PUMP UP THE VOLUME: MES SHAMPOOINGS PRÉFÉRÉS
Photographie Lili Barbery-Coulon. De gauche à droite : shampooing purifiant de Christophe Robin, shampooing Pure Abundance d'Aveda, shampooing Wake Up ! d'Uka, shampooing au Miel Leonor Greyl.

PUMP UP THE VOLUME: MES SHAMPOOINGS PRÉFÉRÉS

PUMP UP THE VOLUME: MES SHAMPOOINGS PRÉFÉRÉS

Amis du cheveu plat, fin, sans volume et à tendance grasse : vous n’êtes pas seuls ! Si la génétique m’a plutôt gâtée au niveau cutané, elle s’est carrément foutue de ma gueule sur le plan capillaire. J’ai hérité des cheveux de mes deux grand-mères : pourris. J’imagine que je pourrais lutter contre ma nature en faisant un peu plus d’efforts. Je l’avoue : je consacre très peu de temps à ma tignasse. Je ne fais jamais de brushing (je sors même bien souvent de chez moi la tête mouillée alors que j’ai deux sèche-cheveux déments, un Dyson et un Ghd + trois fers à boucler que je n’ai jamais branchés), j’utilise une fois par an des soins coiffants (les sprays volumateurs ou les vaporisateurs d’eau salée sont pourtant très efficaces), je vais rarement chez le coiffeur, je ne tiens jamais une cure de compléments alimentaires plus de deux mois (or la plupart des cures sont efficaces après un trimestre), j’ai une observance encore plus faible en matière d’ampoules fortifiantes (ma rigueur n’excède pas 4 jours d’application)… Autant dire que je mise tout sur l’efficacité de mon shampooing. Dès que je reçois une formule conçue pour les cheveux en perte de volume, je me précipite pour l’essayer. La sélection ci-dessous s’est peaufinée sur au moins quinze années de tests. Il y a bien sûr d’autres formules efficaces mais je n’ai gardé ici que celles que je rachète et dont je n’arrive pas à me passer. Et puis, si vous voulez en savoir plus sur les formules de shampooings épaississants, savoir comment ils fonctionnent, quels ingrédients privilégier ou éviter, je vous propose de lire attentivement la fin de cet article. En effet, j’ai demandé à Géraldine Couvreur, qui travaille avec moi depuis quelques mois, d’interroger trois experts du cheveu afin qu’ils nous disent quelles stratégies sont les plus efficaces lorsqu’on cherche à booster le volume: Luc Jugla (je vous l’avais déjà présenté dans le post sur l’hydratation de la peau) spécialiste en formulation, Cécile Guerrier journaliste, hair goddess et auteure de Mon cahier hair beauty (7,90€, Editions Solar, 2017), et Denise Guillouet, directrice technique et responsable des tests soins sur l’ensemble de la division L’Oréal Professionnel (c’est à dire un paquet de marques dont Redken, Kérastase, Pureology, Mizani, Shu Uemura Hair…).

Shampooing au Miel de Leonor Greyl

C’est une formule légendaire dont j’adore la senteur miellée. La texture de ce gel dense et ambré mousse beaucoup plus facilement que le shampooing volumateur aux algues de la même marque (que je n’arrive pas à utiliser correctement) et épaissit instantanément mes longueurs. On croirait qu’il enveloppe mes cheveux d’une matière invisible. Un jour, j’ai du laisser mon flacon à l’aéroport car sa contenance dépasse les 100ml autorisés en cabine. J’ai supplié le contrôleur qui m’a répondu : « Nan mais c’est qu’un shampooing, c’est pas la peine de vous mettre dans un état pareil »… J’ai bien senti qu’il était inutile d’argumenter : il était chauve. Shampooing au Miel de Leonor Greyl, 23,60€ les 120ml

Photographie Lili Barbery-Coulon et Géraldine Couvreur : de gauche à droite Phytodensia de Phyto, Shampoo N°2 Le Volume de David Mallett et Lavender & Rosemary Shampoo de John Masters Organics

Shampooing No. 2
Le Volume de David Mallett

Si vous aimez les shampooings qui moussent comme de la chantilly au contact de l’eau ou les formules nacrées qui sentent la pomme verte et le magnolia, cette formule n’est pas pour vous ! Il me suffit de regarder la texture d’un gel nettoyant pour les cheveux pour dire s’il va me convenir : plus il est irisé ou crémeux, moins il a de chance de me lifter les racines. Celui de David Mallett, mon coiffeur adoré installé dans le plus joli salon de Paris, est transparent, très liquide, à peine parfumé et truffé d’un extrait d’algue japonaise qui se charge de jouer les tuteurs en racines. Ça ne mousse pas des masses, il faut bien l’émulsionner mais le résultat est top. David Mallett vient d’ailleurs de lancer son masque Volume, un soin très particulier qui se fige pendant la pose et qui une fois rincé me donne l’impression d’être Tina Turner. Shampooing N°2 Le Volume de David Mallett, 35€ les 250ml et 55€ le Masque Volume de 180ml

Pâte Lavante
Volumisante de Christophe Robin
et shampooing purifiant

S’il y en a un qui connaît la problématique des cheveux en manque de volume ou des fibres dézinguées par les traitements chimiques, les fers à lisser et la pollution, c’est bien le coloriste Christophe Robin. Je n’ai toujours pas eu le temps d’aller voir son nouvel espace rue de Bachaumont à Paris, mais j’ai une confiance absolue en ses formules. J’étais déjà fan de sa gamme à la rose pour les cheveux fins (le démêlant est l’un des seuls qui fait briller mes longueurs sans les plomber). Au printemps dernier, il a lancé une pâte lavante hyper étonnante : on croirait un gommage – d’ailleurs la formule contient du rassoul pur – mais quand on l’applique sur le cuir chevelu bien humide, elle se met à mousser. J’adore ce produit. J’alterne la gamme à la rose avec cette pâte et avec le shampooing purifiant à l’écorce de jujubier lorsque je trouve mon cuir chevelu plus gras que d’habitude. Pâte lavante volumisante de Christophe Robin, 39€ les 250ml et 28€ le shampooing purifiant de 250ml

Shampooing Wake Up ! d’Uka

Vous connaissez peut-être les huiles à cuticules de cette marque Japonaise? Uka a été créée par la manucure Kiho Watanabe. Son père a créé une ligne de salons pointus au Japon dont elle a hérités (je vous en avais parlé dans cet article). Pendant longtemps, elle ne s’est focalisée que sur les ongles, sa passion. Mais depuis quelques saisons, elle s’est mise à développer des soins pour les cheveux. Les formules contiennent un niveau vertigineux d’ingrédients naturels (97% pour ce shampooing) dont pas mal d’huiles essentielles. Ici des extraits de romarin, de lavande, de citron et d’orange qui en plus de parfumer le produit stimulent le cuir chevelu et font des cheveux super légers. Toutes les journalistes beauté en quête de volume qui l’ont testé l’adorent. D’ailleurs j’en ai déjà vu prêtes à échanger leur collection de parfums favoris contre un flacon de cette bombe capillaire. C’est vraiment un shampooing incroyable. La marque recommande le séchage après le lavage car la chaleur renforcerait la pénétration des actifs. Et c’est vrai que les cheveux sont encore plus beaux après un rapide passage sous le séchoir. Shampooing Wake Up! d’Uka, 31€ les 300ml

Shampooing Repulpant
Phytodensia de Phyto

Longtemps, je n’ai rien compris à cette marque. Je trouvais les rituels trop sophistiqués, les textures difficiles à travailler et les parfums pas toujours compatibles avec mes goûts. Mais Phyto a beaucoup évolué et développé une série de formules plus faciles pour l’usage quotidien de novices de mon genre. La senteur est la plus florale-fruitée de cette sélection et le résultat est assez bluffant. Shampooing Repulpant Phytodensia de Phyto, 15,90€ les 200ml 

Photographie Lili-Barbery-Coulon et Géraldine Couvreur. La pâte lavante de Christophe Robin

Lavender Rosemary
Shampoo de John Masters Organics

John Masters est un coiffeur new-yorkais qui ne plaisante pas avec sa santé. Il mange bio, fait du sport, ne propose ni permanente chimique ni lissage dans son salon ; il n’utilise que des produits naturels pour ses colorations. Et mon petit doigt me dit qu’il ne doit pas carburer à la caféine et au tabac. Sans surprise, sa ligne de soins capillaires est bien évidemment bio. Cette formule à la lavande et au romarin est géniale. Non seulement elle réveille mes racines mais je suis convaincue que le parfum naturel des huiles essentielles a un effet répulsif sur les poux : ça a toujours bien marché sur ma fille ! Néanmoins, si vous ne supportez pas les effluves d’huiles essentielles, passez votre chemin car elles sont très présentes et leur senteur tient assez longtemps. Lavender Rosemary Shampoo de John Masters Organics, 20€ les 236ml chez Oh My Cream !

Shampooing
et après-shampooing volume Ouai

Ces deux-là, je les adore. Ok, ils ne sont pas bio. D’accord, ils sentent l’adoucissant pour le linge (je dois avouer que je suis dingue de leur parfum). Et oui, ils contiennent certains ingrédients que les adeptes de la cosméto naturelle détestent. N’empêche que ces deux formules sont résolument addictives. Elaborée par la coiffeuse de studio et de célébrités Jen Atkin – une grande copine d’Emily Weiss, fondatrice de Glossier – cette marque new-yorkaise contient une tonne d’actifs végétaux. Par exemple, le shampooing Volume décline extrait de carotte, graine de tamarin, hibiscus, jasmin, tournesol, eau de coco, huile de riz, gingembre, protéines de riz et de maïs… ainsi que de la kératine pour renforcer la fibre. L’effet est sidérant et on a envie de sniffer ses cheveux du matin au soir tellement ils sentent bon. Shampooing Volume de Ouai, 30€ les 300ml en exclu sur le site de Sephora et 28€ l’après-shampooing Volume de 250ml (le préféré de ma fille, on se battait pour finir le flacon)

Photographie Lili Barbery-Coulon et Géraldine Couvreur: de gauche à droite le shampooing purifiant de Christophe Robin, le shampooing au Miel de Leonor Greyl, le shampooing Pure Abundance d’Aveda et le shampooing Wake Up! d’Uka

Shampooing Traitant
sebo-rééquilibrant et Shampooing Traitant VIP O2 de Biologique Recherche

Il y a quelques mois, je suis allée faire un soin repulpant pour le visage à l’institut Biologique Recherche. L’attachée de presse de la marque souhaitait que je profite de ma visite pour tester leur diagnostique capillaire. Je ne savais même pas que cette marque proposait des traitements pour les cheveux. J’étais assez sceptique mais la fille qui s’est occupée de moi m’a bluffée. Après m’avoir légèrement déprimée en me disant ce que 90% des coiffeurs me répètent à longueur d’année, l’air dévasté: « C’est vrai que là euuuuh, le cheveu EST TRÈS PAUVRE » et m’avoir recommandé de me faire injecter du Bépanthène dans les fesses (vous avez bien lu. En même temps, je vais bientôt tester un truc encore plus flippant mais je vous en dirai plus quand j’aurai fait mon premier rendez-vous), elle m’a appliqué un milliard de cataplasmes, m’a massé la tête et m’a filé une prescription longue comme le bras. Je vais être honnête, je n’ai toujours pas commencé le sérum anti chute qu’elle me recommandait et j’oublie tout le temps de vaporiser la lotion P50 spécial cheveux. En revanche, j’ai beaucoup utilisé ces deux shampooings qui s’utilisent pendant le même lavage : on commence par la phase d’initialisation pour équilibrer le sébum et on fait suivre par le shampooing oxygénant. Je ne suis pas dingue du parfum très frais mentholé. Cependant ce duo métamorphose visiblement mes cheveux. Shampooing traitant sebo-rééquilibrant – phase d’initialisation de Biologique Recherche, 38€ les 250ml et 42€ le shampooing traitant VIP O2 de 250ml, en vente uniquement chez Biologique Rercherche, 32 Avenue des Champs-Elysées 75008 Paris, Tel : 01 42 25 02 92

Pure Abundance
Shampooing Volumateur d’Aveda

Je suis folle de cette marque depuis que je l’ai découverte à New York il y a de nombreuses années. C’est un peu la version américaine de Phyto : de vrais experts du cheveu et des plantes. Ce shampooing est l’un de mes préférés. C’est mon ancre capillaire. Quand rien ne marche sur mes cheveux, je reviens toujours vers lui. Il contient de l’argile blanche qui absorbe les excès de sébum et de la résine d’acacia qui gaine la fibre. Je ne suis pas folle de son parfum qui associe menthe et fleurs blanches (à mon avis, c’est l’ylang ylang qui me dérange) mais je passe outre car la formule fait ce qu’elle dit : elle donne l’illusion de l’abondance… Shampooing Pure Abundance d’Aveda, 23,50€ les 250ml sur le site de Sephora

L’AVIS DU PRO DES FORMULES NATURELLES

Luc Jugla est cosmétologue. Il a conçu de nombreuses formules pour la beauté, dont celles des soins capillaires de David Mallett. C’est un pro des actifs naturels et privilégie les compositions courtes aux formules interminables.

Quelle est la meilleure stratégie pour booster le volume de cheveux fins ?
Luc Jugla : Quand on a les cheveux fins, on en a moins que les autres. La densité varie d’une personne à l’autre mais également avec l’âge. Et puis il faut aussi prendre en compte l’épaisseur naturelle du cheveu. L’important est de ne pas utiliser de produits abrasifs qui risquent d’activer la sécrétion de sébum et donc de graisser et d’alourdir le cheveu. Donc on évite les sulfates, ces agents moussants détergents qui assèchent le cuir chevelu et induisent, en réaction, une surproduction de sébum. Idem pour les silicones qu’il vaut mieux éviter : ces molécules apportent de la brillance en surface mais elles alourdissent le cheveu et ne réparent pas en profondeur. La stratégie efficace consiste à utiliser des gommes qui vont avoir un effet électrostatique. C’est le principe des deux aimants du même signe qui se repoussent l’un l’autre. Les racines se « redressent » et paraissent plus denses. En revanche, si la densité est vraiment trop faible, le shampooing seul ne suffira pas, on peut alors utiliser un spray coiffant (NDLR : celui de David Mallett que Luc a formulé). On peut aussi reconstituer un effet tuteur en racines grâce à des dérivés de silice qui vont rigidifier le cheveu afin qu’ils prennent de l’ampleur. Dans la Volume Powder de David Mallett, c’est la juxtaposition de silice et de bambou qui fonctionne.
Comment choisir un bon shampooing pour cheveux fins ?
Luc Jugla : Evitez les sulfates comme le sodium lauryl sulfate, sodium laureth sulfate, ammonium sulfate… ainsi que les silicones, pas toujours faciles à débusquer dans la liste des ingrédients INCI car le mot silicone n’apparaît pas. Bannissez les ingrédients qui se terminent généralement en « -cone » : dimethicone, trimethicone, dimethicone copolyol. Si vous avez les cheveux fins, évitez aussi les shampooings riches en huiles végétales. Elles ont des propriétés formidables mais alourdissent les cheveux trop fins. Privilégiez les ingrédients commençant par le préfixe « guar ». Ce sont ces fameuses gommes qui agissent comme de petites charges électriques. Et puis, méfiez-vous des formules trop longues. Rayon ingrédients naturels, sélectionnez les shampooings contenant du romarin, du citron, de la lavande, de l’arbre à thé ou du cèdre. Attention néanmoins : un trop grand dosage d’huiles essentielles peut se révéler irritant et pas toujours facile à supporter sur le plan olfactif.
Une routine particulière à adopter ?
Luc Jugla : Idéalement, espacez les shampooings tous les quatre jours et cessez de vous passer la main dans les cheveux car cela contribue à les salir. Evitez les produits fixants (laques, cires de coiffage…) ou réduisez la quantité utilisée au minimum. Ne faites qu’un seul shampooing et surtout pas deux. Et n’utilisez pas systématiquement un après-shampooing (brosser les cheveux sous la douche suffit à démêler les cheveux fins). N’oubliez pas de stimuler la circulation sanguine du cuir chevelu en massant régulièrement le crâne. Il y a des « masseurs de tête » chez Natures et Découvertes (NDLR : Uka vient d’en lancer un en silicone que Lili a montré dans une de ses Instastories, ça ressemble à un instrument de torture mais c’est assez relaxant). Le but : irriguer le cuir chevelu en stimulant les petits vaisseaux sanguins des zones moins denses.

Photographie Lili Barbery-Coulon et Géraldine Couvreur : de gauche à droite le shampooing Phytodensia de Phyto, Shampooing Volume de David Mallett et Lavender and Rosemary Shampoo de John Masters Organics

L’AVIS DE LA JOURNALISTE / HAIR GODDESS

Journaliste pour Madame Figaro, illustratrice et plasticienne le weekend, Cécile Guerrier a la chance d’avoir une crinière de lionne. C’est L’EXPERTE absolue du cheveu. D’ailleurs, elle a récemment écrit un guide : Mon Cahier Hair Beauty aux Editions Solar.

Comment choisir un shampooing volumateur quand on a les cheveux fins ?
Cécile Guerrier : Privilégiez les shampooings les plus neutres pour nettoyer le cheveu en douceur. Je ne suis pas contre les silicones en général mais il vaut mieux les éviter lorsqu’on a les cheveux fins. Privilégiez les listes d’ingrédients courtes : plus c’est long, plus ça risque d’alourdir le cheveu. Des formules courtes existent en supermarché comme en pharmacie (gamme Dercos de Vichy, ligne Kerium de La Roche Posay…). Il y a aussi les produits développés par les coiffeurs à l’instar des shampooings de David Mallett ou ceux à l’eau de rose de Christophe Robin. J’aime aussi beaucoup les shampooings ayurvédiques comme la poudre lavante de Shikakai ou les noix de lavage qui sont très utilisées en Inde. Il suffit d’ajouter un peu d’eau et on peut ajouter une goutte d’huile essentielle de son choix pour traiter un problème en particulier.
Une routine particulière à adopter ?
Cécile Guerrier : Tout faire pour espacer ses shampooings. On peut par exemple utiliser un shampooing sec comme celui à l’avoine de Klorane ou Shampure d’Aveda pour éviter de se laver les cheveux à l’eau qui dilate la fibre et ouvre les écailles. Il ne faut pas oublier de brosser ses cheveux pour les débarrasser de la poussière et de tout ce qu’ils attrapent dans la journée. Utilisez une toute petite quantité de shampooing à diluer au creux de la main avec un peu d’eau avant de l’appliquer sur le cuir chevelu en massant pour booster la circulation sanguine. Rincez abondamment et évitez les conditioners qui sont trop lourds pour les cheveux fins. Si vous faites un masque réparateur, ne l’appliquez que sur les longueurs, jamais au dessus des oreilles.

Photographie Lili Barbery-Coulon et Géraldine Couvreur : de gauche à droite le shampooing Volume Ouai, la pâte lavante Christophe Robin, le shampooing traitant VIP O2 et le shampooing sébo régulateur de Biologique Recherche

L’AVIS DE L’EXPERTE
EN FORMULES TECHNIQUES

Denise Guillouet travaille à la direction technique de L’Oréal Professionnel, la division des marques capillaires du groupe vendues en salons de coiffure. Elle est responsable des tests soins sur l’ensemble de ce secteur.

Quelle est la meilleure stratégie pour gagner en volume ?
Denise Guillouet : Dans un shampooing, on utilise des tensio-actifs pour nettoyer le cheveu. Il s’agit d’une molécule qui a deux parties : une partie hydrophile (qui aime l’eau) et une autre lipophile (qui aime le gras). Lorsqu’on l’applique sur les cheveux, la partie lipophile va être attirée par le sébum et former une micelle (NDLR : un genre d’effet boule de neige). La partie hydrophile va être aimantée par l’eau et éliminer le sébum et les corps gras. L’idée est donc de piéger le gras et de le faire partir dans l’eau. Il existe des tensio-actifs de synthèse et d’autres d’origine naturelle et bio. Les « sulfates » sont les tensioactifs les plus performants du marché. Ils ont le meilleur rapport qualité/prix et on les retrouve dans de nombreux shampooings. Il y a aussi des shampooings sans sulfate : dans ce cas, on les remplace par d’autres tensio-actifs issus d’actifs naturels à base de coco (coco-betaïne par exemple). Ca, c’est la base d’un shampooing. Ensuite, pour agir sur le volume, on ajoute des actifs. Dans nos formules pour cheveux fins, on retrouve souvent des céramides ou de l’intra-cylane. Le principe : ressouder les écailles et redonner du corps et du maintien au cheveu fin. On va aussi utiliser de la poudre de cellulose pour apporter du gonflant à la coiffure et un effet tuteur. Une autre stratégie consiste à utiliser des polymères amphotères qui agissent comme deux aimants chargés négativement. Les cheveux sont repoussés les uns des autres, ils paraissent moins aplatis. En revanche, on va plutôt éviter les polymères cationiques et le polyquaternium qui adoucissent la fibre : s’ils sont au début d’une liste d’ingrédients INCI, c’est que le shampooing est conçu pour des cheveux secs.
Quelle est votre position par rapport aux silicones largement utilisés dans les shampooings de la division L’Oréal Professionnel ?
Denise Guillouet : Les silicones sont les molécules qui protègent le mieux les cheveux de l’humidité, l’eau étant le pire ennemi du cheveu. C’est un film qui se dépose sur le cheveu et s’élimine à chaque shampooing. Il y a quinze ans, on n’utilisait des silicones d’une taille importante dans des formules deux en un assez lourdes. Ça ne se fait plus du tout aujourd’hui. Ils sont majoritairement volatiles et ultra fins du coup, ils ne plombent pas le cheveu, n’abiment pas le cheveu, n’étouffent ni le cheveu ni le cuir chevelu. La gamme Densifique de Kérastase contient par exemple une toute petite quantité de silicones. Et parce que certaines consommatrices exigent des produits sans silicone, nous avons développé des formules pour elles mais le résultat au toucher n’est pas aussi lisse.
Une routine particulière à adopter ?
Denise Guillouet : Bien rincer son shampooing ou son démêlant. On s’aperçoit que la plupart des consommateurs ne savent pas rincer leurs nettoyants. S’il reste de la matière, le cheveu sera forcément alourdi. Une fois par semaine, on peut faire un gommage du cuir chevelu ou utiliser de l’argile pour absorber l’excès de sébum. Je pense notamment au masque Masquargil de Kérastase ou au gommage Chronologiste. L’objectif est de purifier et d’assainir le cuir chevelu.

Et vous quels sont vos shampooings volume préférés ? Vos tips pour une crinière de lionne ?