Aquaserena le soin des femmes enceintes
Photographie Laure Duchet

Aquaserena le soin des femmes enceintes

Aquaserena le soin des femmes enceintes

Aquaserena est un soin entièrement dédié aux femmes enceintes. Conçu par Laurelene Chambovet, doula, il se pratique en eau chaude, à la piscine. Une parenthèse enchantée pour le corps de la mère comme pour celui du bébé.

Merci infiniment pour l’accueil que vous avez réservé à ce tout nouveau site. Vos messages m’ont tellement touchée. Je suis sur un petit nuage, même si la pression est encore élevée car vous allez voir dans les semaines qui viennent : le lancement de Lilibarbery.com est loin d’être le seul projet développé en janvier. Je me réjouis de toutes ces graines semées alors qu’il pleuvait sans cesse sur Paris. Cette eau qui ruisselait a fini par trouver une raison d’être : même si ce gris m’a plombée, il m’a permis de rester focalisée sur mon écran. Comme si les rayons du soleil étaient trop risqués pour moi. Ils auraient pu me divertir de l’ouvrage en cours. Bref, j’ai encore quelques surprises sous mon chapeau…

S’informer sur la manière dont on souhaite accoucher

Je ne sais pas si vous avez eu l’occasion de lire l’enquête du Monde sur la médicalisation des accouchements en France. L’article est réservé aux abonnés mais il est vraiment intéressant. J’ai déjà abordé ce sujet sur le blog. Ces questions restent malheureusement d’actualité. Il y a quelques semaines sur Facebook, une amie journaliste racontait le cauchemar de son accouchement déclenché au Cytotec. La semaine dernière, une autre de mes copines m’a parlé de la manière dont sa fille est née en janvier 2018. Un grand classique : elle avait dépassé son terme, on a commencé par l’angoisser en lui disant qu’il était temps qu’elle accouche (comme si les femmes enceintes avaient un interrupteur interne et qu’elles pouvaient décider du moment idéal). Puis on a fini par la convaincre d’autoriser un déclenchement chimique « dans l’intérêt du bébé » bien évidemment. La suite est d’une banalité navrante : le col ne s’est pas ouvert à un rythme naturel, le travail a été ralenti, le bébé souffrait et donc, on lui a fait une césarienne d’urgence après des heures de travail inefficace et douloureux. Je vous rassure, elle et sa fille vont bien. Mais elles ne constituent pas un cas isolé. J’ai tellement de copines qui ont vécu la même chose que cela mérite qu’on en parle haut et fort. Le corps médical ne va pas se métamorphoser du jour au lendemain et il fait de son mieux avec le temps dont il dispose pour chaque patient.e et la gestion de la prise de risque. En revanche, nous – femmes et hommes, futurs ou déjà parents – devons absolument nous informer. Imposer nos questions. Exiger des réponses. Faire entendre nos voix. Faut-il encore savoir de quoi on a envie ou besoin…

Enceinte il y a 11 ans, je ne me suis pas du tout intéressée à ces sujets…

Je regrette beaucoup de ne pas m’être suffisamment intéressée à ces sujets lorsque j’étais enceinte en 2007. J’ai fait de l’haptonomie ce qui me semblait déjà archi new age à l’époque. J’ai fait de l’acuponcture et du drainage lymphatique manuel (si vous cherchez une kinésithérapeute extraordinaire à Paris, je vous recommande vivement Sylvie Laridon). J’ai été suivie par un ostéopathe. A l’époque, je ne m’intéressais pas non plus à l’alimentation bio. J’avais pris quelques cours de yoga mais sans grande révélation. Et j’ai passé ma grossesse à faire attention aux sucres rapides (diabète gestationnel) et à mon dos (un chiropracteur soit disant “fantastique” m’a déplacé le sacrum et les iliaques au 4e mois, j’ai dégusté pendant plusieurs années, par la suite…). J’étais très heureuse d’être enceinte, j’ai adoré cet état. Néanmoins, je ne m’étais jamais questionnée sur la manière dont je voulais vivre mon accouchement. Je n’aimais pas qu’on prenne un ton condescendant avec moi ni qu’on méprise mes interrogations, mais je l’acceptais parce que je pensais que c’était normal. Habituel. Pas si grave. Je me suis contentée d’écouter mes copines qui avaient déjà accouché et mon gynécologue qui n’était pas franchement chaleureux mais qui avait l’air sérieux. Comme j’aurais aimé rencontrer une femme comme Laurelene Chambovet… Cela aurait sans doute beaucoup changé ma façon de voir et de vivre cette naissance à venir.

photographie Thimothée Chambovet

Du monde de la culture au soin des femmes enceintes

J’ai connu Laurelene Chambovet grâce à notre amie commune Marine de Bouchony (co-fondatrice du duo M/B qui a signé un paquet de séries photo de ce blog). Elles se sont rencontrées lorsqu’elles vivaient à Londres il y a quelques années. A l’époque, Laurelene travaillait dans le milieu de la culture. Elle a monté un département philanthropique pour le Hospital Club qu’elle a développé pendant trois ans. Et puis, la direction du lieu a changé, Laurelene n’y trouvait plus sa place. Elle est partie marcher au Pérou, elle s’est mise à pratiquer intensément le yoga kundalini, elle s’est formée en coaching… Progressivement, elle s’est connectée à ses véritables désirs et s’est souvenue d’un soin reçu en Inde, dans l’eau. Elle ne savait pas alors de quoi il s’agissait. Ca n’avait duré qu’une vingtaine de minutes mais ses sensations et ses émotions l’avaient bouleversée. Plus tard, en Guadeloupe, alors qu’elle participait à un festival autour de l’océan, on lui a proposé une nouvelle expérience dans l’eau. Une enseignante de Janzu, une thérapie entre méditation et relaxation en eau chaude, était présente et faisait découvrir les vertus de sa pratique aux participants. Le concept : le corps flottant grâce à de petites bouées accrochées aux chevilles et aux poignées, on est bercé dans l’eau par un.e thérapeute qui se cale sur notre respiration et permet au corps de lâcher prise. Les mouvements sont doux, on a l’impression de danser sans effort. Ce n’est pas comme le Watsu (le shiatsu dans l’eau) que j’ai déjà testé et qui est plus « en force ». Après avoir permis à chacun d’expérimenter les bienfaits du Janzu en Guadeloupe, la thérapeute a proposé à Laurelene de donner le soin à son tour. Elle n’était pas formée mais l’exercice consistait à écouter son intuition dans l’eau. Cette expérience a agi comme une révélation. La personne dont Laurelene s’est occupée a été complètement transportée. Et Laurelene a senti qu’elle était à « son endroit », exactement là où elle devait être, ce qui l’a poussée à se former. « Ce qui est fantastique avec cette méthode, c’est que c’est aussi apaisant de donner que de recevoir » explique-t-elle.

Photographie Kamalroop Singh

Qu’est-ce qu’une doula?

Après avoir terminé sa formation, Laurelene commence à proposer ce soin aux femmes enceintes. Les réactions sont si encourageantes qu’elle décide d’aller plus loin dans la compréhension de la grossesse. Elle se forme, elle cherche, elle participe à toute une série d’expériences et de stages et devient Doula. Cette fonction d’accompagnante dans la grossesse est encore assez peu connue en France. Les doulas sont des femmes qui soutiennent de manière non médicale les futures et les jeunes mères. Elles ne se substituent en aucun cas aux sage femmes ni aux gynécologues. Elles sont entièrement dédiées au bien-être de celles qu’elles accompagnent à travers du yoga kundalini prénatal et postnatal, des conseils en hygiène de vie basés sur les traditions ayurvédiques, ainsi qu’une qualité d’écoute. Mais les doulas ne s’occupent pas uniquement de celles qui portent l’enfant. Elles ont aussi à cœur d’intégrer les conjoints, de les rendre pleinement actifs. A ce sujet, Laurelene recommande aux futurs parents à Paris le CALM, une maison de naissance rattachée à la Maternité des Bluets. Laurelene est aussi bénévole pour l’association Postnatal Support network qui développe des réseaux d’entraide pour permettre aux mères et à leurs bébés de se reposer et de se connecter l’un à l’autre, paisiblement, pendant les 40 premiers jours qui suivent la naissance.

Photographie Thierry Mesnard

Aquaserena, le soin en eau chaude

A Paris, toujours (pardonnez-moi pour ces adresses mono-parisiennes, je vous encourage si vous vivez en province et que vous connaissez de bonnes adresses sur ce thème à les partager dans les commentaires), Laurelene propose ses soins en eau chaude aux futures mamans (seules ou accompagnées de leur conjoint.e.s) mais aussi à tous : j’ai testé la relaxation aquatique que Laurelene a peaufinée pendant plusieurs années. C’était DINGUE. Rien à voir avec mes souvenirs du Watsu. Laurelene travaille dans des hôtels qui disposent de piscines chauffées qu’elle peut privatiser ou bien dans une piscine conçue pour les personnes qui souffrent de handicaps moteurs dans le Nord de Paris : elle trouve évidemment des créneaux où elle peut se retrouver seule avec ses patients. On enfile les petits flotteurs à scratch, un pince-nez si on n’a peur d’être gêné par l’eau (Laurelene est super délicate) et on entre dans l’eau chaude en maillot de bain avec elle. Inspiré du Janzu, de l’aguahara et du watsu grossesse ainsi que du massage thaï et de sa pratique personnelle du yoga kundalini et de la méditation, Laurelene entre en connexion avec notre respiration. Elle se cale sur les mouvements naturels de notre corps, et entame une lente chorégraphie (enfin, avec moi, c’était lent) en nous tenant dans ses bras. Evidemment, le soin évoque les sensations qu’on imagine avoir eues dans le ventre de sa mère. Mais cela va beaucoup plus loin. La détente est profonde. Comme si chaque fibre, chaque cellule arrêtaient de résister. Je suis ressortie complètement flottante, légère et nourrie de bien-être. Cette femme est d’une bienveillance incroyable, on le ressent immédiatement, du coup, on est en confiance. Laurelene propose aussi un soin rebozo, un genre de massage à quatre mains dédiées aux femmes uniquement. Ca dure une demi journée et je ne l’ai pas testé, je vous en dirai plus si je trouve le temps de l’expérimenter.

Permettre à chacune d’explorer l’espace qui lui appartient

Je suis heureuse de parler de Laurelene car elle fait partie de ces petites fourmis qui font beaucoup, dans l’ombre, pour libérer le corps et la parole des femmes. Permettre à chacune de se connecter à son silence intérieur et d’explorer tout l’espace qui lui appartient, surtout dans un moment aussi bouleversant qu’une grossesse : quelle formidable mission ! Ce qui m’amuse, c’est que je ne savais pas du tout que Laurelene faisait du yoga kundalini lorsqu’elle m’a proposé de tester son rituel en eau chaude. Ni qu’elle transmettait ces enseignements aux femmes enceintes, encore moins qu’elle connaissait très bien ma prof de yoga kundalini, Caroline Benezet, qui l’a enseigné à la mère de Laurelene pendant des années. Il n’y a pas de hasard. On devait juste se rencontrer :-)…

Le soin Aquaserena pour femmes enceintes coûte 80€ (1h), 130€ en couple (1h30), le soin Rebozo à quatre mains (2h30) coûte 300€. Laurelene est aussi disponible pour des cours ponctuels de yoga et de méditation prénatal ou post-natal, ainsi que pour un accompagnement plus complet en sa qualité de Doula, allez voir son site, il est super bien fait, Tel : +33 6 48 17 00 77