Amour, gloire et instagram
5/06/2013
Il pleut des parutions presse pour Ma Récréation ! Yeah ! Il fallait bien trouver une raison de se réjouir au cours ce mois de mai si gris. En me rendant à Cannes, je suis tombée sur le magazine Air France Madame dans lequel Domino Lattès a mis en avant trois blogs beauté. Celui de mon amie Emily Weiss, absolument incontournable. A ce sujet, si vous souhaitez savoir comment elle a créé Into The Gloss, allez donc lire le long interview sur Buzz Feed. Je pense qu’ils ont très peu édité son discours, j’avais l’impression de l’entendre. Si jeune et si déterminée à réussir. Une vraie inspiration pour ceux qui manquent d’ambition. Dans la page, il y avait aussi Mai chérie, la reine des vidéos et son blog Superbytimai qui me donne envie d’apprendre à filmer. Et le mien ! Grosse fierté !
Et puis vendredi dernier sortait dans le magazine Elle un article de Lauren Bastide au sujet d’Instagram. Lauren s’est interrogée sur la manière dont ce réseau social modifie la perception de la vie des autres. De la vie tout court. On a eu une longue discussion et évidemment, comme je le fais aussi dans mes papiers, elle a été obligée de résumer notre échange… Après avoir lu l’article, quelques amis proches m’ont dit que mes propos étaient inquiétants. Voire pathétiques. Du coup, je profite de l’espace d’expression offert par ce blog pour prolonger cette conversation au sujet d’Instagram. Je le reconnais, je suis instagramaholic. A l’origine, j’ai téléchargé l’application comme une corvée supplémentaire. Je me disais « encore un truc chronophage qui ne sert à rien » mais il me semblait que c’était nécessaire d’y être. D’une part parce que j’ai un blog et qu’à moins de vouloir le garder secret, j’utilise les réseaux sociaux pour le faire connaître au plus grand nombre. D’autre part parce que je suis journaliste et que lorsque « tout le monde » vous parle d’un nouveau truc incontournable, je suis sensée m’y intéresser. Ne serait-ce que pour observer le phénomène.
En moins d’une semaine, j’étais devenue complètement accro. Aux photographies livrées par ceux que je « suis ». Celles de mes amis, de mes collègues de travail ou des inconnus qui m’inspirent. Ce langage visuel me plait infiniment. Parce qu’il en ressort beaucoup d’humour et de poésie. Un antidote aux opinions politiques vomies à la gueule des autres sur Facebook. Au début, on regarde le flux d’images. Certains d’ailleurs ne font qu’observer sans rien produire. Moi, je prends en photo tout ce que je trouve amusant et surtout tout ce qui m’apparaît réjouissant. Une jolie pâtisserie, un bouquet émouvant, un paysage qui me fait battre le cœur un peu plus vite, un flacon inspirant, une nouveauté si géniale qu’on a envie de la partager illico. C’est sûr que ça n’a rien à voir avec la vraie vie. Sinon je photographierais le panier de linge sale qui déborde, mon mini placard à fringues qui déborde, la vaisselle à faire… Domino Lattès a récemment posté cette vidéo très amusante sur son blog :
Je reconnais qu’il y a un côté ridicule à tous produire la même image de soleil couchant sur le zinc des toits de Paris. On vit aussi des instants débiles à table où avant de mettre la fourchette dans le plat, tout le monde sort son téléphone. Je lisais d’ailleurs dans le livre de Jean-Claude Ellena qu’il juge notre époque « obèse d’images ». Comme si elle ne savait pas se rassasier de ses propres souvenirs. Peut-être qu’il a raison. J’ai aussi lu sur internet que les gens qui prenaient beaucoup en photo ce qu’ils mangent (ou pas d’ailleurs, je ne mange pas tout ce que je prends en photo !) ont des troubles du comportement alimentaire. Bref, je suis mal barrée 🙂 Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce que vous vous imposez certaines règles sur Instagram ?