La classe affaires en mode low cost
Photographie Lili Barbery-Coulon

La classe affaires en mode low cost

La classe affaires en mode low cost

Lorsqu’on a déjà eu la chance d’expérimenter un long courrier en business grâce à son travail, revenir en classe éco pour ses voyages perso est une vraie punition. Pas de place pour les jambes. Un repas ignoble qui rappelle les poulets en plastique du film L’Aile Ou La Cuisse. Des contorsions acrobatiques pour réussir à dormir sans être écrasé par la tête ronflante de son voisin. Une couverture parfumée aux trains couchette de la SNCF. Et cette douce proximité qui permet à ceux qui n’ont pas encore d’enfant de goûter instantanément aux joies des familles nombreuses. Pire : le passager maladroit qui vous renverse sa bouteille de vinasse rouge sur la jambe (been there done it… sur un vol de 14h au retour du Mexique !). Une fois qu’on sait qu’il existe à quelques sièges de vous, une zone où l’on peut étirer ses jambes, dormir en position allongée tout en buvant une coupe de champagne, on a envie de se flinguer à l’idée de s’installer au fond de l’avion.

Photographie lili barbery-coulon

Ainsi, il y a quelques années, Frantz Yvelin, passionné d’avions et expert en informatique, décide de lancer L’Avion, une compagnie aérienne qui propose uniquement la classe affaires mais à un prix bradé. En 2008, il revend cette société à British Airways (la classe business low cost s’appelle désormais Open Skies) et fonde en 2014, il y a pile un an, La Compagnie. Toujours le même principe – une classe unique pour tout l’avion et du confort à prix cassé – mais nettement modernisé. Leurs avions qui font la liaison Paris-New York ou Londres-New York ne contiennent que 74 places et sont décorés dans des tons bleu ciel. Au lieu d’un vieil écran, chaque passager dispose d’une grande tablette Samsung sur laquelle sont enregistrés des films, des séries télé et de la presse numérisée. Quant à la trousse de toilette, elle contient l’habituel kit masque-bouchons d’oreille-chaussettes-brosse à dents ainsi qu’un miroir et des mini produits hydratants Caudalie.

Photographie lili barbery-coulon

Comparé à Open Skies, les avions de La Compagnie ont pris un sacré coup de frais. En dehors du prix (un aller Paris-New York sur la Compagnie démarre à 574 euros l’aller, alors qu’il faut compter au minimum 3000 euros pour un vol en classe Business aller retour sur une compagnie classique), qu’est-ce qui différencie ces avions des classes affaires traditionnelles ? Soyons honnêtes, même si les sièges ont été liftés à l’aide de tissu bleu pâle, ils ne sont pas de la dernière génération. Personnellement, je m’en contrefous. Ce qui compte à mes yeux, c’est l’espace gigantesque dont je dispose pour mes jambes et la possibilité de dormir allongée. Sur la tablette, on ne trouve pas les derniers films sortis en salle mais une variété de grands classiques ainsi que quelques sorties récentes. Et les salons lounge à Paris comme à New York sont loin d’être à la hauteur de ceux d’une compagnie comme Emirates. Néanmoins, ils ont du wifi et un choix de lectures de qualité (j’ai immédiatement repéré les étagères dédiées au magazine M à Roissy). En revanche, les repas servis en vol n’ont rien à envier aux autres Business.

Photographies lili barbery-coulon.
J’étais tellement ravie de la crèche que j’aurais voulu faire des selfies en hurlant de joie mais j’avais peur de me faire remarquer. Juste en dessous, le dôme au chocolat servi avec une bougie pour fêter le premier anniversaire de La Compagnie

Dans l’avion, on retrouve la même clientèle habituée à voyager en business sur des compagnies aériennes plus connues. Sauf qu’ils font visiblement sur La Compagnie leurs trajets perso. J’ai croisé des familles qui partaient en vacances à New York, des trentenaires en route pour un weekend. D’ailleurs, la liste de célébrités habituées à utiliser ce vol est impressionnante. Même des grands patrons d’entreprise font appel à ce service lorsque leurs boites ne financent pas leurs trajets. Convaincue que la business est bien trop coûteuse pour moi et préférant investir cette somme dans l’hôtel ou le shopping sur place, je n’ose jamais me renseigner sur les tarifs d’une classe affaire quand je réserve un voyage à titre personnel. Cependant, en octobre dernier, quand je suis partie à New York pendant les vacances de la Toussaint, j’étais choquée par le prix de mon billet Air France : 1200 euros l’aller retour en classe éco. C’est en arrivant à Manhattan qu’un de mes amis m’a dit qu’il avait dépensé la même somme pour voyager avec La Compagnie, en business. Et honnêtement, on n’arrive pas du tout dans le même état.

Photographie lili barbery-coulon

Au retour, samedi, je devais repartir à 20h30 de Newark pour atterrir à 9h35 à Paris dimanche matin mais mon avion a été retardé à 7h le lendemain matin. Un imprévu qui m’a permis de passer une nuit supplémentaire à New York aux frais de La Compagnie. Et de prendre le temps de tester un massage ahurissant dont je vous parlerai demain. Je sais, la vie est dure

Photographie lili barbery-coulon.
J’ai pris cette photo discrètement pour ne pas gêner les passagers autour de moi, c’est juste pour vous montrer l’espace pour les jambes

La Compagnie, vols Paris CDG-New York (Newark) tous les jours départ à 11h30, arrivée 13h45, retours New York-Paris à 20h35 et arrivée à Paris à 9h35. Allers à partir de 574 euros par personne (sans les taxes fixées par les aéroports) pour le tarif promo qui est très avantageux si on ne compte pas modifier la date de son vol à la dernière minute