Ravello et l’hôtel Caruso
Photographie Lili Barbery-Coulon

Ravello et l’hôtel Caruso

Ravello et l’hôtel Caruso

Je vous préviens, aujourd’hui, on va se vautrer dans le luxe. Se gaver de caviar à la petite cuillère en vermeil. Plonger dans une baignoire remplie de champagne. Se rouler dans la fourrure. Pas de panique si vous êtes membre de la Peta : je rigole ! Je n’ai pas de manteau en chinchilla et la seule fourrure qui traine dans mon appartement est celle de mon chat obèse. D’ailleurs, le luxe que je vous propose n’est pas clinquant. Il se niche dans le craquant d’une pizza plus-que-parfaite, dans un panorama à couper le souffle ou dans les senteurs d’un jardin manucuré. Je vous emmène à Ravello, déjeuner à l’hôtel Belmond Caruso, sans doute l’un des plus beaux hôtels de la côte amalfitaine.

Photographie lili barbery-coulon

Ravello est un petit village à trois cent cinquante mètres au dessus de la méditerranée, dans les hauteurs d’Amalfi. On peut s’y rendre en voiture de location, comme nous l’avons fait, en taxi ou bien en autobus. C’est une merveille que vous ne pouvez pas manquer si vous passez des vacances dans le coin. Même s’il y a du monde sur la route, qu’il fait chaud et que les cars de touristes vous empêchent de sortir d’Amalfi. Faites l’effort, vous ne le regretterez pas. D’abord parce que la route qui traverse les montagnes, au milieu des vignes et des champs de citrons suspendus, est sublime. Mais aussi parce que le village offre un point de vue extraordinaire sur la côte.

Photographie lili barbery-coulon

L’hôtel Caruso surplombe le village mais de l’extérieur on n’aperçoit qu’une petite partie de son jardin terrassé. C’est seulement une fois qu’on a franchi les marches qui mènent au restaurant en plein air que l’on comprend ce qui fait la réputation culte de l’établissement. Une allée recouverte d’une tonnelle de glycine et ponctuée d’énormes pots d’hortensia conduit à la piscine chauffée. Pas un “petit” bassin de quinze mètres. Celle-ci est gigantesque. Ils l’appellent d’ailleurs  l’infinity pool car une fois dans l’eau, les reflets du ciel et la vue vers la mer et les montagnes donnent effectivement l’impression de nager vers l’infini.

Photographie lili barbery-coulon, le maître d’hôtel

On avait prévu de déjeuner dans cet endroit où Jacqueline Kennedy aimait boire des verres de vin de Campanie. Lorsqu’ils ont appris que j’étais derrière le blog Ma Récréation, ils nous ont proposé de tester un milliard de choses en plus et ont fait de cette journée un moment inoubliable (c’est la GLOIRE!). Je suis consciente du privilège que j’ai et je comprends que cela puisse agacer. Je vous l’avoue juste par honnêteté et je vous assure que même si ça n’avait pas été le cas, j’aurais quand même écrit cet article parce que cet hôtel est une merveille et qu’il mérite qu’on le connaisse.

Photographie lili barbery-coulon (c’était un peu couvert, du coup, j’ai ajouté dans ce post, un peu plus bas quelques photos de l’hôtel qui donnent une meilleur idée de ce paradis)

Si vous venez pour boire un verre, déjeuner ou même faire un massage dans leur institut, vous n’aurez pas accès à la piscine qui est strictement réservé aux clients de l’hôtel. On nous a cependant permis d’y plonger avant de passer à table. J’ai entamé chacune de mes brasses par un « punaise mais quel pied »… Le plus difficile a été de décoller ma fille de la piscine qui n’arrêtait pas de dire qu’elle voulait vivre dans cet endroit pour le restant de ses jours. Comme je la comprends.

Photographie lili barbery-coulon, une entrée “légère” selon notre maître d’hôtel, ha ha ha

Le maître d’hôtel (qui est en photo avec la pêche du jour) est venu nous voir pour savoir ce que nous souhaitions commander. Avant même de nous donner la carte, il nous a dit avec son accent italien « Laissez-moi vous faire découvrir quelques spécialités de notre cuisine ». J’ai répondu : « Avec plaisir mais pas trop gras, j’ai un challenge à relever en Italie : ne pas prendre dix kilos pendant mes vacances ». Il a fait de grands gestes comme si je venais de blasphémer et m’a promis qu’il n’apporterait que des plats archi légers à table. Je n’ai pas osé la ramener avec mon intolérance au gluten ou au lait de vache, je me suis dit qu’il allait mal le prendre.

Photographie Bastien Coulon,
le cours de pizza pour enfants

Les festivités ont commencé par du « light » donc : une pizza en guise d’entrée, avec une salade de tomates et de mozzarella pour l’accompagner. J’aime bien les pizzas mais ce n’est pas mon truc préféré. Mais là, c’était fou, parfait même, ultra fin, moelleux, craquant, pas gras, pas lourd à digérer. J’ai lutté avec moi-même pour ne pas m’en resservir, je me doutais que le maître d’hôtel avait décidé de m’en mettre plein la vue. Il est arrivé quelques minutes après avec une autre spécialité : les spaghetti aux anchois frais, à l’huile d’olive et aux zeste de citron rappés. Ca me fait saliver rien que d’y repenser…

Photographie Bastien Coulon

Entre chaque plat, il n’a pas arrêté de nous rapporter toutes sortes de pain maison et de gressins parfumés aux herbes séchées qu’il faut tremper dans l’huile d’olive locale (divine) puis le dernier plat est arrivé. « C’est juste du poisson, c’est très léger ! » m’a-t-il dit avec la bienveillance d’une mama italienne. Une assiette gigantesque de crevettes, de calamars et de poisson FRITS a pris la suite du festival culinaire. La friture était archi croustillante et les crevettes encore nacrées. C’était si bon… Mon mari a accepté le tiramisu de rigueur en dessert, mais j’ai esquivé avec une salade de fruits frais, ce qui a franchement déçu notre hôte.

Photographie Belmond Caruso: dommage que les couleurs soient aussi saturées. Cependant, cette image est assez proche de ce que l’on voit quand on y est

Un peu plus bas dans le jardin, juste à côté du potager dont la cuisine se sert pour ses plats et ses cocktails, on trouve une villa isolée transformée en espace bien-être. L’hôtel travaille exclusivement avec les huiles essentielles de la marque Aromatherapy que j’adore. J’ai testé un super massage, bien musclé comme je l’avais demandé pendant que ma fille prenait un cours de pizza. Un atelier habituellement proposé aux enfants des clients de l’hôtel. Le lieu est d’ailleurs archi kids friendly: il propose une variété d’activés comme des cours de dessin avec un artiste du coin pour apprendre à dessiner les paysages amalfitains. C’est assez rare dans les hôtels de la région, même luxueux, et cela prouve que la clientèle de ces lieux (jusqu’ici des couples en voyage de noce et des retraités) est en train de changer.

Photographie Belmond Caruso

On a quitté le Caruso la larme à l’œil, on aurait bien passé la nuit dans une chambre entre ciel et terre (j’en ai visité quelques unes et elles ont toutes des vues à couper le souffle) mais il fallait déjà repartir pour Sorrento. A Ravello, n’oubliez pas d’aller visiter la Villa Rufolo et ses sublimes jardins puis allez boire un verre à la Villa Cimbrone, encore un trésor d’hôtel de la région… La semaine prochaine, je vous embarque à Sorrento et on finira ce road-trip, en beauté, à Capri.

Photographie lili barbery-coulon,
j’aurais bien dormi là, tiens…

Belmond Hôtel Caruso, Piazza San Giovanni del Toro 2, 84010 Ravello, Tel : +39 089 858 801, niveau tarifs, on atteint un Everest : je n’ai pas trouvé une seule chambre double à moins de 840€ la nuit (en octobre par exemple) donc autant vous dire que je n’avais pas les moyens de m’offrir cette merveille. Le déjeuner n’est pas bon marché non plus mais il est rentré dans notre budget. Idem pour les cocktails qui valent le détour !

Photographie lili barbery-coulon. Quand vous ouvrez la fenêtre de votre baignoire, vous avez une vue sur les montagnes et la mer…