Cela fait plus de quarante ans qu’elle réanime les cheveux en détresse. Leonor Greyl est infatigable. Le cheveu blanc et l’œil perçant, elle scanne votre crinière en une demi seconde et déclare : « Je ne peux rien faire si vous continuez à utiliser des shampooings avec autant de silicones ». Militante du naturel bien avant la mode du bio, elle a été l’une des premières à proposer des soins sur mesure, formulés in situ devant la cliente avec des huiles végétales, des algues et des céréales. Quant à sa ligne de produits, elle est constamment citée par les plus grands coiffeurs qui avouent ne pouvoir se passer de son Huile de Palme, de sa Crème aux Fleurs ou de son Masque Quintessence (même lorsqu’ils sont sous contrat avec de grands groupes). Venus Beauté des pointes, son institut au charme désuet n’utilise ni microscope ni logiciel de diagnostique mais une armada d’experts formés par Leonor, herself. Démarrage au bac où l’on vous donne une leçon de shampooing qui remet en question tout ce qu’on vous a appris enfant sur la manière de laver sa tête. Puis vient l’application de cataplasmes personnalisés suivis d’un massage orgasmique des épaules à l’Huile de Magnolia. En moins d’une heure, les cheveux secs se métamorphosent en matière soyeuse, les plus fins se gainent comme si on avait greffé des tuteurs invisibles en racines, les peroxydés retrouvent leur brillant… Mais surtout, ils paraissent plus sains. On ressort parfaitement coiffé (ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas chez les concurrents) avec une prescription de produits et une tonne de conseils à adopter d’urgence. Je n’ai jamais testé la coupe, ni la coloration. Cependant je connais bien l’une de ses plus fidèles clientes qui a toujours une couleur aussi naturelle qu’impeccable et qui m’a confiée que l’institut gardait en mémoire le dosage précis des pigments utilisés afin de pouvoir répliquer le même résultat à chaque visite.