CHACUN CHERCHE SON… VÉLO
Photographie issue de ma collaboration avec Rive Droite Paris

CHACUN CHERCHE SON… VÉLO

CHACUN CHERCHE SON… VÉLO

En quête de mobilité parisienne et après une sensation de folle liberté à l’île de Ré en août, j’ai commencé à me questionner sur l’achat d’un vélo électrique en septembre. Lorsque j’ai innocemment demandé à ma communauté d’abonnés sur Instagram de me recommander un modèle de vélo, je ne m’attendais pas à recevoir autant de messages contradictoires. J’ai eu la même sensation que celle que je déteste dans les supermarchés. On pense pouvoir acheter un pack de yaourt nature sans réfléchir. Une fois devant le rayon pléthorique des produits laitiers, il y a tellement de variétés que je finis toujours par sortir les mains (et le cerveau) vides. Je vous avais promis une synthèse. Nous avons tenté, avec Géraldine Couvreur qui m’assiste, de la rendre la moins indigeste possible… J’espère que ces recommandations vous aideront à y voir plus clair.

AVANT DE SE LANCER (ET DE SE LE FAIRE VOLER)

Si vous habitez à Paris ou dans une grande ville, commencez déjà à faire vos prières : le vol de vélos à assistance électrique est un sport de compétition. Vous aurez remarqué que je parle d’abord du risque de vol avant de parler du risque d’accident de la route tout aussi sérieux. Sans doute mon côté vénal. En même temps, vu le prix d’un deux roues électrique (un bras et demi), vous comprendrez sans doute mon sens des priorités. Je pensais naïvement que les vols avaient lieu exclusivement dans la rue. Pas du tout ! On pique des vélos partout, y compris dans le local fermé à clefs de votre immeuble. Je comprends mieux pourquoi l’un de mes voisins a choisi un modèle pliable qu’il enferme dans son appartement. Sachez que les anti-vols sont comme des portes blindées : ils peuvent tous être détruits. Néanmoins, les voleurs qui n’ont pas de temps à perdre privilégient les anti-vols les plus faciles à dézinguer. La règle : pas d’anti-vols en câble ou en spirale qui peuvent être sectionnés sur le champ. Beaucoup d’internautes m’ont recommandé d’acheter deux U à croiser ou bien deux anti-vols différents et très solides, portant le label FUB (fédération française des usagers de la bicyclette). On peut également placer un anti-vol supplémentaire, de type anneau, pour bloquer la roue arrière. L’idéal est de garer son vélo à un endroit où il y a du passage afin de dissuader les voleurs. Depuis le 1er janvier 2021, tous les vélos en vente sont équipés d’un numéro Bicycode qui permet d’identifier le propriétaire d’un vélo (et donc de le retrouver en cas de vol). Certaines marques comme Gaya, ont équipé leurs modèles d’un système de géolocalisation relié à une application téléphonique. Ainsi on peut traquer en temps réel un vélo et déclencher une alarme à distance en cas de manipulations ou de déplacements suspects. Personnellement, ce paragraphe suffit à me décourager d’aller claquer plus de trois mille balles dans un vélo mais je suis visiblement une petite joueuse : beaucoup d’abonnées Instagram m’ont avoué s’être fait voler un, deux, voire trois vélos sans avoir pour autant renoncé à ce mode de transport qui reste leur préféré. Chapeau ! Les plus prévoyants opteront sans doute pour une assurance (environ 180€ par an) via une compagnie classique ou une formule proposée par le constructeur.

LE MATOS DU CYCLISTE

Toujours pas découragé.e.s ? Alors je continue. Le vélo électrique à l’île de Ré sur une piste cyclable en plein soleil, c’est évidemment fantastique. Moins glamour en novembre sous la pluie entre la porte d’Ivry et celle de Montreuil, coincé derrière un camion poubelle et un automobiliste excédé par les embouteillages. Même si les pistes cyclables se sont bien déployées à Paris (et j’espère dans un grand nombre de villes… bien qu’à Marseille, d’après ce que j’ai vu en août, ça m’a pas l’air d’être la fête du cycliste ?!), rouler à vélo reste dangereux. Donc équipez-vous d’un casque de qualité avec visière, d’une cape de pluie avec bandes réfléchissantes (il faut qu’on vous voit à la tombée de la nuit), d’un pantalon imperméable à glisser par-dessus vos fringues les jours de tempête et pensez à acheter un sac à dos pour trimballer votre barda ainsi que la batterie amovible de votre vélo (environ quatre kilos d’après ce que vous m’avez dit). La batterie étant le truc le plus précieux que les voleurs cherchent à embarquer en premier.

PREMIÈRE STRATÉGIE : LA LOCATION

Si, comme moi, vous ne connaissez pas encore bien vos besoins, la location d’un vélo électrique semble le meilleur moyen de les découvrir. En prime, l’assurance contre le vol est généralement comprise dans le prix mensuel. Les tarifs varient selon les enseignes et les modèles. Il faut compter entre 59€ et 79€/mois. Parmi les plus cités :  Dance, Motto, Véligo (pour les franciliens), Decathlon, Cyclable dont certains magasins proposent même la location à la journée.

DEUXIÈME STRATÉGIE : UN VÉLO « PAS CHER »

C’est le choix d’un grand nombre d’entre vous, surtout ceux qui n’ont pas besoin de leur vélo électrique pour de longues distances. Deux raisons : 1) le budget est plus accessible 2) les vélos bon marché seraient moins volés que les modèles ruineux. Je n’ai pas lu d’études sur ce point mais vous êtes nombreux à m’avoir confié vous être fait voler votre Decathlon donc je reste dubitative… Le modèle le plus couramment cité est l’Elops de Decathlon (fabrication au Portugal) à 799€. Quant à la résistance de ces vélos, elle m’a l’air de se défendre pas trop mal si j’en crois vos retours : vous étiez nombreux à me dire que vous aviez ce vélo depuis plusieurs années et que vous en étiez fort satisfaits.

Photographie issue de ma collaboration avec Rive Droite Paris

TROISIÈME STRATÉGIE : L’INVESTISSEMENT HAUT DE GAMME

Si vous vous apprêtez à dépenser une somme vertigineuse dans un vélo électrique, il faut que vous preniez le temps d’investiguer vos besoins. La plupart des marques et des revendeurs sérieux proposent des questionnaires pour vous guider vers un modèle adapté. Quelle distance moyenne par jour comptez-vous parcourir ? En ville ou à la campagne ? Pour rouler sur du relief ou du plat ? Un modèle léger à manipuler ou un tout terrain à grosses roues ? Pour transporter un enfant, des objets lourds ou le panier vide ? Quel cadre sera le mieux adapté à votre morphologie ? Vous êtes perdus ? C’est normal. D’où l’intérêt d’aller chez un expert du vélo électrique. Vu le prix, vous pouvez même demander à tester votre monture en échange d’une caution. Les revendeurs les plus cités parmi vos réponses sont Ecox, Hollandbikes et Cyclable.

AUTRES PRÉCAUTIONS PRÉALABLES À L’ACHAT 

Renseignez-vous bien au sujet de la batterie car c’est l’élément le plus coûteux d’un vélo électrique. Et c’est aussi le plus énergivore à la fabrication. Vérifiez le mode de chargement, la durée de vie, l’autonomie en fonction du nombre de kilomètres quotidiens à parcourir en moyenne, de votre poids et du type de pistes (plus ça grimpe, plus la batterie est sollicitée). Par sécurité, vous êtes une majorité à préférer les batteries amovibles (à ne surtout pas laisser sur le vélo une fois garé) sauf quelques rares exceptions qui préfèrent les batteries intégrées (parce que « trop pénible de devoir tout le temps penser à la batterie qui pèse une tonne »). Mauvaise nouvelle : une batterie n’est pas éternelle. Généralement on considère qu’elle doit être remplacée à partir de 25% de perte de son autonomie soit au bout de 4-5 ans si on réalise 20kms/jour ou 7000kms/an.

Autre point important : le moteur. Plus il est puissant, plus il sera efficace en côte. La majorité m’a conseillé de choisir un vélo avec un moteur et une batterie Bosch.

Du coup, optez pour l’extension de garantie (monture et batterie/moteur), vous me l’avez tous recommandé !

PRÊTS À DÉGLINGUER VOTRE PEL ?

En Île de France, la région offre une prime de 400€ pour tout achat de vélo électrique, histoire de désengorger le périph et les grands axes. Autant en profiter car les vélos de qualité exigent un énorme investissement. Les premiers prix sont autour de 1500€ et grimpent très vite à 4000€. Les marques les plus fréquemment citées par mes abonnés sur Instagram sont Kalkhoof et Moustache. Voici toutes les recos :

KALKHOOF (à partir de 2449€)

Parfait pour les routes vallonnées « Un des plus raisonnable au niveau du prix » (2699€) ou (3699€) « Je monte une colline assez raide quotidiennement pour aller travailler et il est bien puissant ».

MOUSTACHE (à partir de 2299€)

« J’ai un Moustache depuis 7 ans et j’en suis ravie. Haut de gamme donc cher mais cela en vaut la peine. » « Trois ans à Paris et c’est vraiment le must pour moi. » « J’ai le modèle Samedi (route et chemins) et il fait mon bonheur depuis un an. » « Le meilleur de loin et pas encombrant ! Il passe parfaitement mes portes cochères, se gare partout et il n’est pas trop lourd.»

AHOOGA (à partir de 1499€)

« Bientôt 3000kms au compteur et toujours aussi ravie. Le modèle Modular (2399€) est plutôt léger, il me permet d’avoir 50kgs de charge à l’arrière et 20 kgs à l’avant. Parfait pour aller faire le plein de courses tout en transportant ma fille ! »

O2 (à partir de 2099€)

« Vélo costaud mais pas trop volumineux ni trop lourd. La batterie est parfaite. Le moteur dans la roue avant peut être un bonus. Bouton démarrage facile qui donne un bon coup de pouce en montée ».

CUBE (à partir de 2422€)

« Selon ma longue expérience de cycliste tout bord à Paris : un électrique pliant avec porte-bagages et panier à l’avant. »

GAYA (à partir de 2000€)

« Il est très confortable et je me sens en sécurité dessus. J’y ai même ajouté mon siège bébé. Il a une aide au démarrage, on dirait une mobylette ! »

GIANT (à partir de 2000€)

« Le meilleur en termes de performance, poids et prix. Il est incomparable au niveau de la conduite »

GAZELLE (à partie de 2149€)

« Vélo de type hollandais avec un col de cygne : posture droite pour le dos, facile avec des robes et selle très confortable. Le point négatif, c’est son poids quand on doit le pousser à pied ou le ranger ». « Confortable, stable, bonne autonomie de la batterie mais lourd donc il ne faut pas devoir franchir de marches. »

ARCADE (à partir de 1599€)

« Style hollandais, jolie couleur, fabrication française. Un peu lourd mais c’est ce que je souhaitais pour la stabilité ».

WINORA (à partir de 2599€)

« 8000 kms au compteur et en dehors de 60€/an de contrôle frein/direction, il est parfait. Je l’emmène en vacances avec moi, il tire une cariole et dort dehors. Bref, il vit ! »

FLYER (à partir de 3999€)

CRESTA (à partir de 3899€)

RIESE & MULLER (à partir de 4039€)

Le vélo préféré de plusieurs filles que je connais qui ne jurent que par cette marque.

PEUGEOT (à partir de 1600€)

« Increvable ! Je n’ai quasiment jamais eu de réparations. C’est un modèle qu’on ne vole pas mais il est en revanche très lourd et rustique dans la conduite. »

JINTESHA (à partir de 2690€)

« Sublime et léger »

JEAN FOURCHE (à partir de 2290€)

«  Un super vélo made in France »

ET L’ENTRETIEN UNE FOIS QU’ON A UNE BÉCANE PUR LUXE ?

Une fois par mois, il est recommandé de vérifier les pneus et de nettoyer son vélo avec un chiffon humide. Tous les six mois ou cinq cent kilomètres, une révision chez le réparateur de quartier est conseillée. Une fois par an ou tous les deux milles kilomètres : changement des plaquettes de freins et vérification des câbles… Tous les deux ans ou trois mille kilomètres : une révision plus poussée (roues, transmissions électriques…). Armement des toboggans, PNC aux portes, perso, je n’ai plus envie de vélo pour le moment, je vais continuer à marcher et circuler en métro… ha ha ha, tout ça pour ça !