Press trip à Ibiza #2
Photographie Lili Barbery-Coulon

Press trip à Ibiza #2

Press trip à Ibiza #2

Voici le deuxième volet de mon « Press Trip à Ibiza ». Pour ceux qui découvrent la rubrique, je rappelle le principe : quand je pars en voyage de presse, je m’incruste dans les salles de bain des journalistes qui m’accompagnent pour voir ce qu’elles ont emporté dans leur trousse de toilette. Et cette fois, j’ai enfin réussi à kidnapper le vanity de Julie Levoyer, rédactrice en chef de Stylist, un hebdomadaire féminin, malin et gratuit distribué à l’entrée du métro à Paris et disponible en ligne chaque semaine. Je dis « enfin » car ça fait plusieurs fois que je tente de lui piquer sa trousse de toilette et qu’elle me répond systématiquement « Nan mais là, j’ai pris trois trucs pourris, je ne voulais pas enregistrer mon bagage en soute, franchement j’ai trop honte ». J’ai bien senti d’ailleurs qu’elle allait m’échapper quand je l’ai poursuivie à l’heure du petit-déjeuner. « Oh la la mais j’ai pris que des trucs de connasse ». J’ai éclaté de rire et je me suis demandée ce que j’allais trouver dans sa trousse qui pesait 4 kilos au bas mot. Rien que des marques archi pointues, des vraies astuces de pro, du chic et du bon goût. Dans le genre connasse, j’ai vu pire. Cependant, je commence à la connaître et je crois savoir ce qu’elle voulait dire : pas question de jouer les snobs avec des labels plus que parfaits. Bon, la prochaine fois, faudra embarquer de la grande distribution dans ta valise, Julie, pour faire redescendre un peu le niveau… Et puis, ultime crise de fou rire lorsqu’elle m’a rendu les légendes que je partage ci-dessous. C’est tellement elle ! Julie est plus jeune que moi, c’est aussi l’une des filles les plus drôles du secteur de la beauté. Elle a un débit de parole nettement supérieur au mien (et pourtant, sur l’échelle de Richter du bavardage, je plafonne à 7 en toutes circonstances), et un sens de la formule qui me sidère à chaque fois. Lisez plutôt, ça devrait vous plaire…

De gauche à droite et de haut en bas :

Savon pour le corps, Aesop : « Je n’utilise jamais les amenities des salles de bain d’hôtels car un jour, une rédactrice m’a raconté que ces produits étaient composés de « fins de cuve » et qu’elle connaissait une fille qui connaissait une fille qui connaissait une fille qui avait eu une éruption cutanée genre fin du monde après avoir utilisé un échantillon de gel douche… Alors ok, je commençais tout juste à travailler et c’était sûrement un bizutage à coup de légende urbaine mais n’empêche. Du coup, j’ai plein d’exemplaires de ce savon en format voyage chez moi (normalement, c’est un gros pain de plus de 300grs) pour en avoir toujours un à glisser dans ma valise. Il est très crémeux, n’assèche pas du tout la peau – ce qui est important vu que je ne mets pas de crème pour le corps – et son onctuosité fait qu’il n’en faut que très peu pour chaque douche. Donc il est petit mais tient au moins une semaine. L’odeur est démente, genre citronnelle chic, vivifiante le matin et rafraichissante le soir. »

Nettoyant doux à la lavande, Cowshed (la marque vient d’arriver dans le nouvel espace beauté au 1er étage du Bon Marché): « J’ai tendance à me laver le visage comme je karcheriserais une moquette… Plus ça décape, plus ça crisse sous l’eau, plus j’ai la sensation d’être clean. J’essaye de faire attention car ma peau a pris cher à force. Cette crème très ronde à l’aloe vera et à l’huile essentielle de lavande se masse longtemps, se rince à grandes eaux mais laisse pourtant le teint net et la peau confortable. Son parfum de citronnelle (encore) est très subtil mais donne un petit coup de fouet pas désagréable. »

Masque fleurs de jasmin, Leonor Greyl : « Alors… Il y a encore quelques mois, j’étais blonde platine. Et je suis Coréenne. Le résultat était cool mais mes cheveux ont fait un AVC. D’abord, ils se sont desséchés. OK, ça c’était prévisible. Ensuite, j’aurais dû arrêter le bleaching mais non, évidemment, il a fallu que j’insiste (pour ma défense, je précise que les gens sont vraiment plus gentils avec les blondes, par exemple les taxis ne te tabassent pas mais te font des petites ristournes « pour le plaisir » comme dans la chanson). Et là, c’est parti en toupie. Ils ont commencé par devenir élastiques sous l’eau. Creepy. Ensuite, ils sont restés collés à ma main dès que je la passais dedans (ou à celle de mon mec, traumatisme : 15 ans). Et puis, ils ont tout simplement cassés à quelques centimètres des racines, formant une petite collerette autour du visage qui te fait ressembler au Roi Lion période pré-puberté. Moi qui n’avais jamais utilisé de soin capillaire, là, je me suis pris un bon retour karmique. J’ai essayé toutes les formules réparatrices françaises et étrangères et je dois avouer que ce masque est très impressionnant. C’est un baume à l’ancienne, blindé de protéines et d’huiles végétales qui réparent sans alourdir la fibre. J’en vidais littéralement un pot par shampooing. Encore une fois, j’en garde plusieurs exemplaires miniatures. J’ai pris l’habitude d’en appliquer dans l’avion (par dessus une huile !) comme une crème de jour pendant le vol. Aujourd’hui, je suis redevenue brune mais j’en mets quand même un peu sur mes pointes encore abimées, après le shampooing, sans le rincer. »

Balm dotcom, Glossier : « Quand Emily Weiss a lancé Glossier, j’étais à New York et j’avais pour mission de ramener des kits à toutes mes copines. De tous les produits, j’ai surtout aimé la Brume et le Perfecteur de teint. J’avais complètement délaissé ce petit baume type Homeoplasmine, que j’ai redécouvert au fond d’un tiroir. En fait, il est génial. Dans l’avion, j’en chauffe un tout petit peu dans mes paumes et je me masse le visage et les mains. Au quotidien, je le pose sur les zones sèches (comme les coudes) et je m’en sers aussi comme highligher, un peu comme un Egyptian Baume mais qui ferait le teint plus dewy. »

Patchs Lift Contour des yeux, Esthederm : « J’ai une vraie passion pour les produits Esthederm car les résultats sont toujours immédiats. Je n’utilise pas de soin contour de l’œil mais j’applique ces patchs dès que je peux (au journal, dans l’avion, à la sortie de l’avion, avant de me coucher) et je les laisse poser jusqu’à ce que le tissu soit sec. Plus que l’effet liftant (dont je n’ai pas vraiment besoin. Enfin. Je crois), je suis toujours aussi étonnée de voir à quel point le contour de l’œil est illuminé et le regard reposé. J’en colle parfois sur des gens au journal – pas random, hein, quand ils ont une petite mine – et ça va tout de suite mieux. »

Hair Oil Infusion Vintage, LR Modern Alchemy : « C’est la marque de Laurie Richardone, une férue d’aromathérapie, qui concocte tous ses produits handmade. Le côté holistique/fait dans ma cuisine ne m’a jamais attirée mais là, je dois bien avouer que tous les produits que j’ai eu la chance d’essayer sont aussi efficaces qu’agréables. Cette huile d’argan sent un peu le vieux Woodstock (elle est infusée de patchouli et de santal, je te dis que ça) et sa texture ultra riche n’était pas très rassurante. En fait, il faut en utiliser très peu car l’absorption est dingue. Les cheveux ne sont pas du tout plombés mais se transforment en 2 secondes et deviennent très souples et tout doux. »

Gel express aux fleurs, Sisley : « Alors lui, il est idéal dans l’avion (si tu es en train de te dire que ça craint de voyager à côté de moi, tu as tout à fait raison, je suis extrêmement reloue) ! C’est donc un gel avec du lys et de l’iris hydratants, assez ferme et très très frais. A la moitié du vol, je laisse poser une fine couche et j’attends que ma peau l’absorbe complètement (en quelques minutes, c’est plié). Si je n’ai pas pu le faire, j’en applique, en arrivant à l’hôtel, une couche un peu plus épaisse. Il ne pose que 3 minutes, donc c’est pratique car on a souvent un call-time après l’installation en chambre. Bien réhydratée, la peau se défroisse et se plumpe tout de suite, le retour de glow est vraiment pas mal. »

Crème mains La Tulipe, Byredo : « Avec son odeur blanche, poudrée et très sage, cette crème fonctionne hyper bien: elle parfume sans s’imposer, elle sent le propre, la peau tout juste lavée et talquée. »

Dentifrice Amarelli Licorice, Marvis : « Depuis que j’ai découvert les dentifrices de Marvis, j’ai du mal à me brosser les dents avec des pâtes ultra-mentholées. Chez moi, j’ai celui au jasmin, très fleuri, avec à peine un soupçon de menthe mais en voyage, j’emmène des mini-formats de celui au réglisse, qui me rappelle un Stimorol version plus douce. »

Le Lys Méditerranée, Editions de parfums Frédéric Malle : « Je porte ce parfum depuis presque 10 ans. C’est le seul avec lequel les femmes comme les hommes m’arrêtent dans la rue et, parfois souvent, essayent de coller leur nez dans mon cou (véridique et awkward). Son odeur m’évoque un grand bouquet de lys, dans le salon d’un palazzo florentin, près d’une fenêtre en début d’après-midi. Il sent l’élégance et le soleil, sans sentir la plage. Il est solaire mais je trouve qu’il est beaucoup plus beau l’hiver, quand il fait très froid. J’ai arrêté de le porter pendant quelques années, cherché à la remplacer et je n’ai jamais rien trouvé. A chaque nouvelle fragrance, j’avais l’impression d’emprunter celle d’une bonne copine. C’est drôle car une amie rédactrice a fait un papier où elle racontait qu’elle allait à la boutique du Mont-Thabor et qu’on le lui conseillait… Et elle a écrit dans l’article : « Impossible, c’est le parfum de Julie ». Alors que je ne le portais plus depuis plusieurs années. »

Y Theorem Repair Serum Nac Y2, III Skin : « Dans ce sérum, il y a un complexe à base d’acides aminés, de vitamine C et d’escine qui encourage la synthèse de glutathion, un antioxydant parmi les plus puissants. Pour la petite histoire, il a été développé par un chirurgien esthétique anglais, en collaboration avec les scientifiques en charge du programme spatial russe. Le complexe a donc été crash-testé par des cosmonautes en mission (oui, Madame) car si l’avion, c’est tendax pour la peau, c’est de la rigolade à côté de l’espace (un max de radiations, zéro gravité). Du coup, je l’applique sous un SPF50 quand je sais que je vais fumer des clopes au soleil. En revanche, je tiens à préciser que j’ai eu la chance de le recevoir gratuitement au journal parce qu’il coûte quand même très cher (190£, c’est pas donné l’anecdote de la fusée et la clope en terrasse). »

Crema Neige, Santa Maria Novella (la marque est disponible au Bon Marché, chez Amin Kader et dans quelques points de vente en France, à checker sur leur site internet): « Déjà, elle est très pratique car ce n’est pas un format avion mais elle passe quand même en cabine (hashtag #lesvraisproblèmes). C’est une crème old school, simple mais efficace, avec de l’huile de jojoba et de la cire d’abeille, pour apaiser et hydrater. Elle a une texture particulière : un baume un peu cireux. J’en chauffe très peu dans mes paumes et je les presse contre mon visage pour l’imprégner, avant de masser en lissant. Quand je suis au soleil, j’en mets une couche plus épaisse le soir, comme un masque. »

Volumizing Lip and Cheek Tint Very Vivacious, Tata Harper : « Un baume corail (plus qu’un fard crème), bien pratique pour donner un petit coup de chaud aux lèvres et aux joues. Je l’ai essayé aussi sur les paupières mais c’était vraiment pas hyper dansant. La coloration est très subtile et il a une brillance assez jolie, c’est pratique, vu que je ne me maquille pas. »

Baume-en-Huile Biosource, Biotherm (ce produit sera disponible en juillet, il n’est pas encore sorti) : « On nous a présenté ce baume pendant le voyage de presse à Ibiza. Huile + baume + nettoyant + rincer à l’eau : vous me voyez là, en train d’hyperventiler ou pas ? J’ai eu tellement envie de l’essayer que… Euh… J’ai embarqué cet exemplaire, qui était sur la table de la présentation (mais j’ai demandé la permission avant, hein). Il se masse à sec et se transforme en huile au contact de la chaleur de la peau, agréable à masser elle aussi pour bien enlever la moindre trace de fond de teint ou de crème solaire. Au rinçage, l’huile se transforme en lait et la peau est hyper confortable, grâce au beurre de karité contenu dans la formule. »

Je vous avais prévenue, Julie est hilarante. Merci à elle pour ce témoignage précieux et sans filtre. Quant à ces anecdotes – nombreuses – au sujet de la gentillesse des gens lorsqu’on est blonde, elles me fascinent. Le journaliste, auteur et réalisateur Loic Prigent avait fait un documentaire très intéressant sur les blondes dans lequel il analysait le regard inconscient sur la blondeur… J’adorerais en faire l’expérience. Mais vu les dégâts sur les crinières de Mai Hua et de ma copine Emily Weiss qui ont été obligées de couper leurs cheveux très courts pour les sauver, je ne suis pas prête d’essayer ! Lundi, je vous montrerai ce que j’avais embarqué à Ibiza… Merci encore pour tous les commentaires laissés ces derniers jours, c’est magique de vous lire, merci d’oser, ça fait vraiment du bien !!!