Sophie Keller

Sophie Keller

Sophie Keller

Jusqu’à il y a peu, je n’ai jamais accordé d’importance à l’astrologie. Et puis, j’ai rencontré Sophie Keller, astrologue et adepte de la psychologie jungienne. Deux mois plus tard, je me suis mise au yoga kundalini qui s’intéresse particulièrement aux astres. Rencontre avec une discipline et une femme passionnantes.

« Un ramassis de conneries »…

J’ai toujours eu de grandes résistances concernant l’astrologie. L’étude des astres et leur influence sur la terre et les hommes ne me semblait être qu’un ramassis de conneries. J’accordais autant de confiance aux astrologues que je voyais dans les médias qu’aux frères Bogdanoff en matière de médecine esthétique (et pourtant, j’étais drôlement amoureuse d’eux lorsqu’ils présentaient Temps X quand j’étais enfant). Lorsque j’ai commencé à travailler dans la mode, une journaliste m’a racontée qu’une stagiaire tout juste diplômée en marketing était chargée de rédiger l’horoscope de son magazine et qu’elle y inventait n’importe quoi. Par ailleurs, j’ai toujours été agacée lorsqu’un.e inconnu.e me disait après avoir demandé mon signe du zodiaque : « T’es lion ? Hum, intéressant… signe de feu… tu as besoin de soleil, tu aimes diriger, tu aimes le luxe, le confort ». Bon, c’est vrai, je suis plutôt meneuse, j’aime les pays chauds, le raffinement et le confort… Mais on est nombreux dans ce cas-là, non ? Donc, les histoires de gens qui se coupent les cheveux les soirs de pleine lune, l’entrée de Mercure en Saturne, l’effet des éclipses sur les Capricornes : tout cela me laissait complètement insensible. Néanmoins, j’ai toujours été fascinée par l’espace et l’Univers. Dans les années 1990, j’étais allée au cinéma voir le film A Brief History of Time d’Errol Morris sur Stephen Hawking, mort hier, et ça m’avait beaucoup interrogée. Comme la plupart d’entre nous, je suis fascinée par les ciels étoilés qui nous rappellent que l’infini est là, sous nos yeux, à chaque instant. J’ai aussi eu l’occasion de remarquer que les pleines lunes modifiaient la qualité de mon sommeil, comme beaucoup. Mais mon intérêt pour les étoiles, les planètes et les galaxies restait très mesuré.

Juillet 2016

La dernière fois que je me suis sentie perdre pied, c’était en juin 2016. Je venais de monter ma boite, j’étais terrorisée à l’idée d’avoir fait le mauvais choix et j’avais accepté beaucoup trop de missions de consulting. Je dormais environ quatre heures par nuit. Pas une minute pour aller faire du sport ni même aller faire des courses. Mon mari avait décroché une campagne publicitaire qui le contraignait à partir shooter plusieurs semaines à l’étranger, pile au moment où la baby-sitter de ma fille qui gérait les sorties d’école nous a planté du jour au lendemain. Je me sentais acculée, asphyxiée, débordée. En prime, il me fallait dénicher des trésors d’énergie pour prétendre, sur les réseaux sociaux, que j’allais bien et que je prenais tout ça avec beaucoup d’humour et de légèreté. J’avais pris pas mal de poids, je me sentais moche-dingue du bout des orteils jusqu’au sommet du crâne et je ne voyais AUCUN miracle se profiler. Et puis, je suis partie à La Ferme du Vent chez la famille Roellinger. Je n’ai pas bien compris à quoi servait le gros cadran lunaire installé dans la cour. Sur mon oreiller, Olivier Roellinger avait laissé un petit mot pour me souhaitait la bienvenue. Je ne l’ai pas gardé mais je crois qu’il disait quelque chose comme : « Ici, vous allez faire l’expérience de la puissance du vent, sentir l’énergie de la lune et vous reconnecter au cosmos tout entier ». Le lendemain, il m’a montré le fonctionnement de l’horloge lunaire dans la cour et m’a raconté combien les paysans étaient attentifs au mouvement de la lune pour planter leurs champs. Je l’ai déjà écrit : le court séjour passé à La Ferme du Vent a agi comme un déclic. La beauté des lieux, la gentillesse d’Olivier et d’Hugo son fils, le talent en cuisine, et le génie de la réflexologue Gwenn Libouban qui travaille dans le spa de la Ferme y sont évidemment pour beaucoup. Mais il y a une magie particulière dans ce lieu où la lune a le pouvoir de changer le paysage plusieurs fois dans la même journée, en agissant sur les marées. Il fallait bien reconnaître que cette énergie lunaire avait eu ces deux soirs-là un effet sur moi.

Sophie Keller

Ma rencontre avec Sophie Keller

Le même mois, Axelle Tessandier – que j’ai rencontrée il y a quelques années via une amie commune basée à San Francisco et que je suis attentivement sur les réseaux sociaux – m’a contactée pour me parler de sa cousine astrologue : Sophie Keller. Elle était certaine que j’allais la trouver formidable. De mon côté, j’étais encore remplie de scepticisme au sujet de cette discipline. De nature plutôt curieuse et intriguée par l’enthousiasme d’Axelle, j’ai accepté de skyper avec Sophie Keller, en Suisse ce mois-là. Elle avait préparé mon thème astral de naissance (je lui avais confié les informations nécessaires pour cela) et m’a expliqué ce qu’elle y « voyait ». Je l’ai laissé parler pour voir et j’ai été complètement scotchée. Pourtant, une partie de moi n’arrêtait pas de répéter : « Bullshit : ça voudrait dire que tous les bébés nés pile à la même heure et le même jour que moi dans la même zone géographique – Orléans en l’occurrence – auraient hérité des mêmes potentiels que moi ? ». Je l’ai laissée continuer. Elle m’a ensuite expliqué pourquoi je traversais une période si difficile, elle le savait bien avant que je lui en parle. Vous me direz : elle l’avait peut-être lu sur mon blog où j’avais commencé à écrire que je me sentais mal… sauf qu’elle est allée beaucoup plus loin. Sophie Keller ne fait pas de prédictions à la con. Elle parle de potentiels et de synchronicité. Il faut dire qu’elle est aussi psychologue jungienne. Elle informe ses clients des moments propices aux changements ou au contraire au ralentissement. Selon leur thème de naissance, la situation des astres et leur situation personnelle qu’elle prend bien évidemment en compte. Le long entretien que nous avons eu m’a vraiment redonné confiance. Elle m’a donné quelques dates clés et elle a eu raison sur tout. J’en suis encore étonnée moi même.

Et le yoga kundalini dans tout ça ?

En septembre 2016, j’ai découvert le yoga kundalini et avec lui, de nouveaux mots ont intégré mon vocabulaire. Je me suis mise à lire sur la physique quantique et j’ai prêté de plus en plus d’attentions aux mouvements des astres. Le yoga (kundalini ou pas) signifie l’union. Union de la terre et du ciel. Union du corps et de l’esprit. Union avec l’Univers tout entier. Les soirs de nouvelles lunes ou de pleines lunes, on médite et on pratique des rituels très beaux en chantant des mantras de guérison. On célèbre les équinoxes comme les solstices, les éclipses de soleil et de lune… La plupart des profs de yoga sont super connectés à l’astrologie… Ils ne disent pas des conneries du genre « Avis aux Poissons cette semaine au bureau, vous naviguez entre deux eaux… » mais nous alertent sur les forces en présence. Si la lune a le pouvoir d’agir sur les marées et que nous sommes constitués d’eau à 70% au moins, imaginez ce que les vibrations de toutes les planètes ont comme effet sur nous ! Rien que d’y penser me donne le vertige. Est-ce que j’en suis à consulter Sophie pour prendre une décision ? Non. Mais je ne m’interdis pas de le faire si j’en ressens le besoin. Et surtout je vais souvent lire les textes qu’elle publie sur son blog. Je ne comprends pas tout, je ne maîtrise pas son jargon, mais ça résonne quand même en moi. En mai 2017, je l’ai interviewée pour le blog. J’ai couru après le temps mais aujourd’hui, je vous livre enfin cet interview. Sophie Keller donne des consultations par Skype ou à Paris une fois par mois. Il faut compter 120€ pour 1h30. C’est une femme au parcours étonnant, lisez et vous verrez…

Comment êtes-vous devenue astrologue?

Sophie Keller : Ça m’a toujours intéressée. Il y avait quelques rares bouquins d’astrologie chinoise dans la bibliothèque familiale. Mon œil était très attiré par ça. Ça me transportait dans un autre monde, un monde du merveilleux qui, en même temps, faisait appel à de la psychologie des profondeurs. Ces deux dimensions m’ont toujours attirée. Mon père est du signe du Lion et ce que l’on racontait sur ce signe correspondait à sa personnalité. C’est bizarre mais, par ce biais, je me disais que forcément ça devait marcher puisque j’avais l’exemple de mon père sous les yeux. Les Lions sont en général reconnaissables par leur rayonnement naturel. Ils occupent l’espace naturellement. Ça a été un premier signal pour moi. Un jour, je devais avoir 31 ans, j’étais chez le coiffeur et j’ai entendu quelqu’un parler d’astrologie. Elle m’a dit que je « n’étais plus la même depuis juillet 2005 », pile la date où je suis devenue mère. J’ai été intriguée par le fait qu’elle ait immédiatement senti que cette date avait été aussi importante pour moi. Elle m’a dit plein de choses qui ont résonné en moi. J’étais en quête de sens à cette période-là, je lisais beaucoup et je travaillais dans un univers tout à fait différent de l’astrologie. En effet, je suis juriste. J’ai fait un DEA en droit avec un parcours très académique. Ensuite, j’ai commencé comme assistante parlementaire. Puis j’ai eu un poste à l’UMP. Mais ça ne me suffisait pas du tout. J’étais en quête d’engagement, de sens, de réponses. Je lisais énormément mais les lectures ne me suffisaient plus. On a besoin de passer par des choses plus appliquées et d’être en prise avec un autre milieu.

Quelles lectures vous-ont fait basculer ?

Sophie Keller : Il y a eu Victime des Autres, Bourreau de Soi-même de Guy Corneau. Cela m’a permis une vraie prise de conscience, tout comme La Solution Intérieure de Thierry Janssen. J’avais envie d’avoir accès à des clés qui relèvent une autre dimension. J’ai commencé à m’intéresser au symbolisme par le tarot. J’ai suivi des cours et beaucoup pratiqué le tarot. J’ai vécu des situations hallucinantes que je n’arrive pas toujours à expliquer. On interroge l’Univers à un moment précis et il répond comme une main invisible. Evidemment, il y a la force de l’interprétation. On doit faire appel à son intuition mais les cartes sont bien là. D’où sortent-elles ? Pourquoi tirer celle-là et pas une autre ? Il y avait trop de questions sous-jacentes. J’accorde une très forte importance au symbolisme et le tarot était trop éloigné d’une certaine rationalité qui est importante pour être légitime. Au bout d’un moment, si on interroge trop l’Univers à mauvais escient, il nous nargue. Je me suis retrouvée à interroger le tarot dix fois par jour. Lorsqu’un tirage ne nous convient pas, on réinterroge. Ça devient presque trop facile. Au fond, j’accorde plus d’importance à une carte trouvée dans la rue. C’est quelque chose qui vient à nous. A nous de comprendre ce signe. A travers les cours de tarot que j’ai pris, j’ai approché l’astrologie car il y a des analogies partout. A chaque carte correspond des planètes. Que ce soit le tarot, l’astrologie, la numérologie, tout se recoupe… et heureusement ! Et même en astrologie chinoise. Globalement on parle de la même chose : l’humain, les forces de l’inconscient, les grands archétypes, la mythologie. Il y a des passerelles, partout.

Mais avant de devenir astrologue vous avez travaillé au Sénat ?

En 2011, je décide de passer un concours de la fonction publique au Sénat et de rentrer dans l’administration. J’avais toujours été de l’autre côté, en tant que petite main complètement dépendante de ces hommes politiques dont j’avais fini par faire le tour. Passer ce concours, c’était entrer dans une prison et en même temps c’était le passage obligé vers plus de liberté (sécurité, autonomie financière,…). Par un concours de circonstances exceptionnel, j’ai réussi le concours. Mais j’ai vite compris que ce que je faisais manquait énormément de sens. Quand on entre au Sénat, on a une fonction mais pas de métier. On est affecté à n’importe quel service. J’ai eu de la chance dans mon parcours car j’ai été affectée à la Direction des Ressources Humaines. Je remplissais des tableaux Excel toute la journée, avec une hiérarchie très lourde. L’humain n’était pas forcément la priorité, il fallait respecter les « process ». C’est à cette période que j’ai décidé de m’inscrire à une formation de quatre ans en astrologie. C’était un investissement de temps et d’argent mais l’école Agapè est réputée pour son sérieux avec une forte dimension psychologique. Or l’astrologie va de pair avec la psychologie. Nous étions une dizaine d’élèves. Nous avons été formés à la psychologie jungienne et freudienne. La formation insiste sur le libre arbitre. En aucun cas, on est dans le prédictif. L’un des aspects des cours est l’analyse de thèmes de personnalités. Nous avons mis en pratique tout ce que nous avions appris en théorie. J’ai beaucoup lu, c’était fascinant.

Sophie Keller

Les horoscopes de la presse écrite ou en ligne sont pourtant d’une grande pauvreté et ne mettent pas l’astrologie en valeur…

L’astrologie, lorsqu’elle est aiguisée, c’est de la grande voltige intellectuelle. C’est d’une profondeur psychologique incroyable et d’une richesse… Un puits sans fond de connaissances ! Ce que j’essaie de proposer c’est une forme d’astrologie holistique qui prend en compte plusieurs aspects du développement personnel et tisse des passerelles entre les forces en puissance et leur interprétation individuelle. Et puis, mon but, ce n’est pas de faire de longs monologues qui n’apportent rien. Je veux que ce soit très concret pour une personne qui fait appel à moi, que ça puisse s’appliquer à des situations et aider à passer à une étape suivante.

Je n’ai jamais entendu parler de l’approche holistique de l’astrologie…

C’est passionnant et très motivant. Je continue d’apprendre tout le temps. Il y a également des analogies possibles avec des organes. Chaque signe correspond à des organes. Ce n’est pas ma spécialité mais ça peut fonctionner à ce niveau là aussi. C’est sans fin, on peut décliner à de nombreux niveaux… En avril 2014, c’était la guerre nucléaire dans mon thème. Je pensais que j’allais mourir, que tout le monde allait mourir en le lisant. Mais il n’y a jamais aucune fatalité. En avril, j’ai donné naissance à ma fille. Au même moment, mon mari a eu une opportunité professionnelle incroyable : le poste de ses rêves, en Suisse. Il est allé jusqu’au bout des entretiens et a été pris. Ça signait notre déménagement là-bas. C’était une magnifique opportunité et en même temps c’était l’épreuve du feu. Ce qui signifie que ce n’est pas parce que c’est difficile que c’est forcément négatif. Et dans la foulée, j’ai obtenu mon diplôme d’astrologue en juin 2014. Aujourd’hui, l’astrologie est une passion, un métier, une mission de vie. Ça dépasse le cadre professionnel. Je continue sans cesse à me former à d’autres techniques. L’astrologie seule ne me suffit pas. C’est juste un outil de développement personnel.

A quel moment est-ce que tes clients viennent vers toi ? Lors de prises de décisions ?

En général ce sont des personnes qui sentent qu’elles sont en prise avec des énergies inhabituelles et qui représentent un enjeu en terme d’évolution. Elles sont déstabilisées, ne savent pas quoi faire. Systématiquement, je vois immédiatement dans leur ciel qu’effectivement elles rencontrent un transit uranien. Uranus induit une obligation de changement, de s’affirmer davantage, de se libérer. Mettre des mots là-dessus est très important car il y a un effet déculpabilisant. Le message est : « Ce que vous vivez est normal. Il ne serait pas normal de ne pas le vivre comme ça ». Ce métier permet de donner des éléments de datation.

Est-ce que vous annoncez aussi des mauvaises nouvelles à venir ?

Certainement pas. Il y en a qui le font. D’autant qu’il y a parfois des « disparitions » d’êtres chers qui ne correspondent pas à leur mort réelle mais symbolique, ce qui est tout à fait différent. J’envisage l’astrologie comme un outil de connaissance de soi, qui nous permet d’évoluer dans une spirale ascendante où finalement, plus ça va, plus on se défait de nos schémas, des influences. Le but de ma matière, ce n’est surtout pas de dire ce qui va se passer, c’est de faire en sorte que les gens soient davantage maîtres de leur destin et surtout qu’ils arrivent à faire des forces en présence, leurs alliés. Parfois, les passages les plus forts, les plus perturbants, peuvent s’avérer être les plus bénéfiques. La pire des configurations, et ça arrive très rarement, c’est quand il ne se passe rien ou pas grand chose. Quand une personne vient me voir et me dit : « Ma vie n’a aucun sens, je cherche une porte de sortie, pourquoi je suis faite, je ne rencontre personne…».

Donc « Il faut que » ou « Vous devriez » ne sont pas des expressions que vous employez ?

Je vois les énergies en présence. Il y a des périodes de grand calme qui ne sont pas propices à de gros cataclysmes. En général, je reste toujours dans un message positif. Et puis, quand il ne se passe rien dans un ciel et que la personne espère un grand changement, je dis toujours que la force de l’intention est ce qui va l’emporter.

Sophie Keller donne des consultations par Skype ou à Paris une fois par mois. Il faut compter 120€ pour 1h30. Vous pouvez la contacter directement via son site