La vraie vie sans filtre
24/06/2015
« Mais comment tu fais ? » est la question qu’on me pose le plus souvent. Comment réussir à compiler plusieurs vies professionnelles, mon rôle de maman et d’épouse, ma vie sociale et mes voyages de presse ? Et je réponds souvent que ce que je montre sur Instagram ou sur mon blog ne correspond pas tout à fait à la réalité de mon quotidien. Pas intégralement, je veux dire. Je n’ai pas de pouvoirs magiques ni d’employés à mon service comme Gwyneth Paltrow. Je me lève très tôt tous les matins (souvent 5h30), ce qui signifie aussi que je m’écrase comme une vieille dans le canapé le soir et que je n’arrive jamais à finir un roman en moins de trois mois (en dehors des périodes de vacances), vu que mes paupières me lâchent dès la deuxième page de lecture. Il m’est même arrivé de sombrer en lisant une histoire à ma fille… Pathética, sors de ce corps ! En dehors du weekend, mon appart est constamment en bordel. Entre les piles de dossiers de presse, les produits de beauté à tester et à trier, les livres de recettes de cuisine et le courrier à ouvrir sur la table à manger, les batailles de fringues matinales qui forment de jolies petites montagnes sur mon rocking-chair dans ma chambre et les jouets de ma fille sur lesquels je finis toujours par me péter un orteil, c’est Hiroshima dès le lundi soir. Ma vraie vie, sans filtre, elle ressemble bien plus à ces photos qu’à celles que je poste sur Instagram.
Si j’arrive à méditer certains matins, et même à prendre le temps de me préparer un super petit-déjeuner en poussant un peu le bazar sur la table, je suis comme vous : je cours tout le temps, je fais un milliard de choses en même temps, pas toujours parfaitement d’ailleurs… Je vous raconte tout ça parce que je ne veux pas, ici ou ailleurs, m’ériger en modèle. Et je sens bien que derrière cette question « mais comment tu fais ? » il y a parfois une pointe d’agacement. Il n’y a pas de miracle, pas de recette. Ce que je montre est toujours le best-of de ma journée et il est hors de question de commencer à me plaindre de ce qui n’a pas été, de ma fatigue ou de mon stress, car je suis bien trop consciente de la chance que j’ai d’évoluer dans des univers aussi luxueux.
Je lisais hier l’interview que le site Les Louves m’a accordée. C’est très élogieux, on a l’impression que je réussis tout ce que je fais, y compris ma vie de maman. Mouhahahahaha !!!! Ben, non en fait. Le soir, je suis incapable de gérer les devoirs parce que 1) je suis crevée 2) j’ai envie de lui hurler dessus comme mon père me hurlait dessus dès qu’elle ne répond pas correctement 3) après j’ai envie de chialer en pensant aux quinze années de travail sur moi-même pour arriver à un résultat aussi médiocre… Du coup, je ne m’occupe plus des devoirs ! Je ne vais pas vous réciter le menu des mini catastrophes du quotidien mais elles existent, rassurez-vous, ma vie est comme la votre : bordée de montagnes russes, de petites joies et de grands chagrins. J’essaie juste de me concentrer sur le beau. Parce que ça me réconforte toujours lorsque je suis angoissée.
Et vous, vous ne montrez rien que la vérité et toute la vérité sur Instagram ou bien vous vous autorisez quelques petits arrangements avec vous-même ?