Isabelle Bellis à New York
Photographie Isabelle Bellis Care Inc.

Isabelle Bellis à New York

Isabelle Bellis à New York

Merci merci merci pour vos messages, vos textos et vos commentaires ici ou sur les réseaux sociaux après la sortie du Spécial Beauté de M le magazine du Monde samedi dernier. Je n’ai jamais reçu autant de réactions et d’encouragements. Je suis très touchée. Je garde tout ça précieusement pour les prochains moments de fatigue et de doute.

Aujourd’hui encore, je vous embarque à New York. Cette fois, on se rend dans l’Upper East Side, dans le penthouse de l’une des plus jolies esthéticiennes de Manhattan : Isabelle Bellis. Lorsque j’ai demandé à interviewer cette « facialist », elle a insisté pour que je teste son soin. J’avais entendu parler d’elle dans de nombreux magazines féminins et surtout sur Into The Gloss. Je me doutais que ça allait être dingue. J’étais bien en dessous de la réalité.

Photographie Isabelle Bellis Care Inc. 

Isabelle Bellis a beau avoir le physique d’une slave avec ses pommettes hautes et ses yeux clairs, elle vient de Bretagne. Formée par Joëlle Ciocco – dont je vous bassine à longueur d’année – Isabelle a monté un espace pour la peau au sixième étage d’un immeuble de l’Upper East Side. Je suis arrivée à 17h. Il faisait déjà nuit. J’étais épuisée par le décalage horaire et par la longue liste de traitements esthétiques que les médecins interviewés m’avaient décrits ce jour-là. Son assistant m’a ouvert la porte, un bonnet de hipster sur la tête et m’a donné un long questionnaire à remplir en m’installant sur le canapé. Avant de le lire, j’ai remarqué les initiales d’Isabelle brodées sur les rideaux en lin, le bleu profond qui habillait les murs, les objets disposés ça et là comme s’il s’agissait d’un appartement habité. Tout était parfait. S’il n’avait pas fait aussi sombre, j’aurais passé trois heures à tout instagrammer. J’ai commencé à répondre au questionnaire en faisant l’inventaire de ce que j’aimais dans ce lieu décoré par Muriel Brandolini.

Photographie Isabelle Bellis Care Inc.

Isabelle Bellis ne plaisante pas avec votre dossier, elle veut tout savoir de ses patientes : alimentation, santé, sommeil, exercice physique, médecine esthétique, rituel cosmétique, hygiène de vie. Rien n’est laissé au hasard. Ensuite, elle vous accueille avec un grand sourire et une petite voix douce – un murmure de petite fille – et elle vous conduit vers la cabine. Encore une pièce parfaitement aménagée avec au centre une table, que dis-je, un lit avec une couette bien chaude et toute blanche. C’est important, je trouve, la décoration des lieux dédiés à la peau. C’est tellement intime de se faire manipuler le visage dans tous les sens. Autant le faire chez quelqu’un dont on partage les goûts. J’ai toujours des frissons quand je viens tester un soin du visage et que je découvre une déco ignoble dans la salle d’attente. C’est sans doute un snobisme de ma part mais je me dis que si l’esthéticienne fait à ma tronche ce qu’elle a fait à son parquet en lui collant une moquette synthétique Saint Maclou, on est mal barré…

Photographie Lili Barbery-Coulon (désolée, je n’avais que mon Iphone ce soir là et il faisait presque nuit. Cependant, je vous montre ces images moins léchées que les premières car ce petit bordel sur le table est vraiment charmant, non?)

Rassurée par la beauté des illustrations accrochées sur le mur face à la table de massage, je me suis installée sous la couette. Isabelle a ausculté ma peau à la loupe (comme le fait Joëlle Ciocco), elle m’a posé plein de questions supplémentaires et elle a ensuite commencé par une méditation guidée pour me permettre de profiter pleinement des deux heures qui allaient suivre. Il ne s’agit pas d’inspirer et d’expirer comme on vous le propose dans beaucoup de lieux bien-être. Non, là, c’est une vraie séance de concentration sur différents organes, des pieds jusqu’à la tête, en s’aidant de la respiration pour faire le vide. Moi qui suis si sensible à la méditation depuis que j’ai commencé à me servir de Headspace au quotidien, j’ai trouvé ça génial. La plupart du temps, je m’endors pendant les massages. Ou pire, je fais la liste de tous les problèmes à régler et du temps que je suis en train de perdre alors que je pourrais être derrière l’ordi. Isabelle essaie de nous faire profiter du soin en nous connectant au moment présent. A nos sensations. Ensuite le massage du visage commence. Elle met sur la peau des tas d’huiles et de lotions différentes (des mélanges sur mesure pour rééquilibrer ce qui ne va pas), palpe, attrape les muscles faciaux, extirpe les signes de fatigue, réimprègne les tissus, chasse les points noirs, nettoie en profondeur. Et si son geste est sûr, il est aussi empli de bienveillance et de douceur. Le massage est ferme mais jamais brutal. Pas de peeling, pas de produit agressif. Juste du bon sens, une main attentive et des associations intelligentes de produits naturels. Et puis, Isabelle pratique aussi le massage buccal. Celles qui sont déjà allées chez Joëlle Ciocco savent très bien de quoi je parle. Pour les autres, une explication s’impose (attention, attachez vos ceintures) : pour parfaire le massage des muscles du bas du visage, Isabelle introduit ses mains (gantées de latex évidemment) dans votre bouche. Je sais, ça parait fou et dégoûtant. Ca ne dure pas très longtemps et ce n’est pas ce que je préfère dans le soin mais c’est d’une efficacité foudroyante : on ressort le visage repulpé, rempli, rebondi.

Photographie lili barbery-coulon (dans la salle d’attente d’Isabelle Bellis) 

Bon, alors combien ça coûte ce petit voyage au Nirvana ? Cher, très cher. Mais moins qu’à Paris chez Joëlle (ce qui paraît incroyable vu que le budget des New Yorkaises est bien plus élevé que celui des Françaises). Pour le moment, Isabelle Bellis a tellement de succès qu’elle ne prend aucun nouveau patient. Cependant, elle a une liste d’attente. Donc, si vous avez prévu un voyage à New York au printemps 2015 ou bien que vous vivez à Manhattan et que vous rêvez de tester, inscrivez-vous dès maintenant. Je lui ai demandé si elle comptait se développer, former d’autres esthéticiennes, ouvrir un lieu plus grand. Elle ne le souhaite pas pour le moment. On sent qu’elle aime vraiment son métier et qu’elle n’a qu’une envie : continuer à masser elle-même l’épiderme de ses patientes…

Photographie lili barbery-coulon (dans la salle d’attente d’Isabelle Bellis)

$450 le soin de deux heures (360 euros), Isabelle Bellis, 60 East 66th Street PH 1, Entre Madison et Park Avenues, New York, NY 10065, Tel : +1 212 966 3262