Lecture sans gluten
Photographie Lili Barbery-Coulon

Lecture sans gluten

Lecture sans gluten

Je sens que le simple titre de cet article va faire enrager ceux qui ne comprennent pas cette « mode » de l’alimentation sans gluten. Je préfère prendre quelques précautions avant de commencer : ici, je ne force personne à me lire. Je ne force personne à me suivre dans mes expériences. Ce qui me convient n’est pas une vérité absolue. Je vous invite à relire ici et les articles dans lesquels j’explique pour quelles raisons mon médecin m’a recommandé d’arrêter le gluten et le lait de vache (sous toutes ses formes sauf le beurre) et les bénéfices que j’en ai tirés. Mais, si vous n’avez pas d’intolérance, que vous êtes en parfaite santé et que la digestion du blé ne vous a jamais posé de problème, ne changez rien !

Eviter la farine de blé partout où elle se cache représente, au début, un vrai casse-tête. Progressivement, comme je l’ai déjà dit, la contrainte engendre de la créativité. Cet été, je n’ai pas cessé d’inventer des recettes, de tester des farines qui n’étaient jamais entrées dans ma cuisine et de lire des livres de cuisine sur le « sans gluten ». J’avais reçu il y a plusieurs mois Fait Maison – Sans Gluten d’Alexandra Beauvais aux Editions Hachette Cuisine mais je n’avais pas encore eu le temps de le consulter. Dans les Cévennes, j’ai pris mes quartiers dans l’immense cuisine de la maison, j’ai fait une razzia à la boutique bio du coin (« le coin », c’est à dire à 30 minutes en voiture de là) et j’ai adapté tout ce qui me plaisait visuellement.

Photographie Lili Barbery-Coulon. Ma pâte à tarte à base de farine de châtaigne et de maïs

Le livre m’a un peu déçue car il contient un nombre élevé de recettes à base de lait de vache (ou de crème, fromage etc…). Impossible pour moi de tester ces recettes-là. Et puis, je m’attendais à ce que l’auteur s’amuse à détourner tout ce qui existe à base de blé en remplaçant par différentes farines. C’est partiellement le cas, mais il y a aussi beaucoup de plats à base de légumes qui n’ont jamais contenu de blé… Ca donne sans doute des idées à ceux qui ne savent pas quoi manger, mais je suis restée sur ma faim. En revanche, j’ai adoré imaginer mes propres pâtes à tarte gluten free en suivant les conseils de l’ouvrage (qui coûte moins de dix euros d’ailleurs). Ca m’a donné envie d’inventer ma propre tarte salée. Donc voici ma recette de tarte au potiron (qui va être bien de saison ce mois-ci) :

INGRÉDIENTS :

Potiron ou potimarron, carottes, échalotes, cube de bouillon de poule, crème de soja. Pâte à tarte pour 4 à 6 personnes max : 100grs de farine de mais, 100grs de farine de châtaigne, un jaune d’œuf, 100grs de beurre salé tempéré.

PRÉPARATION :

Commencez par préparer une soupe de potiron (faites dorer les échalotes dans une grande marmite ou cocotte avec un peu d’huile d’olive, ajoutez les autres légumes coupés en gros morceaux, puis recouvrez d’eau avec un cube de bouillon). Prélevez quelques légumes, sans bouillon, et mixez-les. Vous garderez le reste pour faire une soupe, là il vous faut juste assez pour remplir votre plat à tarte. Salez et poivrez la purée, ajoutez si besoin un peu de crème de soja bio (et éventuellement de la cannelle ou de la cardamome selon vos goûts). Attention, la purée doit rester dense, surtout pas liquide. Préchauffez votre four à 200 degrés. Mélangez dans un saladier les deux farines tamisées et le beurre tempéré coupé en dés. Ajoutez le jaune d’oeuf dans la pâte. Formez une boule et mettez-la au frigo au moins un quart d’heure afin que le beurre se fige. Placez une feuille de papier sulfurisé dans votre plat à tarte puis étalez votre pâte. Je l’ai fait au doigt, je n’avais pas de rouleau et ça marche très bien. Enfournez pour 10 à 15 minutes. Puis, ajoutez la purée de potiron sur le fond de tarte. J’ai mis quelques tranches de tome de brebis sur le dessus mais c’est inutile. Enfournez pour 15 minutes encore. Ma tarte n’était pas très présentable mais elle était vraiment délicieuse. Je réessaierai dans des moules individuels pour soigner la présentation…

Photographie Lili Barbery-Coulon. Une autre idée trouvée dans ces magazines gluten free

Si vous cherchez d’autres idées pour cuisiner sans gluten, je vous recommande vivement de vous abonner au magazine Niepi. Cette publication m’a été recommandée par plusieurs lecteurs avant l’été. J’ai donc contacté les créateurs installés dans le Gard. On s’était promis de se croiser cet été mais ça n’a pas été possible. Le magazine est très bien fichu, il est truffé de recettes de saison, de conseils, d’interviews. On sent qu’il s’adresse autant aux intolérants qu’aux curieux ainsi qu’aux malades coeliaques. C’est ce magazine qui a fini de me convaincre d’acheter plein de farines que je n’avais jamais osé utiliser avant. Grâce à eux, j’ai fait un crumble de légumes provençaux délicieux, des cookies aux amandes un peu bizarres, mais bons quand même, ainsi qu’un gâteau à la châtaigne.

Photographie Lili Barbery-Coulon. Mon gâteau à la châtaigne, archi simple à faire 

Donc voici ma recette de gâteau à la châtaigne testé cet été. C’est une tuerie. Evidemment, il faut aimer la châtaigne et le goût de la crème de marron… sinon vous allez détester. Ma belle-sœur fait un gâteau dans ce genre là, mais je ne me souvenais plus de sa recette. J’ai donc tenté ma version au pif. Elle s’est révélée être une dinguerie.

INGRÉDIENTS :

4 œufs, 300grs de crème de marron Clément Augier (je doute que ce soit la meilleure mais je me souvenais que ma belle-sœur a testé son gâteau avec plein de préparations plus artisanales et que celle-ci est la seule qui marche parfaitement à la cuisson), 125grs de beurre salé (j’insiste sur le « salé »), 30grs de farine de mais, 30grs de farine de châtaigne.

PRÉPARATION :

Préchauffez votre four à 200 degrés. Faites fondre le beurre puis battez les jaunes d’œufs avec la crème de marron et le beurre fondu. Ajoutez progressivement les farines (tamisées si possible). Battez les blancs en neige (bien fermes) et incorporez-les à l’autre mélange. Versez dans un moule beurré et fariné (à la farine de mais ! pas à la farine de blé) et enfournez une vingtaine de minutes max. Ca cuit relativement vite, ne le laissez pas trop longtemps au four. C’est tellement bon et je suis si gourmande que rien qu’en l’écrivant, j’ai envie d’en préparer un. Un petit goût de caramel au beurre salé (à cause du beurre). J’ai réuni dans un seul gâteau, et en toute modestie, Belle Ile en mer et les Cévennes. Exploit ultime : non seulement les adultes ont aimé mais les enfants ont supplié que j’en refasse un autre. La sensation de gloire tient à peu de choses finalement…

Photographie Lili Barbery-Coulon

Allez soyez sympa, balancez vos recettes de pâtisseries sans gluten en commentaires !