Tokyo-Kyoto #4: Daikanyama et le Musée Ghibli

Tokyo-Kyoto #4: Daikanyama et le Musée Ghibli

Tokyo-Kyoto #4: Daikanyama et le Musée Ghibli

Photographies lili barbery-coulon. En haut, la joie des enfants au Musée Ghibli, au milieu, les chiens habillés de Daikanyama, en bas, les arbres du T-Site

Tiens tiens, ça faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé du Japon… La bonne blague ! Quatrième journée du périple Tokyo-Kyoto (vous pouvez retrouvez l’épisode n°1 ici, le n°2 là et le n°3 juste par ici). Enfilez vos baskets : le programme est bien chargé. On a d’abord passé la matinée dans le quartier de Daikanyama. Difficile de rassembler plus de hipsters, chaque pavé de maisons est truffé de petits concepts stores et de boutiques de mode pointue. L’épicentre se trouve au niveau de T-Site, un énorme complexe qui rassemble plusieurs librairies spécialisées. Un immense étage avec de sublimes éditions pour enfants, des illustrations anciennes, des étagères remplies de mangas pour les tous petits, des histoires traditionnelles parfois même en version bilingue. Il y a évidemment un énorme rayonnage de livres d’art, un café, un bar dont la structure est faite de piles de livres bien alignés. On regarde les ouvrages autant que la clientèle japonaise, souvent accompagnée d’un petit chien vêtu d’une chemise sur mesure. Je ne plaisante pas : à quelques mètres de la librairie, vous trouverez un salon de coiffure pour chiens, Green Dog, aussi chic que le Studio Marisol avec des biscuits canins aussi alléchants que les cookies de Bogato. Les chiens sortent toujours habillés et on reconnaît aisément leur maitre puisqu’ils portent le même imprimé. Au milieu de ce complexe, il y a le restaurant Ivy Place qui propose une cuisine occidentale raffinée, mais aussi un loueur de vélos, une boutique de jouets en bois, un magasin Leica ainsi qu’un temple du cactus et de la jardinerie chic, baptisé Garden Gallery. Perdez-vous dans les rues tout autour, vous découvrirez plein de jeunes créateurs japonais, des petits cafés où l’on peut déjeuner sainement et pas cher, le concept store Bonjour Records où l’on achète des magazines et des disques rares en sirotant un café délicieux, et des restaurants typiquement japonais évidemment. J’ai déniché une très jolie boutique pour enfants, Kodomo Beams qui en plus de proposer une sélection de marques françaises (Bonton, les assiettes en carton de My Little Day…) dispose d’une ligne de vêtements éponyme, simple, avec plein de détails intelligents. Dans ce quartier, vous trouverez aussi la boutique de prêt à porter Standard et l’irréprochable magasin Okura, une gamme de vêtements déclinant tous les bleus japonais. Du denim  à la maille, tout est passé à l’indigo, c’est juste sublime.

Photographies lili barbery-coulon (à l’Iphone, j’avais oublié à Paris le chargeur de la batterie de mon Reflex…) en haut: Kodomo Beams, à gauche le bar de Tsutaya Books (T-Site) pour en faire une table, en bas à gauche Bonjour Records, à droite, Okura

Après le déjeuner, nous sommes partis à une heure de Tokyo, au Musée Ghibli, le célèbre espace des studios du même nom qui ont produit tous les dessins animés de Miyazaki (Mon Voisin Totoro, Kiki La Petite Sorcière, Ponyo, Princesse Mononoke, Le Voyage de Chihiro…) ainsi que d’autres petites merveilles comme Le Royaume des Chats, Arietty, Pompoko… Une visite au Musée Ghibli ne s’improvise pas. Il faut la réserver plusieurs mois avant votre arrivée au Japon. Allez sur le site du Musée et suivez les recommandations. C’est l’agence de tourisme JTB, à Paris, qui se charge de réserver pour vous. Les visites sont très limitées car le musée n’est pas grand, les photographies à l’intérieur absolument interdites (ce qui explique la mauvaise qualité de ces clichés volés sur Iphone) et les salles pleines de trésors dont il faut prendre le temps de profiter. Conçus pour les enfants, les minuscules maquettes se regardent à leur hauteur, il y a un zoetrope hallucinant avec Totoro et son chat bus en pleine action.

Photographies lili barbery-coulon (désolée pour la qualité, ce ne sont que des photos volées avec mon Iphone… Pardon, messieurs des studios Ghibli pour cet emprunt, j’espère que mon post donnera envie à plein de lecteurs d’aller jusqu’à vous…)  

L’idée est de permettre aux enfants de comprendre comment on fabrique un film d’animation et surtout de percevoir l’aspect artisanal de ces studios où tout est conçu à la main. Une autre salle présente les inspirations de Miyazaki. Une autre encore révèle le jeu des différents celluloïds appliqués les uns par dessus les autres pour permettre aux personnages de se mouvoir dans les décors immobiles. Il y a de nombreuses expériences optiques à découvrir mais le clou se trouve au dernier étage : les enfants, après avoir retiré leurs chaussures, sont autorisés à grimper dans un chat bus géant en peluche. C’est magique. N’oubliez pas d’aller faire une pause au salon de thé Porco Rosso : la vaisselle, les pâtisseries, le décor, tout y est absolument irrésistible, même les bouteilles de bière customisées. On ressort enchanté avec en prime la satisfaction d’entendre « C’était trop bien maman, mille fois mieux que Disneyland ! ».

Photographies lili barbery-coulon. Ci dessus, le menu du restaurant à l’effigie de Porco Rosso. En bas: les robinets des lavabos en plein air au Musée Ghibli

En revenant à Tokyo, j’ai laissé mon mari et ma fille, épuisés, rentrer là où nous étions logés. Impossible de les traîner là où je comptais passer les dernières heures de la journée : Tokyu Hands à Shibuya. Ce grand magasin se déploie sur une dizaine de niveaux et ressemble au BHV, version nipponne. Toute la maniaquerie japonaise s’y exprime sans retenu : des rayons entiers consacrés aux éponges (avec évidemment un visage souriant dessiné sur chaque ustensile), des produits ménagers pour toutes les surfaces y compris les sillons des robinets, des brosses à langue pour assurer une hygiène buccale irréprochable, des centaines de cadenas pour voyager en sécurité et des tonnes de gadgets pour refermer hermétiquement un carton de lait ou fabriquer un petit pingouin avec du riz gluant. J’ai démarré au dernier étage et j’ai passé au crible chaque centimètre carré du magasin. Je suis ressortie avec des tas de petits cadeaux et j’ai enchainé par le gigantesque Muji à quelques mètres de Tokyu Hands. Au Japon, Muji, cette fabuleuse marque japonaise qui propose des produits épurés sans logo apparent, distribue aussi des vêtements pour enfants et propose des cours de DIY pour apprendre à personnaliser ses objets de décoration. Je vous recommande vivement le sous-sol qui rassemble le rayon alimentation et l’électroménager (blanc mat). Rapportez du thé, des biscuits apéritifs et des soupes miso, vous regretterez de ne pas en avoir ramener plus en les dégustant quand vous serez rentrés chez vous.

Photographies lili barbery-coulon. En haut: l’un des rayons de Tokyu Hands (celui ci dédié aux ustensiles pour personnaliser les bento box des enfants à l’heure du déjeuner). En bas: le rayon alimentation de Muji

Le soir, je suis allée diner chez Gonpachi, un restaurant de brochettes qui est loin d’être le plus raffiné de Tokyo mais qui a l’avantage de plonger sa clientèle au cœur du film Kill Bill. En effet, Quentin Tarantino s’est inspiré de ce décor pour y installer la fameuse scène de tuerie avec Uma Thurman en combinaison jaune. Les brochettes de bœuf, de poisson et de gingko biloba sont réalisées au centre du restaurant dans une cuisine ouverte. Il y a plus de touristes que de japonais qui viennent diner chez Gonpachi mais je n’ai pas boudé mon plaisir. C’était tellement amusant de se retrouver dans cette scène culte du film de Tarantino.

Photographie lili barbery-coulon. Le restaurant Gonpachi, juste avant la fermeture… 

Prochain épisode, je vous emmène à bord du Shinkansen en direction de Kyoto… Pas de panique pour la google map, si vous suivez ce lien, j’ai ajouté toutes les adresses citées dans ce post!