L’enseignement: le chemin de l’humilité
photographie Julie Ansiau

L’enseignement: le chemin de l’humilité

L’enseignement: le chemin de l’humilité

Cette semaine, j’ouvre deux nouveaux créneaux horaires pour les cours de kundalini yoga que je donne à Paris. L’occasion de revenir sur cette nouvelle activité que je n’avais pas vraiment anticipée!

Je n’ai pas été très bavarde sur le blog et sur les réseaux sociaux ces dernières semaines. J’ai même choisi la voie du silence. Pour des tonnes de raisons. J’ai partagé certaines d’entre elles sur les réseaux sociaux : le chantier de mon futur bureau, déjà très en retard, a été abandonné mi décembre par un entrepreneur que je croyais pourtant connaître et en qui j’avais confiance. C’est une histoire très banale dans ce secteur malheureusement. Je m’en croyais protégée car je connaissais bien cet homme avec qui j’ai travaillé de nombreuses fois ces vingt dernières années. J’en tire de nombreuses leçons qui n’ont d’ailleurs rien à voir avec les travaux, j’en ferai probablement un post dès que j’en aurai l’occasion. Une phrase m’a guidée pendant cet épisode éprouvant : « You create your own reality ». Encore une fois, dès qu’on sort du rôle de la victime et qu’on prend de la distance avec ce qui vient de nous arriver (les dommages collatéraux émotionnels et financiers en l’occurrence) pour écouter l’écho que l’épreuve présente a avec un épisode passé, les enseignements se manifestent instantanément. Et ils font l’effet de cadeaux infiniment précieux.

La révolution dans mon activité

Parmi les autres raisons qui expliquent mon silence, il y a l’organisation de ma nouvelle vie. Fleur Monot qui travaille avec moi depuis le mois de septembre 2018 n’en revient pas de tous les changements qui se sont opérés en l’espace de quelques mois. On en parlait la semaine dernière autour d’un déjeuner et en l’écoutant, j’ai pris conscience à mon tour que sa mission auprès de moi avait complètement évolué. Cette jeune femme adorable, encore étudiante en école de commerce, reprendra bientôt le chemin des études. Elle va beaucoup me manquer. Elle a une flexibilité d’esprit comparable à celle de la gymnaste américaine Katelyn Ohashi (si vous n’avez pas encore vu sa performance, allez regarder cette vidéo, c’est jouissif). Nos journées oscillent de la préparation de mes nouveaux cours de yoga dans ma cuisine à l’organisation de futurs événements autour du bien-être, de recherche pour des prochains articles de blog à la gestion de la comptabilité de ma boîte, d’une rencontre avec des marques pour créer d’éventuelles collaborations à de l’aide sur l’écriture de mon prochain livre, du back-office de mon blog au conseil auprès des marques cosmétiques qui souhaitent se mettre au diapason des exigences de notre époque… Oui, oui, il va y avoir d’autres collabs en 2019, un nouveau livre (je ne vous révélerai pas encore quel en est le sujet), des expériences à vivre ensemble et toujours plus de partages d’enseignement. J’en profite pour passer une annonce : je suis à la recherche d’un ou d’une stagiaire conventionné.e, sensible à l’univers du wellness et aux secteurs du lifestyle conscient, pour une expérience de 6 mois à mes côtés à partir du mois de mars 2019 (avec la possibilité de prendre évidemment des vacances en août). J’ai besoin d’une personne organisée, joyeuse et flexible pour venir m’aider à développer ma petite entreprise. Email please : [email protected]

Apprendre à se jeter à l’eau

Je n’ai pas eu l’occasion de revenir sur mes débuts dans l’enseignement du kundalini yoga depuis ce post. Il me fallait un peu de distance pour digérer toutes ces nouvelles expériences. Lorsque je me suis inscrite pour faire le teacher training level 1 de kundalini yoga, ma seule motivation était d’en apprendre plus sur le sujet et de devenir autonome dans ma pratique. Une fois arrivée sur place, on m’a demandé de préciser mon intention. J’ai fini par dire que je voulais ralentir. La vie que je menais alors me convenait mieux que celle que j’avais deux ans plus tôt. Il y avait pourtant encore des dissonances. Des moments où je me sentais dans une incohérence profonde avec mes désirs véritables. Je me disais que c’était sans doute inévitable et que ma vie était déjà formidable telle qu’elle était. Était-ce raisonnable de vouloir plus ou mieux ? Les mois d’apprentissage ont été d’une richesse incroyable. J’en ai déjà parlé dans cet article. Et l’envie d’enseigner s’est dessinée malgré moi. D’abord l’été en partageant ma pratique avec mes amis en vacances avec moi. Puis au hasard des circonstances en septembre avec des profs qui m’ont demandé de leur donner des cours. Je ne pouvais pas nier l’évidence : la joie ressentie pendant et après chacune de ces expériences. A la fin de ma formation, mon prof nous a suggéré de commencer à donner un cours hebdomadaire. Pas forcément pour en faire notre métier mais juste pour partager ce que nous avions appris. Je ne me sentais pas légitime mais je me suis rendue compte que ce jugement ne m’appartenait pas. C’était une projection d’un regard extérieur. Je suis donc allée au-delà et je me suis lancée, la peur au ventre.

Être pleinement soi-même sans chercher à plaire ni à prendre le pouvoir

J’ai commencé par donner un cours le jeudi soir chez Anne Bianchi, dans son petit espace Sat Nam Montmartre (qui s’apprête à s’agrandir). Je me doutais qu’avec le grand nombre d’abonnés qui me suivent sur les réseaux sociaux et sur ce blog depuis des années, je n’aurais pas trop de difficultés à trouver huit élèves pour démarrer. Je me demandais juste s’ils auraient envie de revenir. J’anticipais déjà leur jugement (:-) l’impasse assurée : cette route ne conduit nulle part…). Afin de me libérer de toute attente, je me suis imposée une seule règle : être authentiquement présente à moi-même. Alors je n’aurais rien à regretter si ça ne fonctionnait pas. Ne rien vouloir. Juste se contenter d’être car « je suis assez ». Beaucoup plus difficile à faire qu’à écrire. Quel chemin d’humilité ! Le rôle du teacher n’est pas de prendre le pouvoir sur ses élèves, ni de s’approprier leurs accomplissements, encore moins de se faire aimer d’eux. L’enseignant doit se contenter de transmettre la richesse de ces enseignements avec le plus de simplicité possible. Je ne fais que partager ce que l’on m’a appris. Et quand on se contente de ça, sans aucune autre attente, les miracles se produisent sous nos yeux.

D’un cours hebdomadaire à quatre chaque semaine

D’un cours en petit comité le jeudi soir, j’ai ouvert un autre cours le vendredi midi à l’Espace Sayya dans le 10e arrondissement. Encore une synchronicité étonnante : j’y suis allée pour la première fois en octobre afin d’enregistrer le podcast Savoir Vivre by JJ (un long entretien en anglais). C’est un espace de co-working dédié aux praticiens du wellness. On y trouve des kinésiologues, des profs de yoga, des sophrologues, des masseurs… Lorsque j’ai visité l’espace, j’ai compris que l’une des grandes salles dédiées au yoga était à louer et disponible pile le jour où mon emploi du temps était plus souple. Ca s’est fait naturellement. Comme je reçois beaucoup de demandes et que j’ai un plaisir fou à partager ces enseignements, j’ai décidé d’ouvrir un nouveau cours le vendredi matin. Et puis, une de mes élèves m’a soufflé l’idée de contacter l’Espace Sattva, une salle de yoga et de massage que j’aime beaucoup et qui se trouve dans mon quartier. J’y ai déjà pris des cours de yoga avec Sreemati qui dirige ce lieu et pratique depuis 1987 ! Dès mercredi 23 janvier, je commencerai à donner des cours chaque semaine, de 8h15 à 9h45. Je suis folle de joie !

L’entrée chez Sayya

Petit recap de mon planning actuel

Tous mes cours fonctionnent sur inscription par email – [email protected] – merci de ne pas venir au cours sans confirmation d’inscription de notre part. Je compte bien trouver une organisation plus simple dans les semaines qui viennent mais pour l’instant, il faut m’envoyer un message. Je donne les codes et les adresses précises avec la confirmation d’inscription. N’hésitez pas à m’envoyer vos questions si vous voulez en savoir plus !

–       Mercredi 8h15-9h45 Espace Sattva dans le 9e, métro Liège, Blanche ou Place Clichy

–       Jeudi 18h-19h30 Sat Nam Montmartre dans le 18e, métro Blanche ou Abbesses

–       Vendredi 10h-11h30 Espace Sayya dans le 10e, métro Poissonnière ou Cadet

–       Vendredi 12h30-14h Espace Sayya dans le 10e, métro Poissonnière ou Cadet

Comment se passe un cours de kundalini yoga ?

Le kundalini yoga est très différent des yogas plus connus comme le hatha yoga, l’ashtanga ou le vinyasa. Les techniques diffèrent mais le but est le même : l’éveil de la conscience. Tous les yogas musclent et améliorent la souplesse. Certains plus que d’autres. Néanmoins, le yoga n’est pas comparable à de la gymnastique ou à un cours d’abdos fessiers dans une salle de sport (même s’il y a beaucoup d’élèves qui font du yoga pour avoir un corps plus harmonieux : je ne les juge pas, il n’y a pas de mauvaise raison pour commencer !). Le kundalini yoga est ouvert à tous, même aux débutants et à ceux qui n’ont jamais fait de yoga ni de méditation. Un cours comprend des exercices de pranayama (respiration), un échauffement (sauf lorsque le kriya – l’enchainement de postures – est long et qu’il inclut déjà l’échauffement), un kriya (il en existe des centaines du coup, ça change tout le temps, on ne s’ennuie jamais), une méditation (qui peut être accompagnée d’un mouvement ou du chant d’un mantra) et une relaxation. Parfois la relaxation précède la méditation. Certains cours sont plus intenses que d’autres. Cela dépend des kriyas et aussi des enseignant.e.s. Contrairement à ce que je lis souvent au sujet de ce yoga, ce n’est pas parce que la dimension spirituelle est très présente que le kundalini yoga n’est pas sportif. Essayez et vous verrez 🙂

Est-ce que vous devez vous habiller en blanc ou porter un turban pour pratiquer ?

Non ! Si on vous oblige à porter du blanc ou un turban pour pratiquer, je vous conseille de trouver un autre cours. Cela m’est arrivé aux États-Unis et j’ai trouvé ça très désagréable. Le kundalini yoga n’est pas une religion même si les photos de certains cours peuvent paraître sectaires. Dans mon école et pendant toute ma formation, on ne m’a jamais imposé ni turban ni vêtements blancs. Le blanc ne sert pas à masquer nos ombres ni à nous transformer en « saints ». Néanmoins, c’est une couleur qui a le pouvoir de refléter la lumière naturelle et qui – vous l’avez sans doute déjà remarqué en la portant – donne beaucoup d’éclat. Un tissu noir en plein soleil va absorber toute la chaleur alors qu’un tissu blanc posé juste à côté restera plus frais. Imaginez à présent, même si vous êtes très cartésien, que la couleur ne se contente pas d’aimanter la température mais également les énergies aux alentours. Les couleurs claires et le blanc en particulier agiraient donc comme un bouclier énergétique. Je n’ai pas fait d’étude scientifique sur le sujet mais faites-en l’expérience vous-même et voyez si les couleurs que vous portez agissent sur votre état émotionnel ou sur votre humeur. C’est à l’usage qu’on s’aperçoit de ce qui nous fait du bien et de ce qui enrichit ou non le quotidien et la pratique. De mon côté, je n’ai pas transformé mon style en enseignant. Il m’arrive de porter du blanc et des couleurs pâles. D’autres jours, non. Je ne porte pas que des matières naturelles. Je fais comme je veux/peux et je ne pense pas, contrairement à certaines écoles, que la tenue d’un prof devrait prêter matière à discussion. J’ai autant de respect pour un professeur habillé en blanc avec la tête bandée que pour un prof habillé autrement les cheveux au vent. Quant au turban, il n’est pas obligatoire non plus. Il présente certains avantages dans la pratique : s’il est serré (les petits bonnets blancs que les américains portent ne sont que décoratifs, idem pour les petits bandeaux de démaquillage qui ne servent à rien à part plaquer les cheveux en arrière), il agit sur les méridiens situés sur la tête et permet d’éviter de perdre l’énergie qu’on vient de faire monter le long de la colonne vertébrale. Elle risquerait de s’évaporer au sommet du crâne, au niveau de la fontanelle (ce qui explique pourquoi la plupart des yogis roulent et tirent leurs cheveux en un chignon serré pile à cet endroit : c’est comme un bouchon). Certains élèves qui pratiquent intensément aiment porter un turban car cela leur évite d’avoir mal à la tête pendant la pratique (personnellement, je n’ai jamais eu mal à la tête). Le turban permet aussi d’avoir conscience du sommet de la tête où est situé le septième chakra. D’autres disent que c’est une ceinture de sécurité. Il m’arrive de le porter pour cette raison ou dans des pratiques très intenses mais ce n’est pas systématique. Certains profs ou élèves de kundalini yoga ont grandi dans le sikhisme ou bien l’ont adopté comme philosophie de vie, ce qui explique leur port du turban au quotidien, en dehors des cours, leurs longs cheveux et la barbe chez les hommes. Au fond, tant que les gens se sentent libres et choisissent ce qui leur convient, tout me va.

Teacher un jour, élève toute la vie

Je pratique et je lis beaucoup au sujet du kundalini yoga et de ce qui gravite autour. Une nouvelle connaissance appelle une nouvelle question et il me serait impossible de faire le tour de tout ce qui a déjà été écrit au sujet de ce yoga ni d’en connaître les contours. L’apprentissage rend humble. L’enseignement aussi. On me demande souvent si je continue à prendre des cours maintenant que je « suis prof ». Bien sûr ! Je continue à prendre des cours, à aller à des sadhanas (pratiques du matin) et à participer à des rassemblements autour de maîtres qui m’aident à m’élever. J’adore pratiquer en groupe d’autant que lorsque j’encadre des élèves, je ne rentre pas dans les postures sinon je ne serais plus disponible pour les soutenir et tenir le cadre du cours. C’est tellement agréable de prendre un cours et de se laisser porter. Si j’avais le temps, je me lancerais à fond dans d’autres types de yogas qui m’attirent. Ca viendra peut-être. Un chantier après l’autre :-).

D’autres adresses pour pratiquer

Si les horaires de mes cours ne vous conviennent pas, j’ai écrit il y a longtemps un post sur d’autres profs que j’aime beaucoup à Paris. Vous pouvez le consulter juste ici. Je n’arrive plus à aller aux cours d’Anne Bianchi ni à ceux de Camille Param Devi qui ne correspondent plus à mes disponibilités. Vous me croiserez sans doute aux cours de Caroline Benezet qui a le don de me plugger directement dans la conscience cosmique en deux secondes trente. Mais je n’ose plus vous dire où Caroline donne ses cours car j’ai du mal à y trouver une place pour moi tellement ils ont du succès (c’est probablement le karma que je me suis créé en mettant autant d’élèves sur liste d’attente ces dernières semaines, ha ha ha). Il y a plein d’autres profs de kundalini yoga à Paris en dehors de ces trois noms : Marion qui nous a donné un cours à l’occasion de la dernière édition des Yogis du Cœur et qui organise régulièrement des cérémonies sacrées autour du cacao. Mon amie Georgina Attias qui en plus d’enseigner le kundalini yoga est une chanteuse extraordinaire et fait fusionner son talent avec cette pratique. Il y a aussi Nathalie Coualy (Nat Prem Kaur) qui est actrice et prof de kundalini yoga, Adèle Weiss (Tiaga Chanran Kaur) qui donne des cours au Centre Element et au Tigre Yoga, ainsi que Flora Boidot (Ardas Chandra Kaur) qui donne des cours chez Omm Studio, et bien d’autres encore avec qui je n’ai pas encore pratiqué… Autant de lieux et d’enseignant.e.s différentes qui ont un parcours et un style différents. A vous d’essayer afin de trouver ce qui vous convient.

un autre lieu?

Et si vous entendez parler d’une grande salle d’au moins 80m2 (ou plus) à louer ponctuellement dans le centre de Paris (1er, 2e, 10e) ou dans le 9e arrondissement, contactez-moi. Une condition cependant : qu’on puisse monter le son et chanter sans déranger les voisins.

merci merci merci

Enfin merci merci merci à tous les élèves qui sont venus à mes cours ces derniers mois. Merci à toutes celles qui ont manifesté leur enthousiasme à travers des messages privés ou sur les réseaux sociaux. Merci pour vos témoignages, votre feed-back si précieux, vos partages d’expérience et vos encouragements. Love and light to all et bonne pleine lune éclipsée que je vais tenter de regarder cette nuit.