Apprendre à se laver la tête!
Photographie Lili Barbery-Coulon

Apprendre à se laver la tête!

Apprendre à se laver la tête!

Peut-on changer la nature de ses cheveux en apprenant à les laver correctement? NON. Cependant on peut nettement l’améliorer avec quelques gestes simples et un auto-massage régulier du cuir chevelu. Voici ce que j’ai appris en discutant avec Caroline Greyl, la fille de Leonor Greyl.

La semaine dernière, je suis allée à la présentation presse de la marque de soins pour cheveux Leonor Greyl qui célébrait ses 50 ans. J’ai reçu un grand nombre de messages sur Instagram au moment de mon Instastory sur place. Beaucoup m’avouaient leur affection de toujours pour leurs shampooings. D’autres – les plus fidèles – me réclamaient le compte-rendu de mon passage à l’Institut Leonor Greyl il y a quelques semaines et m’ont demandé des recommandations de protocoles à faire chez soi. J’avais promis que je répondrai à chaque message et puis les jours ont filé et j’ai été prise par le temps. Et puis, j’ai eu une autre idée: n’ayant pas la possibilité d’offrir un conseil sur mesure à chaque question posée, j’ai préféré partager avec vous ce qui peut vraiment changer la donne pour tous, quel que soit le type de cheveux.

Photographie Géraldine Couvreur

“on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille…” On choisit pas non plus ses cheveux 🙂

Je suis née avec des cheveux très fins. Bien que ma mère les ait coupés courts pendant toute ma petite enfance, ils ne se sont jamais épaissis (tous les coiffeurs vous le diront: cette méthode est totalement inefficace). Mes prières, mes incantations chamaniques et autres demandes envoyées à l’Univers n’y ont jamais rien changé: j’ai une nature de cheveux “bof”. Ni vraiment l’horreur déplumée, ni une crinière de lionne. Ca ne me traumatise pas plus que ça. J’en ris et j’accueille ce cheveu que les coiffeurs qualifient “pauvre” la plupart du temps. La preuve: au lieu d’user de brushing pour décoller mes racines, je suis une grosse flemmarde et je les laisse sécher à l’air libre. J’ai deux sèche-cheveux et trois fers à boucler rangés dans un placard que j’ouvre quatre fois par an ainsi que plusieurs soins fixants qui ne sont utilisés que par ma fille lorsqu’elle part à la danse classique. Je ne suis jamais “coiffée”. Je me contente d’attacher mes cheveux en arrière en un micro chignon lorsque je dois avoir l’air un peu plus élégant. Je sais que je pourrais faire beaucoup mieux. Les texturiser. Leur donner “de la matière” comme disent les coiffeurs de studio. De temps en temps, je prends des compléments alimentaires (en ce moment ce sont ceux de chez Nature’s Plus que j’ai trouvés en magasins bio), ce qui me parait déjà phénoménal en terme d’engagement quotidien.

Photographie Géraldine Couvreur

chute de cheveux et injections de plasma

Je m’étais un peu inquiétée à l’automne dernier car j’ai remarqué une chute importante de cheveux dont je n’ai pas réussi à trouver la cause (en dehors du choc émotionnel ressenti pendant mon voyage au Canada l’été dernier). J’avais même pensé à tester des injections de plasma riches en plaquettes (PRP) dans le cuir chevelu car deux de mes amies ont trouvé leurs séances révolutionnaires (et particulièrement douloureuses). Le principe: on vous prélève une petite quantité de sang qu’on passe à la centrifugeuse pour en extraire le plasma qui est ensuite injecté dans le crâne. Aïe… J’étais sur le point de prendre rendez-vous avec une dermatologue experte de cette technique. Et puis, je suis allée au yoga, j’ai fait une longue méditation et je me suis dit que j’avais d’autres projets plus importants à mener, comme écrire un livre de recette pour le petit-déjeuner par exemple, ha ha ha.

Plus glamour, c’est pas possible 🙂 Photographie Géraldine Couvreur

fouetter l’huile de germe de blé à la fourchette

Les mois ont passé depuis et je ne sais pas si c’est le yoga, la nutrition, ou mon épanouissement général mais je trouve qu’ils vont globalement mieux qu’avant. Même ma super coloriste Julie l’a remarquée: plus d’épaisseur, plus de brillance, moins de sébum en racines. L’Univers aurait-il exaucé mes prières? J’aimerais y croire mais je parie plutôt sur une conjonction de facteurs “plus de méditation/moins de stress”. Ainsi que le choix des produits que j’utilise (la liste de mes shampoings préférés est dans ce post qui date un peu mais est toujours d’actualité, vous pouvez ajouter à cette liste la crème démêlante de Hair rituel que je trouve démente sur les longueurs et le tout nouveau shampooing detox en stick de Cut By Fred testé il y a deux jours, idéal pour un coup de frais en racines quand le cuir chevelu est asphyxié). Chez Leonor Greyl, on m’a aussi recommandé d’utiliser l’huile de germe de blé pour équilibrer le niveau de sébum: si vous avez le cuir chevelu qui a tendance à graisser, ce produit est miraculeux. Malheureusement, la texture qui ressemble à du miel est très difficile à travailler. “Le secret de ce produit, confie Caroline Greyl, la fille de Leonor Greyl, est de fouetter cette huile dans un bol avec une fourchette pour faire entrer de l’air. Puis on l’applique raie par raie, on laisse poser et on émulsionne avec un tout petit peu d’eau tiède, on masse à nouveau, on ajoute de l’eau, on masse encore, on ajoute de l’eau et ainsi de suite jusqu’à ce que le produit soit complètement rincé”. Quand on sait l’utiliser, le résultat est dingue: les cheveux sont gainés comme par magie.

L’huile de germe de blé “pimpée” avec des poudres de plantes ajoutées spécialement en institut pour ma nature de cheveux. A la maison, on peut aussi mélanger son huile avec le Concentré Energétique de Leonor Greyl. Photographie Géraldine Couvreur

apprendre à se laver la tête!

L’Institut Leonor Greyl, c’est la clinique des cheveux en détresse. Pas de déco instagrammable ou de minimalisme prémâché pour Pinterest. Le salon installé dans un appartement au premier étage de la rue Tronchet est resté dans son jus avec ses clientes qui viennent pour leur brushing depuis des décennies, une pile de magazines people et féminins, ses bigoudis qui chauffent sous les casques à vapeur et quelques jeunes mannequins envoyés par leur agent pour se faire un blond silver en train d’attendre au bac. Les sèche-cheveux hurlent, ça sent la laque, tout le monde semble se connaître et demande des nouvelles des enfants ou de la famille. On se croirait dans un film et c’est ce qui me plait. Néanmoins, je ne me déplace pas uniquement pour l’ambiance désuète: ce sont les mains des professionnelles installées dans la cabine double qui m’attirent jusqu’à l’institut. Armées d’une caméra grossissante, les expertes de la fibre commencent par scanner le cuir chevelu ainsi que les longueurs. Le verdict tombe et contre toute attente, la dernière fois que je suis venue, j’ai eu droit à des félicitations: mes cheveux sont beaucoup moins secs au niveau des pointes et la perte remarquée à l’automne dernier a cessé. Au delà des produits utilisés, une autre hypothèse a été évoquée: je sais mieux me laver les cheveux qu’avant! “La plupart des gens ne se nettoient pas les cheveux correctement, se lamente Caroline Greyl. D’abord, il faut se démêler à sec avant de passer sous la douche, ensuite ne jamais utiliser plus d’une noisette de shampoing, faire une émulsion en ajoutant de l’eau petit à petit comme si on démaquillait le cuir chevelu, ne pas laver les longueurs qui elles doivent être soignées avec un masque ou une crème. Et puis, il faut se masser le cuir chevelu: stimuler la circulation sanguine et les terminaisons nerveuses, c’est capital pour avoir de beaux cheveux!”. Sans oublier le rinçage qui doit durer plusieurs minutes. Vous comprendrez pourquoi il est assez fréquent de me croiser dans mon quartier avec les cheveux attachés et… sales, par manque de temps 😉 Au fond, le discours de Caroline Greyl ressemble beaucoup à celui de Joëlle Ciocco au sujet du nettoyage quotidien de la peau: méticuleux, conscient et surtout pas agressif. Et est-ce que c’est si mal de se laver les cheveux quotidiennement? “Tout le monde n’a pas la possibilité d’espacer les shampooings, reconnait Caroline Greyl. De plus en plus de personnes pratiquent régulièrement une activité physique et ne peuvent pas se permettre de faire autrement que de se laver la tête une fois par jour avant d’aller travailler. Dans ce cas, il faut choisir un shampooing très léger et surtout pas décapant en alternance avec son traitement habituel. Notre lait lavant à la banane sert précisément à cela“.

Photographie Géraldine Couvreur

Masser le cuir chevelu

Après le diagnostic, on a droit à une batterie de massages et d’applications de soins sur mesure à base de plantes et d’huiles végétales. La masseuse utilise de la vapeur pour ouvrir les écailles du cheveu et faire pénétrer les actifs. Mais aussi des ventouses au sommet du crâne pour réveiller ce qui sommeillait jusqu’alors. Le massage du cou et des épaules avec leur huile au magnolia m’a téléportée sur une île déserte en un clin d’oeil. Juste après le dernier rinçage, il suffit de passer sa main dans les cheveux pour s’apercevoir de la transformation en cours. Les racines sont gainées, comme si la fibre avait changé de diamètre pendant le soin. Puis vient le brushing et le résultat se matérialise sous nos yeux. Ca tient quelques jours mais les bénéfices ne s’installent que si l’on continue à se masser le cuir chevelu régulièrement. Ce que je ne fais pas toujours, je l’avoue.

Photographie Lili Barbery-Coulon

adopter le bon geste car “on ne peut pas tout régler avec des produits”

Si vous avez les cheveux à l’opposé des miens – indomptables, archi secs, crépus et/ou trop volumineux – sachez que l’institut Leonor Greyl est aussi très doué en réhydratation d’urgence. “Il y a autant de clientes se plaignant de manquer de volume et d’épaisseur que l’inverse” explique Caroline Greyl. En somme, on n’est jamais contentes 🙂 “On ne peut pas tout régler avec des produits car de nombreux facteurs entrent en jeu niveau capillaire: l’hérédité, la manière dont on s’alimente, l’équilibre hormonal, le niveau de fer qu’il faut absolument vérifier en cas de chute, le stress et la pollution… dit Caroline. Il y a cependant des choses qu’on peut améliorer: éviter les shampoings trop agressifs qui engendrent des excès de sébum et les silicones dans les shampoings pour cheveux fins et/ou gras. Je remarque aussi beaucoup de clients qui utilisent le mauvais shampooing car ils n’ont pas réussi à identifier la nature de leurs cheveux: ils se lavent le cuir chevelu avec un soin pour cheveux secs alors que seules les longueurs sont déshydratées et que leurs racines sont grasses… Enfin, je le répète: apprendre à se nettoyer correctement le cuir chevelu en prenant le temps de se masser”. Je vous laisse, je vais me faire un auto massage crânien et je reviens:-) Bon weekend à tous!

J’adorerais être aussi bien coiffée à longueur d’année. Ma vie n’est malheureusement pas compatible avec un brushing quotidien, j’ai fait d’autres choix et je ne les regrette pas. Du coup, je profite d’autant mieux des jours – très rares – où mes cheveux sont apprêtés. Photographie Lili Barbery-Coulon

De 100 à 150€ le soin complet (brushing compris) selon la longueur des cheveux, Institut Leonor Greyl, 15 rue Tronchet, 75008 Paris, Tél. +33 1 42 65 32 26