Depuis deux semaines, des photos volées d’une salle à manger recouverte de pois multicolores tournent sur Facebook comme sur Twitter. D’autres, plus énigmatiques, montrent une salle noire éclairée par des milliers de lucioles suspendues par des fils de longueur différente. Issus de l’exposition de l’artiste japonaise Yayoi Kusama, ces clichés ne sont pas à la hauteur de l’émotion in situ mais elles illustrent parfaitement l’émerveillement des visiteurs. De tout âge ! Car même les tous petits sont sensibles à la multiplication des pois, aux gros ballons rouges barbapapesques, aux serpents qui courent sur la toile, aux membres carnivores qui sortent du sol… Ils ne perçoivent pas le caractère angoissant des œuvres pourtant ils sont capables de reconnaître l’intérieur d’un estomac à l’intérieur d’une forêt ou une minuscule tasse de thé au milieu d’un champ de clins d’œil. Comble des miracles : l’intérêt suscité par l’exposition Munch est si grand qu’il n’y a quasiment aucune file d’attente à la Galerie Sud pour Yayoi Kusama, ce qui permet d’éviter les crises de nerf habituelles. En prime, le musée propose les ateliers «  Des pois plein la tête ! » pour les enfants de deux ans à cinq ans afin de leur permettre de comprendre comment la répétition obsessionnel d’un même motif change notre vision des formes. Magique…