Le Sirenuse à Positano
Photographie Lili Barbery-Coulon

Le Sirenuse à Positano

Le Sirenuse à Positano

Merci. Merci mille fois pour toutes vos réactions et vos encouragements depuis le début de la publication de ce road-trip autour de Naples. Ca me donne des ailes pour travailler à l’aube ou le weekend pour ce blog, avant d’entamer ma journée de boulot habituel. Rappelez-vous : hier on était sur la petite île de Procida. Ce matin, on reprend le bateau pour Naples où l’on va chercher une voiture de location pour quelques jours. En route pour la côte amalfitaine ! L’agence Mon Plus Beau Voyage avait monté une organisation millimétrée : à la descente du ferry, un employé de la compagnie de location nous attendait. Il nous a accompagnés dans sa voiture près de l’aéroport de Naples chercher notre Fiat 500. La voiture nous a coûté un peu plus de 400 euros pour trois jours de location. Et on a pu la rendre à Sorrento, pile devant le ferry pour Capri, ce qui était idéal vu qu’on n’a jamais eu à porter nos bagages.

Photographies lili barbery-coulon,
La côte amalfitaine et notre Fiat de location

La route vers Positano, le Saint-Tropez de la côte amalfitaine, est l’une des plus belles de l’Italie. Elle m’a rappelé à la fois la Road Number One en Californie (surtout près de Big Sur) et les sentiers sinueux des Cévennes où on a l’impression que la voiture va finir dans les châtaigniers à chaque virage. La végétation cependant est typique du bassin méditerranéen. Ici, chaque hectare est ponctué de pins, de citronniers, d’orangers et parfois même de quelques châtaigniers. En avril, la glycine agrippée un peu partout ruisselle de fleurs tandis que les rochers diffusent des senteurs de myrte et de lentisque. Les paysages sont si beaux qu’on voudrait pouvoir s’arrêter tous les cent mètres pour faire des photos. Malheureusement, c’est un peu compliqué pour le conducteur d’en profiter : ne louez pas de voiture si vous n’êtes pas à l’aise sur des routes très étroites ! Il faut en plus supporter le trafic assez dense et éviter de rayer la voiture de location lorsqu’un bus rempli de touristes débarque face à soi. En plus, les italiens n’ont aucune patience et vous klaxonnent non stop, ce qui fait grimper le stress et le nombre d’insultes prononcées à la minute. Bref, il faut parfois une demi heure pour parcourir huit kilomètres.

Photographie lili barbery-coulon.
Le bord de mer de Positano à la nuit tombée

On avait quitté Procida le matin même, on avait encore Pompéi et Naples dans la tête et en arrivant à Positano, j’ai eu envie de pleurer de joie. J’avais tellement rêvé de cette destination. Quand on entre dans le village, on se demande comment les italiens ont réussi à s’adapter à un relief aussi hostile. Les maisons sont étagées les unes sur les autres et il n’y a plus un seul mètre carré disponible sur cette pièce montée d’habitations colorées. Le petit port est aujourd’hui devenu le repère des américains fortunés qui viennent y passer quelques jours de vacances. Sur la plage, il y avait d’ailleurs une ambiance Spring Break avec des dizaines de jeunes californiennes, seins refaits dans des micro bikinis fluo, en train de boire des litres d’alcool. Et au restaurant Chez Black, le soir, une brasserie située sur le front de mer et décorée comme un bateau, on a vu plein de célébrités américaines. Des visages connus dont on n’arrive pas immédiatement à citer les noms, à l’instar de Kirstie Alley, pile à côté de nous, qui avait l’air d’avoir ses habitudes dans ce restaurant. Le Saint-Tropez des ricains je vous dis !

Photographies lili barbery-coulon. La piscine chauffée du Sirenuse et les fauteuils blancs de la terrasse

Cependant, je ne voudrais pas que l’aspect people de cette merveille vous décourage d’y aller. Car c’est, à mon sens, l’un des plus beaux endroits au monde. Et on a eu la chance de découvrir Positano dans des conditions de rêve car on a séjourné dans l’hôtel le plus spectaculaire du village : le Sirenuse. Attention, je préfère vous prévenir : explosion totale du budget en vue. Cependant, ce n’est pas le seul hôtel à Positano, il existe de nombreuses autres options à moins de cent euros la nuit sur Airbnb ainsi qu’une multitude d’hôtels abordables. Le Marincanto (4 étoiles), par exemple, propose de très belles chambres à partir de 180 euros la nuit avec une vue démentielle et une jolie piscine à débordement.

Photographies lili barbery-coulon.
Notre chambre au Sirenuse

Le Sirenuse joue dans une autre catégorie. Celle de la perfection absolue. Il suffit de mettre un pied dans ce palace pour avoir l’impression d’entrer dans une dimension parallèle où les problèmes disparaissent au contact du concierge en chef Gennaro Cozzolino. Situé pile au dessus de la plage de sable noir, l’hôtel appartient à la même famille depuis plusieurs générations. A l’origine, c’était la maison de la famille Sersale jusqu’à sa transformation en hôtel en 1951. Mais c’est seulement en 1992, lorsque l’un des héritiers, Franco Sersale devient le manager des lieux, que le palace prend toute sa dimension. « A l’époque, la décoration des salles de bains était l’affaire des plombiers : ils remplaçaient les lavabos par les couleurs de leur choix et il n’y avait aucune cohérence » m’a raconté Carla Sersale, l’épouse de Franco, que j’ai eu la chance de rencontrer grâce à notre amie commune, la créatrice Fanny Boucher.

Photographie lili barbery-coulon. Le Sirenuse

En un peu plus de deux décennies, le Sirenuse réussit à se hisser au panthéon des hôtels les plus désirés de la planète. Il faut dire qu’il est parfaitement situé dans Positano et qu’il jouit d’un passage privé qui descend directement vers la mer, évitant ainsi la foule des touristes dans les rues principales. On sent, dans les moindres recoins, du tapis de sol en éponge dans la salle de bain au petit carnet en tissu qu’on remet aux clients dès leur arrivée, la volonté de rendre ce séjour inoubliable. Carla Sersale m’a même présenté une vidéo de l’artiste Beatrice Pediconi, créée exclusivement pour être diffusée sur les écrans des télévisions des chambres. La plupart d’entre elles ont d’ailleurs une vue sur la mer, souvent un balcon ou une terrasse. Il y a quelques chambres moins chères qui donnent vers la montagne. Toutes sont décorées avec soin et ont gardé l’esprit d’une maison de famille. Dans la salle de bain, vous reconnaitrez peut-être toute la collection des produits Eau d’Italie (vendus en ligne sur le site de Colette), élaborés par l’un des membres de la famille.

Photographie lili barbery-coulon. les petits goodies dans la salle de bain et le logo des sirènes qu’on retrouve partout dans la chambre

Le must : la série d’activités gratuites proposées aux clients au quotidien. Cours de pilates à 7h (la prof est aussi belle qu’efficace et on se sent moins coupable au buffet du petit-déjeuner juste après), marche sportive de deux heures dans les hauteurs de Positano (cardiaques s’abstenir), visite d’une ferme de citronniers ou des ateliers des céramistes locaux. Quand c’est la pleine saison, il y a même des sorties en bateau compris dans le prix de la chambre.

Photographie lili barbery-coulon. La table centrale du buffet du petit déjeuner au Sirenuse

Si vous avez l’habitude de me lire, vous savez quelle importance j’accorde au petit-déjeuner. Et bien celui du Sirenuse est sans doute l’un des meilleurs que j’ai eu l’occasion d’expérimenter dans ma vie. En allant au spa prendre mon cours de Pilates un peu avant 7h, j’ai vu les chariots de pâtisseries et de viennoiseries passées sous mon nez. C’était hallucinant.

Photographie lili barbery-coulon, le biscuit au citron… 

Tout est fabriqué sur place évidemment, du biscuit tendre parfumé au citron jusqu’au granola croustillant aux amandes. Il y a un buffet de fruits frais, un buffet de mozarella, de ricotta et de divers fromages italiens de la région, sans compter le thon fumé qui est à se taper le cul par terre (désolée, hein, c’est pas chic de dire un truc pareil dans un palace mais j’ai pas trouvé meilleure expression).

Photographie lili barbery-coulon,
le granola fait maison

Sur la table centrale, un festival de pâtisseries : cheese cake aux fraises des bois, tartes aux fraises, cakes aux poires entières… Et si vous avez encore faim, le petit-déjeuner comprend aussi un menu complet d’œufs préparés à la minute (les œufs pochés ont fait mon bonheur absolu, les oeufs brouillés au bacon celui de mon mari).

Photographie lili barbery-coulon

Difficile de sortir de l’hôtel tant il est parfait. Le seul mouvement corporel consiste à quitter son transat pour faire quelques brasses dans la piscine chauffée, se glisser au hammam du Spa (les soins Aveda avaient l’air dingue mais trop chers pour mon budget… on s’était quand même fixé quelques limites !) et regagner la terrasse spectaculaire de l’hôtel pour boire un citron pressé en observant les bateaux et l’île que Noureev s’était offerte juste en face de Positano. On est quand même sorti, je vous rassure. Et je vous raconterai dès mardi (lundi on fait une petite pause dans le road trip, je vous parlerai de beauté) ce qu’il ne faut pas manquer à Positano.

Photographie lili barbery-coulon.
La terrasse au levée du soleil

En tous cas, même si vous n’avez pas les moyens de dormir au Sirenuse, allez boire un verre sur la terrasse le soir, ou bien prévoyez un déjeuner au restaurant étoilé. Je vous promets que vous ne le regretterez pas !

Photographie lili barbery-coulon

Le Sirenuse est un palace membre du label Leading Hotels of The World (un gage de qualité). Le wifi, le petit-déjeuner et les activités dont je vous ai parlées sont compris dans le prix de la chambre (en même temps, heureusement vu le tarif)… Attention, accrochez vos ceintures : en basse saison (c’est à dire en avril quand nous y étions ou en octobre), la chambre double la moins chère est autour de 500 euros la nuit. Vous comprenez mieux à présent pourquoi ça vaut la peine de prendre son aller-retour pour Naples via Easy Jet quelques mois plus tôt ! C’est plutôt un hôtel de honey-mooners et les enfants de moins de 6 ans n’y sont pas acceptés pour des raisons de sécurité (la piscine, les terrasses, les escaliers…). Via Cristoforo Colombo, 30, 84017 Positano, Tel : +39 089 875066. Je croise les doigts des mains et des pieds pour avoir la chance d’y retourner un jour ! Réservations par ici

Photographie lili barbery-coulon.
La vue de notre chambre <3