Hotel Saint James Paris
photographie lili barbery-coulon

Hotel Saint James Paris

Hotel Saint James Paris

Je vous écris du sud de la France où il fait gris. Bien moins gris néanmoins qu’à Paris où l’on compte les jours jusqu’au prochain rayon de soleil. Samedi dernier, j’ai oublié cette météo épouvantable en quelques stations de métro. Je me suis rendue dans un quartier où je ne vais jamais : en bas de l’avenue Foch près de la Porte Dauphine. J’étais invitée à tester un petit-déjeuner à l’Hôtel Saint James Paris dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’alors. Arrivée devant le numéro 43 de l’Avenue Bugeaud, j’ai eu un choc : je ne m’attendais pas à découvrir un lieu aussi spectaculaire. Une demeure gigantesque bâtie au XIXe siècle sur le parc du premier aérodrome de Paris. Une fois le portail franchi, le chant des oiseaux et de la fontaine est si puissant qu’on se sent téléporté dans un château à des kilomètres de la capitale. Magique.

Photographies Lili Barbery-Coulon

A l’intérieur, on découvre un lobby délirant avec un escalier peint en noir et blanc se reflétant sur un jeu de miroirs au plafond. Ca m’a rappelé les dessins d’Escher où les marches montent et redescendent dans un tourbillon mathématique qui empêche de distinguer le début de la fin. Juste derrière, la salle du petit-déjeuner et du brunch servi le weekend donne sur le bar installé dans l’ancienne bibliothèque de la demeure et sur le jardin où d’immenses montgolfières évoquent l’origine des lieux. Mais comment avais-je pu ignoré l’existence d’un pareil endroit à Paris ? En fait, le Saint James sort d’une longue période d’extrême confidentialité puisqu’il s’agit d’un club privé qui commence à s’ouvrir au public. Jusqu’ici réservé exclusivement aux membres et aux clients qui y passent la nuit, le bar de l’hôtel est désormais ouvert à partir de 19h chaque soir. Et la salle du petit-déjeuner que j’ai testé (qui n’est malheureusement pas encore accessible aux non membres ou aux non clients) s’ouvre à l’occasion de la formule brunch du dimanche matin et s’étend dans le jardin les beaux jours. En espérant qu’ils reviennent un jour à Paris…

Photographies Lili Barbery-Coulon

Je n’ai pas testé le brunch mais le petit-déjeuner était irréprochable. En plus de la partie buffet qui propose des fruits frais, des laitages, un plateau de fromages, des tartes maison, des viennoiseries croustillantes, une sélection d’aliments sans gluten, des œufs brouillés en verrine, du bacon, des saucisses et des jus frais, on peut commander la spécialité du chef : les œufs bénédictine. J’ai goûté ceux au saumon fumé… jouissifs ! Dans la salle du petit-déjeuner, j’ai surtout croisé des touristes américains fortunés et quelques couples très amoureux. Du coup, j’ai demandé à voir des chambres pour voir si leur décoration était aussi théâtrale que l’escalier central.

Photographies Lili Barbery-Coulon. Ci dessus: la bibliothèque transformée en bar de l’hôtel

Rénové par la décoratrice franco-américaine Bambi Sloan en 2011, l’hôtel décline un style différent dans chaque chambre. Les meubles Napoléon III se mélangent aux carreaux de ciment, aux lustres et à la moquette imprimée parquet. Ce carambolage stylistique ne correspond pas à mes goûts mais il a le mérite d’avoir du panache et de la personnalité, ce qui manque cruellement à bon nombre d’hôtels luxueux qui utilisent les mêmes codes de Hong Kong à New York si bien que chaque endroit est interchangeable. Je n’avais qu’une envie : m’offrir une nuit en amoureux et échapper ainsi à la morosité parisienne. D’ailleurs, je trouve que c’est une bonne idée de cadeau pour un anniversaire de mariage (vous êtes nombreux à m’écrire pour me demander des idées de cadeaux, si bien que je me demande si je ne vais pas créer une rubrique dédiée…).

Photographies Lili Barbery-Coulon. L’escalier central et l’une des entrées d’une suite de l’hôtel

J’espère que l’hôtel va changer de politique concernant les petit-déjeuners et ouvrir les réservations à ceux qui n’y ont pas passé la nuit. Sinon, il vous reste à dénicher un membre de ce club privé qui pourra vous y inviter. Ou bien aller tester le brunch, assez cher, mais préparé par un chef déjà auréolé d’une étoile…

Photographies Lili Barbery-Coulon.
Une jolie chambre, très lumineuse avec une baignoire en fonte comme je les aime…

Hôtel Saint James Paris, 43 avenue Bugeaud, Paris 16e, Tel : +33 1 44 05 81 81 bar et restaurant étoilé ouvert tous les soirs à partir de 19h aux non-membres, chambres doubles à partir de 387€ la nuit, brunch le dimanche de 12h à 16h, 80€ par adulte, 30€ par enfant, gratuit pour les moins de 4 ans.