Kodawari Ramen
Photographie Lili Barbery-Coulon

Kodawari Ramen

Kodawari Ramen

Pardonnez le silence de la semaine dernière. Je suis entrée dans un gros tunnel de boulot en préparation du prochain Spécial Beauté de M le magazine du Monde. Je n’ai malheureusement pas beaucoup le temps d’éditer mes photos ni de vous écrire tous les articles qui attendent pourtant d’être publiés ici. En attendant que je reprenne un rythme habituel, si vous êtes en manque (la fille qui rêve ☺), vous pouvez continuer à me suivre sur Instagram ou sur Snapchat (@lilibarbery). Je viens tout juste de me mettre à ce réseau auquel je ne comprenais rien jusqu’alors. On avait beau me rabâcher qu’il fallait que je l’utilise, à chaque tentative de snap, je me sentais aussi vieille que ma grand-mère le jour où je lui ai expliqué qu’on passait de 8 à 10 chiffres pour téléphoner en France (circa 1996). Heureusement que j’ai des copines plus modernes que moi qui ont fini par me montrer deux ou trois trucs amusants à faire sur Snapchat. Et je dois avouer que ce weekend, je me suis beaucoup amusée à snaper. ENCORE UNE USINE À PROCRASTINATION… on est foutu, je vous dis !

Photographie Lili Barbery-Coulon

Aujourd’hui, je vous propose un voyage au Japon pour le prix d’un ticket de métro. Tout juste ouvert rue Mazarine, à deux pas d’Odéon, du Bar du Marché et du délicieux glacier Grom, le restaurant Kodawari Ramen fait la promesse d’une téléportation à Tokyo le temps d’un déjeuner. Lancé par un jeune couple français, Fleur et Jean-Baptiste Meusnier, ce lieu a été imaginé avec l’aide de chefs décorateurs issus du cinéma et de la télévision. Dès qu’on passe l’entrée, on se retrouve plongé à Tokyo. Le long couloir du restaurant qui court le long de la cuisine a été transformé en ruelle japonaise jonchée d’échoppes traditionnelles. Ici une boutique à gadgets comme on en trouve un peu partout à Tokyo, là, un faux kiosque à journaux, un peu plus loin, une façade imaginaire de restaurant. Il y a un côté Disneyland tokyoïte mais c’est si bien fait que les clients semblent aussi émerveillés que des gosses devant Mickey. Le personnel joue d’ailleurs le jeu à fond en criant « Irasshaimase » qui signifie « bienvenue » et qu’on entend partout lorsqu’on entre dans une boutique ou un restaurant au Japon.

Photographie Lili Barbery-Coulon

Ne vous attendez pas à une vision raffinée du Japon telle que celle exprimée au Pavillon Miwa. Kodawari Ramen est une cantine populaire où l’on est autorisé à aspirer les nouilles en faisant du bruit. A l’origine de ce projet frapadingue, Jean-Baptiste Meusnier s’étonnait qu’on trouve si peu de restaurants dédiés aux ramens à Paris. Fou du Japon, il est allé à la rencontre de nombreux chefs japonais qui lui ont confié différentes recettes de ramen, chaque région ayant sa propre interprétation de ce bouillon à base de pâtes. Mais comme il est un peu maniaque, Jean-Baptiste est allé beaucoup plus loin dans sa quête du ramen idéal. Il a importé la « rolls » des machines à pâtes japonaises et travaille exclusivement avec un producteur de blé dans les Ardennes ainsi qu’un meunier qui réalise une farine sur mesure. Quant aux bouillons – clé de voûte de ce plat sans prétention – Jean-Baptiste a préféré les versions légères aux variations épaisses (pas toujours faciles à digérer). Pour le moment, on peut choisir entre quatre bouillons, ajouter des œufs mollés ou des tranches de porc grillé. La carte devrait se déployer et s’adapter aux saisons au fil des jours. J’ai testé le Kurogama ninniku soba au sésame noir à la roquette et aux oignons : très bon mais un peu gras à mon goût. Mon mari a commandé le Jidori shio soba, hyper savoureux. Ma fille s’est contentée d’un petit bol de Tori soboro don (du riz avec du poulet haché) amplement suffisant pour son appétit de moineau.

Photographie Lili Barbery-Coulon

J’étais surprise par le calibre des pâtes qui m’a semblé plus fin que celui que j’ai pu expérimenter dans les restaurants japonais près d’Opéra ou à Tokyo. Je suis tellement habituée aux sobas au sarrasin de Yen (phrase de connasse je sais) et je mange rarement des pâtes au blé donc les bols de ramen m’excitent moins qu’il y a quelques années. Néanmoins, je dois reconnaître que les bouillons sont délicieux, et si vous êtes glutenfree, vous pourrez toujours commander du riz et un œuf mollet en supplément. L’expérience du voyage immobile en vaut la peine. En prime : les plats sont copieux et vraiment abordables. Une bonne petite adresse à tester illico si vous êtes à Paris.

Photographies Lili Barbery-Coulon

11.50€ ou 12€ le bol de ramen, Kodawari Ramen, 29 rue Mazarine, Paris 6e. Ouvert tous les jours sauf le lundi de 12h à 14h30, puis de 19h à 22h30