Vous connaissez mon obsession pour le coloriage. Je vous en déjà parlée ici, là et encore à cet endroit. J’ai même écrit un article sur le sujet dans M, le magazine du Monde. Si je ne me retenais pas, je crois bien que j’achèterais chaque semaine un nouveau cahier du genre. Entre ceux dédiés aux enfants et les livres destinés aux adultes, l’offre est devenue délirante. L’illustratrice Marie Perron y consacre d’ailleurs son dernier ouvrage. Cent pages de mode et de beauté à colorier et autant de pièces iconiques qu’on peut s’approprier en posant ses pastels sur le papier. Des blushs Bourjois à décliner en fluo, des souliers chat de Charlotte Olympia à réinventer, des serre têtes de Maison Michel ou encore une pochette signée Pierre Hardy. Ce serait d’ailleurs une bonne idée de rubrique récurrente dans un magasine féminin. Plutôt qu’une photo d’un mannequin avec le sac du moment, les lectrices pourraient colorier l’objet de leur désir. La presse papier est entrée dans une crise sans précédent et je ne sais pas si elle existera encore dans cinq ans. Cependant, même si elle est moins réactive, elle dispose d’un avantage énorme sur internet : la matière. Et je ne comprends pas pourquoi les magazines féminins ne profitent pas plus de cet atout. A quand un magazine avec des DIY aussi géniaux que ceux de Lisa Gachet qu’on pourrait découper, plier, coller, avec le même plaisir que celui qu’on avait en lisant Astrapi en 1983 ? A quand des séries mode à colorier, des cours d’origami pour décorer la table de noël, des tutos beauté à transformer en flip book ?

Photographie LILI Barbery-coulon