Tokyo-Kyoto #5: un super plan pour dormir à Kyoto
PHOTOGRAPHIE LILI BARBERY-COULON. LES PÉTALES DE FLEURS SUR LE SOL À TOKYO, LE MATIN DE NOTRE DÉPART VERS KYOTO

Tokyo-Kyoto #5: un super plan pour dormir à Kyoto

Tokyo-Kyoto #5: un super plan pour dormir à Kyoto

Suite du feuilleton Tokyo/Kyoto. Après quatre jours passés à Tokyo (voir l’épisode n°1, le n°2, le N°3, ou le n°4), nous sommes partis pour Kyoto. Notre logement n’était disponible qu’à partir de 15h, nous avons donc décidé de profiter de la matinée à Tokyo pour aller visiter le quartier de Ginza, tout autour de la gare Tokyo Station d’où partent les trains à grande vitesse Shinkansen (2h30 seulement pour aller jusqu’à Kyoto). Je ne vais pas m’attarder sur Ginza. Sans doute parce qu’il faisait froid ce matin-là ou bien parce que je n’y ai vu que des grandes enseignes mondialement connues, Ginza m’a laissé de marbre. Le magasin Dover Street Market de Comme des Garçons vaut cependant le détour et si vous êtes des dingues de prêt-à-porter de luxe, vous trouverez sûrement de quoi vous mettre en transe.

Photographie lili barbery-coulon. Le bento à 6 euros dans le train Shinkansen. Les rangées du train sont très larges, ce qui permet à chacun d’avoir de la place pour étirer ses jambes ou faire la sieste. Et il y a des prises partout pour brancher son ordinateur.

La gare Tokyo Station nous a paru beaucoup plus exotique. Tellement bien organisée, tellement propre. On y achète des billets en quelques minutes sans file d’attente et il y a des trains pour Kyoto toutes les demi heures. Pas de bousculade ni d’agressivité. En quelques secondes, on passe de la billetterie à la voie de départ et l’on patiente dans la file d’attente en face de sa voiture. Car, contrairement aux trains en France, tous les Shinkansen sont conçus de la même manière afin que les voitures arrivent toujours à quai au même endroit (ce qui évite la course du repère A au repère X à la dernière minute…). Plutôt qu’un sandwich, achetez une bento box pour déjeuner dans le train. Comptez 5 à 10 euros pour un repas sain et délicieux. Tout semble si simple et si parfait qu’on a presque honte lorsqu’on pense à nos TGV surchargés arrivant avec deux heures de retard sans explication…

Photographies lili barbery-coulon. Le petit mot à l’arrivée dans notre maison à Kyoto louée via Airbnb. La chambre des parents (avec une literie de dingue et des couettes toutes douces).

Le meilleur moyen de se loger à Kyoto est de réserver une ryokan, c’est à dire une auberge traditionnelle. Takeshi Sato, le fondateur du Pavillon Miwa à Paris, m’avait recommandé la Tawaraya Ryokan. Ouverte il y a 300 ans, elle a vu passer de nombreuses célébrités à l’instar d’Alfred Hitchcock ou de Steve Jobs. Cependant, il faut compter 300 euros par personne et par nuit. C’était bien au dessus de notre budget. Il m’a aussi parlé d’une autre ryokan nommée Hiiragiya, située près de Tawaraya. Mais les prix étaient encore trop élevés. Nettement moins chère, la ryokan Motonago, recommandée par mon amie Virginia, expatriée au Japon, n’avait plus de chambre disponible quand je les ai contactés. Du coup, je me suis tournée vers Airbnb et j’ai trouvé une toute petite maison à louer à deux pas du temple Kiyomizudera avec une chambre double, une deuxième chambre avec un lit simple (je crois me souvenir qu’il y avait un autre lit pliable à ajouter dans cette pièce pour les familles avec deux enfants), une salle de bains avec une minuscule baignoire, une cuisine équipée avec salle à manger et un mini salon avec une télévision et un lecteur de DVD.

Photographie lili barbery-coulon. La petite ruelle où est situé le bon plan Airbnb à Kyoto. Les touristes arrivant pour la première fois reconnaissent la porte d’entrée grâce au tissu bleu juste devant.

Le grand luxe en somme, avec wifi gratuit et un téléphone à disposition programmé pour appeler l’intendant qui, fait exceptionnel, parle anglais et met des cartes de Kyoto et quelques bonnes adresses à l’attention des touristes de passage. On a été accueillis avec des biscuits japonais, des oiseaux en origami et un mot adorable en anglais. Un super plan dont voici le lien, très au calme malgré sa situation géographique, annoncé à partir de 89 euros la nuit (on a payé plus cher que ça en avril, sans doute parce que c’est la saison haute avec les cerisiers en fleurs, mais je suis certaine que ce n’était pas plus de 130 euros la nuit, ménage compris).

Photographie lili barbery-coulon. Dans le quartier de Gion à Kyoto 

Si vous êtes bien organisé, vous aurez sans doute fait quelques réservations avant d’arriver à Kyoto. Par exemple, il faut booker plusieurs mois à l’avance une visite à la Katsura Imperial Villa et aussi écrire une lettre (pas d’adresse email ni de téléphone) au jardin des mousses pour y mettre les pieds. Mon amie Virginia ajouterait qu’il faut « absolument » réserver une table au restaurant Gion Sasaki, « l’un des meilleurs de Kyoto » d’après elle. Je n’ai malheureusement pas pris le temps de m’occuper de tout ça suffisamment tôt et quand je me suis réveillée trois semaines avant notre départ, tout était complet. Je rassure ceux qui préfèrent l’improvisation : il y a des centaines de temples, de jardins et de restaurants délicieux à voir et à tester à Kyoto, même sans réservation, et nous avons adoré notre séjour.

Photographie lili barbery-coulon. Dans le quartier de Gion à Kyoto

A peine installés, nous sommes sortis nous promener dans le quartier de Gion, le district des geishas (je crois qu’on dit « geiko » mais si je me trompe, prévenez-moi). Vous en croiserez peut-être dans la rue, se rendant dans les maisons où l’on peut faire l’expérience d’une cérémonie du thé en les regardant danser. En avril, nous avons croisé des dizaines de japonais en kimonos. Il paraît que c’est très fréquent pendant la floraison des cerisiers et des pruniers. Les personnes les plus âgées sont les plus élégantes. Je ne me suis pas lassée de les observer sans jamais oser les photographier. Ce quartier est truffé de machiyas, ces petites maisons de bois aussi ravissantes qu’épurées. Traversez ensuite la rivière et rejoignez le Nishiki Food Market avant sa fermeture. Il s’agit d’une longue halle où des dizaines de boutiques proposent des spécialités locales : brochettes de poulpes, légumes saumurés, graines de sésame parfumées à la prune séchée, paillettes de bonite déshydratée, sucres en forme de fleurs pastel… Il y a des trésors à rapporter pour mettre du Japon dans n’importe quelle salade et métamorphoser du riz blanc en plat raffiné. Après avoir sillonné le marché, nous sommes rentrés sur les rotules, impatients de découvrir les temples et les jardins qui nous attendaient le lendemain matin. Suite au prochain épisode.

Photographies lili barbery-coulon. Le marché Nishiki Food Market à Kyoto 

Toutes les adresses citées dans cet article ont été ajoutées dans la Google Map que je mets à votre disposition (cliquez ici) hormis le quartier de Gion qui ne dispose pas d’un point précis. Cependant, si vous regardez n’importe quel guide de Kyoto, vous devriez le situer aisément.