Apprendre de l’épreuve… de l’ombre à la lumière
Ceci n'est pas la vue avec laquelle je me réveille. C'est un magnifique souvenir à Gordes

Apprendre de l’épreuve… de l’ombre à la lumière

Apprendre de l’épreuve… de l’ombre à la lumière

30 mars 2020. Nous sommes trois milliards d’humains à être confinés en même temps. Trois milliards à expérimenter l’enfermement, le chômage partiel ou technique pour certains, l’éloignement des proches pour d’autres, la privation de grand air, l’isolement total, la peur de la maladie et même celle de la mort. Ce ralentissement planétaire provoqué par cette crise sanitaire pourrait-il se transformer en une source d’enseignements individuels et collectifs ? En deux semaines seulement, j’ai l’impression d’avoir déjà beaucoup appris.

On pourrait croire en me voyant sourire le soir sur Instagram que je vis au pays des “Bisounours” et que je suis coupée de ce qui est en train de se dérouler dans les hôpitaux, en France, en Europe et dans le reste des pays touchés. Je n’essaie pas, avec ce texte ou à travers mes partages sur les réseaux sociaux, de positiver naïvement une situation qui fait objectivement souffrir un très grand nombre d’humains à travers le monde. Chaque jour, je pense aux malades, aux soignants, à ceux qui doivent sortir travailler et qui font tenir notre pays debout alors que l’épidémie se propage, à ceux qui ont peur de perdre leur emploi et à tous les entrepreneurs qui n’arrivent pas à dormir la nuit. Il y a les sans-abris délaissés qui ne peuvent même plus espérer une pièce puisque les métros sont vides et que le paiement par carte est recommandé partout. Les femmes et les enfants battus ainsi que toutes les personnes harcelées moralement ou physiquement cloitrées entre leurs murs avec leurs bourreaux. Les personnes âgées déjà exclues par la société, désormais privées de visites et même du contact de leurs voisins de chambre. Les femmes enceintes qui ne pourront pas accoucher dans des conditions normales. Les familles endeuillées qui sont privées des rituels essentiels aux adieux. Et tous ceux qui souffrent de solitude, de manque d’amour ou de réconfort.

L’expérience que nous faisons ensemble met à jour tout ce qui était déjà insupportable avant la crise mais que nous réussissions à tolérer à grand renfort de stratégies d’évitements. Ce virus agit comme le bain révélateur dans lequel on plonge une photographie. A l’instar des poumons qu’il dévore, il nous montre à la loupe tout ce qui était déjà en état de suffocation dans ce monde que nous avions l’illusion de croire « moderne ».

Qu’allons-nous faire de cette épreuve ? Qu’allons-nous apprendre de cette expérience planétaire commune ? De quoi sommes-nous en train de guérir que nous n’avions pas encore identifié? Privés de l’illusion que nous avions que la santé nous est due, privés des êtres qui nous sont chers, privés de la moindre certitude économique pour l’avenir, privés d’un grand nombre de distractions habituelles qui nous éloignent de nous-mêmes, privés de la nature pour la plupart d’entre nous, de l’accès aux plages, aux forêts et aux sentiers de montagne, qu’est-ce qui apparait désormais essentiel à notre existence sur cette planète ?

Depuis deux semaines, c’est à cette question que je tente de répondre, à titre personnel bien sûr. Je ne prétends pas détenir de vérité universelle, loin de là. Cette introspection est le sens que j’ai envie de donner à cette expérience. En méditant. En écrivant. En restant assise à regarder le ciel par la fenêtre de ma cuisine. Quelles sont les leçons que cette épreuve m’enseigne ? Qu’est-ce que je vois désormais que je ne percevais pas avant ?

Honorer la santé

« Rien ne m’appartient » est l’un des enseignements spirituels les plus importants pour moi. Rien ne m’appartient, tout m’est prêté pour un temps dont je ne connais jamais la durée à l’avance. “Mes” biens matériels. “Mes” proches. “Mon” corps physique. Rien de ce que je vis dans la matière, sur cette terre, ne m’est garanti pour l’éternité. Tout peut m’être brusquement retiré. Je l’ai appris très tôt lorsque j’ai perdu mon père à l’âge de 13 ans. Rien ne m’appartient. Et la santé ne m’est pas due. Elle m’apparaissait déjà comme un trésor à chérir. J’ai encore plus envie d’en prendre soin aujourd’hui. Pas seulement pour vivre longtemps en forme, ce que j’espère. Être en bonne santé n’est pas un projet nombriliste. C’est au contraire un projet politique. Prendre soin de soi, c’est prendre soin des autres. Regardez comme cette épreuve nous apprend que chacun de nos gestes peut impacter le reste du monde : aujourd’hui, il ne s’agit pas uniquement d’éviter d’attraper un virus ou de le transmettre. Rester en bonne santé est un moyen de pas ajouter une charge supplémentaire de travail aux hôpitaux déjà engorgés. Nous ne sommes plus des individus, nous sommes devenus des êtres collectifs. Interconnectés dans l’invisible par un virus qu’on ne voit pas. Lorsque l’un d’entre nous guérit, c’est toute l’humanité qui guérit. Lorsque l’un d’entre nous tombe malade, chacun est impacté. Le virus nous offre une illustration glaçante de ce qui nous lie. Alors que signifie « chérir sa santé » ? Faire de notre système de santé une priorité politique ? Évidemment et j’espère que les réponses qui suivront cette pandémie ne seront pas réduites à quelques pansements collés sur une jambe de bois. Des mois que les soignants réclamaient qu’on entende leur alerte. A présent, nous écoutons attentivement. Et nous avons la possibilité d’agir activement. En effet, la santé ne dépend pas que de l’hôpital ni des soignants si courageux. Elle dépend d’abord de nous. De nos choix quotidiens. De la manière dont on se nourrit et donc de toute la chaîne alimentaire à laquelle nous avons accès. De la manière dont on prend soin de notre corps en ayant une activité physique régulière. Je ne suis pas étonnée que les cours de sport et de yoga en ligne explosent : privés de marche, on ressent l’urgence de bouger son corps. Et cela n’a rien à voir avec la peur de prendre du poids ! On l’a tous compris : sans bouger, on pète littéralement les plombs. Or, c’est pourtant l’inactivité que l’on impose à nos corps, au prétexte que nous manquons de temps à longueur d’année. Honorer sa santé, c’est aussi prendre soin de son mental et de ses émotions. On a construit une société basée sur la culture du manque qui jette un voile sur les émotions pour faire comme si elles n’existaient pas. On s’affaire comme des hamsters dans des roues pour ne jamais prendre le risque de s’arrêter ou de sentir ce qui se déroule à l’intérieur. Chaque soir, après les méditations que j’organise sur Instagram à 18h, beaucoup sont surpris de ressentir autant d’émotions. Les larmes. L’euphorie. La situation que nous vivons exacerbe les émotions qui étaient déjà en présence avant la crise. Les peurs, dont nous étions propriétaires avant l’arrivée du virus (peur du manque, peur de mourir, peur de la solitude…) sont démultipliées. C’est très inconfortable mais c’est une chance de pouvoir enfin les voir. Une fois que nous les voyons, nous pouvons prendre soin d’elles. Et il en va de même pour nos colères et tous les chagrins que nous n’avions pas encore consolés. La santé ne repose pas sur un déjeuner végétarien par semaine, un rendez-vous chez le psy lorsqu’on est malheureux et une séance de méditation mensuelle casée dans un emploi du temps explosif. Elle a besoin d’un engagement viscéral de notre part. Elle est devenue ma priorité en 2016 lorsque j’ai quitté un rythme de travail qui ne me convenait plus et que j’ai commencé à m’occuper de mon corps que j’avais maltraité pendant des décennies. Elle le sera encore plus dans les années qui suivront cette épidémie. Honorer la santé avant tout, c’est aussi construire ensemble un monde où elle sera au cœur des préoccupations afin que les plus fragiles puissent y avoir accès. La situation actuelle nous montre ce que nous savions déjà: nous ne sommes pas du tout logés à la même enseigne et ceux qui prennent le plus de risques pour faire marcher notre pays sont parmi ceux qui gagnent le moins bien leur vie. Si l’on hisse la santé comme une priorité absolue, comment allons-nous continuer à supporter que les supermarchés soient remplis de malbouffe, de produits industriels saturés en sucre, en sel, en matières grasses de qualité médiocre, de légumes arrosés de pesticides, de pâtes fabriquées avec des farines qui fragilisent notre système immunitaire, de produits issus de l’exploitation animale à outrance ? Comment allons-nous continuer à tolérer que les cantines de nos enfants, les services de restauration publiques ou privés au travail, à l’hôpital ou dans les ehpad soient aussi ignobles ? Comment accepter de se soumettre à nouveau au marathon quotidien délirant qui dégomme le système nerveux et prive les enfants de leurs parents ? Vous nous voyez entassés à nouveau comme des sardines pour faire deux heures de transports en commun alors que nous sommes en train de faire l’expérience du télétravail qui pourrait devenir partiel ou du moins se développer dans beaucoup de secteurs? Si l’on fait véritablement de la santé notre priorité, c’est tout le système dans lequel nous vivons que nous allons révolutionner. « Mais tu rêves Lili, nous n’y arriverons jamais ! » pensez-vous peut-être? Ne sous-estimons pas notre pouvoir, il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire individuellement. Prendre soin de nous pour commencer. Consommer différemment. Nous nourrir différemment. Apprendre à nous soigner différemment. Valoriser et soutenir les paysans, les entreprises et tous les humains qui font de la santé leur priorité.

Honorer les vivants

Consommer ne me manque pas. Du tout. Je me fous complètement d’avoir une nouvelle robe pour l’été ou un joli tapis dans mon salon. Il faut dire que j’ai déjà engagé un processus de questionnement de tous mes achats depuis deux ans et que mes besoins se sont nettement réduits depuis l’arrivée du yoga dans ma vie. Je lisais la semaine dernière la story d’une femme sur Instagram qui déclarait: “Avant je surveillais avec impatience l’arrivée de mes commandes de fringues de luxe en ligne. A présent, je ne ressens plus le besoin d’acheter autre chose que de quoi m’alimenter“. J’imagine qu’elle n’est pas la seule. La consommation ne me manque pas, ce sont les humains qui me manquent. Jamais je n’ai autant eu envie de contact. Le moindre échange, même fugace, avec les vendeurs de mon quartier lorsque je dois descendre faire mes courses me fait l’effet d’un cadeau (NB : je tiens à rappeler dans l’éventualité où cela ne serait pas clair, compte tenu de la crise sanitaire actuelle, que toutes mes sorties sont courtes, espacées dans le temps et que je ne passe pas une heure à bavasser dans les magasins… je respecte scrupuleusement les règles en faisant vite et en me tenant à distance). Le bonjour d’un voisin par la fenêtre suffit à me rendre heureuse. Ce ne sont pas seulement des mots que nous échangeons. Ce sont des « je te vois, je te reconnais, je t’aime » invisibles. Jamais je ne me suis autant connectée. Et pas seulement au travers des réseaux sociaux mais aussi dans l’invisible, juste en méditant à l’aube, à l’unisson avec mes amis yogis. C’est probablement pour cette raison que j’ai eu spontanément envie de m’unir avec des inconnus en prenant la parole en direct sur Instagram dimanche 15 mars pour la première fois. Ayant déjà vécu des expériences très intenses pendant mes formations à l’enseignement au kundalini yoga, je sais que ce lien entre les êtres est ce qui m’émeut le plus. Quelle puissance lorsque nous nous relions. Quel désastre dès lors que nous nous mettons à nous juger, à nous évaluer, à croire que nous avons raison et que notre parole vaut plus que celle d’un autre. Un matin, alors que je chantais « Sat Kartar » en ouvrant mes bras (et donc le chakra du cœur) j’ai ressenti une urgence intérieure : aime plus grand, aime plus fort. Aimer beaucoup plus grand encore. Et pas seulement ceux que nous aimons déjà. Aimer l’inconnu avec qui l’on croit ne rien avoir en commun. Celui qui nous exaspère. Celui que nous méprisons encore. L’aimer ne signifie pas être d’accord avec lui ni adopter ses valeurs, encore moins se soumettre à sa volonté. Aimer sans jugement et sans attente : souhaiter le meilleur. Il y a un mantra que j’aime plus que tout – lokah samastah sukhino bhaventu : que tous les êtres du monde puissent trouver le bonheur et la paix. Pas seulement ceux qui composent notre clan. Tous les êtres, même ceux qu’on a en horreur (si vous en avez… si l’on cherche bien, ne serait-ce que dans la sphère politique, il est possible d’en trouver). Imaginez le monde que l’on pourrait construire si l’on se souhaitait sincèrement d’être en paix intérieure, si l’on envoyait cette vibration à ceux que l’on considère comme nos ennemis… Imaginez le monde si les dirigeants les plus belliqueux ressentaient l’apaisement dans toutes leurs cellules.

Je n’ai jamais autant aimé les humains. Je nous trouve beaux dans l’épreuve. Inventifs, généreux, créatifs, drôles… Je choisis de poser ma concentration sur toutes ces mains tendues vers l’autre. Je choisis de concentrer toute mon énergie sur cet élan d’amour sans attente en retour.

Allons-nous reprendre nos vies dans quelques semaines comme si tous ces mouvements du cœur n’avaient jamais existé ? Allons-nous revêtir une gueule d’enterrement pour courir attraper un bus sans honorer les inconnus autour de nous, ces visages anonymes qui ont pleuré en même temps que nous, qui se sont réjoui en frappant des mains chaque soir, qui ont eu peur comme nous pour leurs proches ou pour leur santé? Allons-nous oublier cette expérience historique comme si nous avions perdu la mémoire?  Je rêve de ces fêtes magnifiques que nous saurons organiser lorsque nous pourrons à nouveau nous serrer dans les bras, j’entends les enfants hurler de joie en retrouvant leurs camarades dans les cours de récré. Ce lien n’est-il pas ce que nous avons de plus précieux à cultiver?

Honorer la terre

Je n’ai ni balcon ni terrasse mais je suis loin d’être la plus à plaindre. Pourtant la nature me manque. Tellement. Chaque matin, je me réveille à l’aube d’un même rêve. Je marche pieds nus sur la terre. Parfois, c’est sur le sable fin et la mer vient éclabousser mes orteils. D’autres soirs, je m’enfonce dans une terre fraîche dans laquelle on vient juste de planter les graines du printemps. Ce matin, je sentais, sous la partie tendre de mes extrémités, les épines de pin séché qui abritent les sauterelles, l’été, sur les chemins cévenols que j’aime tant. En l’écrivant, je pleure. Jamais je n’ai autant aimé la terre. J’ai envie de me prosterner devant elle, de m’allonger dans un jardin au sol et de l’embrasser. A Paris, l’air a changé de parfum. On ouvre les fenêtres et l’on se croirait à la campagne. Il parait qu’il n’a jamais été aussi pur en quarante ans. Des oiseaux que je n’avais jamais vus sont venus rejoindre les pigeons. Le matin comme le soir, le nuage gris qui dessinait l’horizon sur les toits de zinc a disparu. Les eaux à Venise sont redevenues translucides. Les dauphins réapparaissent au bord des côtes méditerranéennes qu’ils avaient désertées. J’ai hâte qu’on puisse dresser tous les bénéfices écologiques de cette pause planétaire. La terre est en pleine régénération. Elle nous supplie de ralentir encore. Et pas seulement pour quelques semaines. Que se passera-t-il si nous n’entendons pas son message ? Si l’on continue à faire comme si elle nous était due ? Si l’on persiste à voyager non-stop en avion dans tous les sens comme aucune génération ne l’a fait avant nous, à prendre nos voitures quand nous pourrions faire différemment, à consommer de la viande trop souvent alors que l’on connait les conséquences de l’addiction aux burgers sur l’environnement, à encourager l’agriculture qui détruit les sols, à acheter des tas de bidules dont nous n’avons pas besoin et qui atterrissent ensuite à la poubelle quelques mois plus tard, à soutenir une industrie textile à bas prix qui peine à revoir ses priorités… Si nous ne tirons aucun enseignement de cette pause forcée, de cette expérience douloureuse, ce n’est pas un confinement de quelques semaines auquel nous allons être confrontés dans quelques années. Imaginez qu’on ne puisse plus sortir de chez nous parce que l’air n’est plus respirable. Imaginez qu’il n’y ait plus de plages parce que les océans débordent. Imaginez que l’eau qui coule de nos robinets ne soit plus potable et que l’armée ne soit pas dans la rue pour aider au transport des malades mais pour nous rationner en eau. Faudra-t-il attendre d’en faire l’expérience pour enfin réagir? Je n’espère pas ce futur. Mais il n’est pas difficile à envisager. Les scientifiques les plus sérieux ne cessent de nous supplier de ralentir et de légiférer pour protéger la planète et ainsi les humains. Ils ne cessent de nous demander de les écouter. Ce que nous traversons aujourd’hui me parait être une alerte. Peut-être une chance inespérée : celle de nous aligner enfin avec la conscience de la planète. De l’écouter et d’honorer ces messages. La tâche parait trop difficile ? La bonne nouvelle c’est que c’est en commençant à prendre soin de nous et de notre santé qu’on s’aligne avec les besoins de la planète. Tout est lié. On ne fait qu’un avec tout ce qui est.

Honorer nos émotions et nos rêves

Les bars sont fermés. Les cinémas sont fermés. Les restaurants, les centres commerciaux, les boîtes de nuit. Tout ce qui nous divertissait au dehors est fermé. Même les dealers sont au chômage technique. Enfin, il y a toujours l’alcool, le sucre, la clope et les écrans pour nous détourner de nos émotions les plus pénibles… Imaginez un confinement sans wifi, sans télévision, sans réseau téléphonique, sans bière et sans tabac ouvert… Je ne sais pas combien de jours on tiendrait, ni ce que cela produirait sur la population… Pour beaucoup, la tension causée par la privation des distractions habituelles est déjà à son paroxysme. Comme je l’écrivais au début de cet article, cette situation amplifie toutes les émotions préexistantes. Qu’on les juge bonnes ou mauvaises, elles semblent plus présentes. Ce ralentissement forcé me donne à penser que nous n’avons pas d’autre choix que de les ressentir pleinement. De les regarder. D’écouter ce silence. C’est là où nous ne voulons pas regarder que se trouve la voie de la liberté. Et l’accès à nos rêves les plus beaux. Il est temps d’honorer nos émotions, de les regarder, d’en prendre soin afin qu’elles cessent de piloter nos décisions (ex : j’ai peur de manquer = donc je garde ce boulot qui ne me plait pas  = donc j’ai du chagrin = je m’achète des trucs inutiles pour me réconforter = du coup je suis à découvert = j’ai encore plus la peur du manque = j’ai encore plus peur de quitter mon travail) et de rêver GRAND. Il est temps d’honorer nos talents. Tous ces cadeaux que nous portons en nous et qui n’attendent que d’être partagés. Je n’ai jamais autant rêvé. Je rêve d’un nouveau monde où l’humain et la terre seront au centre de nos décisions. Je rêve d’un monde basé sur l’entraide et le soutien. Je rêve d’un monde où l’abondance ne sera pas synonyme de compétition ni de domination des plus faibles. Je rêve d’un monde où les caissiers, les paysans, les soignants, les éboueurs, les livreurs, les conducteurs de bus, les postiers et tous ceux sur qui repose le fonctionnement de notre pays actuellement seront honorés comme des souverains. Je rêve d’un monde où le travail sera un outil d’épanouissement individuel et collectif. Je rêve d’un monde où l’éducation des enfants inclura la méditation et où l’on permettra aux enseignants d’être créatifs plutôt que de leur imposer une pression intenable. Je rêve d’un monde où l’on n’aura plus jamais peur de s’empoisonner en allant faire nos courses. Je rêve d’un monde où chacun gagnera en autonomie. Nous sommes si nombreux à rêver de ce nouveau monde, au même moment, sur toute la planète… Lorsque je vois tous ces dessins d’oiseaux réalisés par les enfants qui suivent ma méditation de 18h, je suis pleine d’espoir. Et quand je regarde cette vidéo d’un hôpital espagnol où les soignants chantent un mantra issu du kundalini yoga, mon coeur explose de joie.

Alors oui, je l’avoue, je rêve que cette expérience nous transforme dans nos profondeurs, qu’elle ouvre nos coeurs à recevoir, à rêver, à aimer plus grand et que nous ne reprenions pas la vie là où nous l’avons laissée le 14 mars 2020.