Cibolo Creek Ranch à Marfa
Photographie Lili Barbery-Coulon. LA VUE SUR LES MONTAGNES TOUT AUTOUR DU RANCH

Cibolo Creek Ranch à Marfa

Cibolo Creek Ranch à Marfa

Photographies lili barbery-coulon.
la piscine et la table sous la pergola

Promis, juré : après ce post, je ne vous parlerai plus de la région du Big Bend au Texas. Dernière étape de mon périple l’été dernier, le Cibolo Creek Ranch mérite pourtant à lui seul qu’on fasse le voyage jusqu’au fin fond du Far West. Il y a près de deux ans, bien avant qu’Emmelie Brunetti se soit installée à Marfa, Frédéric Malle m’a parlé d’un ranch hallucinant qu’il venait de découvrir. Un lieu perdu au milieu du désert, au pied des montagnes Chinati, où l’on s’étonne de croiser des photographes de mode et des galeristes new-yorkais prêts à monter à cheval. Situé à vingt minutes de Marfa, sur la route 67 en direction du Mexique, l’hôtel est difficile à trouver car aucune pancarte ne l’indique et une fois entré dans la propriété, il faut encore parcourir 5 kilomètres sur un chemin tortueux au milieu de nulle part pour accéder au bâtiment principal.

Photographies Lili Barbery-Coulon. En haut: l’étang au bord de l’hôtel (de nombreuses chambres ont une vue sur ce point d’eau), en bas: la salle à manger où tout le monde partage le même repas.

Construit au bord d’un étang, l’hôtel ressemble plus à une maison d’hôtes confortable qu’à un cinq étoiles. Pas de télévision dans les chambres, pas de clé pour fermer sa porte « because there ain’t no thief in here », pas de mini bar ni de room service. Et pourtant, on se sent privilégié à la seconde où l’on pose ses bagages. La première fois que j’y suis allée, l’ex manager du Cibolo m’a accueilli en s’installant en face de moi à la table du petit-déjeuner. Il s’est commandé trois œufs qu’il a cassés dans un verre et les a avalés cul sec sous mes yeux. Nous avions prévus avec la photographe qui m’accompagnait de faire des photos des chambres ce matin-là. Dick a levé les yeux vers nous et nous a priées de le suivre. Il avait réservé un Humvee, une espèce de quatre quatre gigantesque que les chasseurs utilisent pour aller en montagne et on a senti qu’il n’était pas question de refuser sa proposition. A bord du véhicule, un stetson de circonstance sur la tête, nous sommes allées admirer la propriété au sommet des montagnes Chinati.

Photographies lili barbery-coulon.
En haut: le fameux véhicule tout terrain pour grimper au sommet (je me suis assise sur l’un des deux sièges non ceinturés à l’avant à la demande de notre hôte, grosse frayeur donc énorme poilade) en bas: la vue du haut de la propriété

Si vous avez la chance d’aller un jour au Cibolo Creek, offrez-vous cette balade de deux heures. C’est d’une beauté à couper le souffle. Evidemment, en parisienne demeurée, j’étais chaussée de tropéziennes. Ce qui a beaucoup amusé Dick qui a pris un savoureux plaisir à m’expliquer la raison pour laquelle les cowboys portent des bottes : afin d’éviter les serpents à sonnette qui se cachent derrière les cactus ! Du sommet, on aperçoit le ranch, son étang, sa piscine, mais surtout la chaine des montagnes mexicaines. On croise les animaux sauvages du coin, on s’étonner de découvrir des huitres fossilisées dans la pierre, la roche couleur brique et les biches en train de boire au ruisseau. De retour au Cibolo Creek, les hyper actifs pourront se faire une randonnée sous le cagnard (j’ai vu des tarés qui partaient à 14h cet été), un cours de tir (pas vraiment mon truc), une promenade à cheval, un plongeon dans la piscine, un tour de pédalo sur l’étang en évitant les oies, une partie de pêche (où j’ai prouvé ma nullité absolue) ou un massage au spa (que je n’ai pas testé, j’étais trop occupée à profiter du paysage époustouflant).

Photographies lili barbery-coulon.
Une chambre double avec vue sur l’étang. En bas: la partie la plus ancienne du bâtiment dans laquelle on trouve un musée de la chasse

A l’heure des repas, tout le monde se retrouve autour des tables communes. Ce système permet de rencontrer et de discuter avec tous les clients (de riches texans qui semblent sortir de la série Dallas, quelques branchés new-yorkais en famille et des couples en voyage de noce), ce qui rend le séjour très convivial. En prime la cuisine familiale proposée par le personnel mexicain est délicieuse. Bien que le style des chambres ne corresponde pas à mes goûts, il a le mérite de nous déconnecter et de nous plonger dans l’atmosphère d’un western. D’ailleurs, le film Three Burrials de Tommy Lee Jones a été tourné sur la propriété. En quittant les lieux en avril, je me suis promis d’y retourner. Ce que j’ai fait en août avec ma fille et mon mari, qui sont tombés amoureux du Cibolo Creek, comme moi. Un trésor au milieu du désert.

Photographie lili barbery-coulon.
Les lits de repos à l’abri du soleil pour bouquiner sans rentrer dans sa chambre

Chambres doubles à partir de $250 la nuit (c’est le plus cher des hôtels dont je vous ai parlés dans la région mais c’est vraiment un must-see donc autant économiser pour exploser la tirelire la dernière ou les deux dernières nuits du road trip), moutain tour $65 par personne (on ne m’a pas fait payer pour ma fille), massage $165 de l’heure (hors de prix donc), pension complète $75 par personne et par jour. Wifi gratuit dans les salles communes, pas d’internet dans les chambres ni à la piscine. Cibolo Creek Ranch, sur la Route 67 entre Marfa et Presidio, Marfa Texas 79843, Tel : +1 432 229 3737