Communiquer avec le Soi ou avec le Moi

Communiquer avec le Soi ou avec le Moi

Communiquer avec le Soi ou avec le Moi

Samedi 3 avril 2021, j’ai encadré un atelier sur Zoom baptisé « Instagram et Conscience » dans lequel j’ai expliqué comment j’applique les enseignements issus du yoga dans mon quotidien et en particulier, sur ce réseau social. Il a duré deux heures trente. On n’a pas chômé ! Si nous avions été réunis dans une salle, j’aurais probablement prolongé la séance une heure de plus pour répondre à des problématiques individuelles. Cet atelier n’avait pas pour intention de faire la promotion d’Instagram. Il n’était pas pensé pour les enfants. Je l’ai imaginé pour les adultes qui ressentent l’envie d’utiliser ce réseau, d’y créer des contenus et qui se sentent empêchés par leurs propres limitations.

Ce post n’est pas un résumé de ce que j’ai transmis (si vous souhaitez avoir accès à l’enregistrement actif jusqu’à dimanche 11 avril 23h59, c’est encore possible cette semaine : écrivez-moi à [email protected] et je vous donnerai la marche à suivre pour le rachat en ligne) mais une extension qui peut être appliquée à n’importe quelle action du quotidien. Je pratique cela intensément. C’est très exigeant mais une fois que l’on a goûté à cette mécanique, il est impossible de revenir en arrière tant c’est libérateur.

Comprendre de quel endroit on agit

Si vous avez déjà fait l’expérience d’une méditation profonde qui vous a conduit à ressentir l’unité dans tout votre être, vous savez qu’il existe un accès vers la totalité de tout ce qui existe. Vous l’avez peut-être déjà vécu ou cours d’une randonnée ou devant un paysage à couper le souffle. L’impression d’être une partie intégrante des montagnes, de l’océan, de la terre et des arbres. Vous l’avez sans doute déjà ressenti au cours d’un effort physique, un concert, un bain de gong, un cours de kundalini yoga, une relation sexuelle épanouie ou même sans rien faire de particulier en contemplant un instant de silence. Dans ce « lieu » non géolocalisé et serein, on peut observer ses émotions et ses pensées se mouvoir puis se dissoudre. Dans cet espace sans contour, la temporalité telle qu’on la connait n’existe plus. Inutile d’être sous substance pour connaitre cet état d’être ni avoir un don particulier. Je ne suis pas en train de décrire des phénomènes hallucinatoires. Je suis convaincue qu’on a tous déjà eu une expérience de cet ordre. Mais il est possible qu’on l’ait oubliée ou qu’on ne l’ait pas encore identifiée. Plus on médite, plus vite on peut rejoindre cette fusion avec notre conscience supérieure. Beaucoup en font l’expérience de manière fugace. Les mots qu’on utilise pour décrire ce que l’on ressent dans le « un » ont tendance à réduire cette plénitude extatique. C’est un état de non-séparation. Les comparaisons et les jugements n’existent plus à cet endroit. On se sent parfait tel que l’on est. Le « je » en tant qu’identité se fond dans le « Soi illimité ». Le « deux » dans le « un ». Il n’y a aucune séparation entre les terriens, animaux ou humains, entre les végétaux et les minéraux, le plein et le vide, les planètes et le cosmos tout entier. Ni la Terre ni la Lune ne sont séparées de nous lorsque nous atteignons ce bliss. Nous ne faisons qu’un avec tout ce qui est. Et nous prenons alors conscience que nous sommes bien plus grands que l’identité étriquée à laquelle nous sommes tant attachés. Un flot d’amour et de lumière traverse chacune de nos fibres, de nos cellules et bien au-delà de ce que le mental est capable de saisir. Il n’y a d’ailleurs plus rien à comprendre dans l’unité. Plus besoin de convaincre ni d’argumenter, toute la connaissance semble offerte abondamment sans effort. Dans cet état d’être, le manque n’existe pas. On se sent submergé par tellement d’amour qu’on a le cœur qui explose. On ne ressent plus l’amour, on l’est complètement.

Plus on pratique, plus cet état d’être, cette relation avec la conscience qu’on appelle supérieure (pour schématiser l’idée qu’on aurait grimpé d’un étage mais qui au fond est juste la conscience pure) va se déployer. Même quand les circonstances extérieures sont merdiques, lorsque l’on est serré comme une sardine dans le métro, que l’on est bloqué dans les embouteillages ou que l’on traverse une épreuve difficile. La répétition à travers la pratique (ou ce que vous avez trouvé pour ressentir l’unité) va, au fil du temps, permettre à la fois de s’apercevoir lorsqu’on est séparé de cet état et d’y retourner aussitôt.

Or, lorsqu’on prend nos décisions en nous laissant guider par le Soi, tout s’aligne. On se sent soutenu et aimé, on a confiance en la vie et en l’avenir. Et le plus fou, c’est qu’en se faisant, on se met naturellement et authentiquement au service du collectif. L’impact des actions pilotés par le Soi supérieur est incroyablement bon à la fois pour soi-même et pour les autres, quel que soit le nombre de personnes que nous sommes susceptibles d’inspirer.

Où est-on lorsqu’on est « hors de Soi » ?

Je viens de décrire de manière grossière le « Soi ». On ne navigue pas toute la journée dans cet espace. On en sort hyper facilement. C’est amusant de voir d’ailleurs que les mots le traduisent très bien : lorsqu’on est en colère, on dit qu’on est « hors de soi ». En dehors du Soi. Alors, où est-on lorsqu’on est séparé de Soi ? On est dans la dimension tridimensionnelle du « moi ». Cette dimension, on la connait tous très bien. Elle a des contours, elle fonctionne avec le temps et l’espace bien définis, avec un début, une fin et des objectifs. A l’étage du « moi », c’est le mental qui pilote alors qu’à l’étage du Soi, c’est le cœur et l’enthousiasme qui mènent la danse. Le « moi » est toujours en mode survie. Il évalue, juge, argumente, se défend dès qu’il se sent attaqué, se compare, a un agenda précis dont le but est de palier à tous les manques qu’il ressent. Ces manques correspondent à des croyances très fortes que nous avons ingurgitées au cours de la petite enfance, en classe, au travail et dans la société toute entière, dont nous avons héritées au sein de notre lignée, ou à travers l’histoire de l’humanité que nous portons dans notre ADN (et peut-être aussi dans des vies antérieures si vous croyez en la réincarnation…). Elles sont répétées si fréquemment qu’on n’arrive même plus à les distinguer. En voici quelques exemples (j’ai volontairement choisi des spécimens phosphorescents pas très subtils) : « Si l’on ne travaille pas dur à l’école, on devient un bon à rien ». « Il faut se battre pour réussir sa vie ». « Il ne faut pas gagner trop d’argent sinon on ne va pas au paradis ». « La beauté est proportionnelle à la minceur ». « Je vaux plus qu’un autre humain si j’ai plus de pouvoir que lui ». « Une femme doit être douce et élégante ». « Un garçon ne doit pas pleurer en public ». « Il faut être propriétaire d’une maison pour se sentir en sécurité ». « Il n’y a pas assez pour moi sur cette planète ». « Je ne mérite pas d’être aimé.e ». « Seuls les chanceux rencontrent l’amour ». « Je ne suis pas assez tel.le que je suis »… etc… Plus on va cultiver notre lien avec le Soi, plus on va prendre conscience de l’absurdité des programmes limitants contre lesquels le moi (ou l’ego) se bat en permanence. C’est probablement une de mes croyances – ha ha ha – mais là où j’en suis aujourd’hui, je trouve que prendre conscience de ce qui me limite encore n’est pas si simple et demande beaucoup de discipline quotidienne. Heureusement, c’est aussi ce qui me passionne le plus dans la vie 🙂

Le Moi peut-il se mettre au service du Soi ?

Spoiler : YES ! Comment ? Ha ha ha, venez dans mes cours de kundalini yoga ou dans les ateliers que je donne… Plus sérieusement, il y a tellement de moyens que je ne saurais les énumérer ici. Le kundalini yoga est loin d’être le seul outil pour y arriver. Prendre quelques secondes pour respirer consciemment permet déjà de mettre une légère distance avec une situation rencontrée. Un autre moyen très rapide consiste à suivre l’élan de sa joie car elle joue toujours le rôle de petit caillou blanc sur le chemin du Petit Poucet. En tous cas, lorsqu’on cultive une relation quotidienne avec le Soi, on est tellement comblé que la course de l’ego après des gratifications éphémères parait bien fade. Le moi abdique et s’aligne alors avec le Soi, acceptant de se soumettre à l’enthousiasme du cœur et aux fréquences vibratoires les plus élevées. Il met alors toute son intelligence et ses aptitudes (il en a énormément !) au service d’une mission bien plus grande que lui.

Quel rapport avec Instagram ?

En apprenant à faire la différence entre le Grand Soi qui, je le rappelle, ne connait pas le manque, et les actions de survie menées par l’ego (ou le moi) pour lutter contre les croyances qui nous limitent, on communique tout à fait différemment. Prenez une photo de ciel accompagnée d’une citation de Saint Exupéry : « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder dans la même direction ». Imaginez que vous ayez ressenti l’envie de partager cette photo et ce texte parce qu’ils cristallisent un instant d’harmonie totale. Vous vous sentez en joie, enthousiasmé.e par ce ciel splendide et vous avez simplement envie de partager cet élan du cœur. Il n’y a pas d’attente en retour de votre part car vous êtes déjà comblé.e. Et vous vous sentez si bien que vous êtes heureux d’envoyer une énergie d’amour dans le champ collectif.

À présent, prenez la même publication mais imaginez un contexte complètement différent. La journée a été mauvaise, vous scrollez sur Instagram sans but et vous voyez plein de publications « d’amis » qui vous agacent. Des micro piqûres répétées. Vous percevez à peine l’attaque, pourtant au bout de quelques minutes, vous avez l’impression que votre vie est moins intéressante que celle des autres qui sont confinés dans des lieux beaucoup plus exotiques que votre appartement et votre mental s’est déjà mis en mode : « Je n’ai vraiment pas de chance, j’ai même carrément une vie de merde, si j’avais plus d’argent, j’aurais pu louer une maison sympa… franchement ces gens ne devraient pas étaler leur bonheur dans une situation aussi critique, quel manque de respect pour ceux qui n’ont pas leurs moyens ». Vous en voulez brusquement aux réseaux sociaux et même à ceux que vous avez choisi de suivre, que vous ne connaissez pas personnellement mais que vous jugez responsables de votre mauvaise humeur. Pour claquer le bec de votre mental qui vous envoie des saloperies en rafale, vous choisissez de vous battre contre ce qu’il vous dit et de publier une image qui prouvera à tout le monde que vous êtes bien au-dessus de la mêlée des photos qui vous font envie et que même si vous êtes confinés dans un studio, vous savez apprécier la beauté d’un ciel urbain. Vous êtes alors totalement pilotés par la fonction « survie » (l’ego) et par la croyance limitante qui est « je ne suis pas assez tel.le que je suis ». Vous choisissez cette photo du ciel archivé dans votre téléphone et une citation de Saint Exupéry. L’intention parait bonne, vous n’insultez personne et le message semble bienveillant. Vous publiez le contenu en espérant inconsciemment prouver à votre croyance limitante qu’elle a tort et que vous avez de la valeur. Vous récolterez probablement quelques « likes » qui vous réconforteront momentanément après cette journée pourrie… Been there ? done it ? Cela vous rappelle quelque chose ? Tout s’est passé si vite que seul l’ego a eu le temps d’agir.

Ma communication est-elle toujours guidée par ma conscience ?…

J’adorerais pouvoir dire que je ne me laisse plus mener par mon ego défensif et que tout ce que j’écris, publie, communique est aligné avec ma guidance la plus élevée. Ce serait faux. Mais sur Instagram comme dans mes communications publiques, je suis de plus en plus vigilante. C’est en tous cas l’intention que je pose chaque jour et c’est une sacrée randonnée. Les jours de découragement, je me souviens que je ne peux transmettre que ce que j’ai compris, à l’endroit où j’en suis aujourd’hui. Dès demain, j’aurais continué à avancer et à prendre conscience de ce que je ne voyais pas encore hier. Je me rendrai peut-être alors compte que mes actions de la veille étaient guidées par le manque, contrairement à ce que je pensais initialement. Et je pourrai affiner à nouveau mes choix, revenir au centre. Parfois, on met plusieurs années à identifier une croyance limitante qui pilote toutes nos actions… C’est le temps d’enseignement dont on avait besoin pour comprendre et évoluer.

Le nombre de likes ne détermine ni la valeur d’un post ni sa vibration énergétique

Que la photo de ciel avec sa légende de Saint-Exupéry ait obtenu un grand nombre de « cœurs » ou non, sa portée énergétique ne sera pas du tout la même dans les deux situations décrites précédemment. Dans le premier cas, la publication communique la joie sans attente en retour, l’authenticité, la non-limitation, l’instant présent où tout est accessible. Dans le second cas, la même photo vibre le manque, la quête de validation, le besoin d’être rassuré et aimé. A un niveau subtil et quantique bien sûr. La plupart des abonnés ne s’en rendront peut-être pas compte. Mais à un niveau subtil, le même impact énergétique a été envoyé.

Quelles conséquences ? Sur Instagram, il se peut que ça ne change pas grand-chose à court terme sur le nombre de likes ou le nombre de followers. Ce ne sont d’ailleurs pas, à mon sens, des critères pour évaluer la valeur d’une publication. Il existe de nombreux comptes qui disposent de plusieurs millions d’abonnés et qui pourtant ne vous intéressent pas du tout. Leur succès ne détermine pas la valeur que vous leur accordez. En revanche, l’impact vibratoire des deux publications, alignées avec le Soi ou avec le Moi, sera totalement différent à la fois pour vous et pour les abonnés. Dans le premier cas, l’intention alignée avec la joie sans attente sera saupoudrée comme de la poussière d’étoiles. Vous élargissez l’accès à l’harmonie que vous avez ressentie. La partager vous fait du bien et propage ce bien-être autour de vous. Dans le second cas, sans vous en rendre compte, la publication porte l’énergie de votre sensation de manque du coup, elle va démultiplier le manque pour vous-même et pour tous ceux qui résonnent avec cette énergie non alignée avec le Soi. Même si vous récoltez des « likes », ils ne vous offriront qu’un réconfort de courte durée et vous ne vous sentirez jamais rassasiés par cette validation éphémère. Ainsi, la croyance « je ne suis pas assez » va encore grandir.

De l’ombre à la lumière : Wahe Guru !

On tombe tous dans les méandres de notre ego en mode « survie ». Lorsqu’on est down, les soirs de rage où l’on a envie de hurler, les jours où la fréquence vibratoire est très faible et qu’on a envie de déverser sa plainte sur les réseaux sociaux, de juger les comportements des uns et des autres, c’est simplement le signe qu’on est sorti de notre alignement avec notre Soi. L’accepter et ne pas dénigrer ce qui est en présence offre un premier soulagement. Faire semblant d’aller bien n’est jamais efficace pour moi, au contraire. Les jours où je me sens séparée de ma conscience, je n’ai en général ni envie de méditer, ni envie de me reconnecter à un état harmonieux. Le mode auto-sabotage est en marche et j’ai envie de dire « fuck » à tout ce qui pourrait me permettre de revenir au centre. Si je choisis d’agir ou de communiquer publiquement avec cette énergie, je sais que je risque de lui donner encore plus d’amplitude. Dès lors qu’une intention non alignée est à l’œuvre, on se prend les pieds dans le tapis. Faut-il se fouetter lorsque l’on s’en aperçoit ? Je crois que les situations générées par les états de séparation avec notre conscience sont déjà suffisamment coûteuses pour ne pas rajouter, en bonus, un jet acide de culpabilité. Le désalignement attire à nous des difficultés de toutes sortes. Se laisser piloter par le manque peut nous mener à un auto sabotage extrêmement douloureux. S’en apercevoir est une étape cruciale. Le passage de l’ombre à la lumière : Wahe Guru ! Reconnaitre que l’on a agi sous l’emprise d’une blessure, d’une limitation ou d’un manque, cela demande beaucoup de courage. Identifier la croyance cachée exige de l’humilité. Abandonner le combat qui nous conduit à fomenter mille stratégies pour obtenir un gain éphémère qui au fond ne fait que nourrir la croyance illusoire, cela demande aussi beaucoup de tendresse pour nous-mêmes. Il arrive qu’on s’en veuille d’avoir été pris au piège de son ego, qu’on se déteste d’avoir trahi la guidance de notre cœur battant, qu’on s’insulte de ne pas avoir été à la hauteur de notre conscience. Et si l’on relâchait la culpabilité ? Et si l’on apprenait à se pardonner ? Et si l’on acceptait que l’on n’a pas pu faire autrement ? Et si tout était parfaitement orchestré pour que l’on en prenne conscience ici et maintenant ?

Finalement, à quoi peut-on se fier sans crainte ?

La réponse qui me guide est la joie ! L’enthousiasme. Le « flow of excitement » comme le nomment les anglophones. Est-ce que je suis en train de nourrir l’amour sans condition ou bien est-ce que je suis en train d’agir pour lutter contre un manque (de pouvoir, de sécurité, d’amour, d’estime, de reconnaissance, d’argent…) ? Éros ou Thanatos comme dirait Edgar Morin ? Du coup, si l’on ressent cette unité absolue lorsque l’on fait son métier, un hobby, un gâteau, une photographie, un sketch ou que l’on se regarde dans un miroir, pourquoi ne pas la partager ? Pourquoi faudrait-il s’empêcher de promouvoir ce qui nous lifte le cœur vers le ciel, qu’il s’agisse d’une découverte que l’on a faite ou de quelque chose que l’on a créé ? Quel que soit ce qu’en pensera une partie des abonnés (qui passeront le contenu créatif au tamis de leurs croyances limitantes ou bien de leur alignement avec leur conscience) !

Partager une fréquence vibratoire élevée, en silence, par écrit, sur les réseaux sociaux ou dans n’importe quelle action est toujours un cadeau. Libre à chacun de s’ouvrir à la ressentir.

Prochain atelier de 2h30 le 2 mai sur l’abondance… l’occasion de creuser en profondeur dans ce qui nous empêche de croire que nous méritons pleinement de recevoir…. Plus d’infos ici !