Musée de la Chasse et de la Nature
Photographie Lili Barbery-Coulon

Musée de la Chasse et de la Nature

Musée de la Chasse et de la Nature

Photographies Lili Barbery-Coulon

Je commence par clore les débats éventuels : je ne chasse pas, je n’ai jamais chassé et je n’ai aucune fascination pour les armes. Ce post n’est donc pas un manifeste. Une de mes amies qui connaît ma passion pour la boutique Deyrolle et leur collection d’insectes et d’animaux naturalisés m’a recommandé d’aller visiter le Musée de la Chasse et de la Nature rue des Archives. Ce que j’ai fait pour la première fois mercredi dernier, accompagnée de deux petites filles de 6 ans. Le lieu fondé dans les années 1960 par François Sommer regroupe des tableaux, des vidéos, des animaux naturalisés et un cabinet de curiosités sur le thème de la nature et… de la chasse. Dès l’arrivée dans la première salle, les enfants sont complètement hypnotisés. Un sanglier naturalisé accueille le visiteur ainsi que des dizaines de tableaux, illustrant des scènes de chasses ou de repas gargantuesque où l’on devine la viande rôtie sur la table. Des secrétaires en bois remplis de tiroirs secrets permettent aux enfants d’apprendre à reconnaître les empreintes de l’animal. On y découvre aussi des croquis au fusain, des vidéos dissimulés derrière des jumelles où l’on observe l’animal dans les bois. Ca ne donne pas envie de voir les animaux mourir. Bien au contraire, chaque pièce force à respecter les espèces. Les enfants enchainent les « whaouh c’est beau » au rythme de leur découverte des cerfs, des lapins et des hermines. Les deux seules salles qui nous ont laissé sans émotion sont celles qui abritent une collection gigantesque de fusils ornés.

Photographies Lili Barbery-Coulon

Les petites étaient plus attirées par le renard naturalisé allongé sur un siège que par les crosses recouvertes de nacre. Une jeune femme leur a alors proposé de participer gratuitement à un petit atelier au deuxième étage. Avec des cartes illustrées, elle leur a demandé de reconstituer la chaine alimentaire, de différencier les proies des prédateurs et leur a expliqué pourquoi il fallait préserver chaque espèce. J’ai trouvé l’atelier aussi utile qu’intelligent et les enfants sont repartis ravis avec un diplôme de jeune naturaliste. La salle des trophées de chasse est incroyable et c’est sans doute celle qui mettra mal à l’aise les plus sensibles. En tous cas, l’hôtel particulier qui abrite toutes ces œuvres vaut le détour et c’est l’occasion de se confronter aux questions de son enfant : Pourquoi on tue les animaux ? Est ce que c’est mieux de manger un sanglier qui a été chassé ou bien un poulet qui a été tué à la ferme ? Est ce qu’on chasse encore des animaux menacés ? Est ce que ça existe le tigre en boite ? Je ne sais pas ce que vous répondrez à vos enfants. En tous cas, je vous recommande d’aller au Musée avec un carnet de croquis et des crayons de couleurs. Un bon moyen de canaliser leur énergie, de les empêcher de toucher aux bêtes naturalisées et surtout de leur apprendre à prendre le temps d’observer…

Photographie Lili Barbery-Coulon (Conception graphique des boites de conserve signée Toffe)

 Musée de la Chasse et de la Nature, 63 rue des Archives, Paris 3e, Tel: 01 53 01 92 40