Inner peace
Photographie Lili Barbery-Coulon. Un matin, juste après ma séance de méditation

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Il y a plus de dix-huit mois, je vous ai parlé de femmes de mon entourage qui méditent au quotidien et des raisons qui les ont poussées à entamer ce chemin. J’avoue que, bien que fascinée par leur pratique, je ne comprenais pas vraiment ce qu’elles pouvaient y trouver. J’avais fait un stage de méditation avec la sublime Gabrielle Richard. Mais même si ça m’avait relaxée, je ne voyais pas comment je pouvais m’y prendre, seule, pour répéter ces exercices chez moi. Il y a quelques mois pourtant, j’ai fini par télécharger l’application gratuite Headspace qui permet de méditer quotidiennement avec une méthode guidée. J’ai suivi le programme 10 minutes par jour pendant une semaine mais je ne suis pas allée plus loin. J’avais bien remarqué que ça me faisait du bien mais j’avais encore tout un tas de blocages : Comment caser sa séance de méditation quand son enfant est déjà réveillé ? Comment trouver la force de se lever alors qu’on pourrait encore ronfler vingt minutes ? Où trouver le silence dans un appartement en effervescence avant le départ pour l’école ?

Photographie Lili Barbery-Coulon… L’intérêt de se lever tôt pour méditer, ce sont tous ces tableaux du ciel à contempler avant le lever du soleil… 

Il m’aura fallu plusieurs mois pour revenir vers l’application. Le médecin que j’ai rencontré en mai et qui m’a recommandé d’arrêter le gluten et les produits laitiers m’avait aussi demandé de me mettre à la méditation. Je n’avais rien répondu sur le moment mais j’avais pensé : « oui, oui, et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu ». Me priver de ma passion pour la chantilly me semblait déjà absolument atroce. Mais imaginer que moi, qui suis en tension électrique ininterrompue, j’allais réussir à me poser 20 minutes à l’aube pour respirer. Ha ha ha : impossible. Pourtant, cette idée a germé. Encouragée par l’expérience de mon amie Mai, j’ai repris le programme gratuit 10 minutes par jour de Headspace. Concrètement qu’est ce qu’on fait pendant ces dix minutes ? On respire. On apprend à ne pas penser. Et si on a une pensée, on la regarde passer comme si on était au bord d’une route. Sans cesse, la voix d’Andy Puddicombe, le créateur de l’application HeadSpace, nous ramène vers notre respiration. Vers une présence à nous même si précieuse. Une pleine conscience du moment présent.

Photographie Lili Barbery-Coulon. Je voudrais atteindre le niveau d’ouverture de chakras d’une chèvre cévenole qui est pleinement présente à elle même lorsqu’elle dévore les herbes folles 

Au bout de dix jours, le programme devient payant. J’ai acheté un abonnement d’un an avant l’été et j’ai profité des vacances pour finir ce que Headspace appelle le « foundation pack », c’est à dire la base qui initie à la méditation en pleine conscience. Après le cycle de 10 minutes par jour, on enchaine un cycle de 15 minutes pendant 10 jours puis de 20 minutes pendant dix jours. Le programme n’est jamais répétitif car Andy explique quelque chose de légèrement différent chaque jour. Une fois qu’on a fini le dernier cycle, on peut télécharger n’importe quel pack (à chaque fois des cycles de 10 jours) en choisissant la durée de la séance (10, 15 ou 20 minutes). Il y a même des séances adaptées aux déplacements en métro, à la marche, à la cuisine… En ce moment, je fais le programme « Happiness ». Je médite tout en visualisant une lumière vive et réconfortante et en me concentrant sur la bienveillance pour les autres et pour moi même. PUNAISE MAIS A CE TRAIN-LÀ JE VAIS DEVENIR MOINE BOUDDHISTE (promis, je ferai un tutoriel vidéo quand je me raserai le crâne).

Photographie Lili Barbery-Coulon.
Le soleil dans les Cévennes que j’essaie de visualiser à l’intérieur de mon corps chaque matin. 

Plus sérieusement, cette appli est en train de changer ma vie. Car, cet espace qu’on découvre à l’intérieur de soi, ce vide merveilleux qui nous libère de toutes les pensées asphyxiantes, et bien une fois qu’on l’a trouvé, on peut sans cesse se reconnecter à lui. Je me surprends à écouter ma respiration dans la journée, à visualiser le bleu apaisant du ciel dans les embouteillages… Quant aux bénéfices quantifiables, ils sont nombreux. On me dit que je suis moins irritable à la maison (ouf), que je prends les choses avec plus de distance. Je me sens surtout beaucoup plus lucide. Beaucoup plus contemplative. Que du bon. Et vous, vous vous y mettez quand ?