Tokyo-Kyoto #3: de Tsukiji à Akihabara
photographie lili barbery-coulon

Tokyo-Kyoto #3: de Tsukiji à Akihabara

Tokyo-Kyoto #3: de Tsukiji à Akihabara

Photographies lili barbery-coulon

Désolée pour le rythme ralenti de mes posts. J’enchaine les déplacements en ce moment et je ne veux plus travailler la nuit pour alimenter ce blog. Une de mes nombreuses résolutions depuis mon voyage au Japon. Alors, c’est reparti pour une immersion à Tokyo. Pour ceux qui n’ont pas suivi, j’ouvre aujourd’hui le troisième épisode de ce feuilleton (première partie à lire ici, seconde partie juste là). J’en profite pour rappeler aux mécontents qui s’expriment sur lemonde.fr que je n’ai jamais prétendu être une experte du Japon. Je partage ici une première expérience dans ce pays et je n’ai pas l’ambition d’ouvrir une agence de voyage. Surtout, ce blog, que j’entretiens avec bienveillance et affection, n’est pas une lecture obligatoire ni un ring de boxe. Juste une récréation. Inspiration, expiration, ouverture des chakras… oooooooom 🙂

Photographies lili barbery-coulon. Les trésors du marché de Tsukiji, à l’extérieur des halles 

Troisième journée à Tokyo. Comme on commence à s’habituer au décalage horaire, c’est l’occasion de se lever très tôt pour aller au marché au poisson de Tsukiji. Je rassure les lève-tard : vous pourrez aussi profiter du marché et voir la découpe des thons ou la façon dont les pêcheurs transpercent l’arrête centrale des poissons encore vivants avec une aiguille pour les garder frais plus longtemps… A 10h30 cependant, tout le monde remballe. En sortant de la station de métro, vous croirez peut-être, comme nous, que le marché que vous traversez est bien celui du poisson. Il faut en fait aller jusqu’au bout et sur la droite pour trouver les halles au poisson. Le lieu, gigantesque, est ahurissant. On s’émerveille dans chaque allée en découvrant les variétés colorées, les calamars géants et les sèches encore dans leurs aquariums. Si vous êtes amateur de sushis, il y a plusieurs restaurants autour du marché où vous pourrez faire l’expérience de chair ultra fraiche. Encore faut-il avoir envie de déguster du poisson cru à 10h du matin…

Photographie lili barbery-coulon. Les halles au poisson de Tsukiji

Traversez les halles et rejoignez ensuite les jardins Hama-Rikyu (à 5 minutes à pied). Au printemps, ces jardins au bord de l’eau sont très fleuris, et comme dans chaque parc de Tokyo, on a l’impression d’être coupé du reste de la ville. Complètement à gauche de l’entrée, vous trouverez l’embarcadère pour un tour de péniche jusqu’au quartier d’Asakusa. Très sincèrement, ça n’a aucun autre intérêt que d’amuser les enfants. L’architecture sur les rives est décevante et la traversée des différents ponts est répétitive. Mais notre fille a adoré (ce qui n’a pas de prix quand on marche beaucoup). Et puis, ça change du métro. Une fois arrivé à Asakusa, il faut se perdre dans les rues qui entourent le temple de Senso-ji. On y trouve des tonnes d’outils pour cuisiner, des magasins monomaniaques dédiés aux couteaux, aux brosses pour nettoyer chaque centimètre carré de la cuisine, aux moules à gyôza ou aux poêles rectangulaires pour fabriquer des omelettes géométriques. Il y a même des boutiques de plats japonais en plastique, comme des sushis, des assiettes de tonkatsu ou des bols de chirashi, qu’on voit partout dans les vitrines des restaurants. Les petites brasseries du quartier sont toutes délicieuses. Pour dix euros par personne, on mange des sobas (ces pâtes à la farine de sarrasin qu’on ne trouve à Paris que chez Yen) avec une soupe et des légumes saumurés… Trop bon ! En approchant du temple Senso-ji, observez les vendeurs de gaufres en forme d’oiseau et de poisson, fourrées à la pâte de haricots rouges. Irrésistibles…

Photographies lili barbery-coulon. En haut: le petit fabricant de gaufres en forme d’oiseaux et de poissons, fourrées à la pâte de haricot rouge. En bas: L’encens à l’entrée du temple Senso-ji

On retrouve à l’entrée du temple ceux qu’on voulait éviter : des centaines de touristes avec des casquettes improbables. Mais le rituel de l’encens et des prières à inscrire sur des petits papiers m’a permis d’oublier la foule et de me concentrer sur la spiritualité des lieux. Ensuite, nous avons repris la route pour le quartier, assez proche, d’Akihabara. On y trouve tous les magasins consacrés à l’électronique et à la construction des robots. Des bâtiments réservés à ceux qui participent à des compétitions de la machine la plus intelligente. L’occasion aussi, pour les fans de Miyazaki, de retrouver des jouets rarissimes issus de ses films. Si l’un d’entre eux vous plait, n’attendez pas en pensant que vous le retrouverez au Musée Ghibli ou dans une autre boutique. C’est ici que nous avons vu le plus d’éditions limitées. Akihabara est aussi le quartier des machines de jeux vidéo où l’on voit des centaines d’adultes jouer seuls ou en réseau. Il y a un aspect désespéré dans ces rues où des jeunes femmes déguisées en petites écolières attirent les passants dans des karaokés… Et un sentiment de grande solitude.

Photographie lili barbery-coulon. Le quartier d’Akihabara et ses immeubles dédiés à l’électronique

Le soir, nous avons réussi à faire garder notre enfant (merci encore Virginia et Antoine). Ce qui nous a permis d’aller prendre un verre au dernier étage de l’hôtel Park Hyatt où le film Lost In Translation de Sofia Coppola a été tourné. Le panorama sur la ville la nuit vaut à lui seul le détour. Si on a aimé ce film, l’expérience est jouissive. On a l’impression que Bill Murray est assis derrière le bar et qu’il écoute avec nous le groupe de jazz new-yorkais. Juste après, nous avions rendez-vous au Robot Restaurant, un lieu lunaire qu’on avait bien eu du mal à nous décrire mais que dix de nos amis nous avaient chaudement recommandé. Il faut réserver (attention ils ne parlent pas anglais donc demandez de l’aide dans votre hôtel). Il s’agit d’un spectacle contrairement à ce qu’indique le nom du lieu. On peut y manger des chips et boire de la bière. Autant dire qu’on ne se déplace pas pour la dégustation.

Photographie lili barbery-coulon.
La vue du dernier étage de l’hôtel Park Hyatt

Difficile à décrire en effet. C’est un peu comme si on allait voir Goldorak, X-or et Sailor Moon sous amphétamines. Les danseuses portent des maillots de bain à paillettes improbables, la musique est déchainée et les robots télécommandés surdimensionnés. On assiste à des combats complètement décalés et des chorégraphies frapadingues. Bref, on est scotché pendant 1h30 sans trop bien comprendre ce qui nous arrive. Rien à voir avec le Japon raffiné des jardins de pierres et du poisson parfaitement découpé. Ici, on retrouve la folie des dessins animés diffusés dans les années 1980. Ce n’est pas le temple du bon goût mais c’est hilarant. Le quartier de Shinjuku où est situé Robot Restaurant m’a fait penser à Hong Kong la nuit, avec ces néons colorés qui donnent aux visages des reflets de films de Wong Kar-Wai. Si vous souhaitez prolonger votre soirée et découvrir les fameux mini bars conçus pour deux personnes, marchez jusqu’au bar l’Albatross. Nous n’y sommes pas allés, on était bien trop fatigués et encore sonnés par le spectacle délirant des robots… Prochain épisode au Musée Ghibli !

Photographie lili barbery-coulon. Les robots contre attaquent au « Robot Restaurant », un genre de Lido sauce nippone

Pour retrouver toutes les adresses citées dans ce post, rendez-vous dans la Google Map que je vous ai préparée juste ici.