Tokyo-Kyoto #8: Nijo Castle, Hotel Claska et Nakameguro
photographie lili barbery-coulon

Tokyo-Kyoto #8: Nijo Castle, Hotel Claska et Nakameguro

Tokyo-Kyoto #8: Nijo Castle, Hotel Claska et Nakameguro

Photographies lili barbery-coulon. Le parc et l’étang autour du château de Nijo à Kyoto

Dernière matinée à Kyoto (je rappelle aux nouveaux que depuis plusieurs semaines, je relate un voyage que j’ai fait au Japon sous forme de feuilleton. N’hésitez pas à lire les épisodes précédents : #1, #2, #3, #4, #5, #6, #7). Avant de reprendre le train Shinkansen pour Tokyo, nous sommes allés voir le château de Nijo dont on nous avait beaucoup parlé. Construit en 1603, le monument reçoit chaque jour des hordes d’écoliers japonais qui observent les scènes de vie reconstituées avec des statues de cire en hurlant de rire ou en montrant les touristes du doigt. Attention à vos chaussettes avant de vous y rendre : comme partout, on n’entre pas dans le château avec ses souliers. Et j’ai le regret de vous dire qu’on reconnaît toujours les Français à leurs socquettes trouées ou à leurs baskets puantes.

Photographies lili barbery-coulon. Le pré du château de Nijo et les céramiques de Jiso à Kyoto 

Entouré par des douves, le monument regroupe plusieurs bâtiments restaurés. Si vous en avez marre des touristes, allez donc vous réfugier dans le parc attenant. J’ai compté : j’ai fait plus de 300 photos dans ce jardin. On évolue dans une mise en scène si pointue du monde végétal. D’abord cet étang où le reflet des arbres donne aux pierres un éclat émeraude. Puis la terrasse tout en haut où l’on aperçoit les aigles et le relief montagneux de Kyoto. On dit que c’est l’un des meilleurs endroits pour profiter des feuilles rouges flamboyantes à l’automne. Et puis la grande allée des camélias, les arbres du « Phoenix », ces parasols chinois qui ont comme le gingko biloba, survécu au bombardement d’Hiroshima. Enfin le pré de cerisiers et de pruniers. C’est un endroit extraordinaire. Avant de rejoindre la gare, on a fait un petit détour par une petite boutique de céramiques qui me faisait de l’œil depuis notre arrivée : Jizo. Si vous êtes dans le coin de Kiyomizudera Temple, allez-y, c’est irrésistible.

Photographies lili barbery-coulon. Les vélos sur la terrasse de l’hôtel Claska, sa boutique Do au premier étage et notre chambre

Trois heures plus tard et un déjeuner dans le train (achetez votre pique-nique à la gare de Kyoto, il y en a pour tous les goûts, sandwichs européens, sushis, salades de légumes frais…), nous sommes allés directement poser nos affaires à l’hôtel Claska. Tous les branchés qui connaissent Tokyo m’avaient dit qu’il était incontournable. Je n’ai pas été déçue. S’il a le défaut d’être légèrement excentré (à Meguro, à cinq minutes en taxi de Nakameguro ou 10 minutes maximum en bus), il permet de découvrir le quartier des boutiques d’ameublement et de décoration, vintage ou moderne. Récompensé par de nombreux prix, dont celui du meilleur hôtel par le magazine Wallpaper en 2004, cet hôtel est une petite merveille. Dans le hall d’entrée, on est accueilli par mes magazines préférés (Kinfolk, Monocle, Wallpaper, ID…) ainsi que des livres sur l’art de vivre. Chaque client dispose d’un vélo s’il le souhaite. Quant au restaurant en bas, il propose une carte occidentale, sans doute impersonnelle pour des français, mais très exotique quand on a mangé japonais matin midi et soir pendant 8 jours. Le petit-déjeuner à l’anglaise est d’ailleurs absolument délicieux.

Photographies lili barbery-coulon. Le kit enfant dans la salle de bain de notre chambre et mon petit-déjeuner anglais le lendemain matin.

Au premier étage, ne manquez pas la boutique « Do » qui vaut à elle seule un détour au Claska. Un concentré de trésors raffinés à rapporter à ceux qu’on aime. Des torchons aux tote bags, en passant par les céramiques ou les tabliers, tout rend dingue. Au dernier étage, vous trouverez la terrasse « roof top » où il faut absolument aller observer le coucher de soleil. Quant aux chambres, je n’ai pu visiter que la notre car l’hôtel était complet. Je m’attendais à avoir un lit simple pour ma fille et un lit double pour nous. Mais, au Japon, il paraît qu’on dort très longtemps avec ses enfants. Du coup, il y avait un seul lit mais assez grand pour dormir à quatre. Lorsque l’hôtel est averti de votre arrivée avec un enfant, ils placent dans la salle de bain un kit gratuit adorable avec une petite brosse à dents, des chaussons et des gadgets pour prendre son bain. Et puis, il y aussi une bouilloire à disposition avec une super sélection de thés. Mon mari trouvait la décoration un peu triste. Certes, elle n’est pas très incarnée. Mais bon, en dehors de ce micro bémol, c’est un endroit génial et abordable pour Tokyo (voir les prix à la fin du post).

Roof top au claska from Lili Barbery-Coulon on Vimeo. Voilà l’effet que peut avoir la terrasse du Claska sur un enfant de moins de 6 ans. Aucune substance illicite n’a été employée pour obtenir cette euphorie 🙂

Une fois installés, nous sommes partis au bord de la rivière Meguro, dans le quartier de Nakameguro, l’équivalent du Canal Saint Martin à Paris. Difficile de trouver une boutique moche dans le périmètre. Si vous y allez début avril, vous aurez la chance de voir tous les cerisiers au bord de l’eau entièrement fleuris. Nous n’avons vu que les derniers pruniers qui perdaient leurs pétales roses dans l’eau, c’était déjà très beau. N’hésitez pas à sillonner les petites rues de chaque côté des quais. Vous y trouverez des petits concept-stores ravissants, comme Best Packing Store, entièrement dédié à l’art du voyage, Vendor consacré à la mode masculine, ou encore Red Clover où l’on achète des cactus, des mailles über chics et de la déco. Observez bien les noms « franponais » des magasins à l’instar de la boutique « Cul de Paris » qui a beaucoup fait rire ma fille. Osez visiter les arrières cours des commerces, vous y découvrirez des jardins urbains cachés entre briques et palissades en bois.

Photographies lili barbery-coulon. Nakameguro, sa rivière et la boutique Best Packing Store

Cette balade peut durer des heures si vous avez la fièvre acheteuse. Chez Knit and Knot, il y a souvent de la vaisselle à chiner et des colliers fantaisie pour habiller un col de chemise. Chez Irma Records, on trouve une bonne sélection de vinyles. Sur le chemin, on a même vu un café dédié aux parents avec un espace de jeux ultra propre et plein de peluches géantes pour les petits. Le salon de coiffure « La Palette » m’a fait penser au café parisien du même nom. Et puis, il y a le temple du livre d’art, une niche bien connue des graphistes et des photographes qui viennent y débusquer des éditions rares à prix raisonnable : Cow Books. Vous repérerez la boutique grâce à sa mascotte, la vache, installée devant la vitrine. En plus des ouvrages, ils proposent un café délicieux à emporter. (J’enrichie ce post de nouvelles adresses repérées en novembre 2015: la chocolaterie Green Bean to Bar à Nakameguro et juste au dessus le spa pour chiens ahurissant Brown

Photographies lili barbery-coulon. les cactus chez Red Clover, et une arrière cour de Nakameguro

Pour diner dans ce quartier, les options de manquent pas. Vous pouvez aller chez Kan, un restaurant qui donne sur la rivière. Si vous ne savez pas comment choisir (la carte est calligraphiée en kanjis par le chef, himself), prononcez le mot magique « Omakase » (qui se dit omakassé). Le chef se chargera de vous faire goûter à tout ou bien à ce qui lui semble bon pour vous. J’ai un souvenir de bulot incroyable en entrée, de tofu fris et de poisson grillé complètement fou. Il me semble que ça nous a coûté avec une carafe de sake et un dessert 5000 yens par personne, soit 36 euros, bref que dalle pour un pareil festin (attention, on n’y va pas en famille mais en amoureux). Nettement moins cher et très distrayant avec des enfants, le restaurant Tonki ne sert que des tonkatsu, c’est à dire du porc pané servi avec du riz et des crudités. Il faut demander à être installé au rez-de-chaussée devant la cuisine ouverte. Mais j’ai oublié de le préciser en arrivant, du coup, on nous a proposé un salon fermé où l’on mange sur ses genoux. Moins drôle pour les jambes mais hilarant pour ma fille et ses copines qui ont eu l’impression que le restaurant leur appartenait. La cuisine n’a rien à voir avec Maisen à Omotesando, dont je vous avais parlé dans l’épisode #2. C’est bien meilleur et moins gras. Et si vraiment vous en avez marre de manger japonais, on m’a dit que la pizzeria Da Isa de Nakameguro propose des pizzas qui rivalisent avec celles made in Napoli.

Photographies lili barbery-coulon. La boutique Cow Books et en dessous le salon de coiffure La Palette (dont je n’ai pas trouvé le site internet ou l’adresse mais c’est sur les quais, marchez et vous trouverez!)

Toutes les adresses citées dans cet article sont relayées sur la Google Map que j’ai créée pour vous. Quant à l’Hôtel Claska, voici ses coordonnées et ses tarifs : à partir de 19000 yens la nuit pour une chambre double (soit 136 euros actuellement), 1-3-18 Chuo-cho Meguro-ku Tokyo, 152-0001 Japon, Tel : +81-3-3719-8121

Photographie lili barbery-coulon. Mon tonkastu chez Tonki à Meguro 

Prochain épisode dans le quartier de Ueno, ce sera le dernier post de ce long voyage…