Mes solaires pour l’été 2016

Mes solaires pour l’été 2016

Mes solaires pour l’été 2016

Après mon rituel « skincare » de l’été, voici, comme promis, mes produits solaires préférés. Je voudrais commencer par rappeler que je ne dispose pas des outils scientifiques d’un laboratoire pour tester les formules et que cette sélection est donc subjective. Elle est basée sur mes préférences en terme de texture et de parfum, ma sensibilité au soleil, mon comportement en vacances, mon âge et le fait que je sois mère d’un enfant encore jeune. Il y a vingt ans, je ne pense pas que j’aurais eu les mêmes préférences : je me foutais pas mal du photovieillissement. Mon but était d’être la plus bronzée à la rentrée. Et mes seules inquiétudes étaient d’éviter le coup de soleil. Pas parce que j’avais peur de choper un cancer de la peau. Mais parce que je ne voulais pas risquer de peler et donc de flinguer tous mes efforts à la plage. J’ai beaucoup changé depuis…

Malgré ma peau mate qui bronze aisément, j’ai un nombre exponentiel de grains de beauté que je fais « checker » par un dermatologue chaque année. Systématiquement, on me dit que vu le nombre, le soleil n’est pas mon ami. Ensuite, je vais avoir 40 ans (je sais, je le dis tout le temps depuis quelques posts mais c’est pour m’habituer, je suis en mode traumatique avec ce truc, ça va passer…) et après chaque été depuis trois ou quatre ans, je remarque que des petites taches ici et là s’installent définitivement sur mon visage. C’est subtil mais ça modifie l’éclat de mon teint. Les rides aussi se creusent et quand je bronze « trop », c’est encore pire. Avec les efforts que je fais pour ma peau à longueur d’année, c’est un peu dommage de tout bousiller pour avoir un joli teint hâlé que j’arrive à imiter très facilement avec un peu de maquillage.

L’autre prise de conscience vis à vis du soleil a été l’arrivée de mon enfant il y a bientôt neuf ans. De la même manière que je me suis mise à manger bio lorsque j’ai commencé à lui fabriquer ses premières compotes, je suis passée d’un indice 20, voire 30 à un indice 50 lorsque je lui ai étalé de la crème pour la première fois. J’ai trouvé plus simple de mettre toute la famille au même « régime ».

Il est donc important que vous vous questionniez sur vos envies et vos besoins avant de choisir vos produits solaires. Par ailleurs, les normes et la législation en Europe et en France sont particulièrement élevées. Nous disposons des produits les plus efficaces en matière de protection anti UVA et anti UVB (les premières nous font vieillir plus vite, les secondes filent des coups de soleil et augmentent les risques de mélanome), n’en déplaise à un magazine de défense des consommateurs qui a récemment publié une étude archi flippante sur le sujet. Bioderma et Clarins sont des marques sérieuses dans lesquelles vous pouvez avoir confiance lorsque vous partez en vacances. Toutes les marques incriminées ont réagi pour dénoncer la manière dont ce magazine a conduit son test (in vitro) qui n’est pas conforme à la manière dont un produit solaire réagit dans la réalité (in vivo). Par conséquent, choisissez vos produits de manière apaisée : je peux vous assurer que les crèmes en vente aujourd’hui sont mille fois plus efficaces que les pseudo filtres que nos parents nous appliquaient une fois par jour (voire pas du tout) quand on était petits. Parenthèse refermée.

Voici donc mes quatre marques préférées pour protéger ma peau l’été, par ordre alphabétique et non de préférence : Anthelios de La Roche-Posay, Daylong des Laboratoires Galderma, Lancaster et Sisley. J’ai également choisi de vous parler de Skinceuticals qui est une bonne option pour ceux et celles qui veulent une protection de qualité, exclusivement conçue à base de filtres minéraux. J’ai interviewé plusieurs directeurs scientifiques qui j’espère vont vous aider à mieux comprendre comment ces produits fonctionnent. Enjoy

Photographie Lili Barbery-Coulon. Ce livre sublime est signé de la journaliste Clara Le Fort aux Editions Gestalten. Ci contre mes solaires préférés de Sisley, dont la nouvelle formule teintée « golden »

Bien choisir son indice de protection solaire

J’imagine que vous le savez déjà mais – au cas où – je rappelle que le bronzage est un mécanisme naturel de défense de la peau contre le soleil. « Au delà de l’aspect esthétique, le bronzage  est un système de protection : le soleil stimule la synthèse de mélanine, un pigment qui colore la peau. Au fil du bronzage, la couche cornée s’épaissit. Ce système de défense n’est pas suffisant mais il permet de comprendre le rôle du hâle » dixit Isabelle Thuillier, Directrice Recherche et Evaluation chez Sisley. Il y a deux écoles au niveau du SPF : soit on reste au 50 tout l’été no matter what. Soit, on avance en décroissant les indices au fil de l’évolution du bronzage. « Pour bien choisir son indice, il faut croiser plusieurs informations : savoir reconnaître son phototype (de la peau claire aux cheveux roux qui ne fait que rougir au soleil à la peau foncée qui ne prend jamais de coup de soleil) et le degré d’exposition solaire (de l’exposition mesurée au grand air à celle sur un glacier en plein milieu de journée) » poursuit Isabelle Thuillier. En gros : si vous avez la peau claire et que vous partez sur un bateau cet été : pas question de quitter votre spf50. Si vous avez comme moi la peau sensible au soleil et que vous avez chaque année un peu plus de taches : continuez avec un spf50 en toute circonstance. Si vous êtes mate et que vous ne vous exposez que le matin tôt et le soir tard, vous pouvez choisir un spf plus faible. Cependant, l’indice de protection n’est pas le seul critère pour choisir un produit solaire. Ce que j’aime particulièrement chez Sisley c’est la formulation anti-oxydante. La protection « écran total » n’existe chez aucune marque. Et il n’y a pas que les UVA et UVB qui ont un effet néfaste sur la peau. Il y a plein d’autres longueurs d’ondes qui génèrent aussi des stress oxydatifs, d’où l’intérêt de booster les formules avec des antioxydants. « On va bien plus loin encore dans notre formule Sunleÿa GE qui est conçu comme une crème anti-âge : on a intégré des actifs pour lutter contre la glycation cellulaire » précise Isabelle Thuillier. Moi, je suis dingue de la signature olfactive de Sisley : sauge-marjolaine pour le visage, lavande-géranium pour le corps qui a un léger effet répulsif contre les moustiques (mon obsession dans les Cévennes où je me fais dévorer chaque été). « Un bon solaire c’est un équilibre entre des filtres de grande qualité, photostables et résistants à l’eau, une approche anti-âge, et du plaisir au niveau de la texture. La seule protection à 100% est l’éviction totale du soleil qui est difficilement compatible avec le fait de passer des vacances à l’extérieur » rappelle Isabelle Thuillier.

Photographie Lili Barbery-Coulon. Le gang Daylong dont la formule pour enfants au milieu

Réappliquer sa crème toutes les deux heures ou pas ?

Là encore, deux stratégies. Ceux qui se tartinent toutes les heures. Et ceux qui considèrent que bien qu’indispensables à la protection solaire, les filtres chimiques et minéraux ne sont pas géniaux pour la beauté de la peau (d’où l’intérêt du double nettoyage le soir). Donc, ils recommandent un indice très élevé qu’on applique une fois le matin et une fois l’après midi, plutôt qu’un indice plus faible qu’on réapplique plus régulièrement. C’est le cas de Joëlle Ciocco qui aime bien le produit Daylong du groupe Galderma (qui dispose de plusieurs formules pour enfants et adultes; ce sont eux aussi qui sont derrière la formule Actinica) car il garantit une protection très élevée longue tenue. Le secret de cette formule qui contient la dernière génération de filtres anti UVA, anti UVB mais aussi anti infra rouges : une technologie « liposomale » qui transporte les filtres à la base de la couche cornée (ni en surface, ni en profondeur de la peau). Pile à cet endroit, ils peuvent jouer leur rôle sans risquer d’être dégradés rapidement. J’aime bien cette formule pour le début des vacances ou pour les conditions extrêmes (montagne, bateau et je me méfie aussi beaucoup des jours où le vent souffle). Personnellement je n’en remets que deux fois dans la même journée. Le produit est assez fluide, il s’étale bien mais il est quand même légèrement blanchissant. Bien moins cependant que certaines crèmes solaires bio aux filtres exclusivement minéraux que je ne nommerais pas mais que j’ai testées (l’impression de s’étaler une pâte aussi dense que de la Cicalfate… pour peu qu’on ait un peu de sable sur les mains, la combinaison est atroce). Enfin, Daylong ne m’empêche pas de bronzer. Beaucoup plus lentement que mes copines qui mettent un spf20 mais je bronze quand même…

Photographie Lili Barbery-Coulon. Chapeau Maison Michel, solaires Lancaster (mes préférés) dont l’huile spf50, la formule antitache pour le visage et le lait ultra velouté en grand format.

L’importance de la texture

Comme je vous l’écrivais plus haut, je ne crois pas qu’il y ait sur le marché de « mauvais » produits solaires (c’est à dire qui ne protègent pas suffisamment) car les normes sont archi strictes. Je ne vais pas entamer le débat entre formules chimiques (avec des ingrédients potentiellement dangereux pour la santé à TRÈS haute dose) versus les formules naturelles. Je fonctionne pour ma part en échelonnant le danger et la tolérance pour ma peau sensible. Le soleil me paraît représenter un danger bien plus grand pour ma santé qu’une surexposition aux molécules de synthèse. Et je ne peux pas prendre le risque d’avoir des réactions inflammatoires pendant mes vacances (j’en ai fait tellement par le passé, en testant des marques inappropriées à ma peau réactive). Ce n’est qu’un choix personnel et je sais que vous êtes nombreux à chercher d’autres solutions. Quelle que soit votre quête, ne méprisez pas la qualité de la texture. Olivier Doucet, Vice-Président de la Recherche et du Développement pour la marque Lancaster nous explique pourquoi : « La peau n’est pas une surface lisse et si on veut la protéger uniformément, il faut que la texture soit flexible et qu’elle épouse tous les reliefs. On a été les premiers à démontrer l’impact de la texture dans la protection solaire ». Lancaster a aussi été la première marque à communiquer sur le danger des infra rouges et de la lumière visible, ouvrant de nouvelles voies de réflexion. Chaque année, elle innove avec des textures compatibles avec une application sur peau mouillée, des huiles haute protection (ils ne sont pas les premiers à l’avoir fait mais la leur me rend dingue). « Au delà de la performance d’une formule, il faut que la texture soit suffisamment agréable et facile à étaler pour qu’on l’applique correctement et régulièrement » ajoute Olivier Doucet. Donc, que ce soit en spray, en huile, en roll-on, en lait onctueux, en fluide léger : choisissez la texture qui vous plait le plus !

Pour ou contre les accélérateurs de bronzage ?

Il y a aujourd’hui un paquet de marques qui intègrent dans leurs solaires des accélérateurs de bronzage ou qui ont développé des produits à appliquer avant la crème solaire ou en après solaire pour augmenter le bronzage. Je pense notamment à Lancaster et à Institut Esthederm (même groupe que Bioderma, une super marque experte du bronzage en sécurité). Ces produits font grimper la mélanine plus rapidement en surface mais surtout plus uniformément. C’est assez génial pour optimiser son hâle quand on a peu de jours de vacances devant soi ou pour avoir un bronzage plus joli. Attention cependant si vous avez tendance à faire des taches : les taches sont des endroits où la mélanine n’est pas bien répartie. Des petits amas de pigments. Avec le temps, elles finissent par s’installer. Si vous faites du laser ou des traitements cosmétiques pour les éliminer, votre dermatologue a déjà du vous le dire : évitez absolument le soleil et protégez-vous systématiquement avec un spf50 car le soleil stimule la synthèse de mélanine. Ce serait dommage de se taper de nouvelles taches alors que vous dépensez probablement déjà beaucoup d’argent pour vous débarrasser de celles qui vous dérangent ! Du coup, les accélérateurs de bronzage ne sont généralement jamais inclus dans les formules solaires conçues pour ceux qui ont déjà des taches.

Photographie Lili Barbery-Coulon. Les nouveautés chez La Roche Posay cette année? les formules teintées et cette brume invisible à droite qu’on n’a pas besoin d’étaler

Filtres chimiques ou filtres minéraux ?

Ca fait plus de quinze ans que je bosse dans la beauté et pourtant je ne comprends toujours pas comment les filtres chimiques marchent. Il faut dire que j’ai toujours été nulle en physique-chimie. Je vais quand même tenter de vous expliquer ce que j’ai saisi grâce à Dominique Moyal, Directrice scientifique adjointe de la marque La Roche Posay qui propose à mon sens l’une des meilleures gammes solaires du marché avec l’entité Anthelios. La Roche Posay fait partie du groupe L’Oréal qui dispose d’un nombre ahurissant de chercheurs. C’est à eux qu’on doit certains filtres révolutionnaires qui ont influencé toute l’industrie cosmétique. Or, La Roche Posay a la primeur de chacune des découvertes du Groupe L’Oréal en matière de protection solaire. « Jusque dans les années 1980, l’industrie disposait de filtres chimiques pour lutter contre les UVB mais rien de vraiment efficace pour contrer les UVA. Au début des années 1990, on a lancé chez La Roche Posay le filtre Mexoryl SX, le premier filtre capable d’absorber les UVA, puis le Mexoryl XL en 1999 qui couvre encore un autre spectre. Aujourd’hui, on combine plusieurs filtres chimiques et quelques filtres minéraux pour garantir la plus grande protection. » explique-t-elle. Reste à savoir comment fonctionnent chacun de ces filtres. « Un filtre minéral réfléchit la lumière du soleil à l’instar d’un miroir à la surface de la peau » répond-elle. Imaginez que dans votre crème, il y a des milliers de minuscules tuiles qui se nichent à la surface de la peau pour former un toit couvrant. La lumière tente de pénétrer la peau mais les tuiles aussi réfléchissantes que des panneaux photovoltaïques la renvoient vers le soleil. Je suis certaine que je schématise très grossièrement et qu’un expert en chimie pourrait venir me tirer les oreilles pour cette pédagogie infantilisante. Mea culpa par avance. Le problème de ces filtres « naturels » est qu’ils ne sont pas très cosmétiques : l’effet blanchissant et difficile à appliquer, c’est « eux ». Du coup, chaque année, on innove en les micronisant ou en inventant des textures plus fluides qui permettent de les répartir rapidement sur la peau. Là où ça devient compliqué (attachez vos ceintures) c’est que lorsqu’ils sont de taille nano (à ne pas confondre avec les nano particules dans l’air !) ils se comportent comme des filtres chimiques : ils ne réfléchissent plus, ils absorbent. « Un filtre chimique absorbe la lumière comme un papier buvard » explique Dominique Moyal. Jusque là, je comprends. « Il se passe une interaction entre un photon qui vient de la lumière et le filtre qui va désactiver l’onde électro magnétique ». Mes cours de physique sur la lumière reviennent comme un souvenir aussi nébuleux qu’un vieux chagrin d’amour. « Chez La Roche Posay, on associe à la fois des filtres minéraux et des filtres chimiques ainsi que des anti-oxydants qui vont lutter contre les stress induits par le soleil » poursuit Dominique. Cette année, la marque a créé des versions teintées hyper agréables ainsi qu’une brume pour le visage qu’on n’a pas besoin d’étaler après vaporisation et que je compte bien tester cet été. Si vous voulez du 100% minéral, choisissez une marque connue pour son sérieux et qui a les moyens de faire des tonnes de tests de tolérance cutanée. Skinceuticals qui fait également partie du groupe L’Oréal et de la branche cosmétique active (avec Vichy, Sanoflore, La Roche Posay…) dispose de formules 100% minérales que les dermatos adorent et recommandent après des actes esthétiques. « On a réussi à créer des formules transparentes et non collantes avec des sphères minérales teintées qui sont très appréciées des peaux grasses. L’avantage du minéral c’est justement cet effet légèrement poudré. Et puis on a également une formule pour le contour des yeux, compatible avec les porteurs de lentilles » ajoute Fanette Campas, directrice formation et animation pour Skinceuticals.

Photographie Lili Barbery-Coulon. Les solaires Skinceuticals dont la fameuse formule invisible en spf50 100% minérale

Voilà, j’espère que vous en savez à présent un peu plus sur les solaires et que cet article va vous aider à faire votre propre sélection. Je n’ai pas parlé de tarifs mais c’est un critère important. Ici, la palme du prix le plus élevé revient au soin Sunleÿa GE de Sisley (qui remplace cependant un soin visage anti-ride habituel pendant l’été) à 189€ le flacon pompe. Le problème avec Sisley, c’est qu’une fois qu’on a testé, on a du mal à aller vers un autre produit… Mais il y a aussi plein de prix plus raisonnables comme l’huile sèche Lancaster à 34.50€ les 150ml ou le Daylong Kids à 19.90€ les 150ml, ou encore le Spray Anthelios Dermo-Pediatrics (tellement pratique) de La Roche-Posay à 18.70€ les 125ml. Il y a aussi des offres encore moins chères en grande surface et elles sont loin d’être de mauvaise qualité. Fiez-vous au sérieux des groupes derrière les marques et au degré de tolérance si vous avez la peau sensible ! Demain, je vous emmène chez Olivier Roellinger et je pense que vous allez adorer ce voyage…

N’hésitez pas à me poser des questions si je n’ai pas été assez claire. Poussez pas trop loin le niveau en physique chimie, mes compétences sont, comme vous avez pu le constater, limitées ☺ Et si vous adorez une marque qui n’est pas citée, partagez vos bons plans, please, tout le monde pourra en profiter!