Villa Maroc à Essaouira
Photographie Lili Barbery-Coulon

Villa Maroc à Essaouira

Villa Maroc à Essaouira

Cet été, j’ai démarré mes vacances au Maroc, à Essaouira. Je ne connaissais pas cette ville portuaire dont on m’avait dit le plus grand bien. On m’avait promis du vent, de la douceur et du dépaysement. Je n’avais aucune attente. J’avais seulement envie de repos et de lecture. Aurélie, une de mes amies qui y loue régulièrement des maisons, nous a invités, mon mari, ma fille et moi, à rejoindre sa tribu tissée de potes de toujours et de grands enfants. Guidée par Aurélie et son mari, je me suis mise en pilotage automatique, ce qui m’arrive rarement. Pas d’organisation à gérer. Pas d’idée de génie à dénicher pour occuper la journée. Pas d’ordinateur ni de recherche sur Google pour savoir ce qu’il faut absolument voir. On a suivi le mouvement délicieux des journées élaborées par cette famille amoureuse d’Essaouira. Pile ce dont j’avais besoin pour me déconnecter du boulot.

Photographies lili barbery-coulon :
la terrasse de la Villa Maroc où l’on peut venir boire un verre et profiter du wifi (les transats en revanche sont réservés aux clients de l’hôtel il me semble)

A Essaouira, le vent se charge de nettoyer le système nerveux. Il est puissant, insatiable et balaie tout sur son passage. C’est lui qui fait baisser la température marocaine habituelle (de 40 degrés l’été) à un petit 22 degrés tout à fait supportable. C’est lui qui décolle le sable fin sur la plage et fouette les jambes nues en promenade au bord de l’océan. Encore lui qui exfolie les murs de la Médina et leur donne cet éclat pastel comme si toutes les couleurs avaient été passées à la machine. Un souffle continu qui dépose un goût iodé sur la bouche et nous rappelle combien nous avons manqué d’oxygène en 2016. J’ai laissé mon apnée à Paris et rempli mes poumons d’air frais marocain.

Photographies lili barbery-coulon :
une des chambres de l’hôtel

Parmi les nombreux lieux incontournables que nos amis nous ont fait découvrir, je commence par la Villa Maroc, un hôtel merveilleux en plein cœur de la Médina. Fondé il y a plus de vingt ans par Cornelia Hendry et Abderrahim Ezzaher, ce riad est niché dans une rue calme d’Essaouira. La Médina est particulièrement bruyante la nuit puisque les enfants se mettent à jouer au foot vers 23h et que les conversations fusent jusqu’à l’aube dans les ruelles étroites. Je n’ai pas dormi à La Villa Maroc, donc je ne sais pas si les fenêtres sont double vitrées ou si les chambres qui donnent sur la cour intérieure sont plus calmes. Si vous êtes sensible au bruit, je vous recommande de poser la question en réservant afin de choisir la chambre idéale. Mais la rue où est situé l’hôtel reste l’une des plus silencieuses que j’ai traversées.

Photographies lili barbery-coulon :
du haut de la Villa Maroc, on aperçoit la grande plage d’Essaouira et les remparts de la Médina

A l’instar des propriétaires anglais du Dar Zemora à Marrakech, un hôtel génial dont je vous ai déjà parlé sur le blog, Cornelia Hendry décline l’artisanat local sans surenchère. Ici un tapis berbère en laine, là des mosaïques. Un peu de bleu. Beaucoup de blanc. Chaque pièce est suffisamment épurée pour projeter ses propres émotions sur les murs. J’ai visité presque toutes les chambres. Certaines disposent de baignoires, d’autres de douches. Vous opterez peut-être pour les vues spectaculaires face à la mer, sur la terrasse jonchée de succulentes. Ou bien pour une chambre plus intime donnant sur la cour. C’est pile le genre d’hôtels où l’on a envie d’inviter son amoureux(se) pour un weekend sans enfant, à trois heures seulement de Paris (il existe désormais des vols directs low cost Orly-Essaouira via Transavia).

Photographies lili barbery-coulon :
une des chambres donnant sur rue en haut, une autre vue en bas

Si vous décidez de ne pas séjourner à la Villa Maroc, je vous recommande vivement d’aller au moins y dîner. L’hôtel dispose de salons qu’on peut privatiser : on s’installe sur des banquettes et des coussins confortables autour d’une table nappée de blanc et de chandelles, un feu de cheminée crépite dans le salon : c’est exactement l’inverse d’un restaurant. On a l’impression d’être chez des amis. Quant aux plats – tajine d’agneau aux abricots, daurade aux agrumes, tartare d’avocats et de tomates à l’huile d’argan – ils sont sincèrement délicieux. Je n’ai pas trouvé les desserts dingues mais on se doute que ce n’est pas au Maroc qu’on va trouver la meilleure tarte au citron de sa vie. En tous cas, la cuisine fait beaucoup d’efforts pour utiliser des ingrédients locaux de qualité et elle produit même ses propres huiles d’argan et d’olive en agriculture certifiée biologique. Il faut compter 22€ par personne pour dîner et c’est tout à fait abordable compte tenu du festin qu’on nous a servi.

Photographies lili barbery-coulon

L’hôtel propose aussi à sa clientèle un espace hammam que je n’ai pas testé avec des massages. Récemment, les propriétaires ont fait l’acquisition d’une autre propriété à 15 minutes en voiture d’Essaouira : les jardins de la Villa Maroc. Une villa hyper jolie à l’abri du vent avec une piscine et des grillades à l’heure du déjeuner. Je vous en reparlerai dans mon prochain post. Ce sera l’occasion de partager avec vous toutes les adresses que j’ai découvertes sur place. J’espère que ça vous donnera envie de partir là-bas. Depuis les attentats de janvier 2015, le tourisme a nettement baissé à Essaouira comme dans tous les pays d’Afrique du Nord. Je respecte les angoisses de chacun mais on sait à présent qu’il n’y a plus aucune ville où la sécurité soit garantie à 100%. Essaouira est une ville splendide qui fait du bien. Bien plus douce que Marrakech. Moins brûlante. Allez-y, vous ne le regretterez pas et les habitants de celles qu’on appelait Mogador ont besoin qu’on leur rende visite.

Photographies lili barbery-coulon :
une chambre pour deux enfants et une table pour jouer aux échecs dans les espaces communs

Villa Maroc, le prix d’une nuit en chambre double varie de 140 à 210€ selon les catégories, il y a aussi une taxe de séjour de 2.60€ par personne et par jour. Comptez 20€ pour qu’on vienne vous chercher à l’aéroport d’Essaouira. Si vous vous y prenez à l’avance et que vous êtes souple sur vos dates de départ et de retour, vous pouvez dégoter des billets AR sur Transavia à moins de 100€ par personne (confort nullissime à la clé). 10 rue Abdellah Ben Yassine, Essaouira, Maroc, Tel : +212 5 24 47 31 47, Email : [email protected]

Photographie Lili Barbery-Coulon