Atelier de cuisine à Essaouira
Photographie Lili Barbery-Coulon

Atelier de cuisine à Essaouira

Atelier de cuisine à Essaouira

Vous devez en avoir marre que je vous parle de mon livre matin midi et soir sur Instagram… Argh, ça va pas s’arranger si vous avez l’habitude d’écouter l’émission de François-Régis Gaudry On Va Déguster sur France Inter. Ce matin, de 11h à 12h, je suis son invitée aux côtés des chroniqueurs Elvira Masson et Jérôme Gagnez ainsi que de l’historien et professeur Christian Grataloup qui devrait vous en apprendre sur l’origine du petit déj… Tout ce qui se passe autour de la sortie de mon livre me paraît irréel mais alors là, c’est un nouveau cap en matière d’émotions. Si des audit.eur.rice.s de France Inter déboulent sur ce blog pendant ou juste après l’émission, je leur souhaite la bienvenue! Ici, je ne parle pas que de granola ou de pancake: hallelujah! Sur mon blog, on trouve des idées pour partir en voyages, beaucoup d’articles sur le yoga, de bonnes adresses pour cultiver son bien-être, des sélections de parfums, parfois un peu de déco et une tonne d’énergies positives à partager avec ceux qu’on aime. Ce matin d’ailleurs, on reste en cuisine mais on décolle pour Essaouira: je vous emmène prendre un cours de tajine de kefta et de tchakchouka à l’Atelier Cooking Workshop.

Souvenez-vous, j’ai démarré il y a quelques semaines sur le blog un cycle sur le Maroc. Je vous ai emmenés chez Terre des Etoiles dans le Désert d’Agafay près de Marrakech. Puis chez l’un de ses concurrents, Scarabeo Camp, un autre bivouac raffiné de la région. L’occasion de découvrir les nouveaux parfums musqués d’Hermès que l’on m’a présentés dans ce désert en décembre 2017. En mars 2018, lorsque je suis retournée au Maroc, j’ai quitté le désert d’Agafay en voiture pour rejoindre Essaouira. Il faut environ trois heures de route pour rejoindre la côte atlantique marocaine. Vous pouvez bien évidemment louer une voiture sur place mais si vous n’avez pas envie de conduire, les hôteliers marocains (à Marrakech ou à Essaouira) vous trouveront facilement un chauffeur et se chargeront eux de négocier le meilleur prix pour vous. C’est une bonne option pour combiner plusieurs escales à l’intérieur du pays. D’autant qu’il y a peu de vols directs pour Essaouira. Et puis, même si la route est un peu longue, elle n’est ni sinueuse (je pense aux jeunes enfants malades au premier tournant) ni trop cabossée donc ça passe relativement vite.

Photographie Lili Barbery-Coulon

Comme vous le savez si vous avez l’habitude de lire ce blog, j’ai découvert Essaouira il y a deux ans et j’ai eu l’occasion d’y retourner deux fois depuis: je suis folle de cette ville portuaire et de sa région. Cette fois, j’ai séjourné au Jardin des Douars, dont je vous reparlerai dans la semaine, un hôtel paradisiaque situé entre Essaouira et Sidi Kaouki. Ce sont les gérants français de cette bonne adresse qui m’ont recommandé d’aller prendre un cours de cuisine marocaine à Essaouira. Ouvert en 2009, l’atelier Madada s’est récemment déplacé dans un ancien entrepôt d’amandes à l’entrée de la médina. Rebaptisé L’Atelier ! Cooking Workshop, ce cours de cuisine traditionnelle propose d’apprendre aux vacanciers de passage à préparer des tajines, du couscous, différentes pastillas, mais aussi de la pâtisserie orientale comme les cornes de gazelle et même du thé à la menthe dans les règles de l’art (sans douze mille cubes de sucre ni amertume). L’ancien entrepôt d’amandes a été entièrement métamorphosé par les propriétaires français, déjà connus pour leur joli concept store de prêt-à-porter Histoire de Filles, situé juste à côté dans la même rue (on y trouve une très belle sélection de vêtements fabriqués au Maroc: la section enfants si vous avez des moins de dix ans est irrésistible). Dans ce nouvel espace gigantesque, on peut prendre un cours de cuisine, mais aussi simplement profiter d’un café et d’une pâtisserie en commandant un café dans la partie brasserie, découvrir de l’artisanat local de qualité dans les deux boutiques situées au fond, ou bien déjeuner sur le pouce en profitant du wifi et des parfums d’épices émanant du cours de cuisine.

Photographie Lili Barbery-Coulon

Mona nous reçoit dans sa grande cuisine par petits groupes – huit personnes maximum – de 10h30 à 15h (il y a aussi des horaires de cours l’après midi). Tous les ingrédients sont installés devant chaque poste à l’arrivée des élèves et le cours est donné en français et en anglais simultanément. Fille de cheffe renommée, Mona a grandi en regardant sa mère couver les tajines avec amour et flairer les épices à la recherche de l’accord parfait. De nature exigeante, elle nous a appris à former des roses avec des épluchures de tomate, à préparer le thé pour chasser l’amertume (le truc: monter à ébullition le thé une première fois, jeter l’eau puis laisser à nouveau les feuilles de thé infuser dans l’eau bouillante avec de la menthe fraîche et pas trop de sucre), mais surtout à préparer une tchakchouka résolument parfaite. Ma grand-mère qui était pied-noire née en Algérie savait très bien préparer cette espèce de ratatouille qu’on peut manger chaude ou froide. Le secret réside dans la découpe minutieuse des légumes épluchés. On ne laisse pas la peau sur les tomates ni celle des aubergines. Il faut que tout soit coupé menu et le choix des épices est également capital. Mona m’a montré que pour éviter de faire cramer ses légumes dans la casserole au moment de la cuisson, il faut toujours veiller à ce que le niveau des légumes soit bien le même partout. Souvent, en remuant avec une cuillère en bois, on forme un trou à un endroit: Mona dit que l’eau des légumes va se loger dans l’espace vacant et le fond de la casserole va brûler pile à cet endroit. Donc, elle surveille tout le temps la température et le parfait nivellement de ce qui cuit dans la casserole. Vous trouverez la recette de la tchakchouka ainsi que celle du tajine aux keftas dans la rubrique recettes du site de L’Atelier ! ainsi qu’un grand nombre de recettes à télécharger. En revanche, ces listes d’ingrédients ne comprennent pas toutes les astuces et les gestes livrés par Mona in situ.

Photographies Lili Barbery-Coulon (Mona en haut, Aude et Laura ci-dessus)

On prépare le repas toute la matinée et pendant la cuisson ou bien après le déjeuner, l’équipe propose de nous emmener dans le souk pour rencontrer les meilleurs vendeurs d’épices. Celui qui nous a été recommandé se trouve dans le marché couvert aux poissons. Il nous a montré comment distinguer les épices médiocres des meilleures qualités. Pour Mona, impossible de réussir son tajine sans des épices nobles. L’équipe de l’atelier peut aussi vous conduire dans d’autres lieux du souk pour connaître les bonnes adresses des locaux. On revient s’installer au restaurant une fois la cuisson terminée et il n’y a plus qu’à déguster ce que chacun a préparé. Délice absolu. Une super expérience partagée avec Aude Sarkamari et Laura avec qui nous avons beaucoup ri. A faire absolument si vous passez à Essaouira.

Photographies Lili Barbery-Coulon

500 dirhams par personne (soit 46€) l’atelier de 10h30 à 15h comprenant le cours de cuisine, la dégustation et la visite du souk. Il existe aussi un cours de pâtisserie de 15h30 à 17h pour 220 dirhams par personne. L’Atelier! Cooking Workshop qu’on appelle aussi Atelier Madada est situé Rue Mohamed Ben Messaoud, à côté du concept store Une Histoire de Filles, Essaouira Tel: +212 7 00 18 90 17, email: [email protected]