Tokyo-Kyoto #9: Ueno et Yanaka
Photographie Lili Barbery-Coulon.

Tokyo-Kyoto #9: Ueno et Yanaka

Tokyo-Kyoto #9: Ueno et Yanaka

Photographies lili barbery-coulon. En haut l’entrée de la mini fête foraine du zoo de Ueno. En dessous les biscuits en forme de pandas

Dernier épisode de mon périple au Japon. J’ai mis plus de deux mois à aller jusqu’au bout. J’avais envie que ça dure éternellement, comme pour me dire qu’une partie de moi était restée dans ce pays. Au fond, c’est plutôt un petit morceau de ce raffinement que j’ai rapporté avec moi et que j’essaie de cultiver chaque jour depuis mon retour. Comme toujours, voici pour commencer les liens vers les posts précédents, dans l’éventualité où vous auriez envie de relire mon roman fleuve (ha ha ha) : #1, #2, #3, #4, #5, #6, #7, #8. Cette semaine, j’ai été abordée par des inconnus à plusieurs reprises qui m’ont félicitée pour tous ces posts. Ca m’a fait très plaisir car j’ai parfois l’impression que je m’excite comme un hamster dans une roue. Et savoir que vous le recevez, que cela vous touche, que cela vous sert, donne du sens à ma course effrénée.

Photographies lili barbery-coulon. En haut, la petite crêperie de la fête foraine d’Ueno, copie conforme de celle des Sylvanians. En bas, un tigre du zoo d’Ueno

Avant-dernier jour à Tokyo pour notre petite famille, on se réveille avec un pincement au cœur en pensant qu’on prend l’avion le lendemain. Alors après avoir petit déjeuné dans notre super hôtel, le Claska, on file à l’autre bout de la ville au zoo d’Ueno (station de métro Ueno). Les tickets d’entrée ne peuvent être payés qu’avec du liquide donc ne faites pas comme nous qui sommes arrivés la gueule en fleur et une carte bleue à la main.  Juste avant l’entrée, allez faire un tour dans le petit parc de manèges à gauche. On se croirait dans une installation de jouets Sylvanians grandeur nature. Je comprends mieux d’où viennent leurs inspirations pour créer des marchands de crêpes et des manèges pastels : ils existent pour de vrai au Japon! La fête foraine qui doit contenir 10 manèges tout au plus est conçue pour les tous petits enfants. Ma fille et moi étions parfaitement ridicules dans les éléphants volants en plastique bleu pâle. Le zoo quant à lui contient toutes les stars attendues par les enfants : pandas, singes, félins, ours polaires… Toujours avec cette même tristesse dans le regard, qui échappe mystérieusement aux petits mais jamais aux adultes. Le lieu est vraiment immense, le visiter en entier prend au moins deux heures. Il y a même un train, suspendu par des rails au dessus du toit, qui permet de réunir les deux parcs.

Photographie lili barbery-coulon. L’ours polaire en bout de course. A ce sujet, allez donc lire le très bon papier de Pierre Jaxel-Truer sur le business des animaux dans les zoos (dans le M du weekend dernier ou en ligne

On a déjeuné sur place (les restaurants en self-service, les bars et les toilettes ultra propres ne manquent pas au zoo Ueno) car le restaurant que nous visions était complet. Je vous recommande cependant d’y aller si vous êtes plus organisés que nous (demandez à votre hôtel sur place de faire une réservation), car c’est une super adresse dénichée par mon amie Virginia de Guillebon, expatriée à Tokyo. Ca s’appelle Kushiage Hantei, c’est tout près du zoo à la station de métro Nezu. Le restaurant sert exclusivement des Kushiage (on dit aussi Kushikatsu), de petites brochettes panées et plongées dans l’huile bouillante. Dit comme ça, je rebute peut-être ceux qui font attention à leur poids. Mais si vous êtes déjà allés à Paris chez Shu ou bien chez Bon Kushikatsu (une merveille !) et que vous avez aimé autant que moi, alors allez tester ce restaurant de Tokyo.

Photographie lili barbery-coulon. En haut: un chat patiente à l’extérieur d’un taxi en espérant qu’il lui donne un peu de son repas dans le cimetière de Yanaka. En dessous, les pots de pigments de Kinkaido Co.

L’après-midi, on reste dans le même quartier et on en profite pour se perdre dans les ruelles de Yanaka. C’est sans doute l’un des coins que j’ai préférés à Tokyo. Moins branchée que Daikanyama ou Nakameguro, cette partie de Tokyo rassemble un nombre hallucinant de petites boutiques et de cimetières, dont le célèbre cimetière de Yanaka. Je ne suis pas gothique et je n’ai pas l’habitude de me balader dans les cimetières mais celui-ci mérite le détour, il est magnifique et les tombes très différentes des françaises. En marchant du zoo vers le cimetière, nous sommes tombés sur un marchand de couleurs, Kinkaido Co., qui nous a émerveillés. Des pigments vendus au gramme dans des bocaux de verre. J’ai beaucoup pensé à mon amie Mai Hua, la créatrice du blog Superbytimai, et à ses leçons sur les couleurs.

Photographies lili barbery-coulon.
Les ruelles fleuries de Yanaka

Les maisons ne disposent pas d’assez d’espace pour avoir un jardin. Du coup, les habitants du quartier décorent les extérieurs au rez-de-chaussée avec des dizaines de plantes de toutes sortes. Des cactus, des fleurs, du feuillage. Chaque ruelle réconcilie la nature avec le bitume. Toujours avec le soin qui caractérise les japonais. En sortant du cimetière, nous avons croisé la boutique Paper and Cloth, une jolie papèterie avec des cartes, des enveloppes à collectionner ainsi que des tissus pour emballer ses cadeaux. Plus bas, il y a Bonbon, un magasin pour enfants avec des jouets et des objets de décoration. Un peu dégoulinant de rose et de sucre glace, la boutique Romantica propose des gadgets pour décorer les tables d’anniversaire, des petits cadeaux et des bijoux. Un vrai magasin de filles kawai.

Photographie lili barbery-coulon. La petite boutique de déco pour enfants « Bonbon »

Et puis, sur le même trottoir un peu plus loin, on s’est arrêté dans un café ahurissant de beauté: Hagiso. Une petite cour minimaliste à l’entrée, soulignée de quelques tables en bois occupées par des branchés du quartier, mène au café intérieur. On y boit des chocolats chauds servis avec des guimauves et des capuccinos délicieux, on y mange des gâteaux fait maisons… Il y a un espace merveilleux destiné aux enfants avec une conteuse qui leur lit des histoires. On trouve aussi un magasin avec des sacs en cuir fabriqués dans le même bâtiment. Personnellement, je me suis jetée sur les petites cuillères en céramique. La maison ne prend pas la carte bleue (c’est très fréquent à Tokyo), du coup, j’ai passé vingt minutes à me lancer à la recherche d’un 7-Eleven, une ligne de supermarchés où l’on trouve des distributeurs qui fonctionnent avec les cartes Visa étrangères. Ca en valait la peine, je vous écris en tournant l’une de ces fameuses cuillères dans ma tasse de thé et cela m’enchante.

Photographies lili barbery-coulon. Le café Hagiso et son capuccino full crème full lactose (mais ça, c’était avant…)

Notre journée s’est achevée dans la joie de toutes ces dernières découvertes. Le lendemain matin, nous avons fait un tour à Ropongi Hills, un grand centre commercial rempli de salons de coiffure pour chiens. Il faut monter tout en haut pour avoir une vue spectaculaire sur Tokyo. Il y a aussi un musée que nous n’avons pas visité mais qui paraît-il est passionnant. Peut-être parce que nous savions que nous étions sur le point de partir, ce dernier centre commercial nous a semblé sans saveur comparé à toutes nos aventures précédentes. C’est pourquoi je n’en partage pas de photo dans ce post. Voilà, Tokyo-Kyoto c’est fini, toutes les adresses citées dans ce post sont à retrouver dans la Google Map que j’ai créée pour vous. J’espère que vous avez aimé vous promener au Japon avec moi. Vivement les prochaines vacances !

Photographie lili barbery-coulon. Dans l’espace conte du café Hagiso, un bébé a l’air d’apprécier l’histoire…