Junnon en mode massage
Photographie Lili Barbery-Coulon

Junnon en mode massage

Junnon en mode massage

Je vous ai déjà parlé de Junnon Merigoux dans la rubrique adresses beauté de Ma Récréation. A l’époque, cette « physiotherapist » diplômée aux Etats-Unis (l’équivalent d’un kinésithérapeute spécialisé en médecine du sport) ne voulait plus pratiquer de massage. « Been there, done it, tu sais » disait-elle dans son franglais habituel. Fraîchement débarquée à Paris, elle avait l’intention de rendre ses patients autonomes en leur apprenant à se soigner eux-mêmes. Grâce à des tas d’exercices frapadingues (voir le post précédent), elle a réussi à apprendre à certaines de mes amies à désamorcer une migraine ophtalmique, à se soulager durablement le ventre ou à booster une lymphe paresseuse. Cependant, elle s’est aperçue que les Parisiens n’avaient pas la nature rigoureuse des asiatiques (Junnon est d’origine japonaise) et que leur motivation du début, nécessaire à l’apprentissage et à la pratique quotidienne des exercices, disparaissait rapidement. Progressivement, Junnon s’est donc remise au massage. Et elle y a retrouvé le plaisir de ses débuts. Les massages de Junnon sont très particuliers. Du moins pour ceux qui n’ont jamais eu la chance de tester un « deep tissue massage » aux Etats-Unis. En plus de s’occuper des muscles superficiels et profonds comme le ferait le kinésithérapeute d’un club de foot en ligue 1 après un match, Junnon ajoute une dimension supplémentaire. Installée dans un cabinet mitoyen à celui de Gregor Schultze, dans une petite cour pavée près de la place de la République, elle commence par demander à ses clients comment ils se sentent. Viennent-ils pour lutter contre un état de fatigue passager, une douleur profonde, un manque d’énergie ou une tension constante derrière la nuque ? Elle observe, scrute la posture et se met à chasser les nœuds comme une démineuse. Précise, méthodique, elle libère le corps de la tête aux pieds, en utilisant toutes les disciplines qu’elle maitrise sur le bout des doigts. Des techniques asiatiques et américaines, des gestes anciens ou des inventions de sa part : c’est une killeuse ! Attention, si vous rêvez de papouilles et de douceur miellée, allez plutôt chez Nuxe. En revanche, si vous voulez faire l’expérience d’un protocole sur mesure, d’une métamorphose profonde, courrez-la voir. D’ailleurs, Junnon fait partie d’un réseau américain ultra prestigieux regroupant les meilleurs masseurs dans le monde entier. Il fait appel à eux lorsque des stars de la musique sont en tournée. La dernière fois que je l’ai vue, on l’a appelée pour lui demander de réserver plusieurs journées pour Bob Dylan. Rien que ça. Pas du tout impressionnée, elle m’a avouée qu’elle n’était pas sûre de pouvoir le masser car elle avait déjà d’autres rendez-vous qu’elle ne pouvait pas annuler. Des engagements avec ses patients habituels. Car ce qui réjouit le plus Junnon, ce n’est pas de masser ponctuellement une légende de la musique, mais au contraire de revoir ceux qui ont déjà expérimenté l’un de ses massages. Heureux et le corps libre.

120€ le massage d’une heure, Junnon Merigoux, 15 rue Béranger, Paris 3e, Tel : +33 6 04 18 29 73