Praiano et les senteurs amalfitaines
Photographie Lili Barbery-Coulon

Praiano et les senteurs amalfitaines

Praiano et les senteurs amalfitaines

Après deux jours passés à Positano, on reprend la route de la côte amalfitaine pour le petit village de Praiano. Situé à quelques kilomètres de Positano, à mi chemin avec Amalfi, Praiano est moins connu que Positano. Et nettement moins touristique. En tous cas, en avril, on remarque une différence brutale : la place devant la sublime église San Gennaro était complètement vide et on a pu profiter de chaque sentier sans jamais croiser personne ; j’imagine qu’en plein été, c’est une autre histoire. D’autant que du 1er au 4 août, tout le village s’illumine à grand renfort de bougies disposées un peu partout pour le Luminaria de San Domenico, un festival des lumières en hommage à Saint Dominique.

Photographie lili barbery-coulon

On n’a passé qu’une matinée à Praiano mais je voulais absolument vous en parler car, vu sa situation en plein milieu de la côte amalfitaine, la beauté de ses reliefs et de sa végétation, les chemins de randonneurs, le village peut être une bonne alternative à l’ambiance tropézienne de Positano. Je vous ai même dégoté un hôtel pas trop cher, le Onda Verde, qui en plus d’être bien noté sur Trip Advisor, semble disposer de chambres avec vues spectaculaires sur la mer. Bon, les têtes de lit sont immondes, mais je le trouve plutôt mignon pour 125 euros la nuit.

Photographie lili barbery-coulon

En partant de l’église récemment restaurée, on s’est perdu dans les ruelles en cherchant à rejoindre la mer (le parcours est pourtant fléché). On s’est retrouvé dans une ferme au milieu d’une orangeraie. Le parfum des fleurs d’oranger était si puissant qu’il recouvrait toutes les plantes aromatiques du jardin. Cette douceur, qui oscille habituellement d’une peau de bébé au moelleux d’une madeleine, était féroce ce matin-là. Jasminée, presque animale et très miellée. Une splendeur qui tourne la tête.

Photographie lili barbery-coulon. Les fleurs d’oranger

Le bigaradier (l’arbre à oranges amères) est ce qu’on appelle l’arbre du parfumeur car en dehors de son écorce, chaque partie de la plante peut servir à la composition d’une fragrance. Avec les zestes des fruits pressés à froid, on obtient l’huile essentielle d’orange. La distillation des feuilles permet d’obtenir l’essence de petit-grain, verte et légèrement orangée. Absolument irrésistible. Quant aux fleurs, si on les distille à la vapeur, elles donnent le fameux néroli, celui qu’on retrouve dans les produits de soin pour les nourrissons et les Colognes intemporelles. Mais si on extrait les fleurs d’oranger avec des solvants, elles se transforment en absolue de fleur d’oranger, très proche du jasmin indien (le jasmin sambac), une matière addictive, déclinée dans de nombreux parfums floraux du moment.

Photographie lili barbery-coulon

Sur la côte amalfitaine, ces effluves de fleur d’oranger se mêlent aux senteurs de roche humidifiée par quelques cascades d’eau pure, aux vapeurs de zeste de citron qu’on cultive un peu partout, à la glycine qui dégouline sur les toits, aux embruns de la méditerranée, aux pins parasol et aux volutes d’encens dans les églises. Il y a mille idées de parfums à créer lorsqu’on se promène sur ces chemins…

Photographie lili barbery-coulon

On a regagné l’église et on a repris la bonne route vers la mer. C’est très joyeux, il y a des centaines de petites marches et l’appel de l’eau turquoise qu’on aperçoit à travers les pins. On passe devant des maisons en pierres, on marche sur des citrons tombés du ciel. On sautille au milieu des jardins en terrasse. Mais plus on descend, plus on sait que la remontée sera difficile. Peu importe. La tête vidée et le cœur prêt à se décrocher, on regagne l’église de Praiano en sueur. On a repris la voiture pour Amalfi dont je vous parlerai demain. Sur le chemin, n’hésitez pas à aller voir la grotte d’émeraude (Grotta di Smeraldo). Il y avait trop de voitures garées devant l’entrée du site pour qu’on puisse y aller, mais il paraît que c’est à ne pas manquer…

Photographie lili barbery-coulon

Hôtel Onda Verde, de 125 à 300€ la nuit en chambre double avec petit-déjeuner (selon la saison et la qualité de la chambre), de 185 à 400€ la chambre double en demi-pension. Via Terramare, 3, 84010 Praiano, Tel : +39 089 874143. Allez aussi faire un tour sur le site de l’hôtel Tramonto d’Oro, une autre adresse avec une sublime piscine. J’ai regardé les prix en octobre et on trouve des chambres doubles à 130€ la nuit

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