En mai dernier, j’ai pris un cours avec le « personal trainer » de Tom Ford, j’ai nommé Doug Hutchings. La veille au soir, Tom Ford m’expliquait, lors du dîner de lancement de sa ligne de maquillage, combien il était important de choisir son prof de sport à l’image du corps qu’on rêve d’avoir. Dans son cas : athlétique et fuselé. Il avait oublié de mentionner le caractère atomique du physique de Doug. Préparée mentalement à souffrir, j’ai pris conscience d’une difficulté supplémentaire lorsque je l’ai vu débouler devant mon hôtel : réussir à transpirer chic. Ne pas hurler de douleur au moindre effort. Rosir sans virer au violet. Refouler la crise d’asthme au plus profond de soi. Après dix minutes de footing soutenu pendant lesquelles j’ai tenté de simuler une décontraction totale, tout en l’écoutant me parler en anglais d’actrices – sublimes – et mondialement connues qu’il entrainait pour un tournage, Doug m’a demandé de courir en contractant mon périnée. Grand moment de solitude. Toutes les filles qui ont accouché et suivi une séance de rééducation périnéale savent de quoi je parle et je refuse d’entrer dans les détails gore pour épargner les oreilles ignorantes. Mais je n’avais jamais pensé qu’il était possible de courir tout en serrant ces muscles LÀ. Encore moins devant une beauté pareille. Doug Hutchings poursuit sa séance d’entrainement avec des postures de yoga revisités et un renforcement statique des muscles profonds, en demandant à ses clients – tous, y compris Tom Ford – de ne jamais lâcher leur périnée. Extrêmement précis dans ses instructions, il considère le corps comme un mécanicien scanne le moteur d’une formule un. En l’écoutant, on réalise l’existence d’un muscle ignoré jusqu’alors et on rééquilibre tous les dysfonctionnements posturaux. En prime : Doug ne se contente pas de sculpter le corps des célébrités, il pratique la « craniosacral therapy » dans son cabinet, une méthode très proche de l’ostéopathie crânienne. Du coup, ses exercices de remise en forme sont hyper respectueux de l’anatomie et de la colonne vertébrale. Un contact en or pour ceux qui vivent à Londres et qui n’ont pas peur de perdre leur concentration devant un beau gosse.