Road Trip dans le Péloponnèse #12: Villa Salvia à Kardamyli
Photographie Bastien Coulon

Road Trip dans le Péloponnèse #12: Villa Salvia à Kardamyli

Road Trip dans le Péloponnèse #12: Villa Salvia à Kardamyli

Et voici l’avant dernier épisode de notre road-trip dans le Péloponnèse. J’ai fait trainer le récit de ce voyage en longueur depuis notre retour en avril. Probablement parce que j’avais envie de le savourer jusqu’à la dernière miette. Un peu comme cet exercice de pleine conscience qui consiste à passer un quart d’heure à déguster un raisin sec à jeun (si ça ne vous dit rien, je vous invite à lire Manger En Pleine Conscience de Dr Jan Chozen Bays). Cette côte du Magne, j’ai eu envie de la couver avec tendresse afin de la restituer avec le plus de fidélité possible. Troisième post dédié à Kardamyli : souvenez-vous, j’avais initialement prévu de séjourner les deux premières nuits à Katikies Manis. Sauf qu’en découvrant l’endroit et la propreté toute relative des lieux, je ne suis pas restée et j’ai filé m’installer dans l’une des villas Liodentra plus tôt que cela n’était prévu. Du coup, il a fallu trouver une solution pour la fin de mon séjour. Nina (qui tient les villas Liodentra) étant une amie d’Aristea, propriétaire avec son mari des villas Salvia situées un peu plus loin sur la même plage de Kardamyli, elle m’a suggérée de la contacter pour voir avec elle s’il lui restait de la place afin de nous loger les deux dernières nuits de notre séjour dans le Péloponnèse. Aristea m’a répondue dans un français impeccable. Elle était bien ennuyée : elle profitait du weekend de Pâques pour entamer quelques travaux dans ses villas, elle venait de ratiboiser son jardin et la piscine devait être entièrement nettoyée. J’ai insisté et elle a fini par accepter de nous faire visiter ses maisons qu’elle loue avec un service hôtelier. Et comme j’ai bien fait… Néanmoins faites preuve d’indulgence concernant les photos du jardin: il est bien plus beau lorsqu’Aristea est prête à recevoir des clients.

Photographies Lili Barbery-Coulon. La piscine de Villa Salvia, la maison que nous avons occupée à Villa Salvia et l’accès à la mer par les rochers

Si vous êtes perdus dans ce récit et que vous voulez d’abord un résumé des épisodes précédents, je vous suggère de commencer par lire la présentation générale de notre road trip avec la carte et l’itinéraire de notre périple. Puis l’épisode #1 au Coco Mat Hotel à Athènes, l’épisode #2 avec mes bonnes adresses à Athènes, l’épisode #3 à Nauplie et l’hôtel Perivoli, l’épisode #4 à l’hôtel Kinsterna à Monemvasia, l’épisode #5 et la visite de la cité de Monemvasia, l’épisode #6 à Gerolimenas et l’hôtel Kirymai, l’épisode #7 qui vous donnera quelques idées pour occuper vos journées autour de Gerolimenas, l’épisode #8 à Areopoli et en particulier à l’hôtel Antares, l’épisode #9 autour d’Areopoli et les merveilleuses promenades que nous avons découvertes, l’épisode #10 dédié aux villas Liodentra à Kardamyli, et enfin l’épisode #11 qui vous sera bien utile si vous passez quelques jours à Kardamyli puisque j’y ai glissé toutes mes bonnes adresses dans le coin. Aujourd’hui, je vous emmène tout au bout de la plage de Kardamyli chez la divine Aristea et ses villas Salvia.

Photographies Lili Barbery-Coulon. Jeanne en robe Bonpoint (je le précise car vous avez été nombreuses à me demander la référence sur Instagram, il s’agit d’une robe de l’été 2017 qui doit être actuellement soldée… vous la trouverez peut-être au surplus de Bonpoint rue de l’Université l’an prochain si elle n’est plus en boutique cet été). En bas: la cuisine à partager

De tous les lieux visités pendant ce séjour, Villa Salvia est sans doute la propriété qui jouit de la plus belle situation géographique. Il s’agit d’un immense jardin au bord de la plage de Kardamyli. Une minuscule route vous sépare de la mer et il est rare d’y voir passer des voitures. Du hamac sous les arbres, vous avez une vue spectaculaire sur les couchers de soleil qui ont l’air de soigner leur tenue spécialement pour Instagram. Sur ce terrain qui dispose d’une très grande piscine qui vous paraitra un peu verte sur les photos (elle était sur le point d’être entièrement nettoyée et nous n’avions pas le droit de l’utiliser), il y a trois maisons mitoyennes. La plus petite est prévue pour trois, la seconde pour quatre et la plus grande pour quatre à cinq personnes. Un peu plus loin, il y a un genre de pool house dans laquelle on trouve une cuisine commune (bien que toutes les maisons disposent de leur propre kitchenette) avec une grande table en extérieur pour les petit-déjeuners en groupe, si l’on ne veut pas se préparer un pimp my breakfast au réveil et qu’on préfère être servi. Le dimanche de Pâques, Aristea avec qui nous avons sympathisé a eu la gentillesse de nous inviter au petit-déjeuner familial et pascal. Elle avait préparé des dizaines de biscuits traditionnels, des œufs de Pâques teints en rouge comme on les voit en Grèce chaque année, un granola, des jus frais, de la brioche à la cannelle… Un festin raffiné pour nous faire plaisir. Cela m’a tellement touchée !

Photographies Lili Barbery-Coulon. le petit-déjeuner pascal d’Aristea

A l’intérieur des maisons, on reconnaît le goût d’Aristea pour les brocantes et la littérature française. Elle adore chiner des objets anciens et collectionne les œuvres de la Collection Blanche. Ce n’est pas chez elle que vous trouverez un mur rose « Glossier » ou un cactus « Pinterest-friendly ». Au contraire, elle soigne chaque espace en y ajoutant des couvre lits artisanaux, des tapis, des fauteuils qu’elle aime elle, afin qu’on se sente chez elle. Ainsi, on a la sensation d’être invités chez elle, plus que de s’offrir une nuit dans un hôtel impersonnel.

Photographies Lili Barbery-Coulon: les villas Salvia et la minuscule salle de bain (j’en parle à la fin du texte)

Chaque matin, à la Villa Salvia (salvia signifie sauge, il y en a partout dans le jardin), je me levais avant mon mari et ma fille pour faire mon yoga devant la piscine à l’aube. Je tournais mon tapis dos à la mer, face au soleil levant derrière les montagnes. Aristea m’a aperçue et m’a dit qu’elle partageait aussi ma passion pour cette discipline qu’elle pratique à Athènes très régulièrement. Pas de kundalini pour elle, plutôt de l’ashtanga si mes souvenirs sont bons. Nous avions en commun ce besoin de connecter le corps avec l’esprit et j’ai adoré nos échanges à ce sujet. Du coup, elle nous a confié une adresse assez secrète : un lieu idéal pour la méditation. L’un des paysages les plus surprenants de nos vacances en Grèce.

Photographies Lili Barbery-Coulon. Qu’est ce que j’ai été heureuse dans cette maison… je crois que ça se voit! Derrière l’arcade, vous apercevez la maison familiale d’Aristea qui peut elle aussi être louée

Pour vous rendre sur ces rochers où l’on entend la mer gronder sous nos pieds, il faut cibler le centre de vacances Katafigio Holiday Homes, entre Agios Nikolaos et Trachila. Une fois arrivés devant ces appartements à louer au bord de la mer, garez-vous sur la route. Juste à la gauche de ce lieu de vacances, vous devriez trouver un petit chemin qui vous mène jusqu’aux rochers les plus bas, au bord de la mer. Les vagues qui viennent frapper la roche ont dessiné de grandes marches comme s’il s’agissait d’un escalier géant. Le spectacle se tient sous vos yeux comme sous vos pieds. La mer s’engouffre dans la grotte située en profondeur et elle se met à respirer comme un animal affamé. On se sent tout petit face à ce son si puissant. Il ne faut pas trop s’approcher de l’eau : on voit aisément comment les vagues pourraient nous emporter au large. Je me suis installée en tailleur un peu en retrait et j’ai chanté un mantra que j’adore : Adi Shakti. C’est un mantra où l’on s’incline devant la puissance primitive, devant le pouvoir et l’énergie de création, où l’on reconnaît la puissance de la terre, de la mère nourricière, de la féminité divine (qui existe aussi chez les hommes), de celle qui crée… C’est un mantra magnifique qui marche à votre insu, que vous y croyiez ou non (enfin seulement si on le chante pendant 8 minutes et c’est bien évidemment encore plus fort lorsqu’on le chante en groupe avec des mudras – des mouvements de mains et de bras coordonnées ensemble). C’est un mantra qui recharge quand on a du chagrin, qu’on est stressé ou qu’on vit des événements difficiles. C’est un mantra qui connecte à la terre et à la mère.

Photographies Lili Barbery-Coulon. les fameux rochers où l’on peut méditer. je pense que le couple installé là avant qu’on déboule était dégouté de nous voir arriver…

En quittant ce lieu magnifique où l’on n’a pas besoin de méditer pour apprécier sa beauté, je vous recommande d’aller déjeuner à Agios Nikolaos. Il s’agit d’un petit port absolument adorable qui venait à peine d’ouvrir ses portes en avril. Les propriétaires des restaurants sur le bord de mer étaient encore affairés à repeindre les terrasses en bleu turquoise et les maisons en blanc aveuglant. On s’est installé dans un petit café à l’angle du port : le café Lithos. Vous ne pouvez pas le louper, c’est le grand restaurant où l’on peut observer l’arrivée des bateaux de plaisance. Ne vous attendez pas à de la grande cuisine chez Lithos. On y trouve des sandwichs, des hamburgers, des omelettes, des salades, des jus d’oranges pressées et une bonne ambiance sous les arbres. Les prix sont si dérisoires (chaque plat coûte environ 5€ en moyenne) qu’on a cru qu’ils s’étaient trompés en notre faveur lorsqu’ils nous ont présenté l’addition. En prime, il y a du wifi gratuit et le personnel est adorable. Ne manquez pas Agios Nikolaos, ce port mérite vraiment une visite.

Photographies Lili Barbery-Coulon. Agios Nikolaos et le café Lithos photographié au milieu

De retour à Villa Salvia, on peut se baigner directement dans les rochers. L’été, Aristea et son mari installe un ponton afin que leurs clients puissent plonger dans la mer sans effort. En avril, l’eau était un peu trop fraiche pour moi mais déjà si transparente que je n’y ai pas résisté. Soyez attentifs et vous verrez dans les rochers du sel que vous pouvez ramasser : il cristallise naturellement à cet endroit comme sur toute cette côte magique.

Photographies Lili Barbery-Coulon. La vue en sortant de la Villa Salvia et la plage de Kardamyli

J’ai adoré loger à la Villa Salvia. Les prix sont un peu plus élevés qu’à la Villa Liodentra (enfin ça se tient) mais le jardin est immense et vous pouvez privatiser toutes les maisons si vous venez en bande. D’ailleurs, la maison de famille d’Aristea, installée sur la même propriété près de la cuisine commune peut loger huit à dix personnes et elle peut également être privatisée. Du coup, vous pouvez passer l’été à plusieurs familles sans vous disputer sur les chaussettes qui trainent dans le salon ou le repas des gosses de vos meilleurs potes qui n’aiment pas la manière dont vous préparez les coquillettes au beurre… Been there ? Le seul bémol de ces villas se trouve dans les salles de bain: un peu petites à mon goût. La douche de notre maison n’étant pas bien protégée, on arrosait tout l’espace à chaque fois qu’on se lavait, y compris la partie toilettes logées dans la même micro pièce. N’oubliez pas, si vous passez les vacances à Kardamyli : allez donc lire les deux autres épisodes dédiés à cette station balnéaire : ici et .

Photographie Lili Barbery-Coulon: un “pimp my breakfast” de circonstance évidemment!

Prochain épisode : dernière étape de notre road-trip, on termine à Athènes au Fresh Hotel.

Villa Salvia à Kardamyli, 150 à 170€ la nuit pour la maison pour 3 personnes selon la saison, 280 à 320€ la nuit pour la maison pour 4 à 5 personnes, 220 à 250€ la nuit pour la maison pour 4 personnes toujours selon la saison. Toutes les maisons donnent sur la grande piscine à partager et sur la mer. Possibilité de louer la maison familiale pour 8 à 10 personnes. Pour plus d’infos, veuillez contacter Aristea par Tel : + 30 693 7676834 ou par message via la Page Facebook de la Villa Salvia