Nombreux sont encore ceux qui croient que l’ostéopathie est aussi sérieuse que la cartomancie. Sans doute parce que la profession est embouteillée par des praticiens qui se disent ostéopathes alors qu’ils ne le sont pas. Ou par des gourous qui font croire à leurs patients qu’ils vont les guérir en dix minutes chrono de manipulations bruyantes. Moi-même, j’ai longtemps éprouvé un grand scepticisme à leur égard, préférant faire confiance aux kinésithérapeutes et à la psychanalyse pour soulager des manifestations somatiques. Et puis, alors que je souffrais sérieusement du dos, un créateur de mode m’a parlé, lors d’une interview, d’un certain Gregor qui lui faisait un bien fou. Quelques jours plus tard, c’est le coloriste Christophe Robin qui m’a fait son éloge. J’imaginais une star au cabinet rutilant et à la clientèle people. Autant dire que ces recommandations n’avaient pas apaisé mes doutes, bien au contraire. Après quelques semaines de résistance, j’ai fini par prendre rendez-vous. J’ai découvert un être solaire, d’une bienveillance absolue, installé dans un cabinet modeste. Contrairement aux ostéopathes que j’avais rencontrés auparavant, Gregor ne cherche pas à prendre le pouvoir sur son patient en lui expliquant ce qu’il doit faire, ce qu’il a mal fait et en balançant un diagnostic sans même l’avoir touché. Il écoute son patient et surtout ses tissus. Plutôt que de corriger l’évidence, il essaie de comprendre. Au fil des séances, la douleur disparaît mais surtout elle fait sens. En la replaçant dans son contexte, elle nous donne des indications sur ce qui se joue en profondeur. Physiquement et émotionnellement. Gregor formule des hypothèses, il ouvre la discussion, et l’on avance ensemble sur le chemin du mieux-être. D’ailleurs, il a horreur qu’on le remercie : il préfère renvoyer la gratitude en disant « Je n’ai fait que vous suivre, c’est à vous que vous devez cette guérison ».