Road Trip dans le Péloponnèse #7: Autour de Gerolimenas

Road Trip dans le Péloponnèse #7: Autour de Gerolimenas

Road Trip dans le Péloponnèse #7: Autour de Gerolimenas

Pardonnez la lenteur du récit de mon road-trip dans le Péloponnèse… Les jours passent à une vitesse phénoménale depuis mi-juin et j’ai beau tenté de m’organiser au mieux, j’ai manqué de cerveau disponible pour réussir à concocter ce que j’avais prévu. D’abord mon chat adoré a failli mourir d’une pancréatite et d’une insuffisance rénale provoquées par un empoisonnement aux pétales de lys tombés sur le sol de ma cuisine (je sais que ça peut paraître marrant lorsqu’on n’a pas d’animal domestique… mais croyez-moi, c’était tragique de voir ce chat souffrir autant). Et puis, j’ai été bien occupée par un sombre imbroglio administratif qui m’a donné l’impression d’être projetée à l’intérieur d’un remake de Brazil. Heureusement, tout s’arrange (et pour ceux qui ont suivi mon « Canada gate » dans mes instastories sur Instagram, sachez que je vais bien pouvoir partir au Québec cet été : Halle f-ing lujah !). Bon, prêts à replonger dans la Mer Egée ? Voici le septième épisode de ce road-trip grec : Autour de Gerolimenas

Photographie Lili Barbery-Coulon. Les fleurs dans le village de Vathia en avril, dans le Péloponnèse

Petit « recap » pour celles et ceux qui découvrirez mon blog aujourd’hui : je suis partie à Pâques en Grèce avec mon mari et ma fille pendant deux semaines en road-trip. Vous trouverez la présentation générale de notre voyage ici, puis l’épisode #1 dédié à l’hôtel Coco Mat à Athènes, l’épisode #2 mes adresses préférées à Athènes, l’épisode #3 sur l’hôtel Perivoli et le port de Nauplie, l’épisode #4 sur l’hôtel Kinsterna à Monemvasia, l’épisode #5 qui vous raconte notre découverte de Monemvasia, l’épisode #6 sur l’hôtel Kyrimai à Gérolimenas à l’extrême sud de la région du Magne. Si vous séjournez au Kyrimai ou dans un hôtel du coin, voici aujourd’hui quelques propositions de promenades incontournables qui devraient vous plaire.

Vathia (ou Vatheia)

Ce petit village fantôme situé sur la côte de la mer Egée, à l’est de Gerolimenas, est suspendu au sommet d’une colline à quelques encablures de l’hôtel Kyrimai. En voiture, ça nous a pris quinze minutes de virages splendides et fleuris pour tomber sur ces maisons de pierre abandonnées. Ce village vous paraitra sans doute familier si vous avez déjà feuilleté un guide sur le Magne : c’est l’un des plus photographiés de la région ! Au printemps, les fleurs sauvages avaient envahi les quelques pavés séparant les anciennes habitations. On déambule en repérant des sons qui laissent à penser qu’il y a toujours des habitants dans ces maisons aux fenêtres cassées. On aperçoit parfois des meubles poussiéreux au rez-de-chaussée d’anciens commerces. Ici une salle à manger, là une chambre à coucher… Cependant, je n’avais pas du tout peur en me promenant. Ma fille s’est exclamées : « Pourquoi vous ne rachèteriez pas une maison ici ? Et toi Maman, tu pourrais faire une salle de yoga et un endroit pour se faire masser avec la vue sur la mer. Moi, je ferais des gâteaux et des dessins pour les vendre aux touristes… » Alors on a joué à choisir virtuellement notre habitation préférée. Je crois bien qu’on s’est même imaginé racheter le village tout entier ☺

Photographies Lili Barbery-Coulon. Le village de Vathia

Cap Ténare (ou Cape Tainaron en anglais)

De Vathia, continuez à rouler vers l’Est et suivez votre GPS ou votre Google Map pour aller jusqu’à ce cap à la pointe du la Grèce Continentale. On dit que c’est ici que la Mer Méditerranée à l’Ouest entre en fusion avec la Mer Egée à l’Est. Je suis tellement inculte en mythologie que je n’avais pas réalisé, en y allant, que nous nous rendions vers un lieu aussi sacré. Bien sûr, je connaissais l’histoire d’Orphée qui se rend à la porte des Enfers pour supplier qu’Eurydice soit ramenée à la vie après s’être faite mordre par un serpent. Les chants du poète émeuvent Perséphone qui réussit à convaincre son époux Hadès de ressusciter Eurydice, à la condition qu’il ne se retourne pas pour vérifier qu’elle marche bien derrière lui. Manque de bol, pour une raison incompréhensible, il tourne sa tête un court instant et la voilà qui meurt une deuxième fois. Et bien, cette montagne, ce chemin, je l’ai emprunté au Cap Tenare avec mon mari et ma fille, sans me souvenir que cette histoire que j’avais probablement étudiée en cours de grec ancien était reliée à ce cap (dont j’avais entendu parler sous le nom de Cap Matapan). Vous ne pourrez pas rouler jusqu’au phare. Garez votre voiture et prévoyez de bonnes chaussures de marche (et quelques jeux pour motiver vos enfants sur le chemin). J’étais en sandales, ce qui a beaucoup amusé les quelques allemands que nous avons croisés. Un américain d’une quarantaine d’années marchait seul devant nous. On a échangé quelques mots. Il cherchait des mosaïques au sol sans les trouver. Il nous a dit qu’il avait rêvé de ce voyage et de mythologie grecque depuis son entrée au CP. Du coup, ça m’a rendue très émotive. Il me semble qu’il venait du Minnesota. Lorsqu’il les a repérées, il nous a fait de grands signes en hurlant de joie. On s’est approchés. On était fascinés par leur résistance au temps, au climat et aux visites des touristes. Elles ne sont protégées par aucune barrière, on peut même passer jutse à côté, sans les voir, car il n’y a ni drapeau ni pancarte. Vestiges d’un village romain d’avant Jésus Christ qui confirme la position stratégique de ce cap. Marchez jusqu’au phare, la balade est facile et vaut le coup d’œil. Le phare n’a pas grand intérêt mais le sentier côtier est à couper le souffle. Ma fille n’est pas allée jusqu’au bout, c’était pourtant bien moins difficile que les pentes des Cévennes que nous grimpons l’été. Ca ne l’a pas empêchée d’adorer cet endroit vibrant !

Photographies Lili Barbery-Coulon. Le cap Tainaron ou Tenare

Marmari Paradise Resort

En remontant du Cap Tenare, on avait très faim et on s’est arrêté dans cet hôtel-restaurant complètement désert en avril qui doit prendre des allures de village vacances en plein été. N’attendez rien de votre assiette, les plats sont loin d’être sophistiqués. On était affamés donc pas très regardants. Je m’en suis sortie avec une salade grecque – ha ha ha, vous allez en manger tout le temps si vous allez en Grèce – et une grillade. Ce qui m’a vraiment comblée en revanche, c’est la vue sur la plage de ce restaurant terrassé. En sortant, on a croisé plein de clients qui séjournaient comme nous au Kyrimai. J’imagine qu’il n’y a pas beaucoup d’endroits pour déjeuner tour près du Cap Tenare…(attention le wifi n’est pas fiable).

Photographie Lili Barbery-Coulon. La plage devant le restaurant de cet hôtel Marmari Paradise où des transats et parasols sont installés l’été

Citta dei Nicliani

Cet hôtel est à cinq minutes en voiture de l’hôtel Kyrimai à Gerolimenas. Si vous aviez à choisir entre les deux, n’hésitez pas une seconde : le Kyrimai est mille fois mieux situé car on a les pieds dans l’eau et sa grande terrasse dispose en plus d’une grande piscine. Néanmoins, le Citta dei Nicliani aimante aussi des clients fidèles qui aiment y retourner d’année en année. Il est situé au sommet d’une colline et la vue du soleil couchant y est spectaculaire. La bâtisse byzantine très ancienne donne l’impression que le temps s’est arrêté et les propriétaires ont installé des plantes et des transats, ce qui rend l’espace assez irrésistible. La salle commune où l’on sert les repas est un genre de grande verrière truffée d’objets personnels. Un vrai cabinet de curiosités qui illustre le goût des propriétaires extrêmement cultivés. Le bémol : les chambres sont assez sombres et même si elles sont chargées d’histoire, je ne crois pas que je m’y serais sentie vraiment bien. Habituellement, l’hôtel ne sert pas des non résidents pour dîner. Cependant, faites comme moi : appelez-les et demandez s’il est possible de diner avec votre famille. Vous ne regretterez pas le coucher du soleil ni la qualité du repas préparé avec soin. Il me semble – mais je ne suis pas certaine à cent pour cent – qu’on a payé 18 euros pour une entrée et un plat (on n’avait plus faim pour le dessert). Je garde un souvenir merveilleux de ce diner rien que pour nous dans cette verrière à la lumière dorée. Tel: +30 27330 51827

Photographies Lili Barbery-Coulon, l’hôtel Cita dei Nicliani. La bonne trouvaille ce sont ces conserves d’anchois et de sardines transpormées en pots pour succulentes

Cap Tigani

Un peu en dessous du village de Koita – où se trouve l’hôtel Citta dei Nicliani – rendez-vous au bout du cap Tigani, encore une péninsule à se damner. Tigani signifie poêle à frire et j’imagine que cela fait référence à la forme de ce bras de terre. On s’est un peu perdu avec notre carte sur les petites routes autour des champs. Enfin, n’ayez pas peur : on revient vite sur nos pas, les distances restent raisonnables. On a conduit jusqu’à l’église Agia Kyriaki. Essayez de vous garer dans cette zone car la route devient trop mauvaise après. Prévoyez de l’eau, des bonnes chaussures et un pantalon léger pour ne pas vous écorcher les mollets et les cuisses au contact des ronces et des chardons. Je n’avais rien de tout ça ! J’étais en short, j’ai oublié la bouteille d’eau dans la voiture, j’avais des baskets et ma fille était en robe. C’était pas l’idée du siècle. Mais le paysage était si sublime qu’on était attiré par le chemin qui ne semblait pas si long. En effet, pour deux adultes, aucun problème. Très vite, on a malheureusement réalisé que le sentier trop difficile pour notre fille qui a piqué une crise monumentale en hurlant qu’on était « des parents irresponsables, qu’on l’emmenait sur un chemin pourri et qu’on n’avait même pas réfléchi au fait qu’on n’avait pas d’eau et que c’était super dangereux ». ☺ ☺ ☺ Voilà voilà, paie ta leçon d’éducation… Bon, c’est pas Koh Lanta non plus ce cap Tigani ! Si vous êtes bien équipés, la descente prend 30 minutes et un peu plus au retour car la pente est assez raide. Et vous pouvez aussi faire ce que ma fille a décidé : profiter du paysage assis sur une pierre sans descendre tout en bas. On a beaucoup ri dans la voiture tous les trois. La balade s’est soldée par une énorme glace sur le port de Gerolimenas, histoire de remettre tout le monde d’aplomb.

Photographies Lili Barbery-Coulon. Le cap Tigani

Mezapos

En quittant le Cap Tigani, vous devriez trouver aisément une petite route vers le Nord, en direction de la baie de Mezapos. Ce petit village était, d’après ce qu’on m’a dit, une splendeur il y a encore quelques décennies. Mais les élus locaux n’ont pas su imposer des règles d’urbanisme et les constructions, pas toujours finies, sont assez hideuses. On est loin de nos barres d’immeubles qui pourrissent la côte d’Azur, mais il y a un paquet de maisons moches, c’est vraiment dommage. Ca ne nous a pas empêché de nous trouver une crique de galets blancs démentielle de beauté. L’eau était déjà bonne au mois d’avril, complètement translucide. Un peu plus loin il y a une plage avec un parking. Je l’ai trouvée moins belle que notre petite crique (où j’ai quand même du faire le ménage car il y avait des tas de bouteilles en plastique échouées sur le rivage). A l’hôtel Antares d’Areopoli (dont je vais vous parler prochainement) on m’a dit que Mezapos est un port très important dans l’Iliade et l’Odyssée mais impossible de me souvenir avec précision de l’anecdote. Si vous êtes mieux éclairés, n’hésitez pas à livrer vos informations dans les commentaires !

Photographies Lili Barbery-Coulon. La petite crique du village Mezapos

Pour retrouver toutes ces adresses, tapez les dans votre Google map ou cliquez sur les liens quand il y en a, ils vous mèneront aux sites internet. Prochain épisode : l’hôtel Antares et la ville d’Areopoli.