Mes coups de coeur à Copenhague
photographie Lili Barbery-Coulon

Mes coups de coeur à Copenhague

Mes coups de coeur à Copenhague

Il y a quelques jours, je suis allée à Copenhague pour enfin rencontrer la fille d’une de mes plus chères amies qui y passe l’été. Trois jours à me promener avec elles et à m’inspirer de cette ville si particulière. Je connaissais déjà un peu le Danemark mais je n’y étais pas retournée depuis que j’ai cessé d’être journaliste il y a sept ans. Vous avez été nombreux à me demander de lister ici les adresses favorites de mon escapade. Les voici ! À vous de la compléter en commentaires avec vos propres trouvailles.

Photographie Lili Barbery-Coulon

Située à deux heures de vol de Paris ou dix-neuf heures en train en passant par l’Allemagne – on trouve des billets avec toutes les correspondances sur le site Trainline – Copenhague est l’une des villes européennes les plus inspirantes que je connaisse. On est d’abord frappé par le calme olympien qui règne dans ses rues, même aux carrefours les plus animés. Il n’est pas rare de voir des bébés, sans surveillance, endormis dans leurs poussettes à l’extérieur de restaurants où leurs parents sont en train de déjeuner ou d’apercevoir des sacs à main abandonnés dans les cafés pendant que leurs propriétaires sont aux toilettes. « Les seuls endroits où tu dois faire attention à tes affaires sont les lieux touristiques » m’a-t-on confié. À Copenhague, on n’a pas eu besoin de voter pour ou contre la location de trottinettes électriques : elles cohabitent aisément avec les vélos et ne sont jamais abandonnées au milieu du trottoir. Je n’ai pas entendu un klaxon en trois jours et je n’ai vu aucun embouteillage. Il faut dire que l’immense majorité des Danois circule à vélo ou à bord de triporteurs électriques dans lesquels ils arrivent à caser plusieurs enfants ainsi que les courses de la semaine. Personne ne cherche à traverser avant son tour, ni les cyclistes, ni les piétons. Seuls quelques français de passage se font remonter les bretelles par les locaux lorsqu’ils empruntent la mauvaise piste alors que tout est marqué au sol en lettres capitales. Je me demande ce qui, dans la culture et l’éducation française, explique notre dysfonctionnement civique. En tous cas, il existe des pays où l’on est capable d’attendre au feu sans râler, de suivre correctement une file vers la caisse ou encore de prendre le temps de ranger un vélo soigneusement… Paradis des foodies depuis que le célèbre restaurant Noma de René Redzepi a été nommé « meilleure table du monde » au début des années 2010, Copenhague dispose de nombreuses propositions gastronomiques. J’avais écrit un article sur le sujet il y a un paquet d’années pour M le magazine du Monde. Je n’ai pas enquêté depuis mais d’après ce que m’ont dit mes amis sur place, les chefs danois seraient toujours aussi inventifs. Et puis, si vous aimez le design et les arts de la table, vous allez adorer Copenhague. On y trouve plus de céramistes que de bureaux de tabac. Il n’y a pas un pâté de maison sans un magasin dédié à la décoration et au design. Qu’on se trouve dans un petit troquet ou à la bibliothèque municipale, il y a toujours un meuble signé Arne Jacobsen quelque part, une collection d’assiettes épurées ou une signalétique semblant sortie du cerveau d’un directeur artistique branché. Je n’avais pas de programme précis pendant ces trois jours. Juste envie d’un nouveau souffle… Je rentre les poumons aérés et le cerveau intensément nourri.

Photographies Lili Barbery-Coulon : la boutique galerie Tage Andersen

Tage Andersen

Le jour de mon arrivée, mon amie Emily avait un rendez-vous et m’a donné l’adresse d’un magasin qu’elle me recommandait de visiter pendant son absence. Je me suis trompée en notant le numéro de la rue et je n’ai jamais trouvé la boutique. J’ai donc navigué à l’aveugle dans le quartier. Je suis restée un moment à observer les locaux dans les cafés. Et puis, j’ai marché sans savoir où j’allais. D’un coup, je me suis arrêtée devant la façade d’une étrange façade jonchée de plantes et de compositions florales. Une fois entrée, j’ai découvert un oiseau exotique dans une immense cage et une atmosphère très étrange. Sans le savoir, je venais de dénicher le magasin du fleuriste et artiste danois Tage Andersen connu pour ses vases en forme de coroles en métal oxydé. Le lieu ressemble plus à une galerie qu’à un atelier floral. Il faut d’ailleurs payer 40 couronnes danoises pour visiter l’étage en mezzanine et le jardin dans l’arrière-cour. On entre dans un univers de conte de fée avec un parfum d’humidité, d’objets accumulés et de canaris chantant dans des cages suspendues au plafond. Quelques effets personnels de l’artiste sont exposés comme des trésors juste à côté des livres dédiés à ses plus belles créations. Le petit jardin d’hiver à l’arrière m’a complètement fascinée. Si vous passez par Copenhague, ne passez pas à côté de ce lieu !

Tage Andersen, Ny Adelgade 12, 1104 København

Photographies Lili Barbery-Coulon: ci-dessus, « The Apartment »

The apartment

C’est mon amie Emily Weiss qui m’a permis de découvrir cette galerie fabuleuse qu’on ne peut visiter que sur rendez-vous. Fondé par Tina Seidenfaden Busck en 2011, cet appartement est situé au premier étage d’un bâtiment danois du XVIIIe siècle avec vue sur les canaux iconiques de la ville. Le tissage impeccable du paillasson à l’entrée constitue déjà un heureux présage. L’élégance de l’employée en charge de notre rendez-vous privé également, tout comme la beauté des verres anciens dans lesquels on nous a servi de l’eau. « Installez-vous comme si vous étiez chez vous, prenez votre temps et si vous voulez avoir plus d’informations sur un objet, je suis là » nous a dit Fia, la jeune vendeuse. Le principe est ingénieux : tout ce qui participe à la décoration du lieu est à vendre, des affiches encadrées aux lampes en passant par les canapés, les courtepointes et les tapisseries brodées. Régulièrement, Tina et son équipe changent la disposition du mobilier et vont même jusqu’à repeindre les murs afin de créer des atmosphères différentes et éviter de lasser les habitués. Beaucoup d’objets sont issus de brocantes danoises ainsi que de vide greniers français mais aussi d’artisans africains ou indiens. Le mélange est éclectique et rafraichissant face au minimalisme scandinave habituel. Les prix sont à la hauteur du dépaysement. J’ai acheté quelques cierges torsadés en cire d’abeille qui forment désormais une jolie forêt sur ma cheminée parisienne. Sans doute l’un des appartements les plus inspirants de Copenhague.

The Apartment sur Instagram et sur rendez-vous via leur site internet

Photographies Lili Barbery-Coulon, ci-dessus: le petit-déjeuner et le roof top de l’hotel Sanders

Hotel Sanders

Cet hôtel adoré des locaux est situé dans une petite rue, juste à côté de la grande place Kongens Nytorv. Recommandé par plusieurs guides ainsi que par des amis connaissant bien Copenhague, j’ai réservé ma petite chambre très en amont afin d’éviter l’évanouissement devant les tarifs vertigineux pratiqués par l’établissement. J’ai adoré l’offre sophistiquée du petit-déjeuner, la décoration des espaces communs comme du magnifique roof top. J’ai beaucoup aimé le bar, les cocktails originaux sans alcool (rassurez-vous ils ont une super carte pour ceux qui souhaitent en consommer), les couvertures à disposition sur la terrasse et la gentillesse du personnel… MAIS (vous le sentiez venir), les chambres ne sont pas à la hauteur de la réputation branchée du lieu. D’abord, il y a un gros problème d’insonorisation, du moins, dans les chambres qui donnent directement sur le couloir : on entend les valises rouler et pour peu que vos voisins de chambre rentrent complètement ivres à 4h du mat, vous ne louperez aucun détail de leur soirée… Quant aux salles de bain, elles ont beau être jolies, elles auraient besoin d’un sérieux rafraichissement. Justement, l’hôtel devrait entrer dans une période de rénovation juste après l’été. D’ici là, passez boire un verre ou grignoter à l’hôtel Sanders mais allez dormir ailleurs, ce ne sont pas les propositions qui manquent à Copenhague.

Hotel Sanders, Tordenskjoldsgade 15, 1055 København

Photographie Lili Barbery-Coulon : Apollo Bar

Apollo Bar

En quête d’une petite pause après avoir sillonné la ville à vélo ? Rendez-vous dans la sublime cour où est situé Apollo Bar, une brasserie qui sert des vins naturels et des assiettes de produits bio et frais à grignoter. En prime, vous profiterez des œuvres présentées par la Kunsthal Charlottenborg dans la cour en briques rouges. Attention, le café n’est pas ouvert tous les jours, vérifiez les horaires avant de vous y rendre.

Apollo Bar, Nyhavn 2, 1051 København

Photographie Lili Barbery-Coulon, le restaurant Morgenstedet à Christiania

Morgenstedet restaurant à Christiania

Nichée entre les arbres et les canards, Christiania est une petite parcelle de Copenhague à deux pas du Noma. Fondée en 1971 cette « ville libre » est née du désir de quelques danois en quête de systèmes alternatifs. Anarchistes à l’origine, les habitants y ont créé leur propre monnaie ainsi que leurs règles en marge. Encore très étendue dans les années 1980 et sujette à de nombreux conflits, Christiania s’étend aujourd’hui sur seulement sept hectares et attire quotidiennement des centaines de touristes. Si vous tombez amoureux d’une propriété, sachez que vous ne pourrez pas l’acheter car les maisons y sont transmises, jamais vendues. Ne soyez pas surpris de voir du cannabis en vente libre ou poussant dans des pots en guise d’hortensias : c’est toléré à Christiania. En revanche, l’utilisation de drogues dures peut vous conduire à être banni définitivement des lieux. Si vous partez vous promener à vélo sur ce territoire indépendant, allez déjeuner chez Morhenstedet, un restau bio végétarien. Prenez des espèces car personne n’accepte la carte bleue dans la ville « libre ». Installez-vous dans le jardin et laissez-vous charmer par le lieu. C’est une cantine sans prétention avec une tonne de légumes colorés au menu, des soupes de betterave au lait de coco et du riz complet sauté aux épices. Les serveurs sont aussi souriants que sympathiques. Tout comme les moineaux qui voleront par dizaines au-dessus de votre table en attendant les miettes de fin du repas.

Morgenstedet, Fabriksområdet 134, 1440 København

Photographie Lili Barbery-Coulon : Apotek 57

Apotek 57

Apotek signifie pharmacie en danois. Pourtant, ce n’est ni un apothicaire ni une parfumerie que vous trouverez à ce numéro mais un petit café pour petit-déjeuner et déjeuner. En plus de servir des pâtisseries et des spécialités préparés avec des ingrédients locaux, le lieu est directement relié au Frama Studio Store, un éditeur de mobilier et une marque de soins éponyme. Normal : c’est la cantine officielle du staff qui travaille chez Frama. Et vous allez comprendre en lisant le texte dédié à cet éditeur, juste un peu plus bas, pour quelle raison le café a conservé ce nom.

Apotek 57

Photographies Lili Barbery-Coulon: ci-dessus, la boutique Frama

Frama Studio Store

La plupart des passants sur le trottoir s’arrêtent pour admirer le plafond historique de cette ancienne pharmacie qui a déjà deux siècles. Dans les bibliothèques en bois qui habillent les murs, on trouve les produits de soin pour les cheveux et le corps de la marque danoise Frama. À l’origine, cette boutique était leur bureau et le petit café leur espace pour déjeuner. Au fil des années, la marque a grandi, passant de l’édition de meubles aux luminaires, à la vaisselle puis aux couverts et au linge de maison. Je connaissais la ligne de produits minimalistes aux ingrédients naturels découverte via le sublime site The Care. Je n’avais aucune idée de l’histoire de ce collectif de créateurs. Je ne savais pas si j’avais le droit de faire des photos. Alors j’ai discuté avec l’une des responsables. Comme souvent à Copenhague, cet échange s’est transformé en une longue conversation. On m’a proposé de m’installer sur un canapé et la femme qui me répondait s’est mise à côté de moi avec son ordi sur les genoux, m’a montré les événements que Frama a organisés ces derniers mois comme si on se connaissait depuis toujours. Mon enthousiasme pour leurs créations lui faisait plaisir. J’ai passé un super moment et je vous recommande d’aller voir cette boutique, ne serait-ce que pour le mélange des genres.

Frama, Fredericiagade 57, 1310

Photographies Lili Barbery-Coulon: ci-dessus, Atelier September

Atelier September

Fermé plusieurs mois, le petit café du chef Frederik Bille Brahe a récemment rouvert dans un autre espace, tout près de chez Frama. Le critique François Simon dirait que ça s’est « mont-saint-michelisé » puisqu’il faut faire la queue pour avoir la chance de s’y installer. Le lieu est pourtant simple et ne mérite pas, à mon sens, qu’on patiente trop longtemps pour y déjeuner. À la carte, les classiques du petit-déjeuner version végétarienne, parfois vegan, avec de nombreuses alternatives pour ceux qui évitent le gluten ou le lactose. Si vous êtes en manque de la côte atlantique, vous trouverez également des canelés (oui, je sais que ça vient de Bordeaux et qu’ils sont sans doute beaucoup moins bons au Danemark) qui avaient fière allure dans la vitrine. Bref : on passe un bon moment mais je trouve que le café ressemble à plein d’autres endroits branchés, idem pour la carte qui, en dehors de la présence de pains noirs, manque d’incarnation danoise.

Atelier September 

Photographie Lili Barbery-Coulon: la boulangerie Hart

Hart Bageri

Si vous avez envie d’un très bon pain, je vous recommande vivement la boulangerie Hart. Fréquentée quasi exclusivement par les locaux, elle a un succès tel qu’il ne reste plus une miette à béqueter en fin d’après-midi (signe que le pain comme les viennoiseries ne sont jamais recyclés le lendemain). Et puis, on y sert aussi de très bons latte ou des cafés glacés au lait de votre choix. Leur brioche est exceptionnelle mais ils ne la proposent qu’aux habitués : tentez toujours avec votre sourire le plus aimable !

Hart Bageri

Lille Bakery

Je n’ai pas eu le temps d’y faire un tour mais on m’a chaudement recommandé cette boulangerie où l’on peut s’installer comme dans un café. Ce qui est drôle c’est qu’on m’identifie bien souvent sur Instagram à leur place dans des photos prises chez eux :  @lillebakery et @lilibarbery c’est vrai que ça se ressemble si on est abonné à nos deux comptes ha ha ha…

Lille Bakery

Resto Bar

Si vous passez un long séjour à Copenhague et que vous avez envie de tester un bistrot italien délicieux fréquenté par les locaux, je vous recommande vivement Resto Bar. Pas un touriste en vue, une ambiance chaleureuse, une cuisine ouverte avec une brigade de mecs ultra sexy et une bande son mêlant rap et R&B… La carte est courte – ce qui est toujours bon signe quant à la fraicheur des produits – les pâtes sont délicieuses, les entrées vraiment bien assaisonnées. Si vous aimez les lieux calmes, préférez une table en terrasse car la salle est plutôt bruyante.

Resto Bar à Copenhague

Photographie Lili Barbery-Coulon, le street food hall broens gadekokken

Broens Gadekokken

Si vous voyagez en famille avec des ados qui n’ont pas une passion pour les végétariens raffinés, faites-leur plaisir en allant à Broens Gadekokken, un énorme street food market comme il en existe de plus en plus dans les capitales. À Paris, par exemple, on a le marché des enfants rouges. À Londres, il y a l’Upstreet food hall à Brick Lane. À Copenhague, c’est en plein air au bord de l’eau ! Je n’y ai pas mangé mais je suis passée matin et soir devant en rentrant de chez mes amis et j’ai adoré l’ambiance. Les tables sont installées en extérieur au centre et chacun peut aller commander la « street food » de son choix pour se réunir ensuite autour du même banc : cuisine grecque, wok, bentos, burgers frites… Et si vous venez en plein hiver, vous testerez la patinoire au centre.

Broens Gadekokken

FERM LIVING

Fondée en 2005 par Trine Andersen, la marque responsable Ferm Living est désormais distribuée partout dans le monde. Il y a évidemment beaucoup plus pointu à dénicher à Copenhague en matière de déco. Son grand concept store installé dans un ancien arsenal entièrement rénové mérite cependant le détour. Ne serait-ce que pour admirer la mise en scène des objets et le rayon enfants où vous devriez trouver quelques cadeaux adorables et abordables. Et comme c’est tout près de la boulagerie Hart, je vous recommande d’associer les deux visites. Si vous avez un bébé, mon amie Emily Weiss m’a aussi fait découvrir une boutique de vêtements irrésistibles qui s’appelle Colabel. Ayant une ado, je n’ai pas été très attentive aux propositions pour les tous petits mais il n’y a qu’à déambuler dans Copenhague pour dénicher des trésors… Bonne balade!

Ferm living, Kuglegårdsvej 1-5, 1434, Copenhagen K