Une vie sans divertissement
Photographie Camille Hirigoyen

Une vie sans divertissement

Une vie sans divertissement

On croyait le premier confinement difficile. Les semaines qui viennent de se dérouler depuis le 30 octobre 2020 nous font expérimenter une situation « plus souple » qui se révèle éprouvante pour beaucoup. Certes, nous avons plus de liberté de mouvement qu’au printemps dernier. Les enfants sont autorisés à aller à l’école. On peut s’assoir dans un jardin si l’on est Parisien (ils étaient fermés en avril). Aller faire des courses dans un autre arrondissement si c’est nécessaire. Prendre le métro pour aller au bureau. Mais pour le moment, finis les concerts, les sorties au cinéma, les promenades en forêt, les baignades en mer pour ceux qui ont la chance de vivre au bord des côtes, les diners entre potes, les weekends à la campagne, les restaurants, les villes d’Europe visitées en trois jours, le théâtre, le shopping, les salles de sport, les cours de yoga, les boites de nuit, les cuites en terrasses et les fêtes d’anniversaire… Il reste quand même quelques distractions en vente libre : le sucre et la livraison à domicile, l’alcool, les cigarettes, les séries télé, le téléphone et le click and collect… La vie sociale au bureau pour ceux qui ont l’autorisation de s’y rendre ; un lieu où la pression a considérablement augmenté compte tenu des prévisions économiques et d’où l’on ne peut plus s’échapper en prétextant : « Je suis désolé.e, je dois partir, j’ai un diner… ». Quant à ceux qui continuent à télé-travailler partiellement ou complètement depuis mars, ils souffrent de l’isolement et de la déstructuration des horaires de travail qui peuvent aisément déborder sans aucun rempart à la maison… Sans parler du vaste groupe de personnes au chômage partiel ou total, inoccupées, mettant parfois la clef sous la porte de leur société ou dans l’incapacité de travailler à cause des mesures actuelles. Il y a de quoi imploser…

photographie lili barbery-coulon. Le grand brouillard du moment

Des ruptures en pagaille

Je n’ai jamais autant reçu de questions concernant les changements de vie professionnelle ou les ruptures amoureuses. Cette année 2020 accélère visiblement la prise de décisions majeures. Je m’en étais déjà aperçue au cours du premier confinement ainsi que cet été puisqu’un flot constant de messages abreuvait ma boite mail, me demandant des informations sur les bonnes formations pour devenir prof de yoga ou sur le juste accompagnement en coaching professionnel. A présent, vous êtes nombreux à me raconter des épisodes dépressifs sévères, des burn-outs, une perte totale de sens et de direction dans vos carrières. Sur le plan sentimental également, j’ai assisté depuis le début de la crise sanitaire à des séparations de couples qui paraissaient pourtant invincibles. Des femmes célibataires (d’âges très différents) m’ont aussi fait le récit d’une solitude épouvantable et de rencontres rendues impossibles par les gestes barrière et la peur de la contamination… D’autres, toujours en couples, réalisent que l’absence de distractions extérieures met à nu une union devenue fragile. A l’inverse, certains s’aperçoivent à travers l’expérience que leur offre cette année 2020 qu’ils sont bien plus soudés qu’ils ne l’imaginaient. Ils ont même choisi cet été de quitter la ville où ils résidaient pour fonder un projet ensemble à la campagne… Un autre type de rupture, géographique cette fois.

2020 agit comme une loupe

Ce que le divertissement nous aidait à supporter, 2020 nous le rend désormais intolérable. Si l’on n’aimait pas vraiment son travail, si cette occupation ne nous servait qu’à payer nos factures ou à financer nos loisirs et qu’elle n’honorait pas ce qui nous tient à cœur, ou bien si l’on avait du mal à dire non à sa hiérarchie, l’absence de distractions nous oblige à ressentir à présent la vérité dans ce qu’elle a de plus cru. Le premier confinement m’a permis de comprendre que je ne pourrai plus jamais me priver de nature pendant de longues périodes et que je devais absolument me rapprocher d’elle dès que j’en ai l’occasion, ce que je n’ai pas cessé de faire depuis le 11 mai.

Cette crise nous plonge dans un bain révélateur, à nous de regarder avec honnêteté la photographie qui apparait sur le papier. On se retrouve avec la sensation d’être dos au mur, sans issue de secours. Au travail ; dans les relations amicales ; au sein du couple comme dans tous les champs de la vie. Ce qui était désagréable avant est devenu une torture. Évidemment, je grossis le trait mais d’après ce que je lis dans vos messages et ce que j’entends autour de moi, ma description n’est pas si caricaturale. Les mécanismes compensatoires existent toujours (la prise de poids lors du premier confinement a été d’environ deux kilos et demi par personne en France et les ventes d’alcool ont sensiblement augmenté). Je reçois d’ailleurs plein de témoignages de personnes qui ont renoué cette année avec des addictions qu’elle croyait disparues, qu’il s’agisse de troubles du comportement alimentaire, de consommation de drogues ou d’autres dépendances. Une thérapeute me disait il y a quelques jours que la demande d’accompagnement pour vaincre des addictions ou des compulsions est si forte qu’elle ne peut même plus inscrire de nouveaux noms en liste d’attente. Le constat est le même chez ses confrères et consœurs qui ne savent plus comment répondre aux appels au secours.

Une méditation collective et forcée

« Ça va, il y a pire, ce confinement n’est ni une retraite Vipassana ni un emprisonnement au pain dur et à l’eau » me direz-vous. Bien sûr et je ne cherche pas à dramatiser la situation. Je souligne simplement la spécificité de cette seconde expérience collective et ce qu’elle vient révéler. Au fond, ce que l’on traverse collectivement ressemble beaucoup à un exercice de méditation immobile. Avez-vous déjà essayé de méditer sans bouger un cil, en silence et les yeux fermés, sans savoir combien de temps l’expérience va durer ? C’est très instructif. Sans aller aussi loin, en décembre 2019, j’ai fait un travail spirituel sur le vide avec un groupe d’amis. Parmi les exercices que je proposais, il y en a un issu de la tradition tibétaine qui consiste à rester immobile sans rien faire, les yeux ouverts mais sans regarder d’objet particulier, sans même chercher à méditer. Pas question de revenir au souffle lorsqu’on observe qu’on est en train de penser. Non là, il s’agit d’être pleinement dans la non-action, de laisser faire ce qui est et de tout accepter. Cela parait simple sur le papier. Ça ne l’est pas. Le bruit du mental se met en marche. Et les pensées auxquelles on ne prêtait guère attention ont tout loisir de dévorer l’espace. Une rafale de mitraillette. Au bout de quelques minutes seulement, cela frôle la torture. Néanmoins, l’enseignement de l’exercice provoque de grandes prises de conscience. Et si l’on est régulier (5 minutes par jour pour commencer), il se passe des petits miracles. En janvier 2020, j’ai entamé 40 jours d’un autre exercice de méditation qui durait 2h30 chaque matin. Je l’ai raconté dans cet article. Je ne le savais pas mais j’étais en train de m’entrainer pour l’année qui nous attendait. A la fin des 40 jours, je suis partie en stage de formation afin d’aller encore un cran plus loin. Je suis rentrée fin février et le confinement a commencé deux semaines plus tard.

Méditer consiste à observer. On voit alors toute la mécanique de distraction que le mental met en place pour nous éloigner de la prise de conscience. Mais c’est déjà une prise de conscience que de réaliser comment fonctionnent nos stratégies habituelles. 2020 nous force à faire ce travail, qu’on le veuille ou non. La pression exercée par la crise nous oblige à regarder dans les moindres recoins de nos vies. Il n’y aura aucun mouton de poussière abandonné sous le lit, aucune toile d’araignée planquée dans le grenier. A nous de choisir si l’on veut nettoyer et profiter de ce r-éveil pour transformer ce qui nous fait mal. Ou attendre que la pression soit encore plus forte.

Ne plus rien prévoir

2020 a mis fin à toute tentative de planification. Une de mes amies qui dirige une grande marque américaine installée en France me confiait que cela bouleverse totalement les fonctionnements en entreprise : alors qu’on a toujours projeté les résultats financiers sur plusieurs mois, voire sur trois années, les managers ont aujourd’hui bien du mal à prévoir ce qui va se dérouler sur les quatre prochaines semaines. Les élèves inscrits à ma retraite qui devait avoir lieu le 7 novembre en Corse me demandent quand elle sera reportée. Comment leur répondre ? Je n’en ai aucune idée. Prévoir des vacances parait d’une autre époque et voyager en avion sans motif professionnel ne semble pas l’option d’un futur proche. Cette nouvelle provoque de grands désarrois. Surtout chez ceux qui ont toujours organisé leur vie à l’avance. Il y a quelques années, je réservais mes vacances d’été dès mon retour en septembre un an plus tôt. L’alibi était de profiter du prix des billets d’avion le moins cher. En vérité, j’étais tellement déprimée par le retour au boulot que j’avais constamment besoin de « carottes ». Je « tenais bon » en comptant les jours qui me séparaient du weekend, des retrouvailles avec les potes, des congés… Pourtant, j’avais l’impression que mon travail me plaisait lorsque j’étais journaliste. Cette planification maniaque s’est assouplie en me lançant dans le yoga mais elle a perduré. En novembre 2019, quelques mois avant le début de cette crise, j’ai soudainement ressenti une sensation d’empêchement que je n’ai pas comprise immédiatement. On me demandait de planifier des dates pour le printemps suivant : des dates pour donner des cours, partir en retraites… Ma fille rêvait de vacances ailleurs et je n’arrivais pas à me décider. A chaque fois que j’étais sur le point de réserver ou d’organiser le moindre événement, je renonçais à la dernière seconde sans comprendre pourquoi. Je procrastinais pour répondre aux relances de ceux qui attendaient des réponses fermes. Je n’avais pourtant jamais eu aucun mal à me lancer dans des projets en amont jusqu’alors. Parallèlement, nos vacances de Noël 2019 prévues à la dernière minute ont été annulées à cause de la grève des transports en commun. Puis nous avons dû renoncer à nos vacances de Pâques. La suite, on la connait tous…

Photographie Lili Barbery-Coulon. Toujours s’enraciner dans le présent pour retrouver son intuition

L’intuition pour seule boussole

Parallèlement à cette impossibilité de se projeter vers l’avant, mon intuition s’est décuplée. En janvier, toujours aussi paralysée, j’ai senti l’urgence de finir les travaux de peinture de notre appartement. Du vert sombre que nous avions adoré cinq ans plus tôt et que je ne pouvais soudainement plus supporter, nous sommes passés au blanc. J’avais besoin de lumière. Les travaux se sont terminés peu de temps avant le confinement de mars 2020 : l’enfermement à Paris aurait été plus difficile si j’avais eu à supporter des murs sombres pendant deux mois et demi. Depuis le début de l’année, sans doute grâce à mes expériences méditatives intenses, je ne peux plus faire autrement que me soumettre à mon intuition qui ordonne avec fermeté. Et bienveillance. Je ressens une conviction que je ne peux pas expliquer, une force invisible qui me guide à droite ou à gauche. Sur le moment, ça n’a aucun sens (ex : me mettre à nu en chantant un mantra tibétain le dimanche 15 mars en direct sur Instagram). Cela ne suit aucune stratégie habituelle (ex : ne pas réussir à planifier un événement qui pourrait me permettre de gagner plus d’argent). Pourtant, à chaque fois que je m’incline devant cet enseignant intérieur, cette voix sûre, la joie (et l’abondance) sont au rendez-vous. Et si la fin des prévisions nous obligeait à vivre au présent, connecté.e.s à notre intuition ? Si l’on nous retire la vue, ce n’est pas en ouvrant plus grand les yeux que l’on va mieux voir. C’est en développant d’autres sens que l’on va apprendre comment se mouvoir dans le noir.

Photographie Lili Barbery-Coulon. Les plantes qui repoussent sur une terre brûlée

Et si derrière toute catastrophe se cachait une chance à saisir ?

Saviez-vous que c’est le chaos qui a donné naissance à l’Univers tout entier ? La première personne qui m’a permis d’envisager l’épreuve comme un terreau fertile est le chef étoilé Olivier Roellinger. Je raconte notre rencontre en juillet 2016 dans mon livre La Réconciliation (Editions Marabout, septembre 2019) et le récit du drame qu’il a connu dans sa jeunesse. Alors qu’il a une vingtaine d’années, trois jeunes hommes l’attaquent sans raison et se déchainent le laissant pour mort dans une rue de Cancale. Cet événement l’emmure à l’hôpital pendant de nombreux mois, l’oblige à subir d’incessantes opérations chirurgicales, le prive des études dont il rêvait, des projets qu’il avait, des fêtes sur la plage et des virées en moto comme en bateau. « A cet instant, je me suis promis de ne plus jamais desserrer la main de l’enfant que j’avais été » m’a-t-il confié. Cette phrase… Ces mots… continuent à m’inspirer chaque matin depuis que je les ai entendus la première fois. Ne plus jamais abandonner les rêves de l’enfant que j’ai été. Puis, comme s’il avait peur que je le prenne pour un fou, il a murmuré que ce cataclysme qui lui a volé plusieurs années de jeunesse et de liberté de mouvement a aussi été « une chance ». Sa chance.

Et si les épreuves de 2020 représentaient une opportunité ultime à saisir ? N’est-il pas temps de réinventer nos vies professionnelles lorsque nous détestons ce que nous faisons, d’accorder plus de temps à ce qui nous donne de la joie, de revoir les relations toxiques que nous entretenons, de définir les valeurs que nous souhaitons honorer au quotidien, de nous détacher des croyances qui nous poussent à penser que nous ne sommes jamais « assez » et que l’Univers n’est pas suffisamment abondant pour chacun d’entre nous, de comprendre que nos addictions cherchent à satisfaire un besoin auquel nous n’avons pas encore répondu correctement, de nous délester des émotions auxquelles nous restons attaché.e.s, d’arrêter de penser que « c’était mieux avant », de cesser de jouer les devins pour enfin nous concentrer sur l’instant présent ?

Photographie Lili Barbery-Coulon. en avant malgré tout

Un pas après l’autre

Je considère chaque prise de conscience comme une immense victoire. Je sais que tout le monde ne partage pas mon avis car on voudrait que l’étape d’après – la transformation – soit déjà là. N’empêche que vivre dans le déni de nos émotions enfouies est bien plus coûteux que de prendre conscience de ce qui est. J’avais l’impression que j’étais heureuse dans ma vie d’avant, lorsque j’étais journaliste. Je n’avais pas conscience que je mentais à moi-même et aux autres. Je vivais l’idée que je me faisais du bonheur. Et ce qui me paniquait était justement de ne pas me sentir heureuse puisque toutes les cases étaient pourtant cochées.

Nous sommes en phase de constat et nous sommes des millions à être pressurisés simultanément par le même genre de situations (peur de la mort et de l’avenir, polarisation des extrêmes, révoltes sociales, sentiment d’enfermement et d’empêchement, désastres écologiques…). Lorsque nous avons l’illusion que nous sommes seuls à souffrir, c’est archi faux : des millions de Terriens sont pressurisés au même instant et traversent comme nous des changements sans précédent. 2020 a même transformé la nature des conversations entre amis, nous poussant à aller dans les profondeurs de la relation, l’avez-vous remarqué ?

Honorons chacun de nos petits pas. Chacune des manifestations de notre authenticité. Félicitons-nous de chaque traversée. Ça tangue, la tempête nous fait boire la tasse : soyons plus tolérants avec nos passages sous l’eau… d’autant qu’il y a dans les profondeurs des trésors qu’on ne peut découvrir si l’on lutte pour rester constamment à la surface.

Passer du pourquoi au comment

Une fois le constat fait, comment transformer ce qui n’a pas encore été résolu ? Je partage ici ce qui fonctionne pour moi sachant qu’il y a probablement mille autres solutions. Le piège principal a été, pour moi, de longtemps focaliser sur le pourquoi (Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi est-ce que cela m’arrive ?) plutôt que de me concentrer sur le « comment ». Comment passer du constat à la transformation. Voire à la transmutation.

  1. Honorer ses émotions. Une piste essentielle consiste à ressentir physiquement les émotions en présence. Sans distraction, sans divertissement. Sans compensation. Sans détour. Cela peut être difficile. Je trouve cela difficile et je n’y arrive pas toujours. On a parfois besoin d’accompagnement pour aller là où c’est le plus douloureux (hypnose, kinésiologie, psychologie sensorielle, sophrologie, EMDR, EFT, pranayama, cohérence cardiaque…). Mais la libération se trouve pile derrière ce portail (j’ai l’impression de paraphraser une émission de télévision des années 2000 : « la vérité est au bout du couloir ». Si vous voyez de quoi je parle, c’est que vous l’avez forcément regardé au moins une fois 🙂 🙂 :-). Demandez du soutien. Trouvez le ou la thérapeute qui vous convient si vous en ressentez le besoin. N’attendez pas d’être au plus mal pour alerter votre entourage. Demandez de l’aide aux personnes qui rayonnent autour de vous et qui incarnent la guérison, participez à des cercles de parole (même s’il s’agit d’expériences en ligne en attendant que les mesures s’assouplissent), écoutez et lisez des textes qui vous inspirent… Tout le monde s’est mis à travailler en ligne cette année et le bénéfice est que des thérapeutes qui ne recevaient que dans leurs villes respectives sont désormais disponibles en ligne. On ne trouve pas forcément le/la thérapeute dont on a besoin dès la première fois. Je recommande souvent d’aller vers ceux qui ont plusieurs cordes à leur arc, qui ont la curiosité de continuer à se former tout au long de leur carrière, qui sont eux-mêmes formateurs des techniques qu’ils proposent. Et puis deux points importants à mon sens : la bienveillance (on ne va pas chez un thérapeute pour se faire fouetter, même s’il peut être amené à nous dire ce que l’on n’a pas envie d’entendre) et l’autonomie : on doit gagner en indépendance au fil des séances, pas l’inverse. (Toujours délicat de recommander des thérapeutes surtout quand on n’a pas été en travail avec eux… Néanmoins, j’ai des retours formidables au sujet de Camille Sfez, Angelo Foley, Odile Chabrillac, Nathalie Desanti, Anne-Sandrine Arensberg… Quant à Monika Miravet que j’ai interviewée dans mon livre, elle ne prend malheureusement plus de nouveaux patients pour le moment).
  2. Prendre soin de son corps physique. Il est le véhicule avec lequel nous naviguons dans la vie. Imaginez la pression qu’il subit dans cette grande période de transition globale. Il a besoin de toute notre attention. Bouger, faire du yoga, danser, gigoter, courir, marcher, mettre la musique à fond en famille et shaker toutes ses cellules comme une bouteille d’Orangina agissent sur le moral. L’alimentation a aussi un impact colossal sur l’humeur. La « comfort food » (bien grasse et sucrée) porte mal son nom puisqu’elle ne nous réconforte que de manière fugace et qu’elle fait ensuite chuter la fréquence vibratoire. Très vite, elle pulvérise les fonctions digestives ainsi que la forme générale. Néanmoins la culpabilité est un poison bien plus dangereux qu’une orgie de sucre : donc faisons du mieux que nous pouvons ! Actuellement (et encore plus que d’habitude) il est recommandé de boire autant d’eau que si nous étions en convalescence : on est en train de dépoussiérer l’intérieur donc rinçons à grande eau. On méprise encore beaucoup trop la puissance de l’alimentation et de l’hydratation sur le moral et la fréquence vibratoire. Le travail sur le corps physique peut également se faire à travers l’usage des thérapies manuelles comme l’ostéopathie, l’étiopathie, le massage thérapeutique, le travail postural… A vous de chercher comment soulager votre véhicule. (Pour l’accompagnement sur le plan alimentaire, je recommande Olivia Vindry avec une approche thérapeutique, Ariane Grumbach qui lutte contre toutes les restrictions et les régimes cachés. Rayon ostéopathes : je recommande Gregor Schultze à Paris, Jean-Baptiste Assier à Gap qui est aussi prof de kundalini yoga. Chez Maison Aribert à Uriage, il y a Louisiane Vaudet qui est une éthiopathe exceptionnelle d’après ce que l’on m’a dit. Rayon massage, la liste est beaucoup trop longue : dans le désordre, les massages drainants d’Elisabeth Nado qui redonne confiance à ses clientes, le génial Salvatore masseur énergétique à Paris qui travaille avec des pierres et des essences sur mesure, Aude Chambru thérapeute ayurvédique à Aix Les Bains et tant d’autres à découvrir parmi les adresses de mon blog…)
  3. Défaire les nœuds énergétiques. Nous ne sommes pas qu’un corps physique fait de chair et de liquides. Nous sommes composés de vide, lui-même traversé par de l’énergie. Prendre soin du corps physique est une base solide. C’est la condition sine qua non pour réussir à prendre soin de nos corps énergétiques. Car c’est bien au niveau énergétique qu’on va pouvoir libérer, transformer, relâcher… J’ai longtemps cru que la transformation ne pouvait passer que par l’espace intellectuel. M’allonger sur un divan n’a pas suffi. Faire du sport et aller chez un psychanalyste pendant dix ans non plus. On me dit toujours : « C’est parce que tu as fait ce travail en amont que tu as pu récolter autant en kundalini yoga ». Sans doute. J’ai en effet pris conscience des problèmes à régler en travail analytique. Mais je suis aussi devenue une experte en rumination intellectuelle, cherchant toujours à reporter la responsabilité de mon état sur mes parents, les situations extérieures, le boulot, etc… Il existe aujourd’hui des dizaines d’outils pour libérer les énergies retenues : les thérapies énergétiques, certains yogas comme le kundalini yoga ou le yin yoga, la réflexologie, le shiatsu, le reiki, certains exercices de pranayama et j’en oublie car il y a énormément de méthodes… Essayez et trouvez l’outil qui deviendra l’allié de votre propre dénouement. (Parmi les thérapeutes qui travaillent précisément sur l’énergie, je recommande les yeux fermés, la réflexologue Gwenn Libouban à Cancale et à Paris, Catherine Guillot qui se fait également appelée aussi Jai Gopal et qui pratique des soins de guérison énergétique via Zoom ou à Genève – [email protected] , l’énergéticienne Junnon à Paris, la maître reiki Joëlle Debeausse en Bretagne…)
  4. Honorer sa conscience. J’ai écrit un article en 2019 sur comment cesser de trahir sa conscience. Il y a pas mal de pistes à explorer dans ce texte. A présent que nous avons pris conscience de ce qui nous est insupportable, allons-nous continuer à faire comme si de rien n’était lorsque ce second confinement sera terminé ? La crise Covid va bien finir par se terminer un jour : saurons-nous nous souvenir des messages que nous avions reçus en 2020 ? Des alertes ? Des décisions qui nous paraissaient indispensables à prendre ? Allons-nous relâcher la main de l’enfant que nous avons été pour le laisser se noyer en mer obscure ? Entendre les messages issus de sa conscience est un privilège. La méditation quotidienne est un outil qui permet d’aiguiser son oreille absolue. On a alors l’impression de sortir d’un long sommeil. On reprend contact avec son plein potentiel. Or ce pouvoir souverain doit nous permettre d’honorer ce qui a été entendu… De toutes façons, si l’on choisit de mettre tous les messages sous le tapis, ils finiront par ressortir à nouveau. Sous une autre forme. Et ce ne sera pas forcément plus confortable. Ce paragraphe que j’écris, je me l’adresse à moi-même… Je connais mon besoin car je l’ai entendu et je ne sais pas encore comment je vais honorer le message reçu afin de le matérialiser. Par moments, je ne vois pas encore la solution. Mais j’avance à mon rythme, un pas après l’autre et je reste confiante.

Photographie Lili Barbery-Coulon. Les fleurs de lotus naissent dans les eaux troubles…

Faut-il tout plaquer pour devenir prof de yoga, naturopathe, permaculteur ou céramiste ?

La question n’est évidemment pas sérieuse : je blague ! Lorsque la transformation est en cours (et elle l’est, que l’on en ait pris conscience ou non), des changements s’imposent à nous. On ne sait pas encore ce que l’on veut, mais on sait précisément ce que l’on ne veut plus. Impossible alors de revenir en arrière, ce serait comme se forcer à déguster du vomi en déclarant que c’est délicieux. Physiquement, ce n’est pas possible. C’est là qu’un élan s’amorce mais on ne sait pas forcément vers où. Ce sursaut ne nous catapulte pas tous au même rythme dans la vie d’après. Chez certains, c’est limpide comme de l’eau de roche. D’autres ont l’impression de skier en plein jour blanc sur un sommet escarpé. Dans ce flou cotonneux, on s’accroche à tout ce qui nous fait du bien. Parfois, il arrive que ce chemin de guérison nous inspire une nouvelle direction professionnelle (c’est ce qui m’est arrivé). Mais pas à chaque fois. Je reçois beaucoup de témoignages venant de personnes qui ont honte de leurs métiers ou des entreprises pour lesquelles elles travaillent. Pourtant, il y a beaucoup de choses qu’elles aiment dans leur vie professionnelle et pour lesquelles elles sont douées. Et s’il y avait une autre voie que celle de tout abandonner ou de tout plaquer ? Si cette transformation est globale, il va bien falloir que tout le monde se transforme. Pas juste un petit groupe privilégié. Les entreprises qui n’ont pas entamé leur transition vont devoir s’y coller sinon elles vont se prendre le mur. On va avoir besoin que chacun rayonne une fréquence plus élevée où qu’il soit. Cette année, j’ai accompagné un grand nombre d’élèves en formation à l’enseignement du kundalini yoga. Certains deviendront profs à plein temps. Assez peu sur l’ensemble des inscrits. D’autres vont probablement donner des cours de temps en temps, en marge de leur occupation professionnelle. Et puis, il y a une grande majorité qui ne souhaite pas enseigner, certains même plus de cinq ans après avoir commencé leurs études en yoga. Ils sont passionnés par la transformation mondiale qui se joue actuellement et veulent faire leur part en métamorphosant leur métier et en mettant leurs talents au service de la conscience collective. Tout ce qu’ils ont cultivé en terme de développement personnel leur sert désormais à agir pour le collectif. J’ai rencontré des instituteurs qui n’attendent plus que l’éducation nationale s’adapte aux besoins de l’époque : ils appliquent déjà des méthodes d’éducation positive et d’éveil de la conscience dans leurs classes. J’ai rencontré un grand nombre de soignants qui utilisent les enseignements spirituels pour inventer la médecine holistique qu’ils proposent déjà dans leurs cabinets. Je vois des architectes qui veulent trouver le moyen de respecter la terre à travers l’habitat, des avocats qui cherchent à travailler différemment, des commerçants, des masseurs, des experts en data, des brokeurs, des chirurgiens, des guides de montagne, des ostéopathes, des musiciens, des acteurs, des menuisiers, des fermiers… Tous sont déterminés à incarner le changement qu’ils veulent voir émerger. Comment savoir si l’on doit rester là où l’on est malheureux ou partir pour inventer une vie radicalement différente ? La réponse dépend de chacun de nous. Et si elle est difficile à élaborer, alors vous pouvez faire appel à des coachs spécialisés dans la transformation professionnelle. Attention: comme dans tous les domaines précédemment cités, il y a « à boire et à manger » ainsi que des tarifs qui vont du simple à puissance mille. Basez-vous sur les recommandations des personnes de votre entourage que vous trouvez inspirantes et qui ont trouvé du soutien auprès de professionnels. Je cite souvent Zeva Bellel qui a des résultats incroyables avec ses clients (j’ai vu des avant-après assez bluffants). Il y aussi dans mon entourage Nadine Yassin qui en plus d’être coach est formée à l’enseignement du kundalini yoga. Mon ami Adrian Parfene qui est professeur de kundalini yoga et formateur à l’enseignement accompagne également des clients en tant que coach (utilisant des outils comme la PNL).

Photographie réalisée sur le Toit de La Grande Arche de la Défense lorsque j’ai donné cours à près de 300 personnes 🙂

Ensemble ou rien

L’intérêt pour la spiritualité et l’écologie ne sont pas à opposer avec les métiers qui semblent « manquer » de conscience. Tout le monde peut/va/doit se transformer à son niveau avec ce que nous traversons actuellement et ce qui nous attend sur le plan climatique et économique. Bien sûr, je suis parfois découragée par ce que j’entends chez ceux qui résistent de toutes leurs forces au changement de paradigme en cours. Je me rends alors compte que j’ai perdu confiance pendant quelques secondes, une journée, une semaine. Au bout d’un moment, ma pratique me permet de rentrer à nouveau au centre du cœur ; je reprends le fil de mon souffle ; je change de lunettes et je perçois à nouveau tout ce qui est déjà en mouvement, je sens l’énergie de milliers de fourmis silencieuses qui œuvrent partout dans le monde à changer la fréquence. Je vois l’engagement inspirant de mes élèves, toutes les initiatives pour vibrer collectif, la générosité qui s’active, les prises de conscience ici et là. Et je me dis que malgré toutes ces épreuves, j’ai beaucoup de chance d’être en vie à un moment pareil. Un monde s’effondre. Un autre est en train de naitre…