Road Trip dans le Péloponnèse #3: Nauplie et l’hôtel Perivoli
Photographie Lili Barbery-Coulon

Road Trip dans le Péloponnèse #3: Nauplie et l’hôtel Perivoli

Road Trip dans le Péloponnèse #3: Nauplie et l’hôtel Perivoli

Troisième épisode de notre road trip dans le Péloponnèse (je vous invite à découvrir l’introduction ici, le premier épisode et le second juste là). Nous voici au troisième jour de notre voyage en Grèce. A ce stade, j’avais déjà commencé à débrancher mon cerveau de mon quotidien parisien et on était tous les trois impatients de prendre la route. Pour louer notre voiture (un modèle sans prétention, mon mari et moi n’ayant aucune passion pour l’automobile), j’ai fait appel à l’agence Mon Plus Beau Voyage qui m’avait beaucoup aidée à préparer mon road trip sur la côte amalfitaine. Emmanuelle Thébaud, la fondatrice, a toujours de bonnes idées pour simplifier la vie des voyageurs. Avec son réseau d’agents locaux, elle peut vous booker n’importe quelle visite, déposer les billets à la réception de votre hôtel ou vous dénicher un guide francophone et kids-friendly… En ce qui concerne la location de voiture, elle vous la fait « livrer » au point de départ de votre choix (dans notre cas, au Coco Mat Hotel où nous venions de dormir deux nuits) et vous la pouvez la rendre où vous le souhaitez (c’est à dire, pour nous, au Fresh Hotel d’Athènes là où nous avons terminé notre séjour). Bon… on a eu un petit loupé au départ – pas du tout la faute d’Emmanuelle, mais celle du loueur Sixt qui a filé, par erreur, notre voiture pré-réservée avec GPS – du coup, on a du attendre plus longtemps que prévu pour prendre la route (l’agence d’Emmanuelle est allée acheter un GPS en moto… un vrai sketch avec une employée chez Sixt aussi rapide que le paresseux dans Zootopie…). Avec du recul, maintenant que l’internet est compris dans votre forfait dans toute l’Europe, vous n’avez pas besoin de GPS, vous pouvez vous servir de votre Google map. En outre, les routes dans le Péloponnèse sont hyper simples, une carte en papier suffit amplement. Ensuite, je pense qu’il est plus économique de louer votre voiture dès l’aéroport d’Athènes car vous éviterez de payer deux fois 48 euros pour votre taxi aéroport-centre d’Athènes (évidemment, on peut aussi faire ce trajet en transports en commun, mais avec enfant et grosse valise, c’est un peu plus sport). Cette solution est valable si votre hôtel à Athènes dispose d’un parking gratuit (ne conduisez pas pour circuler dans Athènes, c’est encore plus embouteillé et pollué qu’à Paris !) ou bien si vous ne comptez pas faire de pause à Athènes et attaquer directement par le Péloponnèse.

Photographies Lili Barbery-Coulon. L’hôtel Perivoli à quelques minutes en voiture de Nauplie

Ayant perdu la matinée à Athènes, on a revu notre programme de cette troisième journée à la baisse. Je voulais qu’on s’arrête en chemin à Corinthe pour voir le Canal puis qu’on aille à Epidaure visiter le sanctuaire d’Asclépios et le théâtre antique avant de rejoindre notre hôtel près de Nauplie. Il faisait gris, ma fille faisait la gueule (on lui avait parlé un peu trop tôt de la piscine de l’Hôtel Perivoli dans laquelle elle espérait passer le reste de l’après-midi), mon mari était impatient de se poser, du coup, on a changé nos plans et on s’est rendu directement à l’hôtel Perivoli. Si vous souhaitez profiter du golfe d’Argolide, je vous conseille de passer plusieurs nuits à Nauplie, il y a vraiment beaucoup à voir, que vous soyez passionnés par l’archéologie et/ou en quête de paysages à couper le souffle.

Photographies Lili Barbery-Coulon. La ville de Nauplie

L’hôtel Perivoli est situé à huit kilomètres du port de Nauplie (Nafplio en grec, fils de Poséidon et père de Palamède). J’ai eu un mal fou à dénicher un hôtel à mon goût dans ce coin. Il y a bien évidemment de nombreuses offres sur le port et dans la ville de Nauplie, mais je trouvais les chambres immondes et les sites internet ne me faisaient pas du tout envie. A force de zoner sur le net, je suis tombée sur ce bâtiment rose ouvert en 2009 en pleine campagne d’Argolide. La piscine étant un argument non négligeable pour convaincre ma fille de faire une randonnée (« On fait une ballade et après, promis, on ira se baigner… »), je n’ai pas hésité longtemps. D’autant que les tarifs de cet hôtel qui décline douze chambres avec vue panoramique sur la vallée et la mer au loin sont bon marché (environ 100 euros la nuit en chambre double). Il faisait encore frais lorsque nous sommes arrivés. Ca n’a pas empêché Jeanne de plonger la tête la première dans l’eau glacée (la piscine n’est pas chauffée). Les enfants n’ont décidément pas la même thermie que nous…

Photographies Lili Barbery-Coulon. L’hôtel Perivoli et sa vue sur les champs de coquelicots en avril

L’hôtel est très agréable, j’ai discuté avec l’un des trois propriétaires, un trentenaire adorable qui m’a raconté sa passion pour cette région. Niveau déco et confort, ne vous attendez pas à un cinq étoiles : on vient au Perivoli pour le silence miraculeux, la vue spectaculaire qu’il nous offre et les promenades au milieu des citronniers et des coquelicots. Une impression de bout du monde à quinze minutes seulement – en voiture – de la très touristique Nauplie. Toutes les chambres disposent d’une petite terrasse, en revanche, les salles de bain sont minuscules avec une douche de poche et les toilettes réunies dans le même espace (renseignez-vous: il existe des chambres plus grandes dans l’hôtel mais je ne les ai pas vues). Bon, si c’était mon hôtel, je virerais bien quelques tableaux des murs, les têtes de lit et le carrelage au sol… Mais ma séance de yoga au lever du soleil devant la piscine, accompagnée du chant des oiseaux et des abeilles a suffit à me combler de bonheur. Rayon cuisine, je ne vous conseille pas de prendre vos repas à l’hôtel : c’est très abordable mais ce n’est pas dingue. On ne peut pas tout avoir ☺ J’ai quand même réussi à me préparer un petit-déj à mon goût avec leur buffet plutôt moyen. Encore une fois : le Perivoli est un super plan si on cherche une piscine, un cadre idyllique, du calme et des petits prix. Pour nous, c’était une étape avant d’aller dans un cinq étoiles à Monemvasia : il fallait bien panacher les plaisirs !

Photographies Lili Barbery-Coulon. Nauplie fait vraiment penser au film d’animation japonais Le Royaume Des Chats, ils sont partout guettant le moindre cornet de glace tombé au sol. J’ai aussi croisé une étrange boutique qui vend des packagings vides de poison… Les deux autres vues ont été prises du Fort Palamède

Une fois l’enfant baigné et les bagages sortis de la voiture, nous sommes allés à Nauplie. On a croisé quelques classes en voyage dont des lycéens belges issus d’une école privée de garçons qui débordaient de politesse et de générosité puisqu’ils ont fait un détour pour nous accompagner jusqu’en bas des marches du Fort Palamède. Nauplie, qu’on appelait la Naples de Roumanie au Moyen Age, porte les traces architecturales et culturelles des différents peuples qui l’ont occupée : les Francs, les Vénitiens et les Turcs. Fuyez les restaus et les boutiques à souvenirs situés le long du port et sillonnez les ruelles en amont. Vous y verrez autant de chats que de prêtres orthodoxes – très occupés à préparer les fêtes de Pâques en avril dernier – mais aussi de petits restaurants aux chaises en bois recyclé et multicolore, des magasins de bijoux vintage, des glaciers experts en yaourt de brebis et même de quoi refaire le plein de sandales grecques. Gardez cependant de l’énergie pour le joyau de la ville : le fort Palamède que vous ne pouvez pas louper puisqu’il est installé à deux cent mètres d’altitude et quelques 857 marches en pierre à gravir.

Photographies Lili Barbery-Coulon, le Fort Palamède

On a essayé de faire grimper notre fille en lui racontant qu’il s’agissait d’une épreuve de Koh Lanta. Ca a presque marché mais elle a stoppé son ascension au bout de six cent marches. Si vous avez des tous petits : attention, les escaliers ne sont pas sécurisés et vous allez probablement devoir porter vos enfants dès la vingtième marche. C’est raide mais c’est magique. Plus on prend de la distance avec le sol, plus la beauté jaillit de toute part. Une illustration sensorielle de l’expression « prendre de la hauteur ». On arrive en nage devant l’entrée de l’immense forteresse construite au XVIIIe par les Vénitiens. L’entrée coûte 8 euros et donne accès à la visite des bastions bâtis en pierre au sommet de la colline. Une merveille, avec en prime, en avril, des milliers de coquelicots et de genêts en fleurs disséminés dans les herbes hautes.

Photographies Lili Barbery-Coulon. Et dire que le matin même, on était encore à Athènes… en deux heures de voiture, c’est époustouflant de beauté

On a fini notre après-midi à Nauplie avec une orange pressée dans la petite buvette située en bas du fort Palamède. On s’est ensuite promené au bord du Port pour assister au coucher du soleil. Je ne peux pas vous faire de recommandation pour le diner, on a atterri par hasard dans un restaurant vraiment pourri. Du port, on aperçoit la Forteresse Bourtzi qu’on peut rejoindre en bateau pour seulement 4 euros. L’excursion classique des amoureux grecs qui s’y rendent comme les Parisiens se réfugient sur la plage de Deauville pour se faire un remake du film de Claude Lelouch. Malheureusement, on n’a pas eu le temps. Si vous pouvez, restez au moins deux ou trois nuits à l’hôtel Perivoli, passez une grosse journée à Nauplie, allez voir Epidaure et profitez-en pour aller à Mycènes. Il nous faudra un autre road trip dans le Péloponnèse pour tout faire… Demain, on reprend la route et je vous embarque sur la route de Monemvasia. Ca va être beaaaauuuuu ! N’oubliez pas de partager vos bonnes adresses à Nauplie dans les commentaires, tout le monde pourra en profiter !

Photographies Lili Barbery-Coulon

Hotel Perivoli, Pirgiotika Argolis 21100, Tel : +30 2752 0 47905, à partir de 100€ la nuit en chambre double standard, petit-déjeuner compris