Assa
photographie lili barbery-coulon

Assa

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Les massages à moins de 150 euros à Paris sont devenues une denrée rare. Lorsque j’ai commencé à travailler dans la beauté il y a près de 15 ans, il fallait compter 60 à 85 euros pour un massage d’une heure. Je ne sais pas comment on est arrivé à ces tarifs vertigineux, mais à l’instar des parfums de niche et des collections olfactives des grandes maisons, il n’est pas rare de devoir débourser 200 euros – voire 300 – pour un massage d’une heure. Évidemment, en général, à ce tarif, on a droit à un vestiaire luxueux, un thé accompagné d’une mini pâtisserie ravissante et un peignoir imbibé d’une fragrance raffinée. J’adore cette débauche d’attentions mais elles n’offrent aucune garantie concernant la qualité de la main qui masse.

Photographie Lili Barbery-Coulon.
Le comptoir chez Assa

Chez Assa, un massage d’une heure coûte 100 euros. Cette petite niche de bien-être située rue Christine entre les quais et le métro Odéon m’a été recommandée par une journaliste très exigeante. Ouvert en 2011, cet institut a été créé par Mariko Hirakawa qui travaillait jusqu’alors pour Yohji Yamamoto. Convaincue que le bien-être à la Japonaise mérite d’être transmis aux Français, elle s’est installée dans un espace tout en longueur où elle dispose de trois cabines épurées. Pierre brute aux murs, carrelage au sol, l’espace manque sans doute de chaleur mais il a l’avantage de révéler une propreté clinique. On peut faire confiance aux Japonais en matière de propreté : ils ont toujours une longueur d’avance sur nous.

Photographie Lili Barbery-Coulon, la cabine chez Assa

La spécialité chez Assa est le shiatsu. On enfile un kimono et le thérapeute va utiliser le chemin des méridiens pour relancer l’énergie dans tout le corps en appuyant fermement sur des points précis. C’est une technique très puissante et même si elle est parfois un peu douloureuse pendant le soin, elle permet de libérer les tensions en profondeur. J’ai testé leur massage detox, un massage aux huiles essentielles qui vise à éliminer la rétention d’eau et les toxines. Un bon massage, c’est comme un film : je sais, dès les premières minutes, si je vais aimer et lâcher prise. Dès que ma masseuse japonaise a posé la main sur mes pieds, j’ai compris que j’allais adorer mon soin. Pendant une heure, elle a ordonné aux flux de remonter vers les centres énergétiques du corps en répétant des mouvements fermes et ordonnés. Au bout de vingt minutes, j’avoue m’être assoupie à plusieurs reprises tellement je me sentais en confiance. Je suis ressortie complètement détendue et on m’a servi un thé vert alors qu’un couple venait d’arriver pour se faire masser à son tour. Autres bons points : Assa travaille avec les produits de Chico Chigeta – ça fait des mois, voire des années, que je veux vous parler d’elle mais j’oublie constamment alors qu’elle est fantastique – et vend aussi des céramiques japonaises hors de prix ainsi que du thé vert délicieux. Certes, le décor mériterait une touche de chaleur en plus. Mais à 100 euros le massage thérapeutique, on ne sent ni volé ni déçu. Si vous avez le temps, allez donc déjeuner chez Kodawari Ramen après votre massage, c’est à deux pas et vous aurez l’impression de prolonger cette escapade au Japon…

Photographie Lili Barbery-Coulon,
le couloir chez Assa désservant les trois cabines

Assa, Salon de bien-être japonais, 8 rue Christine, Paris 6e, Tel : +33 1 46 34 59 08. Email : [email protected] ouvert du mardi au samedi de 11h à 20h, ouvert le dimanche de 12h à 20h

Leonard Cohen est mort très tôt ce matin. Ses chansons ont accompagné mon adolescence, j’avais une photo de lui accrochée à côté de celle de Morrissey et des Sonic Youth dans ma chambre. L’occasion si vous ne connaissez pas ses chansons poétiques de vous replonger dans ses albums légendaires. <3