Prendre soin de sa peau. Prendre soin du vivant.

Prendre soin de sa peau. Prendre soin du vivant.

Prendre soin de sa peau. Prendre soin du vivant.

Vous êtes nombreux sur Instagram à me demander quels produits de beauté répondent à mes exigences actuelles. J’avais abandonné l’idée de publier des articles sur le sujet parce que j’ai tellement écrit sur la cosmétique lorsque j’étais journaliste dans ce domaine que j’ai la sensation d’avoir déjà tout dit. Je me rends compte aujourd’hui, dans le cadre de cette crise si difficile pour les entreprises, que j’ai envie de répondre à la question qui m’est régulièrement posée. C’est une manière de soutenir des marques qui vous sont peut-être inconnues mais qui travaillent en conscience et tentent d’avoir l’impact le plus positif possible sur l’environnement et les humains. C’est aussi un moyen pour moi d’affirmer le contraire de ce qui est répété ici et là : on n’a besoin de rien ou presque pour prendre soin de sa peau.

Une longue phase de rejet

En septembre 2018, lorsque je publiais l’article  l’équation vertueuse de la beauté , je savais qu’il officialisait une rupture avec ma vie d’avant (si vous me découvrez aujourd’hui : j’ai été journaliste spécialisée dans la beauté pendant une quinzaine d’années puis j’ai travaillé en freelance en tant que conceptrice rédactrice, ce qui signifie que j’écrivais des textes pour des marques de beauté, comme des dossiers de presse ou des noms de produits). Après la parution de ce texte sur mon blog, j’ai cessé d’aller aux présentations presse des marques de beauté que je fréquentais déjà plus rarement depuis mon départ du journal Le Monde en 2016. Je suis sortie de la quasi totalité des « fichiers presse et influence » de ce secteur : les listes de noms à qui l’on envoie gratuitement toutes les nouveautés beauté en espérant qu’elles les mentionnent dans leur média ou sur les réseaux sociaux. C’était mon vœu car je ne pouvais plus supporter l’énorme gaspillage de plastique, de papier, d’emballage et de flacons qu’on m’envoyait constamment. J’étais comme un pâtissier farci à la chantilly : la simple vue d’un sac rempli de produits me donnait la nausée. Je suis passée par une telle phase de rejet que j’ai ressenti le besoin de ne plus rien utiliser ou presque. Pendant plusieurs mois, j’ai cessé de me parfumer, de me maquiller, de me faire des masques ou des gommages sur le visage. J’ai arrêté de me sécher les cheveux avec un appareil électrique et d’utiliser des produits coiffants. J’ai réduit mon rituel visage au strict minimum : une crème ou une huile le matin selon les saisons et un produit nettoyant avant de me mettre au lit. J’ai même cessé, certains jours, de me nettoyer le visage spécifiquement et de l’hydrater. Un savon doux sous la douche pour le visage et le corps me suffisait. Pile ce que j’avais toujours décrié dans mes articles beauté… ma peau ne s’est pas effondrée pour autant !

Photographie Bastien Coulon

La beauté ressentie n’est pas dépendante des circonstances extérieures et certainement pas des produits !

Qu’ai-je appris au cours de ce jeûne cosmétique ? Le premier constat est qu’au fond, je n’ai pas besoin de grand-chose pour me sentir belle. Le ressenti n’ayant rien à voir avec l’apparence extérieure. Certains me trouvaient probablement plus jolie lorsque j’étais apprêtée tandis que d’autres me préfèrent aujourd’hui, au naturel. Personne n’a ni raison ni tort et loin de moi l’idée de juger celles qui ressentent du plaisir à prendre soin de leur peau, de leurs cheveux ou à se maquiller. J’ai simplement noté que le fait de me sentir belle n’était pas, comme je le croyais, dépendant des produits cosmétiques ni des experts dans ce domaine. Cette réalisation m’offre beaucoup de liberté. Et la possibilité de choisir en conscience ce qui participe à amplifier ma joie. J’ai passé des années à croire que je n’étais pas présentable sans anticernes ni sèche-cheveux. Je me suis habituée à me regarder sans fard, les cheveux défaits et j’aime ce que je vois dans le reflet du miroir. Du coup, lorsqu’on me maquille pour unifier mon teint pour des photos ou une télévision, je ne me reconnais pas tout à fait. Ce n’est pas désagréable lorsque c’est léger. Je vois le masque qui est appliqué comme les filtres qu’on utilise sur Instagram. Les corrections, les petits arrangements avec le réel, le jeu aussi avec l’identité et le miroir. Tant que j’ai conscience de la mascarade, pour moi, tout va bien. Lorsque je me retrouve prise au piège d’une contrainte ou d’une injonction silencieuse et que je m’en rends compte, j’abandonne le jeu sur le champ.

Photographie Lucie Sassiat pour RIVE DROITE

Mon nécessaire de beauté

RESPIRER. Qu’est-ce qui m’est indispensable pour prendre soin de ma peau et de mes cheveux ? Mes poumons et mon cœur, mon foie, mes organes de digestion et mes reins :-)… Je m’explique : avez-vous déjà essayé de pratiquer 3 minutes de respiration du feu quotidiennement pendant une dizaine de jours ? Faites-le et vous verrez combien la peau se transforme au fil des jours. C’est ahurissant comme c’est efficace ! Cet exercice qui consiste à expirer puissamment par le nez en rentrant le ventre puis à inspirer par le nez tout en relâchant le nombril active la circulation sanguine et la digestion. On a les joues un peu plus roses après, c’est immédiat. Lorsqu’on a trop de feu dans le corps, cette respiration en ajoute afin de le réguler. Lorsqu’on n’en a pas assez, elle booste l’énergie. On ne fait pas cette respiration enceinte ni dans les deux premiers jours du cycle menstruel car elle a tendance à fluidifier tous les liquides dans le corps. Je ne me contente pas de cet exercice au quotidien. J’en utilise plein d’autres que je partage dans mes cours Zoom ou sur Instagram. La respiration et le yoga ont des effets prouvés sur les sécrétions hormonales. Le kundalini yoga a métamorphosé mon corps. Il a également changé la nature de mes cheveux qui étaient raides et gras et qui se sont mis à onduler. Il a « rajeuni » mon visage malgré les rides qui sont évidemment plus nombreuses qu’il y a quelques années. Il a même éclairci la couleur de mes yeux.

SE NOURRIR EN CONSCIENCE. Tout le monde a pu constater la relation entre l’assiette et l’épiderme, non ? Il suffit de passer quelques jours à s’alimenter différemment pour le remarquer. Faites l’expérience de ce qui vous embellit, selon votre métabolisme, votre âge, votre histoire génétique, l’endroit où vous vivez, la réponse sera différente pour chacun.e. Certain.e.s auront besoin de consommer plus de matières grasses de qualité tandis que d’autres devront surveiller tout ce qui participe à l’inflammation de leurs parois digestives… Il y a ceux/celles qui manquent de fer et ceux/celles qui consomment trop de protéines animales… Je n’ai pas envie de faire la leçon car il n’y a pas de règles à imposer à tous : faites vos propres expériences et vous saurez quels menus vous font du bien sur le plan digestif et qui, par conséquent, ont une action sur la peau et les cheveux. Si vous n’y arrivez pas seul.e, faites-vous aider par un.e expert.e de qualité (mais attention aux régimes stricts camouflés qui risquent de vous rendre malheureux.se à la longue, comme aux prescriptions ruineuses de compléments alimentaires qui ne sont pas toujours nécessaires ni efficaces). Je me promets depuis plusieurs années d’écrire un article sur la micronutrition et la supplémentation. Si j’ai le temps bientôt, je mènerai l’enquête, c’est promis. Et comme le dit souvent mon amie Marthe Grob, Docteur en pharmacie, micronutritionniste et fan de kundalini yoga : « Dans la plupart des cas, le foie n’a pas besoin d’être détoxifié, il sait très bien le faire tout seul ». On peut quand même l’aider un peu en baissant sa consommation d’alcool et de sucre. En quelques jours, on voit l’effet sur la peau !

S’HYDRATER. On sous-estime aussi beaucoup la puissance de l’hydratation. Cela parait tellement évident et vous avez dû le lire mille fois. Le savoir ne m’empêche pourtant pas d’oublier parfois de boire suffisamment. Cela se lit alors immédiatement sur mon visage : je parais plus « froissée ». Le manque d’hydratation peut même me donner mal à la tête ou accentuer des courbatures. Mon truc préféré : boire de l’eau tiède, à 40 ou 50 degrés max. Odile Chabrillac (naturopathe, psychologue, autrice et prof de kundalini yoga) m’a un jour dit qu’il était important de boire plus d’eau que de tisane en proportion sur une journée (enfin plus d’eau que n’importe quelle autre boisson). Je ne buvais alors que des infusions de plantes et quasiment aucune eau pure. J’ai baissé la quantité d’infusion pour augmenter celle d’eau tiède. Le résultat sur mon état général (et sur ma peau) m’a frappée. Pour info, je ne bois pas d’eau en bouteille pour des raisons écologiques. Il suffit d’avoir un jour nettoyé une plage ou d’avoir plongé près des côtes pour être vacciné.e contre la consommation inutile de plastique qui devient ingérable. Et ne me parlez pas de recyclage : non seulement, le plastique n’est pas correctement recyclé dans les faits (malgré la bonne volonté de ceux qui trient) mais envoyé dans des pays pauvres qui finissent par l’enterrer dans leurs sols ou perdu au fond des océans. Et même lorsqu’il est correctement recyclé, cela n’empêche pas la création de micro particules de plastique que nous respirons tous (l’équivalent d’une carte bleue par semaine et par personne, que vous soyez un enfant ou un adulte) et que les animaux marins prennent pour du plancton. Ces particules se comportent comme des éponges et modifient notre métabolisme. Miam ! Mon amie Laetitia Debeausse qui accompagne les entreprises à avoir plus de conscience m’a offert une fontaine à eau qui ne se contente pas de filtrer l’eau du robinet à travers neuf étapes, elle la dynamise en la laissant infuser dans des minéraux. On peut même customiser les filtres : j’y ai donc ajouté des améthystes aux vibrations apaisantes comme le fait la créatrice de Sentara dans ses sublimes gourdes en verre. Si vous souhaitez aller plus loin, Maud Zylnik (qui conseille le secteur gourmand afin qu’il entre en transition écologique et qui a co-fondé le compte instagram indispensable @women_in_transition_ecologique) a étudié la question et m’avait recommandé il y a deux ans Eau Riginelle pour une filtration optimale directement branchée sous l’évier. Efficace mais beaucoup plus chère.

DORMIR. Aucune crème antirides ne pourra jamais rivaliser avec un sommeil de qualité. J’ai déjà écrit un long article sur le sommeil et les outils pour traverser l’insomnie ou évacuer le stress avant de se mettre au lit. Vous pouvez le lire juste ici.

CULTIVER SON ÉMERVEILLEMENT. Si je ne nourris pas mon aptitude à m’émerveiller des petites choses, si je ne me connecte pas à ma joie intérieure, je m’enlaidis à vue d’œil. Rire, sourire, se réjouir sont des outils qui agissent visiblement sur la beauté physique. C’est une évidence mais je tenais à le rappeler.

LA BOUCLE EST BOUCLÉE. Au fond, mon nécessaire de beauté est aussi mon nécessaire de bonne santé et donc d’immunité boostée. Tout est lié, la beauté n’est pas un élément extérieur au bien-être général…

Les critères chers à mon cœur

Après mon jeûne cosmétique, je me suis remise à utiliser quelques produits. Assez peu. Les critères qui me permettent de choisir ce qui entre dans ma salle de bain ont beaucoup changé en quelques années. Il y a des produits très efficaces pour la peau que j’ai exclus définitivement (après les avoir recommandés pendant des années) parce qu’ils ne respectent pas mon engagement écologique. Je n’en ferai pas la liste, elle serait trop longue. Regardez la roue que j’ai créée pour l’article « l’équation vertueuse de la beauté » (photo ci-dessus). Définissez les critères qui vous sont chers selon vos valeurs. Ils seront probablement différents des miens. Je n’aurais ni plus ni moins raison que vous. Une fois qu’on a défini nos valeurs et nos critères d’achat, on peut alors consommer en conscience et savoir quel système de valeurs on promeut avec sa carte bleue. Chaque achat nous permet de choisir quel monde nous souhaitons co-construire ensemble (et n’allez pas me parler de moyens financiers parce que mes amis les plus engagés dans l’écologie vivent très modestement). Mon jeûne cosmétique m’a permis d’éliminer quelques critères qui étaient importants pour moi jusqu’alors : je croyais que la qualité de ma peau dépendait surtout des produits que j’utilisais pour la soigner. L’expérience m’a permis de voir que c’est archi faux. En revanche, il y a des produits qui hydratent mieux ma peau que d’autres et des soins qui m’irritent plus. Qu’est-ce qui est important pour moi aujourd’hui ? D’abord et avant tout de soutenir des marques qui cherchent à avoir un impact positif sur le vivant. Le vivant, c’est-à-dire la planète à tous les niveaux (ingrédients respectueux des sols, packagings réduits au maximum et dépourvus de plastique même recyclé, flacons réutilisables si possible, non utilisation de pétrochimie dans les formules…) les humains qui participent à créer le produit en question (rémunération juste des cultivateurs, chaine de fabrication digne et éthique…) et ma peau qui est l’élément vivant sur lequel la crème ou le shampooing vont atterrir. Je suis très soucieuse des formules que je préfère courtes, utilisant des ingrédients naturels, locaux si possible. Pas parce que j’ai peur des ingrédients synthétiques, mais parce que je trouve insensé de faire appel à la pétrochimie lorsqu’on peut faire autrement.  Je suis soucieuse du packaging (surtout depuis que je suis formée aux désastres du plastique par l’association No More Plastic). Enfin, ayant une peau sensibilisée par un nombre invraisemblable de tests cosmétiques dans ma vie passée, je suis obligée de faire attention à l’innocuité des produits : bien que j’utilise tout le temps des huiles essentielles pour me soigner, je ne peux pas les appliquer sur le visage sans provoquer une réaction cutanée. Je dois également faire attention aux hydrolats car certains d’entre eux, même parmi les plus doux, ont tendance à me faire rougir. Cela ne dure jamais longtemps mais ce n’est pas agréable. Certains conservateurs, même naturels, sont également trop agressifs pour ma peau. C’est pourquoi lorsque je ne suis pas certaine d’une formule, je l’évite et je lui préfère une huile végétale vierge, et là encore je ne choisis pas n’importe quoi car toutes les plantes ne sont pas compatibles avec mes besoins. Et puis, il y a un critère supplémentaire très subtil qui est devenu essentiel à mes yeux : l’énergie nichée à l’intérieur d’un produit. Je ne peux pas expliquer cette dimension car elle résonne avec l’importance que j’accorde à l’énergie lorsque je médite. Il y a des produits qui sont, sur le papier, résolument parfaits et qui concentrent pourtant une fréquence vibratoire très basse. Je sais que cela semble être du charabia pour beaucoup, cependant j’y suis très sensible aujourd’hui. Avec tous ces critères, voici les marques qu’on trouve encore dans ma salle de bain. Je ne les utilise pas toutes chaque jour. Mais ce sont celles qui ont résisté à tous mes tris :

On the Wild Side

La première fois qu’Anne-Sophie Nardy m’a contactée pour me parler de la marque qu’elle venait de créer, j’étais en pleine transition professionnelle et je ne voulais plus entendre parler de beauté. Tous les discours cosmétiques m’exaspéraient. Elle était à peu près dans le même état que moi : elle aussi a passé son ancienne vie dans l’industrie cosmétique auprès de grands groupes et elle connait toutes les manipulations et les illusions que l’on utilise pour vendre des produits au plus grand nombre. Elle aussi a traversé une grande période de transition en quittant Paris pour Bordeaux où elle est aujourd’hui installée avec sa famille. Et puis, l’envie de créer une marque qui lui ressemble est née au fil des discussions avec les femmes de son entourage qui lui demandaient où trouver un produit simple, naturel, respectueux de l’environnement et de la sensibilité, qui ne fasse pas de promesses délirantes mais qui hydrate la peau et la protège tout en étant agréable. Anne-Sophie a beaucoup cherché et s’est tournée vers des plantes françaises issues de la cueillette sauvage, les bourgeons en particulier. Elle a rencontré des cueilleurs qui travaillent à la préservation des espaces naturels et ne ramassent que ce qui peut l’être dans le respect du développement durable. Elle a beaucoup réfléchi à la texture et la senteur (ce qui la distingue des cosmétiques naturels classiques) car elle sait, pour avoir travaillé chez de grandes marques, qu’on ne peut pas s’imposer dans les habitudes quotidiennes si un produit n’est pas agréable à appliquer. Elle a ensuite choisi des packagings en verre et a réduit au maximum l’emballage en papier imprimé avec de l’encre naturelle (et sans blister évidemment). Sa gamme est courte, une crème pour le visage, une huile nourrissante, une huile démaquillante, un masque exfoliant et une crème pour les mains. A la maison, on est dingue de sa crème pour le visage que tout le monde utilise le matin. J’aime beaucoup son huile démaquillante facile à utiliser et à rincer. Son masque exfoliant m’a réconcilié avec les gommages. Quant à sa crème pour les mains, elle est tout simplement parfaite.

Le plus : C’est bio, 100% naturel, formulé avec des plantes sauvages françaises, conçu par une femme extraordinaire qui a tout compris de son époque, fabriqué en France, ça sent bon, les produits tiennent leurs promesses et les prix ne sont pas délirants (47€ une crème de 50ml, 36€ l’huile démaquillante de 100ml), packagings en verre et réduction maximale du packaging en papier.

Le moins : J’aimerais pouvoir remplir mon produit une fois le pot fini pour ne pas avoir à en racheter un autre (Anne-Sophie en rêve elle aussi). Je ne suis pas dingue de l’huile de soin qui est trop sèche pour ma peau (j’aime les textures plus nourrissantes).

Joëlle Ciocco

J’ai déjà parlé d’elle mille fois, sur le blog, les réseaux sociaux et même dans mon livre La Réconciliation. Joëlle fait partie de ces femmes avec qui j’ai tissé un lien familial. On s’envoie des mots d’amour tout le temps. Elle m’a toujours soutenue et cru en moi. Je l’adore. Mais ce n’est pas parce que je l’aime autant que ses produits sont bons. Cette biologiste a entamé une énorme transition écologique il y a quelques années. J’en ai parlé lorsque j’ai visité son laboratoire (dans cet article). Ses formules ont beaucoup changé depuis que je la connais et elle a à cœur d’y mettre le plus d’ingrédients naturels mais surtout le plus de qualité possible. Elle se prend la tête sur tous les sujets, la qualité de l’eau  (qui constitue un grand pourcentage de n’importe quelle crème sur le marché), les huiles végétales et leurs origines… Elle a visité avec son équipe toutes les fermes des fournisseurs qu’elle utilise pour ses formules afin de s’assurer de leur expertise. Elle analyse tout ce qu’on lui propose dans son laboratoire, afin de détecter les meilleurs ingrédients. D’ailleurs certaines huiles viennent des Causses tout près des Cévennes où j’adore me rendre. Je n’ai pas les moyens de m’acheter toute sa gamme et je n’en ai pas vraiment besoin. En revanche, j’achète depuis des années son nettoyant Lait Onctueux Capital. Je peux évidemment survivre sans. Je n’ai pas une peau affreuse si je ne l’utilise pas ou si je me couche un soir sans m’être nettoyée consciencieusement le visage. Je ne fais pas le double nettoyage qu’elle recommande (sauf l’été pour enlever les résidus de crèmes solaire) parce que je ne me maquille pas et que 1) ça me gonfle quand c’est trop long 2) je suis un peu radine avec ce produit vu qu’il coûte une blinde. Il y a bien d’autres soins que j’aime dans sa gamme comme le précieux cérat ou l’élixir divin mais leurs tarifs sont trop élevés pour mon budget. Je ne suis cependant pas frustrée par le fait de ne pas pouvoir tout m’acheter.

Le plus : La qualité incroyable des formules comme des ingrédients qui bien qu’ils ne soient pas certifiés bio sont issus de cultivateurs qui travaillent de manière vertueuse et dépassent complètement les critères actuels de l’agriculture biologique, les textures et les senteurs qui sont irrésistibles, l’efficacité et l’innocuité irréprochables. Et puis, il y a derrière chaque formule la connaissance et le conseil de Joëlle qui scrute les épidermes depuis je ne sais combien d’années…

Le moins : Les prix. Ce n’est pas une marque accessible à tous. J’achète très peu et rarement à cause des tarifs. Je sais que 59,50€ les 80ml pour un démaquillant, cela parait indécent pour beaucoup. Heureusement, il existe bien d’autres marques géniales pour celles et ceux qui n’ont pas ce budget (je le répète : on peut vivre sans). Joëlle et son équipe le savent bien aussi, c’est pourquoi dans son institut, on m’a toujours aidé à trouver des produits moins chers en pharmacie ou en herboristerie. Autre bémol : les packagings airless qui permettent à Joëlle Ciocco de diminuer la quantité de conservateurs dans ses formules (ça c’est un plus bien sûr!) ne peuvent malheureusement pas être conçus en verre. Ils ne sont disponibles qu’en plastique pour le moment. Elle a diminué la taille du blister qui entoure l’ouverture des flacons avant achat, elle a également choisi de ne pas proposer d’emballage en carton supplémentaire pour ne pas produire plus de déchets. Mais j’adorerais que ses produits soient un jour emballés dans des molécules entièrement biodégradables (quelqu’un va bien finir par inventer la solution vertueuse, non ?) ou dans des flacons réutilisables.

photographie lili barbery-coulon

Anne Millois

Je ne connais pas personnellement Anne Millois qui a commencé à s’intéresser à la cosmétique il y a huit ans lorsqu’elle vivait en Asie. Son fils souffrait d’allergies à répétitions et les traditions locales vietnamiennes lui ont permis de soigner sa peau et d’apprendre à fabriquer ses premières formules. Une fois rentrée en France et installée à Biarritz, elle s’est formée à la réglementation cosmétique et a commencé à préparer des produits pour sa famille, ses amis et depuis peu pour tous grâce à la marque qu’elle a créée et qui porte son nom. Elle m’a envoyé son « rituel Saho » auquel je n’ai rien compris, pile au moment où je ne supportais plus d’entendre parler de beauté. J’ai à peine senti les produits et j’ai tout mis de côté sans rien tester. Elle a beaucoup insisté pour avoir mon retour, ce qui m’irritait car je n’avais rien demandé et que je ne voulais plus jouer le rôle de cobaye. De son côté, en tant que jeune créatrice d’une marque bio, elle voulait simplement savoir si j’avais besoin d’aide pour comprendre sa gamme et si j’avais aimé. Je ne sais pas par quel truchement ces produits sont réapparus à la surface de mon bureau, mais quelques semaines plus tard, j’ai pris le temps de tout essayé sur le dos de ma main pour décider si je les gardais ou bien si je les offrais à une amie. J’ai été intriguée par la texture incroyable de la crème que j’ai finalement appliqué sur mon visage le lendemain matin. Au bout de quelques jours, je me suis aperçue que j’étais accro à la sensation sur mon visage à l’application mais aussi à l’effet sur ma peau qui reste hydratée jusqu’à la fin de la journée. Pas de senteur particulière à mentionner mais la texture ultra fine est folle. Qu’est-ce qu’il y a dans cette crème ? Des huiles d’argan, de jojoba, de tournesol, d’onagre, de son de riz, d’avocat mais surtout de noyaux d’abricot (le tout bio) ainsi que de la vitamine E (et de l’eau bien sûr). La crème me plaisait tellement que j’ai testé son rituel nettoyant. Trop compliqué pour moi, trop de phases et je n’aime pas les éponges en konjac. Mais ses savons saponifiés à froid et enrichis en huiles et en beurres sont dingues ! Je m’en suis servie tout l’été pour nettoyer visage et corps (je ne sais plus s’il s’agissait du n°1 ou du n°2, mais les deux sont incroyablement doux). Pas de parfum dans les savons, vous risquez d’être déçu.e si vous cherchez une senteur florale. Et encore une fois, des ingrédients bio de grande qualité. C’est tout simple et c’est extrêmement bien fichu.

Le plus : les ingrédients bio, la démarche consciente et éthique, la fabrication locale et artisanale, la simplicité des formules, la texture ahurissante de la crème (59€ le pot de 50ml), le savoir-faire derrière les pains de savon (10€ une pièce de 100grs), les pots recyclables en verre.

Le moins : Si vous cherchez des parfums identifiables dans vos produits de beauté, je ne pense pas que cette marque vous plaira. Je n’ai pas réussi à décoller l’huile démaquillante de mon visage car elle ne se dissout pas suffisamment dans l’eau à mon goût. Anne m’a expliqué que c’est parce que je n’ai pas respecté les étapes de son rituel : normalement on huile pour décoller le maquillage, on masse, puis on savonne à l’aide de l’éponge konjac et du pain gras et l’on rince avant de vaporiser son eau de rose, ce que je n’ai pas fait, en effet. Le prix de la crème est de 59€ ce qui représente quand même une somme conséquente pour beaucoup.

Oden

Voilà une marque géniale qui a tout compris. Simple, efficace et abordable. En prime, tout est joli ! Oden propose des huiles végétales françaises pressées à froid. Imaginée par Marion une jeune trentenaire qui a convaincu sa mère de la rejoindre dans cette aventure devenue familiale, Oden est née d’un besoin. Marion qui s’est toujours intéressée aux plantes a découvert que la plupart des produits de beauté dits « made in France » contiennent des ingrédients venus du monde entier alors que ces plantes existent localement. C’est aussi ce que m’avait révélé Joëlle Ciocco il y a quelques années. C’est d’ailleurs ce qui a conduit Joëlle à fonder son propre laboratoire et à abandonner l’idée de produits « tout bio » car la plupart des huiles « bio » qu’on lui propose viennent du bout du monde, de pays où la certification est plus facile à obtenir qu’en France. Ces produits labellisés (pas tous, bien évidemment) sont parfois moins qualitatifs que des récoltes françaises locales cultivées par des fermiers qui n’ont pas les moyens ni l’envie d’être certifiés par Ecocert alors qu’ils dépassent largement les conditions nécessaires. Une information qui m’a été confirmée par certains permaculteurs français qui trouvent le label bio en dessous de leurs exigences et bien trop ruineux. La créatrice d’Oden rêvait de pouvoir garantir une véritable traçabilité mais aussi une qualité irréprochable de plantes merveilleuses qu’on n’a pas besoin d’importer. Sur leur site, on peut voir d’où viennent les ingrédients sur une carte de France et aussi découvrir les cultivateurs qui sont derrière ces plantes. Oden s’est ainsi fait connaitre avec des huiles végétales vierges et pures : bourrache, noisette, chanvre, amande douce, prune, onagre… La marque vend également des hydrolats bruts (l’hydrolat est l’eau obtenue à partir de la distillation d’une plante à la vapeur) mais aussi un sérum (un mélange d’huiles pour l’éclat), une huile démaquillante hyper agréable, une huile corps et des gélules d’huile de bourrache. Cela fait des années que j’achète des huiles végétales vierges (recommandées par mes copines naturopathes comme par Joëlle Ciocco) mais je n’arrivais pas à savoir ce que j’achetais exactement, même en magasin bio ou en herboristerie. A présent, j’utilise les huiles d’Oden et je varie selon mes besoins du moment. Si j’ai des petites imperfections, j’utilise l’huile de noisette, si j’ai la peau sèche, j’opte pour l’huile de prune, si ma peau est irritée, je reviens à l’huile d’amande douce. J’adore l’huile de mirabelle également que je trouve très apaisante (et qui sent si bon). L’huile de chanvre est incroyable aussi, surtout quand ma peau est déshydratée… Bref, je les aime toutes.

Le plus : Une superbe qualité d’ingrédients et de pressage à froid pour 28€ les 30ml. Un produit qui dure longtemps, fabriqué et cultivé en France, sourcé auprès d’agriculteurs responsables et soucieux du vivant. Des prix vraiment accessibles et des flacons en verre qui pourront être facilement recyclés. Autre bénéfice des huiles pour les peaux sensibles : comme il n’y a pas d’eau qui pourrait contaminer la formule, nul besoin d’utiliser des conservateurs qui sont souvent irritants (en luttant contre les bactéries qui pourraient naitre dans une formule au fil des jours, les conservateurs attaquent aussi les bonnes bactéries à la surface de la peau)

Le moins : Difficile de savoir quoi utiliser si l’on a aucune connaissance des plantes. Le site promet un diagnostic cosmétique qui sera disponible bientôt. Ce serait génial car on a du mal à trouver l’info. Si vous n’aimez pas les textures huileuses, vous allez détester (bien que toutes les huiles ne soient pas grasses, contrairement à ce que l’on imagine, même lorsqu’elles sont brutes et vierges). Si vous avez envie de parfum et de soins élaborés, cette marque n’est pas pour vous. Je rêve qu’Oden propose un système de consignes pour ses flacons, il faudrait qu’un réseau accepte de les collecter. Ou bien qu’on puisse remplir n’importe quel flacon avec leurs huiles dans des magasins bio… Pourquoi pas ?

Catalyons

Joëlle Ciocco m’a fait découvrir la marque Catalyons il y a de nombreuses années. Ces grands flacons d’eau filtrée et dynamisée (dissolution électro-catalytique) par des ions métalliques issus du cuivre, de l’argent, du zinc, du fer, manganèse (etc…) ont de nombreuses vertus. Ces formules inventées par un polytechnicien dans les années 1960 sont archi connues des naturopathes qui les recommandent souvent dans leurs consultations. D’ailleurs les deux petites-filles du fondateur qui ont repris cette entreprise familiale sont formées en pharmacie, en médecine et en naturopathie. J’utilise deux de leurs produits cultes : l’argent colloïdal et le flacon de cuivre-or-argent. Ils ne sont pas spécifiquement conçus pour la peau mais ce sont les produits que je préfère. J’alterne les deux en compresse ou en gargarisme dès que j’ai des imperfections sur la peau mais pas seulement. L’argent colloïdal agit comme un antibiotique naturel donc je m’en sers dans beaucoup de situations (j’ai même lu que la Nasa utilisait un système de filtres à eau dans leurs navettes spatiales avec des colloïdes d’argent pour éviter l’invasion de bactéries). C’est un produit génial pour accompagner les peaux acnéiques, les eczémas et très efficace sur les boutons de passage. Quant aux catalyons cuivre/or/argent ils m’aident lorsque ma peau devient réactive au chaud, au froid, à toutes les agressions extérieures. Ce produit renforce l’immunité et a une action anti-inflammatoire. Comment l’utiliser ? Comme une lotion sur un coton à appliquer sur le visage et le cou propre matin et soir, et/ou en gargarisme trois fois par jour (mieux vaut demander le conseil d’un naturopathe dans ce cas…). Si vous voulez éviter d’utiliser des cotons jetables, vous pouvez en verser une toute petite quantité au creux de la main et l’appliquer du bout des doigts. Mes cotons en tissus ne sont pas vraiment adaptés à l’application de lotion.

Le plus : Des lotions à tout faire qui durent très longtemps et qui ne sont vraiment pas chères (on les trouve dans les magasins bio en plus des herboristeries de qualité) 36€ le litre en moyenne (je l’ai trouvé à 19,50€ le flacon de 500ml sur ce site).

Le moins : Ce sont de grosses bouteilles en plastique foncé… Visiblement, les ions des métaux ne peuvent pas supporter d’être en contact avec n’importe quel matériau si on veut conserver leurs propriétés. Mais je me demande si la marque pourrait envisager des flacons en verre et des consignes dans le futur, même si cela augmente un peu les tarifs ?

Et aussi…

Je ne me tiens plus au courant de ce qui se déroule dans le domaine de la beauté parce que je n’en ai plus l’appétit : je suis rassasiée par ma routine simple qui me convient. Je ne reçois plus les nouveautés en dehors de rares exceptions qui ne sont même pas citées dans cet article. Donc je ne peux pas dresser l’état des lieux des marques les plus intéressantes du moment. Cet article n’est d’ailleurs pas un dossier exhaustif des marques relevant le challenge du changement climatique et humain. Il y a bien d’autres marques qui cherchent à avoir un impact neutre, voire positif, sur le vivant. Je pense notamment à Ma Thérapie, une ligne de soins visage créée par une naturopathe française. Je trouve son sérum rose musquée bourrache prune (ça s’appelle sérum mais c’est une association d’huiles végétales bio de grande qualité) très réussi et bien adapté à ma peau sèche. Susanne Kauffmann, une hôtelière autrichienne, a créé une très belle ligne éponyme à base d’ingrédients naturels pour son spa. Je n’ai pas testé son hôtel en Autriche, mais le protocole de soins qu’elle a créé pour l’hôtel Barrocal au Portugal est l’un des meilleurs que j’ai eu l’occasion d’expérimenter. En dehors de son baume pour les lèvres que j’adore, je n’utilise pas ses produits pour le visage (jamais testés). En revanche, ses huiles infusées aux plantes pour le bain sont mes préférées. Dans un genre bio très luxueux, il y a bien évidemment la sud-américaine Tata Harper et ses célèbres flacons de verre couleur émeraude. Ses produits sont fabriqués aux Etats-Unis où elle vit dans une ferme dans le Vermont. Son ambition a toujours été claire : proposer une alternative green et respectueuse de l’environnement aux addicts de la cosmétique « au caviar ». Ses formules sont puissantes (il faut dire qu’elle cible une clientèle qui en veut pour son argent) j’aime beaucoup son masque floral hydratant qui relève ses promesses. Pendant les consultations de l’institut de Joëlle Ciocco et sur le site Skin Weather qu’elle a co-créé (il permet d’obtenir une prescription gratuite de produits en ligne après un questionnaire), on recommande les produits bio Weleda distribués dans toutes les boutiques bio. Je ne suis pas cliente de leurs soins pour le visage (jamais testés, je ne sais d’ailleurs pas d’où viennent les ingrédients utilisés) mais j’adore l’huile pour le corps à l’arnica que j’utilise dès que je suis en formation (très efficace contre les courbatures). Plus proche de nous (si vous habitez en France), la marque bio biarrote Alaena (formulée par sa fondatrice dermatologue) propose une crème hydratante pour peaux sensibles que j’aime beaucoup lorsque ma peau est irritée. Il y a bien d’autres marques engagées dans la transition écologique, bien d’autres labels qui ont compris que le nouveau monde ne pourra pas se construire sans une conscience éveillée. Si vous souhaitez partager vos trouvailles éthiques, n’hésitez pas à laisser un commentaire sous ce post en listant les produits que vous recommandez et pour quel type de peau.

J’espère que mon partage permettra à celles/ceux qui cherchent à simplifier leurs rituels de trouver une réponse adaptée et de soutenir ainsi les créateurs qui mettent le vivant et la planète au centre de leurs préoccupations. Si le sujet cheveux vous intéresse, j’ai testé pas mal de shampooings solides, toujours dans l’optique de trouver des solutions à la fois « zéro déchet » et agréables. Dites-moi si vous souhaitez le même genre de compte rendu, rayon capillaire…