Soho House à New York
Photographie Lili Barber-Coulon. La terrasse avec piscine au dernier étage de la Soho House à New York

Soho House à New York

Soho House à New York

« Sorry, pictures are not allowed here » m’a dit l’une des serveuses de la Soho House en se précipitant sur mon smartphone. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir été prévenue. Dès le check in au rez-de-chaussée, les clients sont informés qu’ils n’ont pas le droit de faire de photos, qu’ils séjournent à l’hôtel ou qu’ils aillent diner au restaurant. Même régime pour les membres de ce club international dont je vous ai déjà parlé ici et . Alors évidemment, j’ai cherché des passe-droits, invoquant mon statut de journaliste, puis celui de blogueuse. J’ai promis-juré-craché que je ne publierai aucune photo sur les réseaux sociaux (oups, désolée). Mais j’ai senti une telle crispation que j’ai fini par abandonner : la plupart des photos qui illustrent cet article ne sont pas de moi. Pourtant, c’est exactement pour ce genre de règles strictes que j’adore l’atmosphère des Soho Houses. Malgré une densité élevée de geeks et de branchés au mètre carré, tout le monde joue le jeu : pas de téléphone à table ni dans les lieux communs, on s’engage à le laisser en mode silencieux et à l’abri des regards. Sentant probablement chez moi les dérives d’une addiction à Instagram, ils ont même eu l’intelligence de me confier la seule chambre de l’immeuble jouissant d’un wifi très bas débit. Ca m’a bien calmée 🙂

Le matin, cette grande table est recouverte
du buffet du petit-déjeuner

A l’instar de la Soho House de Berlin ou de Shoreditch à Londres, celle de New York est décorée avec des objets chinés ici et là. Ainsi que de gros fauteuils en velours, marques de fabrique de ces clubs d’un genre nouveau. Dans les chambres, les briques rouges et les matériaux bruts nous rappellent qu’on est bien à Manhattan. Dans la salle de bains, on retrouve les produits Cowshed qui n’ont pour seul défaut que leur nom à coucher dehors (=l’abri de la vache). J’adore cette idée des gels douches grand format à tester dans toutes les variétés olfactives. Il devrait toujours y avoir une tonne de produits de beauté à tester dans les salles de bain d’hôtel, c’est pile le lieu où l’on a du temps pour soi. Le kit de mini produits est impeccablement pensé : il y a un mini déo, du dentifrice et une brosse à dents bien sûr mais aussi un peigne, des préservatifs, des cotons, un baume pour les lèvres, une lime à ongles, des produits pour prendre soin de sa peau, un bain de bouche. Manque plus que des tampons. On sent la maniaquerie de la personne qui a conceptualisé la présence de tous ces petits produits indispensables. Et puis sur la commode, la cerise sur le gâteau : un plateau en libre service avec de quoi faire du thé ou du café, ainsi que des cookies moelleux faits maison dans une boîte en argent estampillée du mot « treat ».

En haut, Photographie Lili Barbery-Coulon (les gels douche dans ma salle de bains). En bas: une chambre plus grande que celle que j’avais (on n’y voit pas de briques rouges, pourtant il y en a dans de nombreuses chambres de l’hôtel).

Au restaurant, on surplombe le meatpacking, l’un de mes quartiers préférés à New York. J’ai plein d’amis qui trouvent ce coin surfait, presque déjà démodé par une overdose de boutiques de luxe. Moi je ne boude pas mon plaisir quand j’ai la chance d’y séjourner. A la Soho House, on a constamment l’impression d’être dans un épisode de Sex and The City. Surtout si vous allez au dernier étage, sur le roof top au bord de la piscine. Vous reconnaitrez peut-être le décor d’un épisode de la saison 6 où Samantha se fait virer par un serveur. Le jour où j’y étais, je n’ai cependant pas pu profiter de la terrasse, il tombait des cordes. Dans le restaurant, à l’heure du dîner, ça hurle comme partout à New York (les gens parlent fort, c’est dingue, j’ai même l’impression que l’ambiance se mesure au niveau sonore). Au petit-déjeuner, en revanche, c’est le calme olympien. Les clients de l’hôtel viennent à table avec leurs ordinateurs. Les membres de la Soho House qui y organisent des petits-déjeuners professionnels discutent discrètement de gros sous et de recrutements intelligents. La cuisine ouverte et le buffet méritent à eux seuls une nuit à la Soho House (le seul moyen d’avoir accès à ces lieux réservés aux membres à l’année). J’ai explosé mon régime gluten free, dairy free avec une assiette de gaufres à la chantilly. Mais qu’est ce que c’était bon !

Photographie Lili Barbery-Coulon.
le délire du buffet du petit-déjeuner

Bref, après Berlin et Londres (où j’ai fêté mon enterrement de vie de jeune fille, c’est dire si j’y suis attachée), j’ai encore passé un séjour idéal à la Soho House de New York. Et je m’adresse à vous, cher Nick Jones, fondateur de cette chaîne de lieux de vie absolument géniaux : à quand une Soho House à Paris ? A quand ma carte de membre ? MOI AUSSI, JE VEUX ME LA JOUER COMME MES COPINES NEW-YORKAISES !

Photographie Lili Barbery-Coulon. Voici avec quoi j’ai suicidé mon régime sans gluten. C’était booooooon!

A partir de 430 dollars la nuit en chambre double (soit 343 euros), les membres jouissent d’une réduction de -25 % sur tous les tarifs mais ils ne peuvent pas réserver pour un tiers. Et oui c’est cher mais 1) c’est idéalement situé si on aime Chelsea et le Meatpacking 2) c’est New York 3) il y a plein d’hôtels tout pourris et très mal décorés à ce tarif dans Manhattan. Soho House New York, 9-35 9th Avenue, New York, NY 10014, Etats-Unis. Tel : + 1 212 627 9800