Ace Hotel à Palm Springs
Photographie Lili barbery-coulon. La piscine du Ace

Ace Hotel à Palm Springs

Ace Hotel à Palm Springs

PhotographiE LILI BARBERY-COULON.
le logo du ace à l’entrée du parking.

Des architectes post-modernistes. Des icônes d’Hollywood en lunettes papillon allongées sur des transats. Une série télé pourrie du dimanche après-midi. Et un festival de musique branchée dans la vallée de Coachella à deux pas. Voilà quelles images j’avais en tête en quittant Los Angeles pour Palm Springs. Après trois heures coincé dans les embouteillages au lieu des « une heure cinquante minutes » annoncées par le GPS (cette route le weekend ressemble à l’autoroute A13 en direction de Deauville), on a vu le paysage changer brusquement. Les maisons sans âme laissaient place au désert, les collines vertes gagnaient en hauteur et jaunissaient au fil des miles parcourus. On sait qu’on est presque arrivé à Palm Springs quand on aperçoit les premières éoliennes. Plusieurs centaines sont plantées des deux côtés de la route. Une armée magnifique au milieu de nulle part. Bienvenue à Palm Springs. Il faut traverser toute la ville aux palmiers pour se rendre au Ace. Un hôtel dont on m’avait prédit le pire comme le meilleur et que je souhaitais juger par moi-même. Je dois aussi avouer que les deux hôtels que je visais étaient soit trop chers pour mon budget soit interdits aux enfants…

Photographies LILI barbery-coulon. En haut: une vue des chambres et des montagnes, notre chambre avec le king size bed et le fameux rideau qu’on peut tirer pour créer un espace « enfant », le lobby et l’entrée de la piscine en bas.

Arrivée dans le lobby, entièrement décorée par l’agence Commune, deux créatures en bikini et faux seins passent devant moi pour se rendre au distributeur de chaussettes et de bonnets Opening Ceremony (véridique, ils ont un distributeur de sapes au cas où vous auriez une envie de shopping à 2h34 du matin). En allant vers notre chambre, on aperçoit la piscine dans laquelle une fille d’un certain poids en maillot de bain parme essaie de remonter avec grande difficulté sur une bouée en forme de Bretzel géant pendant que ses deux copines finissent leur cocktail en se moquant d’elle. Moi et ma fille restons bouche bée devant la scène. Welcome to the Ace Hotel. Musique à fond, bière à gogo, looks improbables : c’est ici que les hipsters de Los Angeles viennent faire la fête, un mini chien sous le bras et une casquette de rigueur sur la tête. Pendant deux jours, j’ai assisté à tellement de conversations hilarantes que j’aurais pu m’y installer pour écrire une série télé. Entre les sprinkbreakeuses et les hommes musclés-tatoués, je ne savais pas où regarder, planquée derrière mes lunettes. J’ai bien tenté de faire des photos de looks, mais ne m’appelant ni Scott, ni Garance, ni Tommy, on m’a fait les gros yeux et demandé gentiment de ranger mon Canon. Pourtant, il y en avait des silhouettes à photographier : des culottes hautes des années 50, des lunettes de soleil vintage, du nail art, des bouches orange fluo, des garçons à barbes… C’était mieux que de feuilleter un numéro d’In Style après les oscars.

Photographies lili barbery-coulon. Le restaurant pour prendre son petit déjeuner, les cartes qu’on du breakfast (apportés avec la carte des bloody marys à 7h30 du matin!) et les super pancakes aux noix de pécan!

On m’avait prévenu de l’ambiance « Harmory Korine » de l’hôtel. J’ai quand même repéré plusieurs familles au milieu des « djeuns » assoiffés de chair fraiche. La musique ne m’a pas dérangé car elle avait le mérite de compiler tous les hits de rock des années 60. Et notre chambre était bien insonorisée (ce qui n’est visiblement pas le cas de toutes puisque des amis à nous ont un souvenir monstrueux des lieux). Le restaurant sert des petits-déjeuners abordables et délicieux, les diners ne sont d’ailleurs pas mal non plus. Ma fille a absolument adoré cette ambiance décadente, ce qui me donne de quoi méditer pour les années à venir. Il faut dire que le microclimat de Palm Springs (il faisait 25 à 30 degrés dans la journée en mars) et la grande piscine chauffée suffisaient à faire son bonheur. Quant à nous, on a trouvé l’ensemble très distrayant sur deux jours. Au delà, je pense que le plan « soigne ton look avant d’aller à la piscine » aurait fini par me fatiguer.

Photographies lili barbery-coulon. Le téléphérique, une dodge dans le désert, le motel à côté du Ace et le paysage en arrivant vers Palm Springs.

A Palm Springs, évidemment, il faut sortir du Ace pour prendre le téléphérique à l’entrée de la ville. Choc thermique garanti : alors qu’il fait 30 degrés au sol, après quelques minutes de montée, on se retrouve à la cime de montagnes enneigées. D’ailleurs, la plupart des personnes qui prennent l’ « aerial tram » sont en tenue de ski, raquettes aux pieds et armés de luges. C’est très impressionnant ! Ensuite, si vous êtes sans enfant ou avec des ados, je vous recommande vivement la visite des maisons post-modernistes mythiques du coin. Ce genre de visite dure trois heures (trop longue pour notre fille) et est assez coûteuse. Vous pouvez aussi télécharger l’application Palm Springs Modern qui vous permettra d’obtenir la carte des maisons les plus intéressantes de la ville.

Photographies lili barbery-coulon. La vue en montant du téléphérique et tout en haut, les pieds dans la neige et la vue sur le désert

Pour déjeuner, allez au Saguaro, le fameux hôtel Joie de Vivre connu pour ses couleurs arc en ciel. Le restaurant est délicieux et l’ambiance plus calme qu’au Ace. En revanche, la décoration des chambres n’est pas à la hauteur du reste du lieu. Elles sont un peu trop bariolées. Les maniaques de shopping iront sans doute à Cabazon, une ville d’outlets à une demi heure de Palm Springs (avec du Prada, du Nike, du J-Crew à prix réduits…). Une sortie bien fatigante au milieu des vacances à mon avis mais les américains ont le sens du centre commercial : ils en font toujours un parc d’attraction amusant pour les enfants. Enfin, impossible de quitter Palm Springs sans se poser au Parker. Mais ça, ce sera pour le prochain post… Et vous, quels sont vos must-sees à Palm Springs ?

Photographies lili barbery-coulon. L’hotel et le restaurant du Saguaro à Palm Springs

Offres Spéciales à surveiller sur le site (100$ la nuit la chambre double) sinon il faut compter 240 dollars la chambre double (j’ai négocié un meilleur tarif pour une chambre double avec deux lits singles en plus du king size bed – literie irréprochable – un rideau sépare la partie enfant de la partie adulte pour un soupçon d’intimité supplémentaire non négligeable). La grosse arnaque : les 25 dollars à payer par jour (pour le parking et le wifi) en supplément. Je trouve le principe absolument honteux puisque personne n’arrive en stop et qu’il faut bien garer sa voiture. Quant au wifi, il arrive sur n’importe quel téléphone sans code, y compris sur ceux des visiteurs non clients de l’hôtel, donc cela semble assez injuste de le payer en plus de la chambre. Le Ace dispose aussi d’un spa que je n’ai pas testé (archi complet le weekend) mais dont la rédactrice en chef beauté du Glamour, Sabine Maida, m’a dit le plus grand bien. Attention les prix passent du simple au double le samedi soir. Ace Hotel, 701 E. Palm Canyon Drive, Palm Springs, CA 92264, tel: +1 760 325 9900