Ma vie sans gluten
Photographie Lili Barbery-Coulon

Ma vie sans gluten

Ma vie sans gluten

Ca y est, je suis passée du côté obscur de la force. Je ne rigole pas. Je suis même très sérieuse : je fais désormais partie des « connasses » qui ne mangent plus de gluten ni de lait de vache. Je sais, c’est moche. Moi qui ai passé des mois à fustiger les filles qui la ramenaient avec leur pseudo allergie, histoire de ne pas dire qu’elles étaient au régime… Et voilà que je fais partie de leur bande. Au secours ! Trêve de plaisanterie, je dois quand même fournir quelques explications à ce changement radical d’alimentation. Depuis deux ans, j’ai de plus en plus souvent mal au crâne. Moi qui n’ai jamais eu de migraine, je me découvre toujours une boite de Nurofen fourrée dans mon sac à main, une autre de Doliprane 1000 sur mon bureau, régulièrement vidée en moins de temps qu’une tablette de chocolat noir. Sans doute les dommages collatéraux de l’open space. Et de mon usage immodéré de l’Iphone. Et des écrans en tout genre. Depuis deux ans, je dois aussi avouer que j’ai interrompu toute activité sportive (c’est la faute d’Audrey Fourcade qui est partie vivre à Dubai… quelle idée ?!), préférant la voiture au métro, le « rien foutre » au yoga, l’overdose de travail au temps pour soi. Et chez moi, une nuit devant l’ordi se traduit en calories supplémentaires. Adieu les bonnes résolutions, les fruits et le vert. J’attaque les madeleines pur beurre de ma fille à 22h avec ma tisane drainante Caudalie, espérant que cette dernière élimine l’effet toxique de la saloperie engloutie en deux secondes trente. Evidemment, je n’ai jamais voulu faire l’équation : pas de sport + junk food + trop d’ordi = grosse migraine. Mais il y a un mois, en rentrant du Japon (où je n’ai mangé ni gluten ni lactose car ces produits ne font pas partie de leur alimentation), j’ai repris à peu près toutes mes mauvaises habitudes et j’ai eu de nouveaux symptômes nettement plus inquiétants. Des malaises, des vertiges, des migraines ophtalmiques (comme je plains ceux qui en souffrent tout le temps… je ne savais pas ce que c’était avant) et une sensation d’épuisement du soir au matin. J’ai couru voir Junnon Merigoux, mon gourou japonais de l’énergie, qui m’a diagnostiqué un foie tout pourri. Je suis ensuite allée voir un « vrai docteur », diplômé en médecine générale (et aussi en homéopathie, acuponcture, micro-nutrition… ). Elle m’a auscultée, m’a prescrit plein d’examens sanguins et m’a fait le même bilan que Junnon : foie tout pourri. Enfin, pas pourri comme s’il était atteint d’une cirrhose. Plutôt la version asphyxiée du foie qui n’arrive plus à faire son travail. La sentence est ensuite tombée après une longue séance d’acuponcture et une prescription d’un milliard de compléments alimentaires : plus de gluten ni de lactose. Je pense que j’ai fait la même tête que Luke Skywalker lorsque Darth Vader lui apprend qu’il est son père. En même temps, j’avais tellement mal au crâne que je l’ai pas trop ramené avec « non mais moi je suis contre les restrictions alimentaires, je pense que si l’on est modéré en tout, rien ne doit être interdit… bla bla bla… après ça crée des frustrations et on se jette sur n’importe quoi, c’est encore pire… » . J’ai fait tout comme elle a dit et je suis partie au Festival de Cannes avec des galettes de riz complet dans ma valise. Ce qui ne m’a pas empêché de m’amuser comme une folle. Car non seulement mon niveau d’énergie n’a fait que remonter depuis mais surtout je n’ai pas eu une seule migraine depuis que je suis ce régime. Je ne sais pas combien de temps ça va durer (je n’ose pas demander car j’ai comme l’intuition que ce docteur va me répondre : « pour la vie, voyons ! ») ni si je vais être capable de tenir sur la longueur. Pour l’instant, je trouve ça facile car c’est réjouissant de se sentir un peu plus en forme chaque jour. Je découvre des féculents que je ne connaissais pas, des farines improbables, des laits végétaux que je n’avais jamais osé acheter. La contrainte me rend créative. Le deuxième effet kiss cool non négligeable est qu’en arrêtant le pain, les pâtes, les madeleines et toutes les sauces à base de crème fraiche ou de fromage au lait de vache, on perd du poids. Sauf que j’ai dégoté des pâtes sans gluten ce weekend, de la crème de soja à gratin et j’ai aussi testé les tartes à mourir de bonheur d’Helmut Newcake… Autant dire que ma gourmandise va réussir à déjouer tous les pièges de ce nouveau mode de vie.

La prochaine fois, je vous parle de mon nouveau joujou : mon Jawbone. Dans le genre « truc de connasse », ça promet. Pire : je l’aime d’amour…

PS : Je profite de ce post pour vous informer que Junnon Merigoux partage gratuitement ses secrets qui permettent de lutter seul contre des douleurs chroniques. Même si vous êtes très cartésien, ces astuces sont dingues d’efficacité et je vous assure que vous vous en servirez longtemps. Ca se passe de 11h à 13h les dimanches 8 juin, 22 juin, 6 et 20 juillet, sur les Berges de Seine et c’est sur inscription uniquement. Cliquez ici pour avoir plus de renseignements.