En quête désespéréE de soutien

En CE1, on prêtait déjà à notre fille des intentions malignes : « Elle peut mieux faire et se moque de vous ». On disait aussi qu’elle souffrait d’une paresse infinie : « Elle ne se donne pas de mal, ne fait aucun effort ». Et puis, lorsqu’elle n’était pas responsable de ses difficultés, c’est à nous qu’on faisait des reproches : « Vous lui collez trop de pression ! Embauchez un professeur pour faire les devoirs du soir ! Vous n’êtes pas faits pour enseigner à votre enfant, passez le relais à ceux qui savent. » On s’est exécuté. Enseignants diplômés, étudiantes, babysitters… on a tout essayé. Il n’y a pas eu de miracle. Je ne comprenais pas. À la maison, on s’aimait fort, on n’avait pas d’attente de dingue, juste l’envie qu’elle avance au rythme du reste de sa classe. On en a consulté des experts pour nous aider… Une graphothérapeute recommandée par les maitresses du CP qui m’a expliquée, devant ma fille, que tout était dû à mon accouchement par césarienne qui l’aurait « traumatisée ». On n’y a jamais remis les pieds. Des psys, en veux-tu en voilà, nous ont conduit à interroger notre propre rapport à l’école, à l’autorité et à nos parents. Ce n’était pas inintéressant mais tout était culpabilisant, en particulier pour moi, puisque j’étais la mère, CQFD. Combien de fois suis-je sortie en larmes de ces rendez-vous en étant convaincue que tout était effectivement lié à mon enfance dysfonctionnelle ?  J’avais déjà bousillé cette gamine si petite, que j’aimais plus que tout. On m’a aussi reproché d’avoir trop de succès dans ma vie professionnelle : « Vous savez, c’est très difficile pour votre enfant d’avoir une mère qui réussit, montrez-lui plutôt comment vous échouez, ce sera plus facile à vivre pour elle ». On nous a aussi dit que notre fille avait une intolérance à l’échec et que c’était de l’ordre pathologique. Elle devait, entre chaque séance, remettre des « dessins ratés », ce qui la chagrinait terriblement. Une autre psychologue a exigé de voir notre fille seule pendant quelques séances. Au bout d’un mois, elle nous a annoncé que notre enfant faisait partie de ceux qu’on appelle « HPI » (Haut Potentiel Intellectuel) souffrant également d’un léger « TDA » (Trouble de l’attention) qui allait « se résoudre seul », en grandissant : « Elle a une Ferrari à la place du cerveau mais n’a pas encore mis les clefs dans le contact. Ça va venir avec la maturité, ne vous inquiétez pas… quant aux notes, ne les regardez plus, ce n’est pas important ». Elle nous a aussi recommandé de changer notre fille d’école le plus rapidement possible car la quasi-totalité de sa patientèle était issue de l’établissement privé et pressurisant où nous avions scolarisé notre fille par flemme de marcher 10 minutes de plus chaque matin. On a déménagé. On l’a inscrite dans le public et on a retrouvé un peu plus de normalité dans les attentes et les devoirs. Moins de stress et de compétition. Plus de souplesse autour des devoirs. Des enseignantes choquées par la pression à laquelle nous avions accepté de nous soumettre jusqu’alors. On s’est dit que tout allait enfin s’arranger. Malheureusement, la haine de notre enfant pour l’école et ses apprentissages s’est encore amplifiée. Privée de ses anciennes copines qui constituaient le socle de ses journées d’école, elle s’est refermée sur elle-même. Elle s’est mise à développer des tonnes de stratégies d’évitement pour ne pas faire ses devoirs (oubli des manuels, du cahier de texte…). Et puis sont arrivées des terreurs nocturnes qui ne se manifestaient que pendant les périodes scolaires, jamais pendant les vacances. J’en ai consulté des thérapeutes à ce sujet… Ma fille a bu des litres de fleurs de Bach (zéro résultat), a pris de la mélatonine (aucun effet). J’ai même fait intervenir un géobiologue pour « nettoyer » sa chambre des « énergies stagnantes » (80 euros, le type a agi par la puissance de sa pensée, sans même recevoir un plan de l’appartement, c’est dire combien j’étais désespérée et prête à tout essayer pour soulager nos nuits). Une « guérisseuse énergétique » m’a également soutenue que « ma fille était fermée à recevoir la guérison »… Bien sûr, je ne croyais pas tout ce qu’on me disait. N’empêche que je me souviens de ces phrases qui sont longtemps restées en moi, à feu doux. Une psychomotricienne nous a confirmé le diagnostic HPI et nous a également parlé d’une empathie émotionnelle démesurée (ça viendrait dans le package de l’enfant inadapté à la scolarité). Pourtant, malgré tout ce que je raconte ici, elle réussissait à obtenir des notes tout à fait honorables. Elle n’a jamais été menacée de redoubler, a toujours fait partie de la moyenne de la classe… Peut-être qu’on sur-réagissait tous pour rien ?

Tout essayer

Nous avons continué à consulter pour l’aider à s’épanouir, pas pour améliorer ses résultats. On nous a reproché de ne pas passer suffisamment de temps « de qualité » avec elle. On nous a demandé de mettre en place un système de points : « Si tu notes bien tes devoirs dans ton cahier, tu gagnes une étoile, au bout de cinq étoiles, on choisit une activité à faire en famille ». En travaillant de la maison, on était pourtant très présents tous les deux, mon mari allait la chercher tous les jours, je n’arrêtais pas de prévoir des activités avec elle. Je déjeunais aussi tous les mercredis avec elle. « Alors, c’est que vous en faites trop ! Vous la stimulez trop, vous lui collez à nouveau la pression ». Lorsqu’un enfant connait une difficulté, quelle que soit l’option choisie par les parents, elle est toujours jugée mauvaise. Pendant un temps, on nous a demandé d’installer un matelas pour elle dans notre chambre. La plaie. Elle dormait paisiblement mais nous, les parents, nous sentions envahis. On lui a laissé abandonner un grand nombre d’activités périscolaires en cours de route pour ne pas générer plus d’anxiété. C’était super difficile pour moi car j’ai été élevée dans l’idée qu’on ne doit pas laisser tomber quelque chose qu’on a commencé avant d’avoir terminé l’année. Je craignais qu’elle nous en veuille un jour de ne pas l’avoir plus poussée. J’étais perdue. « Elle est naturellement douée mais ne travaille pas suffisamment » était la phrase qu’on entendait le plus souvent. J’ai fini par accepter cette narration : notre enfant était paresseuse. Ce n’était pas un poil, c’était une forêt de baobabs qui s’enracinaient dans le creux de sa main. Avant l’entrée au CM2, je suis allée voir la directrice de son établissement pour lui demander qu’elle fasse sa rentrée avec une institutrice qui intégrait des cours de théâtre (la passion de ma fille) dans son enseignement. Les parents comme les élèves l’adoraient. Il me fallait une oasis dans ce désert de tristesse. Notre fille venait de passer son CM1 avec une maitresse en dépression qui n’avait pas obtenu son affectation en Normandie alors qu’elle s’y était installée. Elle était âgée, souffrait du dos et ne supportait plus tous ces trajets quotidiens. Cette situation difficile la rendait irritable. Nos gosses n’arrêtaient pas de l’entendre hurler et ma fille en avait conclu que les enseignants étaient des créatures masochistes qui se condamnaient eux-mêmes à rester en prison à perpétuité en faisant le choix de rester à l’école. J’ai expliqué à la directrice les difficultés de notre enfant, je lui ai confié les diagnostiques HPI de psy qu’on recommande habituellement de garder confidentiels. Le jour de la rentrée, elle a pourtant choisi de mettre notre fille dans une autre classe, la privant simultanément de l’institutrice tant espérée et de l’intégralité de ses camarades des années passées. J’ai cru à une erreur, j’ai couru voir la directrice pour l’interroger. Elle n’a pas voulu répondre à mes questions. Ma fille était en larmes. On n’a rien pu faire. Elle avait été punie parce que la directrice avait trouvé ma demande cavalière et inappropriée. La fin de l’école primaire s’est ainsi achevée dans un grand gâchis émotionnel.

Les années collège, les années covid

L’entrée en 6e nous a offert quelques semaines d’espoir. Au début, notre jeune collégienne était amusée par le changement de classe et la variété des professeurs. Certaines matières lui plaisaient plus que d’autres et lui offraient quelques respirations appréciées. L’environnement semblait mieux lui convenir. On était tous soulagé. Dès que les premières notes ont commencé à tomber et que la somme des devoirs a augmenté, ses angoisses sont revenues en force. On a continué à déployer tout ce qui semblait la soulager : une étudiante pour l’aider le soir, une psy quand elle en ressentait le besoin, pas trop d’activités mais des cours de théâtre qu’elle affectionnait. La pression au collège public à Paris (je ne sais pas si c’est pareil en province) est différente mais pas moins forte que dans la petite école privée que nous avions connue. Je me souviens du tout premier discours du principal du collège à l’attention des parents des élèves en sixième : « Surtout ne collez pas de pression à vos enfants dès la sixième au sujet de leur entrée au lycée ! Ils auront tout le temps d’y penser en début de 4ème lorsque leurs notes compteront pour leur dossier d’admission. De toutes façons, ne vous faites pas d’illusion, il y a très peu de chances pour que vos enfants intègrent l’un des grands lycées parisiens, même s’il y en a un dans votre quartier. Il faudra pour cela que votre enfant obtienne au moins 16 de moyenne afin que son dossier soit pris au sérieux. Et encore, 17 ou 18 c’est mieux. Donc, surtout ne leur collez pas de pression dès maintenant ». Mais qu’espérait-il en diffusant cette injonction contradictoire ? Évidemment, elle a eu l’effet inverse : les parents sont rentrés chez eux en se disant qu’il fallait absolument que leur enfant se prépare à être le meilleur pour ne pas atterrir dans un lycée trop pourri quatre ans plus tard. Et même lorsque certaines familles réussissent à ne pas se soumettre à ce diktat, il y a toujours un professeur pour rappeler aux collégiens que « ce n’est pas comme ça qu’ils vont obtenir une place dans un bon lycée ». Quelques éléments sont boostés par cette compétition (mais est-ce vraiment un moteur de création de société juste ?). D’autres, et ils sont nombreux, perdent tous leurs moyens. Est-ce ce que nous souhaitons pour nos enfants ? En 5e, l’année scolaire de notre fille a été interrompue assez rapidement par plusieurs mouvements sociaux. Elle était ravie de ne pas avoir cours, soit parce que les transports étaient indisponibles soit parce que ses profs faisaient grève. (NB : je ne suis pas en train de critiquer le droit de grève !). Tout ce qui pouvait l’éloigner de l’école était toujours un cadeau à ses yeux. Elle avait une ribambelle de copines et l’intérêt du collège se trouvait dans la cour de récré, ce qui était normal et rassurant pour son âge. Elle galérait pas mal avec l’orthographe et les mathématiques mais elle adorait l’anglais et son professeur d’histoire géographie, qui racontait les événements comme une série Netflix, la captivait. J’ai déniché un prof à domicile sensé l’aider pour les devoirs. Il m’avait été recommandé par une directrice d’école alternative dont j’admire le travail. Ses tarifs étaient vertigineux mais il était vraiment drôle donc nous avons fait l’essai. Au fil des semaines, je me suis aperçue que les séances de devoirs se transformaient en conversations thérapeutiques qui se concluaient toujours par : « Aujourd’hui, nous n’avons pas réussi à travailler car elle n’en avait pas envie ». Les notes chutaient, les devoirs n’étaient pas faits et la panique de notre fille décapsulait chaque veille de retour en classe. Je commençais à émettre quelques doutes sur la méthode lorsque cet homme, qui n’était ni psy ni diplômé en une quelconque technique thérapeutique a déclaré devant mon enfant : « Je pense que ce serait bien que votre famille entame un vrai travail pour comprendre ce qui, dans la structure, est défaillant. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, c’est évident. Vous voyez cette table (pointant celle de notre cuisine) elle semble être droite. Imaginez qu’elle tienne en équilibre sur trois pieds. Je pense qu’il s’est passé quelque chose dans l’histoire de votre enfant et il va falloir trouver ce que c’est. Quel est ce pilier qui lui fait défaut ? Cela pourrait expliquer ce qui la handicape dans la relation à l’autre. Parce qu’il me semble que ce que vous avez mis en place jusqu’ici est trop léger, c’est de la PNL bon marché. » J’en avais entendu des hypothèses de la part des professionnels de l’enfance. Mais me faire sermonner devant mon enfant, sans consentement, avec un diagnostic « structurel » sorti de nulle part, ça, c’était inédit. On ne l’a plus jamais revu. Quelques semaines plus tard, une épreuve universelle nous attendait : la crise sanitaire. Au début, notre fille était ravie à l’idée d’être en vacances avec son chat et ses parents à la maison pendant quinze jours. Très vite, la solitude, la privation de sorties et d’espaces verts ont profondément affecté notre enfant. Évidemment, on a fait comme tout le monde : des apéros visio en famille, des appels vidéo avec les copines, de la pâtisserie, des jeux, du sport dans la cour intérieure de notre immeuble… Mais chaque annonce de rallonge du confinement l’affectait un peu plus. La quasi-totalité de ses professeurs n’était pas joignable et ne donnait pas de nouvelles aux enfants ni de devoirs à suivre à la maison. Au fil des jours, la joie de vivre de notre fille de douze ans s’est évanouie. C’est alors qu’elle a commencé à parler de son désir de mourir. Les méditations que j’encadrais chaque jour sur Instagram pendant toute cette période nous ont maintenus debout. Souvent on me dit dans la rue « vous avez sauvé mon confinement ». En vérité, la première sauvée par ce cadre quotidien, c’était moi. Pendant cette heure de partage, j’allais puiser la force de soutenir ma jeune adolescente dans ce moment si difficile. À la fin, la situation est devenue si douloureuse que notre médecin de famille nous a ordonnés de fuir Paris pour rejoindre la campagne. Mais où aller alors qu’il nous était encore interdit de nous voir ? Et qui allait accepter de me louer une maison dans le climat de dénonciation qui régnait en avril 2020 ? Le propriétaire du mas cévenol où nous passions nos étés s’est rétracté plusieurs fois et a fini par accepter en lisant la prescription de notre médecin très inquiet et en m’écoutant le supplier en larmes. Nous avons traversé la France sans croiser un seul véhicule pendant huit heures de trajet. Lorsque nous sommes arrivés, ma fille s’est jetée au sol pour embrasser la terre, les bras en croix. Je découvrais son attachement à l’espace et à la nature. Les derniers jours de ce premier confinement se sont déroulés au bord de notre rivière adorée. J’ai contacté le collège pour leur faire part de l’épisode dépressif de notre enfant. Je n’ai jamais reçu de réponse. J’ai relancé pour vérifier la bonne réception du message. Il avait été lu. L’établissement était complètement dépassé par la mise en place des nouvelles normes sanitaires… Cette horrible période nous a permis de prendre conscience que ce lieu qui jouissait d’une réputation prestigieuse n’était absolument pas adapté aux besoins de notre fille. Sa psy lui a recommandé de prouver sa motivation en s’engageant avec nous dans la recherche d’une école. Notre ado s’est investie pleinement dans cette quête. Cette perspective lui a permis de supporter les insultes de son prof de maths de 4e qui l’a baptisée « la quiche » toute l’année et m’a dit en tête-à-tête : « Vous me dites qu’elle est intelligente… encore faudrait-il le prouver ! ». Notre fille s’en foutait. Elle savait qu’elle irait dans un collège lui permettant de faire du théâtre quotidiennement. Ça nous a pris quelques mois pour le trouver et elle a pu l’intégrer en 3ème. Comme elle y est encore scolarisée, je ne révélerai pas le nom de ce lycée privé. J’en parlerai lorsqu’elle en sera sortie.

Le bliss, la dépression puis le diagnostic

Tout ce que nous avons tenté pour lui permettre de se sentir mieux dans sa scolarité a toujours été entrepris avec ferveur et conviction. L’entrée dans son nouvel établissement en 3ème a donc bénéficié du même enthousiasme. Nous avions enfin trouvé un projet pédagogique dont nous partagions les valeurs. Notre fille était métamorphosée. Pour la première fois depuis la maternelle, elle nous racontait ce qui s’était déroulé pendant les cours, nous parlait de ses devoirs avec joie. Quant aux cours de théâtre où elle se rendait l’après-midi, c’était l’extase. Enfin, elle était heureuse d’apprendre et aucun prof ne me convoquait pour me dire que ça n’allait pas. Je le répétais à toutes mes copines au téléphone à la maison. On était si content ! Cette scolarité nous coûtait une blinde et nous obligeait à faire des économies sur de nombreux projets mais ça en valait la peine. Lorsque notre ado s’est remise à éprouver une grande tristesse, elle n’a pas voulu nous en parler. Elle ne voulait pas gâcher la fête. Elle a pris sur elle comme elle a toujours appris à le faire auparavant. D’où venait cette mélancolie qui l’accablait dès qu’elle partait à l’école et dont elle ne montrait aucun signe à la maison ? En juin 2022, alors que je venais de passer six mois très douloureux et que je me sentais un peu mieux, elle s’est enfin confiée à moi. J’ai senti le sol s’ouvrir sous mes pieds lorsqu’elle m’a dit calmement : « Je ne veux pas que tu te fâches ni que tu me demandes si on m’a fait du mal car personne ne m’a rien fait mais je crois qu’il est temps que je te dise que j’ai souvent envie de mourir. Le matin, lorsque je pars au collège, je sens cette vague de tristesse qui monte et je ne sais pas d’où elle vient. Ça n’a d’ailleurs rien à voir avec mon école que j’aime beaucoup. Je voudrais avoir la force de sauter sous les rames mais je ne veux pas vous faire de la peine et je ne crois pas que j’en serais capable. Emmène-moi voir un psychiatre, je voudrais savoir ce qui ne tourne pas rond en moi. Je voudrais comprendre. J’ai peut-être une pathologie, quelque chose qui pourrait expliquer ? Je me sens toujours à côté de la plaque, j’ai du mal à trouver ma place, je ne comprends rien en cours, on me dit que je suis intelligente mais pourquoi est-ce que je me sens toujours en échec ? Peut-être que je suis dyslexique ou quelque chose dans ce genre-là ? ». Voilà comment à 14 ans et demi cette jeune fille verbalisait avec précision son ressenti. J’étais en larmes. Terrorisée par son désir de mourir et sidérée par sa capacité à formuler des hypothèses sur son propre cas. Trouver un psychiatre disponible pour une adolescente avant l’été 2022 n’était pas si simple. J’ai dû me faire pistonner alors que j’habite à Paris, une ville plutôt bien fournie en experts médicaux. Je n’ose imaginer la situation de parents installés dans des zones isolées ou ne bénéficiant d’aucun réseau pour les aider. Sans parler du surcoût non pris en charge par la sécurité sociale ou la mutuelle. Notre fille a immédiatement été rassurée sur sa santé mentale : toutes les pathologies psychotiques ont été écartées. L’épisode dépressif a été confirmé. Il fallait désormais en connaitre l’origine. La psychiatre a exigé un bilan sanguin et gynécologique (l’avantage de voir un médecin permet de balayer toute les hypothèses) et a aussi prescrit un bilan orthophonique. Je ne voyais pas bien le rapport. Notre fille avait déjà vu des orthophonistes pour une déglutition primaire, personne n’avait rien relevé de particulier. Et puis, en dix ans de souffrance scolaire, jamais personne n’avait parlé d’orthophonie ! « Je voudrais m’assurer qu’elle ne souffre pas de dyslexie » a-t-elle répondu. Impossible ! Elle savait lire et ne confondait pas les syllabes (ce qui était, comme je le croyais alors, les deux critères identifiant la dyslexie). Si la prise de rendez-vous avec un psychiatre pour ado relève du miracle, dénicher un.e orthophoniste disponible exige le niveau olympique de la patience. J’ai appelé une trentaine de praticiens dans mon arrondissement et les arrondissements voisins au cours du mois de juillet 2022. Pas de premiers rendez-vous avant le mois de décembre. On a couru partout. Dans les laboratoires d’analyse de sang. Chez les gynécos. Chez le radiologue. On a même pris rendez-vous avec une psychologue experte en bilan neuropsy afin de voir si on ne passait pas à côté d’un autre problème. Il a fallu attendre le mois de septembre pour obtenir les premiers résultats de tous ces bilans. Tous confirmaient que notre fille était dyslexique, dyscalculique, dysorthographique. C’était comme le nez au milieu de la figure et personne ne l’avait pourtant décelé jusqu’ici. Les nombreuses pages du bilan neuropsy nous ont été envoyés par email sans accompagnement (je n’ose écrire ici le prix que ce bilan non remboursé par la sécurité sociale nous a coûté, c’est indécent). En le lisant, je me suis écroulée en sanglots. Des mots s’imprimaient dans mon cerveau comme « en déficit » ou « tout juste la moyenne »… Mon mari également était très affecté. À présent que nous apprenions à nous familiariser avec un nouveau jargon, que devions-nous faire pour l’aider ? On nous a tout de suite proposé des médicaments. Un traitement chimique pour la dépression (qui s’était évaporée pendant l’été puisque les symptômes ne se manifestaient qu’en période scolaire), un autre pour mobiliser son attention en classe (la fameuse ritaline), des séances deux fois par semaine chez l’orthophoniste et un traitement thérapeutique avec EMDR… On s’est posé. On a beaucoup parlé avec les profs. Et on a écouté attentivement notre fille qui ne voulait pas de médicaments contre les troubles de l’attention. Je sais que beaucoup de familles ont vu leurs enfants se métamorphoser positivement avec ces traitements (je ne veux pas lancer d’avis sur le sujet, je ne suis pas médecin ni habilitée à donner des conseils). Désirant respecter le choix de notre ado, il nous fallait trouver une autre voie.

82% des filles dyslexiques ne sont pas diagnostiquées

Un soir, sans bien comprendre pourquoi, j’ai pensé à une copine qui vient parfois à mes cours de yoga et qui est passionnée de psychologie. Elle n’a pas d’enfant, on n’a jamais parlé de dyslexie ensemble, on n’est pas particulièrement proche mais j’ai ressenti le besoin de tout lui raconter. Elle m’a recommandé d’écouter un épisode du podcast Métamorphose avec l’orthophoniste et neuropsychologue Béatrice Sauvageot, fondatrice de l’association Puissance Dys. Notre fille avait commencé un travail avec une psy experte en EMDR qui ne l’avait pas franchement convaincue ; je galérais pour trouver une orthophoniste disponible proche de son lycée ou de notre domicile ; on ne savait pas quoi faire des recommandations contradictoires. Même si le diagnostic avait soulagé toute la famille, nous ne savions pas dans quelle direction avancer. J’ai écouté le podcast dans un train. Et j’ai tellement pleuré. Béatrice Sauvageot y était interviewée par Anne Ghesquière et lui expliquait la spécificité des dyslexiques qu’elle surnomme les « dys ». Pour la première fois en quinze ans, je reconnaissais mon enfant. Pour la première fois, j’entendais une professionnelle de la santé parler positivement des particularités de ma fille. J’ai ainsi appris que 82% des filles dyslexiques ne sont pas diagnostiquées (ou le découvrent à l’adolescence, voire même à l’âge adulte à la faveur d’une dépression) car elles sont habituées dès l’enfance à « rester sage ». Spoiler : le cerveau des filles n’est pas doté à la naissance d’une fonction « je suis sage et reste mignonne en toutes circonstances ». C’est juste un conditionnement. On trouve acceptable qu’un garçon soit dissipé, qu’il chahute ou qu’il cabriole dans la cour de récré. Ces comportements sont désignés comme des signes de virilité qui viennent valider l’appartenance au genre masculin. Lorsque les petits garçons deviennent trop pénibles en classe, on se met rapidement en quête d’une explication. Et les diagnostics sont posés. Les filles, elles, répriment leurs difficultés, font semblant que tout va bien, compensent de mille manières leurs émotions « dites négatives » et peuvent passer des années à l’école sans que personne ne s’aperçoive qu’elles souffrent d’un handicap. Ce n’est pas seulement le cas pour la dyslexie : on constate la même défaillance de diagnostic chez les filles atteintes de troubles autistiques ainsi que tout autre type de troubles de l’apprentissage. Cette information m’a bouleversée. En en parlant autour de moi, des femmes adultes ont commencé à me confier leur long calvaire à l’école et le soulagement ressenti lorsqu’elles ont appris au lycée, à l’université ou parfois bien plus tard qu’elles étaient dyslexiques. Pire : il y a toutes celles qui, en m’écoutant décrire les difficultés de ma fille, se sont reconnues, ont fait un test et ont enfin compris pourquoi elles ont eu tant de peine à trouver leur place dans la vie. Les femmes dyslexiques ne sont pas les seules à ne pas être diagnostiquées. Il y a également beaucoup de garçons, d’ados et d’hommes adultes qui ne savent pas qu’ils sont dyslexiques et croient toujours qu’ils sont « nuls », « paresseux », « débiles », « incapables » car c’est ce qu’on leur a répété pendant des années en classe. C’est pourquoi Béatrice Sauvageot a mis au point un test gratuit pour les enfants, les ados et les adultes qui prend une dizaine de minutes sur le site de l’association Puissance Dys. Je précise que l’élaboration de ce dépistage a été soutenu par une mutuelle de santé qui en a évalué l’efficacité. On a tous répondu au questionnaire à la maison. C’est ainsi que nous avons découvert que mon mari souffrait également d’une dyslexie non diagnostiquée. Cette information l’a beaucoup ému et a jeté un nouvel éclairage sur le récit de son parcours scolaire. Une réparation profonde était en train de s’orchestrer pour deux générations de la même famille.

La dyslexie : qu’est-ce que c’est ?

« Selon l’Insee, il existe 24% de personnes souffrant de troubles de l’apprentissage en France. Selon l’OMS, 8 à 12% de Dys dans le monde » rappelle l’association Puissance Dys sur son site. Imaginez ce que cela représente dans une salle de classe et dans la société en général. Or, la dyslexie comme la plupart des troubles de l’apprentissage restent méconnus à la fois des parents et du corps enseignant. Avant de m’informer, je croyais que les dyslexiques étaient des personnes mélangeant les lettres de l’alphabet à l’écrit comme à l’oral. Pour être tout à fait honnête, je pensais aussi que la dyslexie était synonyme d’une forme de déficience intellectuelle (un jugement qui résulte d’une éducation qui mesure l’intelligence selon les notes à l’école et la capacité à écrire sans faire de fautes). En préparant ce post, j’ai lu un grand nombre d’articles publiés ces dernières années sur la dyslexie et je m’aperçois que même en cherchant à être informatifs, la plupart d’entre eux créent des raccourcis au sujet des « dys ». Par exemple, il est écrit – dans des journaux très sérieux – que les dyslexiques sont identifiables dès lors qu’ils confondent les « p », les « b » et les « t » à l’entrée au CP. Si c’était aussi simple, il n’y aurait pas autant de « dys » qui s’ignorent. En fait, ce trouble, héréditaire dans la plupart des cas, qu’on peut mesurer avec une imagerie cérébrale se manifeste de manière assez variable d’un individu à l’autre : dysorthographie, dyscalculie, dyspraxie, dysphasie, multi dys… Il s’accompagne parfois d’autres spécificités : on peut être Dys et HPI, Dys et avoir un TDA avec ou sans hyperactivité, Dys et Asperger… Depuis quelques années, plusieurs chercheurs ont réussi à identifier la dyslexie avec l’aide d’IRM. Évidemment, ce n’est pas un examen proposé pour déceler la dyslexie puisqu’un bilan mené par un.e orthophoniste suffit. « Dans une activité de langage et par rapport à la norme, les dyslexiques ont de façon quasi systématique une activité réduite du lobe pariétal gauche et une activité plus importante du lobe droit » publie le site Ordyslexie. Si l’on schématise grossièrement, il est dit que la partie gauche du cerveau serait un siège analytique et séquentiel. C’est cette zone qui est stimulée quand on fait des mathématiques, lorsqu’on se concentre sur les détails, qu’on élabore le langage et qu’on fait preuve de logique. Le côté droit est empirique et intuitif. Le traitement de l’image et de la communication non verbale se déroule dans cette partie. Ici c’est la globalité qui compte plutôt que le détail. C’est avec ce lobe qu’on réussit à voir l’ensemble. Or c’est ce côté du cerveau qui est plus actif chez les Dys alors que l’apprentissage scolaire – tel qu’il est proposé actuellement et depuis des décennies dans la majorité des établissements – repose sur l’activité de la partie gauche. L’orthophoniste et neuropsychologue Béatrice Sauvageot répète souvent que l’activité cérébrale est trois fois plus importante chez un dys que chez un non-dys. Lorsqu’un enfant dys regarde un film, il perçoit plus d’images à la seconde qu’un enfant non-dys. Idem pour les sons. Pas étonnant qu’ils aient du mal à rester concentrés. Pendant qu’on leur demande de focaliser sur des détails, les enfants cherchent la globalité de l’information. Un exemple frappant : ma fille a appris à parler anglais en regardant la série Friends en version originale. C’est sa matière préférée, elle s’exprime parfaitement bien à l’oral. La langue a été absorbée d’un coup, sans passer par différents paliers d’apprentissage. Si elle avait dû apprendre l’anglais uniquement avec l’enseignement au collège, elle serait encore en train de galérer sur l’usage des verbes irréguliers. À l’école, on commence par le détail pour aller vers la globalité. Les dys ont besoin de l’opposé.

Des mutants aux qualités innombrables si elles sont stimulées

La dyslexie est un handicap non visible. Extrêmement difficile à vivre à l’école où les dys sont toujours renvoyés à leur « nullité ». Cette anomalie cérébrale donne pourtant accès à une intelligence rare. Les dys perçoivent plus d’informations sensorielles que la moyenne. C’est d’ailleurs ce qui leur fait perdre le fil d’une concentration « mono centrée ». Au lieu d’aller d’un point A à un point B sans détour, leur cerveau fonctionne en arborescence. Ils sont doués d’une empathie incroyable, ce qui leur permet de « sentir » les êtres qui les entourent à l’instar d’un scanner à émotions. Il suffit de s’intéresser au fonctionnement de la partie droite du cerveau (plus active chez eux que chez les non dys) pour avoir une idée du potentiel qu’ils sont capables de déployer : l’hémisphère droit dirige la créativité et l’imagination. Il n’est pas seulement intuitif, il sait mener plusieurs actions simultanées (ce qui parait fou quand on sait à quel point les dys ont du mal à organiser leur pensée). Il déduit à travers l’expérience et l’erreur. Saviez-vous qu’Albert Einstein, Mozart, Beethoven, Pasteur, Leonard de Vinci, Picasso, Steven Spielberg, Jack Nicholson, Dustin Hoffman, Thomas Edison ou encore Steve Jobs ont tous la dyslexie pour point commun ? Lorsqu’ils parviennent à transmuter leur handicap, les dys deviennent des inventeurs incroyables, des pionniers, des visionnaires, des artistes capables de pressentir le futur et leur époque. Inadaptés au monde qui les entoure, ils sont condamnés à en inventer un nouveau pour s’en sortir. Le coach professionnel Louis de Nassau qui participe à l’animation des stages Puissance Dys pour les enfants et leurs parents m’a expliqué qu’il y avait deux franges de la population où l’on retrouve des « dys » en grande proportion : chez les entrepreneurs et les artistes (ce qui leur permet d’inventer leur propre système après s’être sentis longtemps inadaptés). En revanche, lorsqu’ils ne parviennent pas à trouver une passion qui les anime et qu’ils ont absorbé la narration de « débiles lents et paresseux » dans laquelle ils ont baigné, un grand nombre dérive et finit parfois… en prison. En effet, un fort pourcentage de « dys » serait concentré dans les centres d’incarcération. D’où l’importance de changer notre regard sur la dyslexie et de trouver des accompagnements adaptés.

Reprendre confiance

Lorsque j’ai fait la découverte du podcast avec Béatrice Sauvageot à l’automne 2022, nous étions complètement paumés. J’ai bataillé pour la rencontrer mais c’était impossible. Elle ne reçoit plus individuellement et se concentre sur le développement d’outils grand public afin de les démocratiser. J’ai réussi, in extremis, à m’inscrire avec mon adolescente pour un stage à Antibes avec son association Puissance Dys. Je précise que ces stages thérapeutiques très demandés sont prévus pour un petit nombre d’enfants et que Béatrice Sauvageot privilégie le suivi à long terme des familles au cours de ces formations, d’où la difficulté d’y trouver une place disponible. Elle ne croit pas dans l’accompagnement individuel – les avis sont partagés sur ce point et n’étant pas soignante, je me garderai de donner mon opinion sur la question – et préfère les thérapies de groupe. J’étais bien embêtée car je ne voyais pas comment j’allais réussir à « vendre » à mon ado qui a toujours détesté les colos, la perspective d’un stage spécial dyslexie avec présence des parents en cadeau Bonux. En même temps, je n’avais rien d’autre à lui proposer : aucune orthophoniste n’était disponible pour du suivi hebdomadaire en dehors d’une praticienne avec laquelle nous n’avions vraiment pas accroché. En prime, plusieurs amies dont les enfants dyslexiques étaient suivis depuis plusieurs années en orthophonie me confiaient ne pas avoir perçu de résultats miraculeux. Ma fille a accepté de s’entretenir avec Béatrice en vue d’un stage. J’ai assisté au rendez-vous en visio-conférence. Je ne me souviens plus des mots qu’elle a employés ni de quelle façon elle a capté son attention, mais en 15 ans, je n’ai jamais vu ma fille aussi attentive face à une professionnelle de santé. Béatrice a contracté la poliomyélite lorsqu’elle était bébé ce qui a occasionné de nombreuses séquelles : son handicap à elle est visible. Sa marche n’est pas toujours aisée et elle a besoin de ses béquilles pour se déplacer. Son parcours scolaire dans des établissement totalement inadaptés aux personnes invalides lui a permis de développer un vocabulaire qui touche instantanément les dys. Elle comprend leur souffrance et sait se servir de son humour pour s’adresser à eux. Au bout de quelques minutes, ma fille n’avait plus qu’une envie : faire ses valises et suivre la formation ! La perspective du stage et le discours moderne de Béatrice ont eu des effets positifs dès les jours qui ont suivi. Nous avions enfin une perspective. Quelques mois plus tard, en février 2023, ma fille et moi nous sommes rendues à Antibes pour une formation d’une semaine. Les enfants y sont réunis par tranche d’âge et les parents suivent également des cours toute la journée. Le programme pédagogique et thérapeutique diffère d’un stage à l’autre, selon l’équipe présente et les besoins des groupes. Les adultes apprennent intensément sur les particularités dyslexiques mais aussi sur la gestion de leurs émotions (les leurs et celles de leurs enfants). Les enfants, quant à eux, apprennent à utiliser le mouvement corporel dans l’apprentissage, se familiarisent avec leurs spécificités mais surtout, ils changent enfin de disque : au lieu de leur dire qu’ils ne sont pas assez, on leur fait prendre conscience de ce qu’ils savent faire mieux que les non dys. Stimulés par le groupe, rassurés de ne plus être « à part » mais comme les autres, ils ouvrent enfin leurs ailes. Et c’est sublime à voir.

Changer son regard sur la dyslexie

J’ai passé les deux premiers jours du stage à pleurer pendant les cours destinés aux parents. Nous avions les mêmes histoires horribles à partager. La même errance scolaire, la même souffrance des enfants autour des devoirs, la même stigmatisation des mères, le même sentiment d’impuissance, les mêmes mauvaises recommandations qui ont conduit nos enfants à échouer encore plus… Les partages entre adultes au moment des repas à la cantine m’ont profondément bouleversée. L’après-midi, nous étions souvent mélangés avec les enfants pour des exercices mixant orthophonie, motricité, coaching et neurosciences. Ce n’est pas si simple de se mettre dans le cerveau d’un dyslexique quand on ne l’est pas. Les enfants étaient ravis (et soulagés) de voir les parents s’emmêler les pinceaux et échouer alors qu’eux pigeaient rapidement les consignes données. J’étais impressionnée par la capacité de nos enfants à se connecter entre eux. Alors qu’ils se sentent habituellement toujours en marge de leurs camarades de classe, ils étaient cette fois en terrain sûr et conquis. Renforcés dans leurs qualités. Valorisés par des sachants. Quant à nous, les parents, nous avons pu laisser partir notre culpabilité d’avoir abimé nos enfants en leur reprochant de ne pas aller assez vite, avons repris confiance en eux (et en nous) et avons enfin appris comment accompagner leur scolarité. Tout ce que j’avais cru bon jusqu’alors était pile ce qu’il fallait éviter de faire. Du CP jusqu’au stage, je ne supportais pas de voir ma fille faire ses devoirs en musique, en dansant, allongée en plein milieu de sa chambre ou affalée sur son lit. Comme j’ai besoin de silence pour me concentrer, j’étais convaincue qu’elle avait besoin de la même chose que moi. Combien de fois j’ai stoppé son genou en train de gigoter sous son bureau en lui demandant de se concentrer ? Or, c’est exactement l’inverse dont un enfant dys a besoin (et peut-être aussi certains non-dys ?). Le mouvement corporel accompagne l’apprentissage dès la plus tendre enfance. On s’extasie devant les bébés lorsqu’ils réussissent à attraper pour la première fois ou à se retourner sur eux-mêmes puisque c’est le signe d’une évolution cérébrale. Mais dès l’âge de 3 ans, avec l’entrée à l’école maternelle, on associe la station assise à la concentration. Or, de plus en plus d’études et de chercheurs se relaient pour défendre les vertus du mouvement dans l’apprentissage. Les dys ont besoin d’expérimenter avec leur corps. Les priver de mouvement constitue une véritable torture pour eux. Ils veulent écrire leur rédaction la tête en bas et les jambes en l’air ? Pourquoi pas ! Béatrice Sauvageot a partagé les résultats d’une étude hilarante (dont je ne retrouve pas la source) au sujet des meilleures pièces de la maison pour faire les devoirs. Il y aurait des espaces géographiques qui correspondraient plus aisément à des matières. Par exemple, l’histoire serait plus facile à apprendre dans un couloir en marchant (on visualise ainsi le couloir du temps), le français dans la cuisine pendant que les parents préparent le repas (car le langage est une tambouille d’un autre genre), les leçons de maths collées sur les parois de la douche sous des feuilles en plastique ou dans les toilettes (se laver aurait une affinité avec le raisonnement logique), les devoirs de géographie se feraient avec plus d’aisance sous une table ou un meuble (histoire de bien délimiter l’espace autour de soi)… Même les non-dys auraient augmenté leurs résultats en suivant cette méthode que nous n’avons pas encore testée à la maison (en dehors des tables de multiplication collées dans les toilettes pendant des années, comme chez beaucoup, sans résultat probant). Notre fille a cependant retenu plein d’exercices pour se détendre et se concentrer. De manière générale, le stage a changé le regard qu’elle portait sur ses troubles d’apprentissage. Il lui a redonné confiance en elle. Il m’a métamorphosée. J’ai cessé d’avoir peur. Même si j’ai été alertée au cours de la semaine sur la propension des dys à céder aux addictions (écrans, drogues, alcool, etc…), à être submergés par des états dépressifs (liés à leur difficulté à trouver leur place quand leur handicap n’est ni identifié ni traité) ou encore à avoir des troubles du sommeil (terreurs nocturnes, insomnies…), j’ai été rassurée. Je suis ressortie de cette semaine en me disant que ma fille était incroyablement intelligente. Je me suis promise de ne plus jamais élaborer de jugement hâtif en fonction de l’orthographe d’un individu. J’ai retrouvé la sensation apaisée que j’avais lorsque ma fille était encore à la crèche. Tout irait bien. Elle irait bien. Le lycée n’était sans doute pas l’endroit où elle allait s’épanouir le plus mais je ne me faisais plus de souci pour son avenir. Elle s’en sortirait. Elle connaissait à présent ses ressources intuitives et était convaincue de ses propres trésors. Depuis, je ne l’ai plus entendue une seule fois dire qu’elle se sentait stupide. En rentrant, j’ai aussi partagé ce que j’avais appris avec sa prof de français qui m’a écoutée attentivement. Bien sûr, son école est au courant et fait preuve d’une compréhension que nous n’avons pas connue précédemment. L’émotivité s’est régulée, les épisodes dépressifs ont disparu, la confiance comme la maturité se sont déployées. Toute notre structure familiale s’est encore solidifiée.

Un stage et c’est tout ?

Bien sûr, il faudra bien plus qu’une semaine de formation pour réparer des années de souffrance scolaire. La dyslexie ne s’évapore pas dans la nature et nous restons attentifs aux besoins spécifiques de notre fille qui comme beaucoup de lycéens dans son cas disposera d’un aménagement pour ses futurs examens. On peut en effet faire la demande de plus de temps pour les épreuves ou d’autres types de soutien selon les recommandations du bilan orthophonique. Il est également possible d’établir un plan d’accompagnement personnalisé (PAP) grâce à une grille d’évaluation (à faire remplir par un.e orthophoniste). Je reste ouverte aux autres outils développés pour les ados dys pour les soulager (si vous êtes expert dans ce domaine, n’hésitez pas à m’écrire à ce sujet). Je souligne au passage que l’association Puissance Dys a développé une application de rééducation pour les dys (Dysplay) qui je crois plait beaucoup aux plus jeunes, un jeu vidéo Mindcraft (une nouvelle carte pour les dys dans Minecraft), une application de méditation baptisée Résonances formulée avec des compositions de l’un de mes musiciens préférés – Alexandre Desplat – (lui-même parrain de l’association Puissance Dys). Et ce n’est pas tout ! Puissance Dys a créé une police pour les dys qui leur permet de lire plus facilement. Cette typographie particulière vient d’être intégrée aux sous-titres proposés par la chaine CANAL+. Vous avez peut-être, si vous êtes abonnés à cette chaine, remarqué un léger changement dans les sous-titres qui accompagnent vos séries étrangères préférées ? Ces drôles de signes (qui restent assez discrets) facilitent grandement la lecture pour les dyslexiques. Ça a l’air anecdotique mais c’est révolutionnaire. Car pour Béatrice Sauvageot, qui a bien d’autres projets de démocratisation, les dys continueront à être maltraités tant que la société dans sa globalité n’aura pas pris conscience de leur calvaire. Il y a encore peu, on forçait les gauchers à devenir droitiers. Jusqu’au jour où on a pris conscience de la torture qu’on leur infligeait. Alors, on a fabriqué des ciseaux pour gauchers, on les a laissés s’assoir à gauche d’un pupitre pour deux, on a créé des stylos et des outils pour eux. On a cessé de vouloir les faire entrer de force dans un moule de droitier proclamé supérieur aux autres. À quand un monde adapté aux difficultés d’apprentissage ?

Il est temps.

Des sites pour s’informer

  • Puissance Dys
  • Dys positif
  • Ordyslexie
  • Neurodys
  • Il existe de nombreux livres sur la dyslexie, je n’en ai lu aucun donc pas de reco particulière
  • Deux conseils : attention aux bilans ultra onéreux qui ne sont parfois ni nécessaires ni forcément de qualité. Ne confiez pas les bilans de vos enfants à l’établissement scolaire. Ce sont des documents confidentiels qui pourraient jouer en leur défaveur s’ils tombent entre de mauvaises mains. Réservez-les uniquement aux demandes de PAP auprès de l’académie si on vous les réclame. Tous les professionnels de santé m’ont alertée sur ce point.
  • Message d’amour à l’attention des orthophonistes: je ne voudrais pas qu’on tire de mauvaises conclusions de ce partage d’expérience. J’ai écrit ce texte en tant que mère, et non en tant qu’experte du sujet ou journaliste. J’aurais beaucoup aimé trouver un accompagnement orthophonique individuel pour mon adolescente afin de pouvoir comparer les différentes méthodes (qui doivent, j’imagine, varier d’un.e thérapeute à un.e autre) mais elles (il semble y avoir plus de femmes que d’hommes à pratiquer ce métier) étaient toutes indisponibles. J’ai rencontré des orthophonistes fantastiques au cours du stage Puissance Dys. À l’approche des 16 ans et pour l’entrée en première, je suis curieuse de recevoir vos recommandations en terme d’accompagnement car on ne peut pas proposer le même suivi à des écoliers en primaire et aux ados ? Je reste curieuse et ouverte!
Se retrouver au studio Charlotte Muller le 17 juin 2023

Se retrouver au studio Charlotte Muller le 17 juin 2023

Se retrouver au studio Charlotte Muller le 17 juin 2023

Avec Charlotte Muller, nous vous préparons une après-midi incroyable le 17 juin 2023. Voici le programme en détails. Attention, le nombre de places est limité…

J’ai rencontré Charlotte Muller il y a plusieurs années sur un tapis de yoga. Adeptes de la même pratique, on se retrouvait bien souvent à transpirer côte à côte avec ferveur. Voisines du 9e arrondissement, on n’a pas cessé de se croiser et de suivre nos épopées professionnelles respectives, se renvoyant constamment des clientes. Admirative de l’énergie entrepreunariale de Charlotte, je suis tombée amoureuse de son studio lorsque je l’ai découvert alors qu’il était encore en travaux. On a donc eu envie de réunir nos passions autour d’une après-midi festive que vous pourrez suivre en présentiel le 17 juin 2023 (attention nombre de places limitées) ou en direct et en ligne.

Le programme du 17 juin en présentiel

Experte du lien entre yoga et système hormonal, Charlotte a adapté de nombreux yogas ainsi que le pilates aux différents moments du cycle féminin. Que l’on soit engagé dans un projet de procréation, que l’on souffre de règles douloureuses ou d’endométriose, que l’on vienne d’accoucher, qu’on soit enceinte ou ménopausée, Charlotte Muller a revu toutes les pratiques pour qu’elles correspondent idéalement à nos besoins corporels. Elle est aussi formée au massage prénatal et au drainage lymphatique (qu’elle propose dans sa cabine de soin). D’où mon envie de l’interroger sur ce qu’elle a mis au point. Et puis, elle va nous apprendre à nous masser le ventre. Puis je donnerai un cours de kundalini yoga et de méditation!

AU PROGRAMME : 
14h30 : Interview de Charlotte Muller par Lili Barbery au sujet des hormones et du yoga
14h50 : Initiation à l’auto-massage du ventre par Charlotte Muller
15h00 : cours de yoga et de méditation avec Lili Barbery
16h30 : fin du cours, goûter préparé par Persil & Mimosa, Mon infusion Lili Barbery x L’infuseur
Les élèves inscrites repartiront avec un flacon de l’huile Bio-Shield de Tata Harper qui s’inscrit dans la collection Superkind, entièrement dédiée aux peaux sensibles et réactives.

se rencontrer de 16h30 à 17h30 AVEC L’INFUSEUR ET RIVE DROITE

Si vous n’arrivez pas à trouver une place pour l’atelier de deux heures (ou que vous ne souhaitez pas y participer) mais que vous voulez quand même découvrir le lieu et nous rencontrer, venez nous retrouver dès 16h30. Ce sera aussi l’occasion pour moi de vous montrer mes sacs de yoga Rive Droite en vrai, de vous proposer de tester mon infusion l’infuseur. D’ailleurs, tous ces produits seront en vente à cette occasion. Si vous souhaitez que je dédicace l’un de mes livres, n’hésitez pas à venir avec, je serai ravie de les signer.

TARIFS ET INSCRIPTIONS

49€ l’atelier de deux heures de 14h30 à 16h30 avec Charlotte Muller et Lili Barbery et l’aimable participation de Tata Harper qui offrira à chaque participante l’huile pour le visage Bio-Shield, suivi d’une collation Persil et Mimosa et d’une dégustation d’infusion l’Infuseur. Cliquez ici pour vous inscrire.

29€ l’atelier en direct et en ligne diffusé sur la plateforme de Charlotte Muller. Inscriptions au live ici.

Les abonnés de la plateforme lilibarbery.tv auront accès à la rediffusion de l’événement dès le lundi 19 juin. Pour vous abonner et avoir accès à tous les cours déjà enregistrés, c’est par ici (abonnement à partir de 25€ par mois).

De 16h30 à 17h30, vous êtes les bienvenues que vous vous soyez inscrites ou non à cette masterclass.

OÙ?

Chez Charlotte Muller, 9 rue Chaptal, Paris 9e, fond de cour, batiment E, deuxième étage (merci de ne pas faire de bruit dans les parties communes afin de respecter le voisinage).

CAROLINE JUDE, MASSEUSE DU VENTRE

CAROLINE JUDE, MASSEUSE DU VENTRE

CAROLINE JUDE, MASSEUSE DU VENTRE

Fille de deux danseurs étoile, Caroline Jude a reçu la grâce en héritage. Et une appétence particulière pour le soin du corps. Depuis plusieurs années, cette naturopathe de formation masse le ventre. Une thérapie profonde qui pourrait soulager bien plus que la digestion.

C’est l’ancienne journaliste Charlotte Huguet qui a été la première à me parler de Caroline Jude. Co-autrice du livre Campagne, Charlotte n’a pas seulement un goût exquis lorsqu’il s’agit de décoration, de cuisine ou de mode. Elle sait dénicher les talents et était convaincue que les massages de Caroline me plairaient. Lui faisant totalement confiance, je me suis rendue rue du Faubourg Saint-Antoine dans le onzième arrondissement à Paris pour découvrir une petite cabine en rez-de-chaussée. L’immeuble a l’allure modeste et le couloir qui mène à l’espace de massage situé dans la cour ne laisse rien présager de la qualité de la rencontre à venir. Caroline ouvre la porte avec son teint nu, sa silhouette élancée et sa grande douceur. Un massage, c’est comme un long-métrage : si les premières minutes sont ratées, elles donnent le ton du film tout entier. L’éclairage, les photographies accrochées au mur, la qualité du linge plié sur la table, la chaleur de la pièce, le rangement, l’énergie du thérapeute lorsqu’il ouvre la porte, les senteurs… tous ces éléments nous renseignent silencieusement et permettent au corps de s’ouvrir à recevoir ou au contraire de se verrouiller comme un coquillage. J’observe toujours la propreté des toilettes et du lieu. Aucun détail n’est anecdotique. Bien au contraire, il nous parle de la personne qui nous reçoit et de son attention pour l’autre. Après un court échange afin d’évaluer mon besoin, Caroline Jude m’a proposé de m’installer sur la table et dès qu’elle a posé ses mains sur mon nombril, j’ai compris que j’allais pouvoir laisser les armes fondre. Dans les spas, on demande régulièrement aux clients si la pression est suffisamment forte. Pour moi, c’est le signe que le thérapeute n’est pas pleinement à l’écoute des tissus. Il devrait entendre le langage de la peau et des muscles qui se dérobent ou qui, au contraire, s’assouplissent. Pas question d’appuyer sur une chair qui se raidit et refuse. D’ailleurs, je m’aperçois que  les bons masseurs agissent bien souvent les yeux fermés, se laissant guider par les informations subtiles récoltées à la surface de l’épiderme. Caroline Jude fait partie de la tribu des rares qui savent écouter.

Du spectacle au soin du ventre

Bien qu’elle ait toujours massé ses parents, tous deux danseurs étoile, Caroline ne s’était pas imaginée devenir un jour thérapeute. « Mes parents prenaient grand soin de leur hygiène de vie puisque leur corps était leur outil de travail, se souvient-elle. Ma mère faisait tout le temps attention à son alimentation, elle jeûnait au moins deux fois par an et lorsque je massais mon père comme ma mère, ils avaient besoin de pressions sportives intenses ». Pourtant, c’est d’abord le monde du spectacle qui l’attire. « Je travaillais dans la production, j’adorais mon métier, raconte Caroline Jude. Mais j’ai ressenti le besoin de changer de vie lorsque je suis tombée enceinte ». Au même moment, le compagnon de Caroline cherche une reconversion professionnelle. Elle lui suggère alors de se tourner vers la naturopathie, sans comprendre qu’au fond, ce conseil s’adresse plus à elle-même qu’à son partenaire. Elle reprend ses études au Cenatho dont elle sort diplômée, s’installe et commence à recevoir ses premiers clients pour des bilans en naturopathie tout en continuant à s’intéresser à d’autres techniques thérapeutiques. « Un jour, alors que je visitais un salon d’exposition, j’ai été attirée par un stand où était présenté le livre Chi Nei Tsang qui parle du massage des organes internes. En me renseignant, j’ai appris que le maitre Mantak Chia enseignait cette technique en Thaïlande au Tao Garden. À cette époque, j’avais souvent le ventre ballonné sans comprendre pourquoi. Je m’y suis rendue et le massage que j’ai reçu sur place m’a bouleversée. J’ai pleuré pendant une heure à la fin du soin alors que je ne ressentais pas de tristesse. » Convaincue par l’efficacité de la technique, Caroline apprend en Thaïlande à la répliquer afin de la partager avec sa clientèle à Paris. « Je suivais beaucoup de personnes souffrant de problèmes digestifs en naturopathie. Or, derrière ces troubles il y a souvent un système nerveux irrité, le nerf vague qui n’est pas assez stimulé… » poursuit la thérapeute qui associe désormais les disciplines (recommandations alimentaires, massage, etc…). Si Caroline obtient des résultats fabuleux avec les personnes souffrant du ventre, ses massages s’adressent également à celles qui, comme moi, cherchent juste une détente profonde. J’ai adoré le soin de Caroline qui m’a aussi massé le visage et le crâne. Je n’étais pas totalement endormie, présente pendant tout le soin mais dans un état de conscience légèrement modifié. Je suis ressortie revitalisée, comme si je venais d’achever une longue cure de repos. Vous n’avez pas fini de me croiser rue du Faubourg Saint-Antoine…

110€ le massage d’une heure. 140€ le massage ventre, visage et crâne d’une durée d’1h20. Caroline Jude n’est pas très active sur Instagram mais vous pouvez lui envoyer un texto par sms pour prendre rendez-vous avec elle. Tel : +33 6 03 89 49 90. Elle vous donnera ensuite son adresse et les infos pour vous recevoir à Paris dans le 11e.

Les massages du visage de Jeanne Casimir

Les massages du visage de Jeanne Casimir

Les massages du visage de Jeanne Casimir

Si vous êtes de passage à Paris et que vous cherchez un massage du visage exceptionnel, cet article devrait vous plaire…

J’ai rencontré Jeanne Casimir lorsque j’étais journaliste et qu’elle travaillait pour Aesop. La marque australienne au design épuré, fondée par Dennis Paphitis, lui allait comme un gant. Discrète, élégante, cultivée et particulièrement intelligente, elle rayonnait dans ses fonctions. Jeanne faisait partie de l’équipe qui développait la présence d’Aesop en France et c’est lors de la création d’un institut éphémère que sa destinée professionnelle a pris une nouvelle direction. Pendant des mois, elle a réfléchi à ce que pourrait être un appartement rêvé dédié au soin du visage. Entièrement décoré par le mobilier de Pierre Paulin, l’institut n’était pas seulement somptueux. Il proposait des soins d’une grande efficacité. J’en avais d’ailleurs parlé ici. Cette aventure qui n’a duré que quelques mois a eu un fort impact sur Jeanne Casimir. Une alarme intérieure s’est alors déclenchée. Pour aller plus loin, elle a ressenti le désir d’être formée au massage du visage. Tout s’est ensuite accéléré avec évidence. En touchant la peau, Jeanne a compris que c’était ce qu’elle voulait faire : prendre soin. Alors, elle n’a pas cessé d’apprendre et d’étudier l’épiderme et sa musculature. Experte en kobido, stretching du visage, drainage lymphatique esthétique, lifting manuel venant d’Europe de l’Est ainsi que du massage intrabuccal, Jeanne décrispe les traits et sculpte les volumes avec ses mains, parfois des pinceaux, des ventouses très douces, un gua sha, des cryos ou d’autres outils non invasifs.

Jeanne Casimir

À la faveur d’un lieu disponible dans le Marais pendant huit mois en 2022, elle a créé son propre institut éphémère pour la peau en imaginant une gigantesque sculpture dorée au plafond. « On délaisse souvent le plafond dans les spas et les lieux esthétiques alors que c’est la seule chose que l’on voit lorsqu’on est allongé » raconte Jeanne. Or si Jeanne attache autant d’importance à tout ce qui participe à la magie de l’expérience, c’est parce qu’elle a compris qu’un massage du visage peut apporter bien plus qu’on ne l’imagine. Aujourd’hui, elle partage sa vie entre des soins à domicile et des résidences dans des lieux d’exception (elle sera d’ailleurs à l’institut du Bon Marché en mai, juillet et septembre 2023, voir à la fin de cette page). J’ai eu la chance de l’accueillir chez moi il y a trois semaines pour recevoir son massage. Elle a commencé par lire ma peau, m’a interrogé sur mon besoin et mon envie puis a commencé à faire danser ses mains sur mon visage. Elle avait préparé une playlist résolument parfaite. J’ai eu l’impression d’être massée de la tête aux pieds tellement j’étais détendue à la fin du soin. Mon visage était lissé, les volumes rebondis, mes rides moins visibles et j’avais gagné en éclat. J’étais particulièrement surprise par l’effet général sur mon bien-être tout entier. Attention, si vous cherchez un soin du visage avec application de masques, extraction des comédons, gommage etc., ce n’est pas du tout ce que Jeanne Casimir propose. Il s’agit là d’un massage du visage, aussi précis qu’un massage du corps. J’ai d’ailleurs été bluffée par les gestes drainants qui ont eu un effet sur tout mon corps et pas seulement sur les poches que j’avais sous les yeux ce jour-là. Pourtant, Jeanne n’a touché que mon visage, le décolleté et mon cou. Frappant d’efficacité et sensation de lévitation à la fin du soin.

Jeanne Casimir sera à l’institut du Bon Marché dans le 7e arrondissement à Paris, du 8 au 11 mai, du 15 au 17 mai, du 3 au 9 juillet et du 25 septembre au 4 octobre 2023. 200€ le massage personnalisé d’une heure. Même tarif à domicile à Paris. Pour en savoir plus et réserver un rendez-vous, contactez-la via son site Internet.  

#25 FARAH KERAM

#25 FARAH KERAM

#25 FARAH KERAM

Produit par les Podcasteurs, le podcast de Lili Barbery donne envie de se mettre en mouvement. Chaque épisode commence par une courte méditation et se poursuit par un entretien avec une personnalité qui inspire Lili parce qu’elle change le monde à son échelle. Une source d’inspiration pour tous ceux qui ont besoin de nouveaux récits.

Dans ce nouvel épisode, Lili Barbery-Coulon invite la journaliste et autrice Farah Keram à parler de son livre Faire son pain tout juste paru aux Éditions Ulmer dans la collection Résilience. Épicentre de la culture gastronomique française, le pain est l’une des passions de Farah Keram. Mais il n’y a pas qu’en France que le pain joue les incontournables des repas. En Algérie, dont les parents de Farah sont issus, aussi. En s’intéressant à la façon dont on le prépare chez soi, cette experte de l’alimentation durable et des cuisines d’Afrique du Nord, dépasse largement la grammaire de la farine. La miche devient politique. Le pain finit par nous interroger sur la durabilité des céréales choisies, le terroir, le bon geste et les habitudes de chacun. Ainsi, au cours de cet épisode – précédé d’une courte méditation en pleine conscience qui devrait allumer votre feu digestif – Lili et Farah nous parlent de souvenirs d’enfance, de gourmandise et de la richesse d’une double culture. Et du respect du vivant.

L’épisode du podcast avec Farah Keram, accompagné d’une courte méditation, est disponible sur AcastApple podcastsDeezer ou encore Spotify. Une production Les Podcasteurs.

Vous pouvez retrouver Lili Barbery au quotidien sur Instagram, sur son site et sur sa plateforme en ligne.

La manufacture royale de Lectoure

La manufacture royale de Lectoure

La manufacture royale de Lectoure

Aujourd’hui, je vous embarque dans le Gers, dans une ancienne tannerie royale du XVIIIe siècle devenue maison d’hôtes grâce à l’énergie incroyable de ses propriétaires… Bienvenue à la Manufacture royale de Lectoure.

En haut: photographie d’un bureau par Lili Barbery-Coulon. Ci-dessus, photographie de Christèle Ageorges par Claire Faya et photographie à droite par Lili Barbery-Coulon

Lorsqu’elle traverse le grand salon vert, elle semble ne pas frôler le béton qui nappe les sols. Christèle Ageorges se déplace avec la discrétion d’un murmure. L’élégante Manufacture royale de Lectoure lui sied comme un vêtement de toujours. Pourtant, quand elle l’a découverte en 2017, l’ex journaliste experte en décoration n’a pas été foudroyée par le charme de ce monument classé historique. Il faut dire que l’ancienne tannerie du village gersois était alors un Ehpad abandonné depuis trente ans. Les volumes extérieurs avaient beau être somptueux, les petites pièces délabrées dotées de sanitaires déprimants rendaient l’imagination peu fertile. C’est Hubert Delance, le mari de Christèle, visiblement doué en géométrie de l’espace, qui a fini par la convaincre du caractère unique de cette demeure. À l’époque, le couple est de passage dans le Gers sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Amoureux de marche et de plein air, ils cherchent un refuge à la campagne. Une maison à décorer du sol au plafond. Christèle Ageorges a l’intuition qu’il est temps de changer de vie professionnelle mais son projet n’est pas encore défini. Appelé par cette maison découverte grâce à une annonce immobilière, le couple se décide et se lance dans une rénovation d’envergure. Il n’est alors plus question de résidence secondaire : la Manufacture devient alors leur nouveau livre de vie.

Photographies Lili Barbery-Coulon. En haut, l’une des chambres d’hôtes, en bas, le salon et son canapé osaka de Paulin ainsi qu’un aperçu de la Manufacture

DES VOLUMES QUI OUVRENT LA CAGE THORACIQUE

Aidés par l’architecte François Muracciole pour le dessin des plans au départ, Christèle et Hubert vont ensuite passer plus de quatre ans à offrir un souffle nouveau au bâtiment signé Pierre Racine au XVIIIe siècle. Des talents incroyables viennent les soutenir dans cette aventure: Quentin Benoit de la société Artpege qui réalise la maçonnerie exceptionnelle, Esposito le charpentier, Florent Grisot le menuisier, Euseda qui s’est occupé des fenêtres, Lochard et Lucas pour la ferronerie et Maelyss Lemaire qui a posé les peintures à la chaux. Car c’est bien d’oxygène dont la vieille tannerie asphyxiée a besoin. Les pièces étriquées disparaissent au profit de grandes salles où l’énergie circule à nouveau. Lorsqu’on séjourne à la Manufacture Royale de Lectoure, les espaces sont si vastes qu’ils ont un effet sur la manière dont on se tient, sur la façon dont on respire. Ainsi, les volumes libèrent aussi la cage thoracique. Près de la cuisine bois de rose équipée par Gaggenau qui est désormais devenue la pièce à vivre où Christelle et sa petite équipe travaillent toute la journée, on trouve la salle poudrée majestueuse de 90 mètres carré où j’ai eu la chance d’organiser mes cours de yoga pendant toute ma retraite d’avril 2023. Pensée pour accueillir des diners inoubliables, des célébrations particulières ou des séminaires, cette salle de bal laisse deviner le futur bassin qui sera mis en eau cet été dans un genre de jardin d’hiver. Clin d’œil à la tradition thermale du village de Lectoure qui dispose de thermes à quelques minutes de l’ancienne tannerie, cette pièce d’eau immaculée est baignée de lumière. Au centre du bâtiment principal, une entrée dessert le salon vert à gauche, la salle rose à droite et mène vers le deuxième jardin et cette porte triomphante au fond qui m’a fascinée pendant tout mon séjour sur place. Dans les grands salons où les hôtes peuvent profiter d’un feu de cheminée et de différents canapés irrésistibles, on a envie de tout photographier. Aucun détail n’a été laissé au hasard, tout est beau, rare et raffiné. Des petits bougeoirs en bois de Maison Pechavy posés sur les tables de la salle du petit-déjeuner au canapé Osaka de Pierre Paulin, en passant par les tapisseries de Pierre Frey, le parquet brûlé au sol qui tutoie le béton moderne dans la pièce accolée… partout où l’on pose son regard, on se sent nourri du goût sans faille de Christèle Ageorges.

Photographie de moi en haut par Cécile Hirigoyen. En bas photographies Lili Barbery-Coulon

ÉLOGE DE L’OMBRE ET DE LA COULEUR

Dans le corps central de la maison, cinq chambres d’hôtes gigantesques attendent les visiteurs en quête de repos. J’écris « gigantesque » en mesurant l’adjectif. Le couple aurait pu choisir de diviser les chambres pour accueillir plus de clients. Ils ont préféré offrir de l’espace à tous ceux qui manquent habituellement d’horizon. Et c’est là qu’intervient l’actrice principale du lieu : la couleur. Christèle a développé avec la marque Mercadier un nuancier de chaux naturelles absolument exclusives : vert doux rafraichissant, rose minéral, vert grisé apaisant, rose terreux, jaune vieilli, bleu nuit, terre d’ombre… Il fallait oser envelopper les murs de ces teintes et faire parfois l’éloge de l’ombre pour mettre les rayons en lumière. Dans la cuisine dédiée à la confection du petit-déjeuner des invités, on se croirait dans une peinture hollandaise. Le moindre ingrédient posé sur la table ressemble alors à un trésor. Idem dans chaque pièce de la maison principale dont les murs en chaux sont presque tous nus : la matité des teintes embellit chaque objet. Qu’il fasse beau ou mauvais dehors, on s’émerveille à regarder les rayons percer à travers les rideaux en voile de coton et éclairer un fauteuil en paille tressée de chez Midi.

Photographies Lili Barbery-Coulon

BATHROOM PORN

Adolescente, j’avais une amie qui vivait dans une petite maison à Vanves. La salle de bain familiale à l’étage disposait d’une fenêtre qui donnait sur le jardin. Cette pièce me faisait totalement fantasmer. Chez mon amie Thérèse rue Saint Jacques à Paris, il y avait aussi une salle de bain avec une fenêtre sur cour qui me plaisait beaucoup. J’ai le souvenir d’une lampe avec un abat-jour qui créait une atmosphère feutrée dans cette pièce d’ablutions. Lorsqu’on a rénové notre appartement en 2015, j’ai su que ma pièce préférée serait notre salle de bain rose. Encore aujourd’hui, lorsque je prends un bain en regardant la lumière jouer avec le voilage en lin, j’ai l’impression d’être Elizabeth Taylor dans Cléopâtre. À la Manufacture Royale de Lectoure, les salles de bains ne sont pas traitées différemment des salons ou des chambres. Contrairement à la plupart des hôtels, même luxueux, qui compartiment la décoration des pièces de toilette en misant principalement sur des matériaux hygiénistes (carrelage ou marbre) plutôt que sur la cohérence visuelle entre l’espace dédié au sommeil et celui de la douche, la Manufacture Royale de Lectoure a fait des salles de bain un élément central de son langage. Elles sont spectaculaires car elles sont toutes immenses. Elles sont inoubliables parce qu’elles déclinent elles-aussi les teintes de chaux exclusives de la maison Mercadier. Elles sont lumineuses car elles disposent toutes de fenêtres ou de puits de lumière. Elles sont fascinantes parce qu’en plaçant la douche ou la baignoire en plein cœur de la pièce, elles font de la toilette quotidienne une parenthèse méditative à prendre très au sérieux. Et puis, là encore, il y a tous ces détails précieux comme le linge de bain signé Bonsoirs, le gel douche maison aux agrumes, le parfum pour les toilettes de Domaine Singulier

Photographies des salles de bain par Lili Barbery-Coulon. Le duo de photos ci-dessus a été prise dans la « maison à louer »

UNE MAISON À LOUER AU CŒUR DE LA MANUFACTURE

Parallèlement aux cinq chambres d’hôtes, la Manufacture dispose aussi d’une maison de vacances qui peut être entièrement privatisée. On rejoint son entrée par l’aile gauche en traversant le second jardin qui fait face à la porte en arc de triomphe. Au rez-de-chaussée un vaste salon s’ouvre sur une cheminée, une salle à manger pour douze personnes et une grande cuisine aménagée. Cinq chambres doubles ainsi qu’un grand dortoir sont répartis sur les deux étages au-dessus. Chaque pièce dispose de sa propre salle de bain et de ses toilettes. Le style est tout fait différent de la maison principale et pourtant on reconnait le goût de Christèle dans le choix des papiers peints d’Antoinette Poisson, de certaines têtes de lit signées Elitis et à sa façon si naturelle de marier des lampes modernes en métal mat coloré avec du linge de lit plus sage. Les grands lits doubles peuvent être séparés en lits jumeaux, ce que j’ai choisi pour le partage des chambres au cours de ma retraite. Regardez la robinetterie apparente dans les salles de bain, je trouve que c’est une super idée à décliner lorsqu’on fait des travaux !

Photographies Lili Barbery-Coulon: les images ci-dessus ont toutes été prises dans la « maison à louer »

LE GîTE DES PÈLERINS

Christèle et Hubert avaient aussi envie de pouvoir recevoir les pèlerins du Chemin de Saint Jacques de Compostelle. Ces marcheurs qui partent d’Auvergne en direction de l’Espagne sont facilement identifiables sur le chemin. Ils sont équipés, armés de capes imperméables qui recouvrent leur gros sac à dos. Certains ont une coquille accrochée à leur sac. À l’entrée de la cathédrale de Lectoure, un homme attend derrière un petit bureau, un tampon à la main. Ainsi les pèlerins de passage viennent faire marquer leur passage, sur le poignet ou dans un carnet. Ceux qui se rendront à la Manufacture pourront profiter d’un lit à 40 euros la nuit au sein du « gîte pèlerins » dans un dortoir divisés en quatre cellules d’une grande élégance. Les lits simples sont tous séparés par des draps blancs et les plafonds en arc comme les boiseries en soubassements donnent l’impression d’être installé dans une ancienne abbaye. La couleur fait ici place au blanc monacal. Un blanc qui n’est pas immaculé mais qui laisse au contraire apparaitre quelques ombres et donne ainsi du relief à l’ensemble. En prime, un coin cuisine permettra aux randonneurs pressés de se préparer un frichti tandis que les plus fatigués préfèreront peut-être profiter du petit-déjeuner délicieux de Christèle Ageorges…

Photographie Lili Barbery-Coulon

MON IDÉE DU LUXE

Vous l’aurez compris, j’ai adoré la Manufacture Royale de Lectoure. Un coup de cœur à hauteur de celui ressenti la première fois que j’ai découvert la Ferme du Vent à Cancale, la Trasierra en Andalousie, le couvent de Pozzo en Corse ou encore les studios Kavos à Sifnos (voir les liens vers les articles dédiés un peu plus bas). Or, qu’est-ce qui relie ces lieux ? Une vision personnelle et authentique de l’hospitalité. On se sent reçu comme si on arrivait chez quelqu’un et non pas dans un lieu impersonnel qui déclinerait les mêmes codes architecturaux qu’à Bali, Seoul et Londres. La magie vient de l’histoire du lieu, de son enracinement dans la région où il est implanté, de son respect des artisans locaux qui ont œuvré à le rénover, des fleurs sur les tables qui récitent la poésie intime de l’hôte. Je suis toujours curieuse du petit-déjeuner car il dit aussi beaucoup sur le savoir-vivre de la maison où l’on est. Le premier matin, alors que mes élèves n’étaient pas encore arrivées, j’ai vu le soin que Christèle mettait dans la préparation de mon petit-déjeuner. Les œufs à la coque, pondus la veille, viennent d’une ferme du coin, les yaourts au lait de brebis sont faits maison par Christèle, tout comme sa compote sans sucre ajouté. Le pain au levain a été préparé le matin même par l’artisan boulanger de Lectoure, le fromage gersois a été acheté au marché du vendredi et les fraises sont évidemment de saison. Même la théière en céramique est locale et signée Aurélie Champfailly. Est-ce que ce n’est pas cela le luxe véritable ? Savoir d’où chaque produit est issu, se régaler de simplicité, découvrir les trésors d’une région, ceux qui ont le goût véritable du beau et du bon…

Photographie Lili Barbery-Coulon. La salle du petit-déjeuner

TARIFS ET INFORMATIONS PRATIQUES

Manufacture Royale de Lectoure, 19 rue Claude Ydron, Lectoure, Tel: 06 83 51 28 67. À partir de 40€ la nuit pour un lit dans le gîte des pèlerins, de 280 à 320€ la nuit dans l’une des 5 chambres doubles de la maison principale (lit d’appoint possible à 40€ la nuit en supplément pour un enfant). Maison à louer pour 15 personnes à la semaine, sur devis par email [email protected] . Réservations via le site internet de la Manufacture. Pour se rendre à la Manufacture : le TGV Paris-Agen prend seulement 3h puis on trouve des cars Agen-Lectoure ou des taxis sur réservations (environ 30-40 minutes en voiture de la gare d’Agen à la Manufacture de Lectoure). Le lieu se trouve à 1h20 de l’aéroport de Toulouse et à 1h45 de l’aéroport de Bordeaux. Ah oui et si vous vous demandez ce que vous pourriez bien faire pendant un weekend à Lectoure, allez faire un tour par ici. 

#24 CLÉMENCE VERCKEN

#24 CLÉMENCE VERCKEN

#24 CLÉMENCE VERCKEN

Produit par les Podcasteurs, le podcast de Lili Barbery donne envie de se mettre en mouvement. Chaque épisode commence par une courte méditation et se poursuit par un entretien avec une personnalité qui inspire Lili parce qu’elle change le monde à son échelle. Une source d’inspiration pour tous ceux qui ont besoin de nouveaux récits.

Aujourd’hui, Lili Barbery-Coulon reçoit Clémence Vercken dans un nouvel épisode de son podcast. Il y a moins de deux ans, un accident de voiture a bouleversé la vie de Clémence, son mari et de leur petite-fille. Paralysée des membres inférieurs et diagnostiquée tétraplégique, Clémence qui a toujours fait beaucoup de yoga entend parler de la pratique du kundalini yoga. Elle se met à suivre les cours de Lili en ligne, en activant ses bras et en visualisant les mouvements des jambes tout comme les engagements dans le petit-bassin. Les chants des méditations l’accompagnent au fil des soins à l’hôpital et de son chemin de guérison. Elle raconte les petits miracles et les grands pas de cette reconstruction. Une leçon de courage, de confiance, de détermination et d’ouverture à ce qui ne répond pas toujours à la logique.  Désormais, Clémence qui marche à l’aide d’une béquille se forme à la méditation en pleine conscience et au kundalini yoga. Elle n’a qu’une envie : partager ce qu’elle a reçu avec les personnes dont la mobilité est réduite. L’épisode est précédée d’une méditation pour prendre conscience de toutes les parties du corps.

L’épisode du podcast avec Clémence Vercken, accompagné d’une courte méditation, est disponible sur AcastApple podcastsDeezer ou encore Spotify. Une production Les Podcasteurs.

Dans cet épisode nous évoquons l’épisode du podcast avec Cloé Brami ainsi que la formation proposée par Cloé Brami.

Vous pouvez retrouver Lili Barbery au quotidien sur Instagram, sur son site et sur sa plateforme en ligne.

#23 THIBAULT LAMARQUE

#23 THIBAULT LAMARQUE

#23 THIBAULT LAMARQUE

Le podcast de Lili Barbery donne envie de se mettre en mouvement. Chaque épisode débute par une courte méditation et se poursuit par un entretien avec une personnalité qui inspire Lili parce qu’elle change le monde à son échelle. Une source d’inspiration pour tous ceux qui ont besoin de nouveaux récits.

Dans ce 23e épisode, Lili Barbery-Coulon reçoit Thibault Lamarque fondateur de la marque Castalie, expert de la filtration d’eau pour les professionnels. Engagé à impacter positivement l’environnement, Thibault s’intéresse très tôt à notre ressource la plus précieuse qu’on surnomme l’or bleu. Il y a dix ans, il crée une entreprise qui a déjà permis d’économiser l’usage de 215 millions de bouteilles en plastique. Passionnée par les questions liées à l’eau et à la santé, Lili Barbery a profité de cette rencontre pour faire le point sur tous les systèmes de filtration d’eau, sur le marketing autour de l’eau minérale, le recyclage des bouteilles à usage unique ou encore les différentes escroqueries visant à « dynamiser » l’eau à filtrer… Et comme dans chaque épisode, le podcast de Lili commence par une courte méditation dont elle a le secret, cette fois, sur le thème de… l’eau évidemment!

L’épisode du podcast avec Thibault Lamarque, accompagné d’une courte méditation, est disponible sur AcastApple podcastsDeezer ou encore Spotify. Une production Les Podcasteurs.

Au cours de la conversation, Lili et Thibault citent :

Le podcast La relève de Thibault Lamarque.

Le projet Made Blue de Castalie en Ethiopie.

L’association Made Blue pour rendre l’eau disponible aux populations qui en ont besoin.

Vous pouvez retrouver Lili Barbery au quotidien sur
Instagram, sur son site et sur sa plateforme en ligne.

#22 MAUD ZILNYK

#22 MAUD ZILNYK

#22 MAUD ZILNYK

Le podcast de Lili Barbery donne envie de se mettre en mouvement. Chaque épisode débute par une courte méditation et se poursuit par un entretien avec une personnalité qui inspire Lili parce qu’elle change le monde à son échelle. Une source d’inspiration pour tous ceux qui ont besoin de nouveaux récits.

Dans ce nouvel épisode, Lili Barbery-Coulon reçoit Maud Zilnyk, co-fondatrice du Media Wite, le compte Instagram de celles et ceux qui cheminent sur la route de la transition écologique (Women In Transition Ecologique). Engagée à impacter positivement le vivant avec l’humour, Maud Zilnyk s’est d’abord fait connaître avec ses magasins parisiens baptisés « L’épicerie générale » dont le but était de promouvoir le travail des paysans bio. Les enseignements de cette aventure entrepreneuriale lui permettent désormais d’accompagner des marques alimentaires en les aidant à structurer leurs valeurs. Convaincue que les petits pas doivent tous être encouragés et que la culpabilisation est un poison qui immobilise, elle vient de fonder la maison d’éditions Ahaha afin de publier des livres créateurs d’éveil écologique. Une interview engagée précédée comme toujours d’une courte méditation orchestrée par Lili Barbery. Musique de Laurent Aknin. Une production Les Podcasteurs.

L’épisode du podcast avec Maud Zilnyk, accompagné d’une courte méditation, est disponible sur AcastApple podcastsDeezer ou encore Spotify. Une production Les Podcasteurs.

Au cours de la conversation, Lili et Maud citent :

Lien vers Mon Infusion L’infuseur x Lili Barbery

Lien vers le compte Instagram de Violaine Belle-Croix

Lien vers le compte Instagram de Roxane Lagache

Lien vers le compte Instagram Momoko Honda (retouche et réparation de vêtements) 

Lien vers Tilli, l’upcycling du vêtement à domicile :

Le lien vers le guide du détachant naturel 

Le lien vers l’association SOS Méditerranée

Le lien vers le chocolat Plaq 

Le lien vers l’article de Lili sur la pureté militante 

Le lien vers le compte Instagram de Maud Charmoy AKA Amuse Bouche 

Le lien vers le studio imprimeur Ro studio

Vous pouvez retrouver Lili Barbery au quotidien sur Instagram, sur son site et sur sa plateforme en ligne.

 

#21 FANNY BOUCHER

#21 FANNY BOUCHER

#21 FANNY BOUCHER

Le podcast de Lili Barbery donne envie de se mettre en mouvement. Chaque épisode débute par une courte méditation et se poursuit par un entretien avec une personnalité qui inspire Lili parce qu’elle change le monde à son échelle. Une source d’inspiration pour tous ceux qui ont besoin de nouveaux récits.

Dans ce 21e épisode, Lili Barbery-Coulon reçoit la créatrice de bijoux Fanny Boucher, fondatrice de la marque Bangla Begum. L’occasion d’échanger avec elle sur ce qui a poussé Fanny a abandonner ses études supérieures pour partir vivre en Inde pendant huit ans alors qu’elle sortait d’une des plus prestigieuses classes préparatoires littéraires. Une aventure hors du commun qui continue de nourrir sa créativité et sa liberté d’être. Un parcours inspirant qui donne envie d’être à l’écoute de nos élans intérieurs… Avec en prime une méditation d’introduction pour se connecter à nos trésors cachés.

L’épisode du podcast avec Fanny Boucher, accompagné d’une courte méditation, est disponible sur AcastApple podcastsDeezer ou encore Spotify. Une production Les Podcasteurs.

Vous pouvez retrouver Lili Barbery au quotidien sur Instagram, sur son site et sur sa plateforme en ligne.

ACCUEILLIR LE PRINTEMPS 2023 AU CHÂTEAU DE MA MÈRE

ACCUEILLIR LE PRINTEMPS 2023 AU CHÂTEAU DE MA MÈRE

ACCUEILLIR LE PRINTEMPS 2023 AU CHÂTEAU DE MA MÈRE

Le lundi 20 mars 2023, je vous propose une journée extraordinaire au Château de ma mère, la demeure fondée par Virginie Guarisco, créatrice des vêtements My Sunday Morning. Au programme de cette journée buissonnière : un atelier yoga et méditation avec moi toute la matinée, un déjeuner healthy et un atelier d’initiation au massage avec Toinette Laquière.

Photographies Lili Barbery-Coulon. En haut l’une des salles de bain du château. En bas, la salle de yoga baignée de lumière

une journée buissonnière dans un lieu d’exception

En juin 2022, nous avons initié, au Château de ma mère, notre première « journée buissonnière ». Nous attendions le retour des beaux jours depuis quelques semaines pour vous faire une nouvelle proposition. Cette fois, c’est à l’équinoxe du printemps, date de l’année où la durée du jour est égale à celle de la nuit que nous nous retrouverons dans cette propriété édifiée en 1880, anciennement appelée Château du Comte de Suscy, en Seine et Marne, non loin de Paris. L’occasion de célébrer l’arrivée du printemps et d’accueillir l’énergie de cette saison.

L’extraordinaire masseuse Toinette Laquière

au programme: yoga et initiation au massage

Au programme de cette journée : accueil à partir de 9h30 sur place (il y a des trains directs depuis la gare de l’est jusqu’à la gare de Verneuil l’étang, puis nous pourrons organiser à votre demande des taxis pour venir vous chercher à la gare et rejoindre le château situé à 15 minutes en voiture de la gare). 10h-12h30 : atelier yoga et méditation avec moi sur le thème du nettoyage et du renouveau. De 12h30 à 14h30, nous partagerons ensemble un déjeuner healthy signé La Guinguette d’Angele et végétarien accompagné de Mon infusion L’infuseur x Lili Barbery. Vous aurez ainsi le temps de visiter l’espace entièrement décoré par Virginie, la créatrice de My Sunday Morning, de découvrir ses collections de pièces uniques teintes à la main, de vous poser dans une chambre ou dans le jardin si le temps le permet. De 14h30 à 17h30, les participant.e.s feront la rencontre de Toinette Laquière dont je parle très souvent sur Instagram. Ancienne comédienne, Toinette a créé un massage unique que tout le monde lui réclame à longueur d’année. Comme elle n’a que deux mains, elle crée, malgré elle, beaucoup de frustrations mais a très envie de transmettre ses connaissances. Après une introduction théorique au massage, vous découvrirez quelques techniques d’auto-massage du ventre, ainsi que les points miraculeux que Toinette utilise systématiquement dans tous ses soins. Vous travaillerez également en binôme afin d’apprendre à écouter les tissus, masser mais aussi à recevoir le soin avec toute votre présence. De nombreuses surprises attendent les participant.e.s qui repartiront avec un t-shirt de la collection Le Château de ma mère by My Sunday Morning et une huile pour le corps de la marque Oden à base d’huiles d’amande douce, de tournesol, d »extraits de carotte et de calendula, idéale pour le massage. Le départ du château vers la gare se fera entre 17h30 et 18h30.

En haut: le débardeur my sunday morning dessiné par virginie guarisco. en bas: L’huile pour le corps de la marque française engagée Oden

Inscription, tarifs et politique d’annulation

Pour vous inscrire, merci d’en faire la demande par email à [email protected] . Il n’y a que 14 places disponibles et le tarif de la journée est de 210€ par personne. Je vous répondrai le plus rapidement possible pour vous dire si votre inscription a bien été enregistrée et je vous expliquerai comment la confirmer en réglant l’intégralité du montant attendu par virement bancaire. Dès réception du virement, une facture vous sera envoyée. La politique d’annulation est la suivante : une fois inscrit.e, vous avez la possibilité d’annuler votre participation jusqu’au 1er mars 2023 (vous serez alors remboursé.s sans frais). Passé ce délai, il vous faudra trouver un ou une remplaçante et gérer vous-même la revente de votre place. La journée ayant lieu un lundi, nous ne pouvons pas nous engager à trouver un.e remplaçant.e après le 1er mars. Les personnes n’ayant pas réussi à trouver une place pour le 20 mars 2023 seront automatiquement inscrits en liste d’attente et seront contactées par ordre chronologique au fil des éventuels désistements. Merci de faire preuve de compréhension concernant le nombre restreint de places pour cet événement : nous adorerions accueillir tous ceux qui le souhaitent mais cela n’est pas possible. Le tarif comprend l’atelier de yoga, le déjeuner healthy, l’atelier massage et les surprises offertes sur place. Le prix ne comprend pas le trajet en train au départ de la Gare de l’Est ni la participation aux taxis de la Gare de Verneuil l’étang vers le château, à l’aller comme au retour. Si certain.e.s participant.e.s viennent en voiture, nous favoriserons le co-voiturage afin de réduire le bilan carbone de cette journée.

Photographie Lili Barbery-Coulon