Hôtel Royal à Evian
Photographie Lili Barber-Coulon.

Hôtel Royal à Evian

Hôtel Royal à Evian

Photographies Lili Barbery-Coulon. En haut, l’une des chambres de l’Hôtel Royal à Evian. En bas, les mosaïques au sol de l’entrée. Et si vous êtes bien attentifs, vous verrez peut être les gambettes de Sophie Trem à gauche, et celles de la créatrice du blog Inside Closet en haut à droite, toutes deux en train d’instagramer à mort les lieux. 

Si vous me suivez sur Instagram, vous savez déjà où j’ai passé mon weekend : au bord du Lac de Genève. Privilège inouï partagé avec de nombreux journalistes, blogueurs et branchés en tout genre, à l’occasion de la métamorphose de l’hôtel Royal à Evian. Situé pile en face de Lausanne, ce bâtiment gigantesque a ouvert en 1909 et il vient de passer plusieurs mois à se faire lifter par l’architecte d’intérieur François Champsaur (qui a le bon goût de porter Egoïste de Chanel, allez lire mon article d’hier sur la question si vous ne comprenez pas ce que je veux dire). Difficile de rénover un lieu aussi mythique. Les sols sont couverts de mosaïques, les plafonds peints de fresques ahurissantes. Et les clients qui aiment venir se ressourcer au bord du lac n’avaient pas du tout envie de voir leur nid préféré transformé en showroom de meubles design.

Photographies Lili Barbery-Coulon. En haut: la salle du restaurant. En bas: le grand salon. Le garçon assis à gauche en train de griffonner furieusement est le calligraphe Nicolas Ouchenir qui n’a pas cessé de nous envoyer des invitations personnalisées tout au long du weekend. Un service d’exception juste pour le weekend de lancement.

Quand je suis arrivée, on m’a dit que les clients avaient l’habitude de rester cloitrés à l’hôtel (qui jouit d’un golf, d’une piscine à débordement avec vue sur le lac, d’un terrain de basket et d’une piscine intérieure avec hammam, sauna et spa digne de ce nom). J’étais étonnée. Ayant passé quelques étés en Suisse, de l’autre côté du lac, je connais toutes les activités sportives à pratiquer sur l’eau et les randonnées à faire dans les montagnes. Mais au bout de quelques heures seulement, j’ai compris pourquoi il est inconcevable de sortir de ce resort quand on y séjourne. Zéro bruit dans les chambres à part celui, lointain, des yachts lorsqu’on ouvre les fenêtres. Une vue aussi apaisante qu’une séance de méditation en pleine conscience, qu’elle soit sur le lac ou sur le parc entourant l’hôtel. J’aurais pu passer l’intégralité de mon weekend dans la salle de bains de ma chambre. Une baignoire au bord de la fenêtre pour se plonger dans la mousse en regardant le soleil se coucher derrière les montagnes. Les produits de soin pour le corps et les cheveux, à disposition, ont d’ailleurs été développés par Fragonard et sentent divinement bon.

Photographies Lili Barbery-Coulon. Ma salle de bain avec vue. Et une idée de la taille de ma chambre… folie!!!

Effectivement : on ne sort pas de l’hôtel ! Même pas pour descendre au bord du lac à quinze minutes de marche. A la rigueur, certains jouent au golf (vraiment pas mon truc), d’autres bullent devant la piscine (my cup of tea), ou dégustent des pâtisseries glutenfull en écoutant une chanteuse de jazz avec son pianiste près du bar (mon idée du bonheur). J’ai résisté aux pâtisseries. Ce qui ne m’a pas empêché de me gaver au petit-déjeuner : la grande salle au rez-de-chaussée consacrée au petit-déjeuner manque un peu de charme mais elle vaut le détour : un buffet de fruits frais et découpés, un autre de viennoiseries et de brioches sorties du four avec des pains de toutes sortes. On trouve même du pain maison sans gluten (tout à fait honorable) et un chef à votre service pour cuisiner vos œufs préférés. Bref, l’Hôtel Royal ne plaisante pas avec les affamés.

Photographie Lili Barbery-Coulon. J’aurais du vous montrer une photographie d’une scène hilarante au petit-déjeuner : comme il y avait beaucoup de blogueurs ce weekend, avant de passer à table, un rituel s’impose: nous ne touchons pas à nos assiettes avant de les avoir mitraillées. C’est pathétique je sais. Mais très amusant quand certains grimpent sur des chaises, se lèvent sur la pointe des pieds… Et parfois, c’est un peu long, le ventre grogne…

A l’extérieur, on trouve des plaids partout pour les frileux et des fauteuils confortables dans lesquels on peut passer la journée affalé à compter les voiliers. Quant à ceux qui pourraient éventuellement s’ennuyer (rien faire, c’est une activité en soi pour certains), il leur reste le spa pour se détendre. J’ai testé un shiatsu impeccable (ce qui n’est pas toujours le cas). Je ne suis pas dingue du rose vif choisi pour décorer les lieux – sans doute un moyen de rappeler les codes couleurs de l’eau d’Evian – mais je n’ai rien à redire du soin, de la température de la cabine de soin, de la gentillesse des employés et de la qualité de la main. Il y a aussi une salle de gym avec vue sur le parc pour les maniaques d’elliptiques et autres tapis de course. Une piscine intérieure aussi avec jacuzzi et parcours à remous en extérieur. Conclusion : on ne sort pas. On est bien. On s’en fout d’aller courir les excursions. On profite de l’instant. On savoure sa chance.

Photographie Lili Barbery-Coulon.
La brioche maison du petit-déjeuner. 

Evidemment, vous vous en doutez, cette merveille se mérite un peu. D’abord, il faut y aller et ce n’est pas si simple. Soit vous prenez le train/l’avion jusqu’à Genève et vous devez ensuite compter une heure de route supplémentaire (l’hôtel organise les transferts). Soit vous prenez le train jusqu’à Lausanne et vous embarquez sur un bateau qui fait la traversée en trente minutes maximum (sans doute l’option la plus romantique). Vous pouvez aussi prendre le train direct de Paris jusqu’à Bellegarde en France et enchainer avec une heure et demi de voiture (un poil long il faut bien l’avouer). Mais, rêvons un peu, vous avez peut-être un hélicoptère qui vous dégage de ces questions superflues 😉 ???

Photographies Lili Barbery-Coulon.
Un fauteuil pour lire dans ma chambre. La piscine couverte du spa de l’hôtel

Quant aux prix, il faut être malin et surveiller les promotions pour décrocher des tarifs accessibles. Par exemple, j’ai trouvé sur le site des chambres de 30 mètres carré avec vue sur le parc à 248 euros la nuit pour deux au lieu de 310 euros (la semaine prochaine). Les prix grimpent avec le nombre de mètre carré et la vue sur le lac est évidemment plus chère que celle sur le parc (pourtant déjà très agréable). Et puis, si vous ne comptez pas, il existe des suites à couper le souffle au dernier étage de l’hôtel. Les vues du lit sont dingues, on se croirait sur un bateau avec la promesse du lac à nos pieds. Magique.

Photographies Lili Barbery-Coulon. En haut: le bar de l’hôtel. En bas: le chariot à pâtisseries

L’hôtel Royal fermera en novembre 2014 pour quelques semaines, histoire de finir la rénovation des dernières chambres. Je vous recommande de les contacter directement via le site si vous souhaitez réserver des chambres pour le printemps 2015. Rive Sud du Lac de Genève, 74500 Evian les Bains, Tel : +33 4 50 26 50 50

Photographie Lili Barbery-Coulon. Voilà les bateaux que j’ai regardé quand j’étais dans mon bain puis sur le balcon de ma terrasse. Pas mal la vue non?