Une balade à Marken en Hollande
Photographie Lili Barbery-Coulon

Une balade à Marken en Hollande

Une balade à Marken en Hollande

Il y a deux semaines, je vous parlais du musée de la pâtisserie de Medemblik en Hollande. Si vous voulez en savoir plus sur cette région qui s’appelle Zuiderzee, vous pouvez lire le papier que j’ai écrit pour le M et qui est paru au début du mois de septembre car il est à présent en ligne. Il y a aussi un portfolio d’images de Simon Schnepp et Morgane Renou à découvrir juste ici sur le site du Monde.fr. J’ai rapporté plein de photos de ce reportage et je voulais partager avec vous celles de la presqu’île de Marken. Un lieu touristique où vous croiserez quelques Japonais un reflex à la main. Ce serait cependant dommage de vous priver de ce village à cause des touristes : c’est un peu comme si on évitait la Tour Eiffel juste pour ne pas avoir l’air d’un mouton à Paris. Alors, si vous passez des vacances à Amsterdam, louez une voiture et allez faire un tour à Marken, c’est à seulement trente minutes de la gare du Thalys. Je me rends compte en écrivant cette phrase que ce doit être tout à fait faisable à vélo (25 km)… Et ce ne sont pas les bicyclettes qui manquent à Amsterdam ! Il y a aussi le bus 311a qui fait le trajet (voir les horaires juste ici) d’Amsterdam à Marken.

Photographies lili barbery-coulon

Une fois arrivé à Marken, on est obligé de laisser sa voiture à l’entrée du village, dans le parking payant. Seuls les riverains sont autorisés à franchir cette limite autrement qu’à pied. Juste à côté du parking, une fabrique de sabots en bois attend impatiemment les touristes. J’avoue, j’ai été tentée d’en ramener à ma fille. Mais vu qu’elle n’a jamais enfilé les jolis sabots suédois que je lui avais rapportés de Stockholm ni les chaussons grecs à pompons, j’ai pensé très fort à Marie Kondo qui m’a chuchoté illico : « Encore une merde que tu vas devoir mettre à la poubelle avec nostalgie dans deux ans ». J’ai résisté et j’étais très fière de moi. A la place, j’ai acheté des stroopwafels au sirop d’érable pour les collègues de bureau (Punaise, mieux vaut ne pas mettre le nez dans ces paquets de petites gaufres hollandaises, on ne peut plus s’arrêter).

Photographies lili barbery-coulon

Marken est un ancien petit village de pêcheurs. Au XIIIe siècle, une tempête a séparé le village du continent, poussant les habitants à construire leurs maisons sur pilotis et à vivre de manière autonome grâce à la pêche. C’est bien plus tard qu’on a bâti une digue qui a transformé Marken en presqu’île. Toutes les constructions sont en briques avec du bois noir, bleu marine ou vert bouteille, surligné de blanc. De quoi se faire un moodboard d’inspirations pour la déco de son appart (en tous cas, moi, ça m’influence, vous verrez bientôt). Aujourd’hui, il n’y a plus que les touristes pour faire vivre le village et il a le mérite d’être soigné : on se promène au milieu des canards, des chèvres et des nénuphars ; on trouve des sabots devant la porte des maisons. Le moindre recoin est manucuré. Même les animaux paraissent maquillés pour la photo.

Photographies lili barbery-coulon

Il doit y avoir trois ou quatre restaurants dans le village. Des pubs, un petit glacier et du snacking sans prétention. Devant le parking, en repartant, allez faire un tour au supermarché. Ils ont des produits bio irrésistibles et de très jolies boîtes de biscuits. Certains guides recommandent de passer la journée entière à Marken : c’est beaucoup trop, à moins que vous ayez le goût de l’ennui ! Une demi journée maximum suffit pour bien profiter du petit village de poupées. Et ensuite, filez un peu plus haut à Edam acheter du fromage !

Photographies lili barbery-coulon

Enfin, rien à voir avec la Hollande, j’ai vu une vidéo la semaine dernière qui m’a beaucoup émue. C’est Sophie Cruse qui tient le blog Lao sur La Colline qui m’a permis de la découvrir. Je vous préviens, mieux vaut ne pas la regarder dans un openspace au bureau car il est fort probable que cette histoire vous fasse pleurer. Moi, je ne peux pas la raconter sans avoir les larmes aux yeux. Mais ce sont des larmes qui font du bien car elles réconcilient avec le bon qui est en nous. Dans cette période si difficile où les discours haineux prennent toute la place, trop de place, où on entend toujours les mêmes connards à la radio, à la télé, s’exprimer en notre nom à tous, il est bon de se rappeler que le meilleur réside en chacun de nous. On est tous des Petits Princes avec une rose à chérir. Ne l’oublions pas et nourrissons-nous de l’histoire extraordinaire de cette femme qui donne foi en l’humanité.