Le brunch démoniaque du Royal Monceau
20/01/2015
Une fortune. Voilà, c’est dit, j’ai lâché le mot. J’ai dépensé une fortune au Royal Monceau samedi dernier. Certains d’entre vous trouveront sans doute la somme indécente. Ou hors de leur portée. Je n’ai pas l’habitude d’investir autant dans un déjeuner. C’est un vrai cadeau que j’ai eu envie d’offrir à ma famille et je vous écris, pleinement consciente de sa valeur. Et je ne le regrette pas une seconde. Pire, je suis prête à recommencer !
La journaliste Béatrice Thivend m’avait prévenue il y a quelques mois : « Va tester le brunch du Royal Monceau, c’est démentiel, ta fille va adorer ! ». J’avais ensuite regardé les tarifs et je m’étais dit que c’était quand même bien trop cher pour aller manger des œufs, un croissant et un dessert. Ce que je n’avais pas bien compris, c’est qu’en plus de jouir d’un buffet à volonté d’une cuisine étoilée (je ne vais vous épargner aucun détail dans quelques lignes, je vous préviens, c’est démoniaque), le personnel propose aux enfants de rejoindre des ateliers spécialement conçus pour eux où ils sont pris en charge par des pros. Rien à voir avec un coloriage tout pourri et trois stylos feutres à la pointe desséchée (et encore, souvent, c’est déjà pas mal). Non, là, il s’agit d’un atelier aussi amusant qu’intelligent avec des activités qui changent d’une semaine à l’autre.
Je ne suis pas dingue du travail de Philippe Stark, de ses lampes industrielles gigantesques et de ses lustres grandiloquents, mais je dois avouer que samedi dernier, j’ai passé tellement de temps à scruter le buffet que je n’ai pas prêté attention à la décoration. Au programme et en libre service : des carpaccios de Saint Jacques, des gambas et des calamars parfaitement assaisonnés, des pâtes pour les petits (et les grands d’ailleurs) préparés à la minute avec la sauce de votre choix, des plats chauds confectionnés en cocotte avec les légumes de saison, un plateau de fromage délirant, du granola saveur ispahan, des laitages de toutes sortes, une salade de fruits rouges, de la charcuterie, des salades de légumes crus aux fleurs fraîches, des viennoiseries et, et, et un buffet de desserts Pierre Hermé. A VOLONTÉ.
Ca m’a fait penser à l’un de mes tous premiers brunchs. J’étais petite, mon père habitait à Québec et nous allions le voir avec mon frère pendant les vacances scolaires. Un matin, il nous prévient qu’il ne faut pas prendre de petit-déjeuner car on va bruncher. Je n’avais jamais entendu ce mot de ma vie. Il nous explique alors que c’est une contraction du petit-déjeuner et du déjeuner en anglais et qu’on va aller dans un restaurant où on pourra se servir autant de plats sucrés que de plats salés. Je devais déjà être archi gourmande car je me souviens encore de mon émerveillement lorsque j’ai découvert le buffet. Toutes les pâtisseries alignées, la chantilly à la louche, les plats salés typiquement américains juste à côté me donnaient le tournis. Dans mon souvenir, on était dans un château au bord du fleuve Saint Laurent, mais peut-être l’ai-je rêvé ? Je me rappelle avoir eu mal au ventre en sortant de table après avoir dévoré des assiettes débordant de tout.
Cette madeleine de mon enfance est réapparue samedi. Sauf que maintenant que je suis plus vieille, et plus raisonnable, j’ai passé un temps fou à choisir ce qui me faisait le plus envie. J’étais déçue de ne plus avoir le foie de mes 8 ans, finalement, je n’ai pas mangé autant que mes yeux l’auraient voulu. Surtout qu’en plus de toute cette abondance sur les tables, les serveurs vous proposent des œufs à la carte (avec de la truffe pour ceux qui aiment). Les boissons chaudes et les jus de fruits sont compris. En revanche, il vous faudra payer votre bouteille de vin et vos sodas.
Quant aux enfants, ils ne sont pas contents, ils sont aux anges. Ils commencent leur repas avec leurs parents et vont vite rejoindre l’atelier, accompagnés par le personnel de l’hôtel. Samedi, ils ont pu fabriquer des pizzas sucrées ou salées. Et ces petits quarts d’heures de pause, puisqu’ils reviennent régulièrement picorer à la table des parents, offrent des moments de calme vraiment luxueux aux adultes.
Bon, alors, combien ça coûte ce paradis du brunch le samedi ? 78 euros par adulte, 39 euros par enfant, gratuit pour les moins de 6 ans. Une fortune, je sais… le dimanche, c’est encore plus cher car le buffet est encore plus festif (je me demande bien comment)…
Le Royal Monceau, 37 avenue Hoche, 75008 Paris, le brunch du samedi est servi de 12h30 à 15h30, Tel pour les réservations : +33 1 42 99 88 00